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vendredi 31 octobre 2025

Bon Halloween à tous !

Période d’Halloween oblige, j’ai décoré mon univers virtuel et je viens vous offrir mes bonbons virtuels, alors vous qui venez sur mon blog ne me ‘jetez pas un sort’. J'espère que vous allez aimer.

 

Tout d’abord celui pour freyr 1978,



C’est la couverture du livre Horribles monstres : un voyage au cœur de l'horreur de Mia Cassany en 2024. Frankenstein, Dracula, le Minotaure, Méduse, le Kraken ou encore le fantôme de l'Opéra... es-tont prêt à les rencontrer ? Pour découvrir d'où ils viennent, qui les a inventés et s'ils ont été créés à partir de personnes ayant réellement existé, il nous faudra être courageux. Les personnages, mythes, légendes et inventions que l’on voit dans ce livre peuvent des frissons qui risque de nous poursuivre longtemps. Il est encore temps de le poser ! Une fois ouvert, il sera trop tard...

 

Ensuite celui pour jema-lou,




C’est la couverture du livre illustré Le grand livre des monstres : histoires et légendes du monde entier de Tea Orsi et Anna Láng en 2020. Tu as sûrement déjà entendu parler de la terrible Méduse aux cheveux de serpents des mythes grecs, ou de l'insaisissable monstre du loch Ness en Écosse... Mais connais-tu l'existence du redoutable bakeneko japonais, le monstre-chat qui lance des boules de feu ? Du géant liéchi à la barbe verte des pays slaves ? Ou encore de l'amphisbène, un étrange dragon africain à deux têtes ? Ouvrez vite ce livre pour découvrir les monstres les plus fascinants du monde et lire des légendes passionnantes à leur sujet. Qu'ils soient terrifiants, grincheux ou même timides, les monstres du monde entier n'auront plus de secrets pour nous !

 

Puis celui pour cibeline49, idefix43, PeTiTe-Fleur, et tarzan599,

 

 

C’est la couverture du livre Les fantômes de Sébastien Perez et Isa Bancewicz en 2024. Qu'ils cherchent à se venger ou à veiller sur quelqu'un, à hanter ou à aider les humains, les fantômes nous fascinent. Faut-il s'en protéger, ou essayer de communiquer avec eux ? Au côté de Maï, une petite fille en proie à ses démons, plongez dans des histoires à vous faire frémir ! Vous découvrirez ainsi des fantômes de tous les pays, comme les onryo du Japon, la "dame grise" d’Écosse, ou encore les mogwai chinois. Une collection spectaculaire dirigée par Benjamin Lacombe, qui revisite avec brio les mondes peuplant nos imaginaires depuis toujours.

 

Je n’oublie pas pour autant mes amis rencontrés sur skyblog, qui je l’espère verront ces magnifiques cadeaux,

 

Tout d’abord celui pour, les anges noirs, un couple de vampire (Lucinda et Lestat) et leurs proches (Angelina, Flora, Jessica, Laura, Maéva, et Thomas),

 


 

C’est la couverture du livre Le grand livre des monstres : voyage à la découverte des monstres du monde de Federica Magrin en 2024. De l'Amérique à l'Asie en passant par l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Océanie, un tour du monde des créatures les plus effrayantes ou répugnantes : l'orang bati d'Indonésie, la dame verte d’Écosse ou le mokélé-mbembé du Congo. L'auteur décrit les caractéristiques de ces monstres et esprits, les lieux où ils ont été aperçus et les manières de les affronter.

 

… ensuite celui pour les amis-des-nours et des amoureux des loups (Nad, Adam et Serena),

 


 

C’est la couverture du livre Les monstres de Sabine Boccador en 2021. Grâce à ce documentaire riche en images, apprends à mieux connaître les différents monstres : les monstres géants, les ogres, les monstres aquatiques ou des enfers, les monstres du cinéma

 

… puis celui pour Marie et sa famille (Martial, Mathis et Germain),

 


 

C’est la couverture du livre Les Fées de Sébastien Perez et Bluebirdy en 2022. Amoureuses comme la fée Clochette, mauvaises comme la fée Carabosse, capables de prédire l’avenir comme les trois Parques… Les fées sont aussi différentes que surprenantes. Dans ce volume superbement illustré, un jeune garçon, Alan, nous emmène à la découverte des us et coutumes de ces êtres merveilleux. Pourquoi la fée verte rend-elle fou ? À quoi reconnaît-on un kappa du Japon ? En quoi se transforme la vouivre ? Quel est le pouvoir des xanas, ces fées des Asturies ?

 

… auxquels s’ajoutent celui pour les babies anges noirs,

 

 

C’est la couverture du livre Le monstre qui n'aimait pas faire peur de Séverine de La Croix et Pauline Roland en 2023. Dans ce livre comment être heureux quand on est un monstre mais qu'on n'aime pas faire peur ? Surtout quand on a envie d'avoir des copains ! Et si la solution était d'apprendre à ne plus faire peur ? Facile à dire, mais pas facile à faire...

… et celui pour Carl,

 


 

C’est la couverture du livre Horreur Livre de Coloriage: Vivez la Peur avec des Zombies, Crânes de Mort, Monstres, Clowns Tueurs, Extraterrestres, Diables... d’Alaeddine Zairi en 2024. Découvrez l'excitation des frissons avec ce livre de coloriage. Plongez dans un monde sombre et mystérieux rempli de dessins macabres et de scènes terrifiantes. Chaque page offre une expérience de coloriage immersive, parfaite pour les amateurs d'horreur et les amateurs d'art. Que vous recherchiez une montée d'adrénaline ou un moyen unique de vous exprimer, ce livre captivant est fait pour vous. Explorez vos craintes et libérez votre créativité dans ce monde effrayant où chaque coup de crayon ajoute une touche d'horreur.

 

… avec celui pour Chantal,


 

C’est la couverture du livre Les Monstres de Sébastien Perez et Stan Manoukian en 2023. Les monstres nous effraient autant qu'ils nous fascinent. Méduse, dans la mythologie grecque, terrifie les mortels par sa chevelure de serpents. La créature de Frankenstein est tellement épouvantable qu'elle ne peut mener une existence normale. Le monstre du Loch Ness hante la mémoire des Écossais. Mais faut-il vraiment avoir peur des monstres ? Et si nous apprenions à les reconnaître pour nous en protéger ? Ou si, comme Lucas, le jeune garçon dont nous faisons la connaissance dans ce volume superbement illustré, nous tentions de les apprivoiser ? Une encyclopédie qui revisite avec brio les mondes peuplant nos imaginaires depuis toujours.

 

… et pour naruto-jaime,

 

 

C’est la couverture du livre Yokai manga: Histoires de fantômes japonais de Lafcadio Hearn, Sean Michael Wilson, et Inko Ai Takita de 2021. Une jeune mère qui meure en donnant la vie et revient terrifier sa famille... Un farouche samouraï forcé à combattre une tête spectrale nuki-nubi... Un novice ensorcelé par l'image d'une femme d'une grande beauté peinte sur un panneau... Le spectre d'une épouse répudiée qui vient se venger de son ex-mari... Ambiance mystérieuse et frissons assurés voici les thèmes des 7 histoires traditionnelles de fantômes japonais que regroupe ce recueil basé sur les écrits de Yakumo Koizumi (Lafcadio Hearn), l'un des premiers Occidentaux a avoir adopté la nationalité japonaise en 1896.  Un manga qui séduira les amateurs de Yokai japonais !

 

Enfin, Je n’oublie pas non plus, tous ceux qui suivent mon blog ou sont de passage sur celui-ci et à qui j’offre allégrement ce présent,

 

 


C’est la couverture du livre The Art of Pulp Horror: An Illustrated History de Stephen Jones en 2020. Souvent associés à la médiocrité et à la basse qualité, les romans et le cinéma de gare influencent notre mode de vie depuis plus d'un siècle. De nombreux auteurs et artistes reconnus ont travaillé pour les marchés des romans de gare et des livres de poche, tandis que les films à petit budget ou destinés aux jeunes sont aujourd'hui considérés à juste titre comme des classiques, continuant d'inspirer le cinéma et la télévision d'aujourd'hui. Abondamment illustré de plus de 800 images rares et uniques du monde entier – dont des couvertures de livres et de magazines, des illustrations d'intérieur, des affiches de films, des bandes dessinées, des objets promotionnels, des illustrations dérivées et des œuvres inédites commandées spécialement pour cet ouvrage – ce magnifique ouvrage retrace l'histoire de l'horreur évasionniste et de ses créateurs. Compilée par Stephen Jones, auteur et éditeur maintes fois primé, et préfacée par Robert Silverberg, auteur prolifique et reconnu, cette histoire visuelle rassemble les commentaires perspicaces et révélateurs de certains des experts les plus réputés du genre. The Art of Pulp Horror est un guide étonnant et instructif sur la façon dont, depuis plus de 100 ans, on a adopté et exploité avec enthousiasme le gratuit et le sanglant dans notre culture populaire.

 

Merci et bon Halloween !



Halloween en Corée, une adoption, et le festival international du kimchi, ou célébrer un patrimoine culinaire coréen

La fête d’Halloween est devenue très populaire en Corée du Sud depuis le début des années 2000. Les Coréens aiment célébrer cette fête en se réunissant dans des quartiers populaires, comme Itaewon, Gangnam, Daiso, ou encore Hongdae, tous vêtus de leurs plus beaux costumes d’Halloween. Même si cette fête automnale n’est pas dans la tradition coréenne, mais de plus en plus de sud-Coréens n’hésitent pas à se maquiller et porter un costume, pour le plus grand plaisir des enfants

 

Cette fête est originaire du XVIIe-XVIIIe siècle, c’est celle de la veillée de la Toussaint – "The evening of all Saints’ day", qui devint, par contractions successives, "All Hallow’s Eve" et enfin "Hallowe’en", pendant laquelle les Irlandais festoyaient et s'adonnaient à des jeux de divination, et s’adonnaient à des "tournées de lanternes végétales" : ils se promenant déguisé avec des costumes et des masques efrayants avec un légume – souvent un navet ou une betterave, dont on creuse la chair pour y représenter des yeux et une bouche, et qu’on illumine grâce à une petite bougie, cela s’inspirerait du "souling" médiéval (au cours duquel les personnes costumées demandaient de la nourriture de maison en maison dans les îles britanniques) et la fête a été importée aux États-Unis au XIXe siècle suite à la famine en Irlande, où on s’est mis à creuser des citrouilles, et à les appeler des "Jack’O’Lantern", d’après un mythe légendaire, et on trouve aussi des bottes de paille, en référence à la fin de l’année agricole, puis dans les années 1930, aux États-Unis, les enfants ont pris l’habitude d’aller le soir de maison en maison frapper aux portes et réclamer des friandises, remplaçant les étudiants nord-américains qui dès les années 1880 profitaient de la "nuit des méfaits" pour faire des actes de vandalisme, avant que la fête devienne commerciale à partir des années 1970 à la quelle va s’ajouter la visites de maisons hantées pour se faire peur, et En parallèle, la fête se répandra dans le monde entier, avant d’arriver en Corée au début des années 2000.

 

À Séoul, il est courant de voir des costumes d'Halloween dans les supermarchés et des décorations spéciales dans les rues. Beaucoup de petits enfants s'habillent en costumes et vont trick-or-treating. Beaucoup de fêtes thématiques d'Halloween ont lieu dans les bars et clubs de Séoul comme le café Harry Potter qui est un incontournable pendant Halloween, Mega Coffee, et depuis le 12 octobre 2021, la franchise Starbucks a lancé sa gamme d’Halloween. Des événements sont aussi organisés dans des parcs d’attractions tels que Lotte World ou Everland. Il y a un pub d'Halloween rampe, une croisière d'alcool d'Halloween, et de nombreuses attractions spéciales effrayantes dans les parcs à thème, mais aussi pour les plus sportifs, le Zombie Run Festival, une course de zombies et l’Escape : Psycho Circus, une gigantesque soirée sous le thème de l’horreur avec de la musique électronique, sans oublier le Village Folklorique Coréen à Yongin, qui se transforme en zone hantée, et propose avec la «Ghost Zone», une expérience de maison hantée proposant des reconstitutions fantomatiques et des rencontres effrayantes ancrées dans le folklore coréen.

 

Les fêtes costumées sont au cœur d'Halloween en Corée. Des campus universitaires aux bars sur les toits, les Coréens adorent arborer des looks créatifs, drôles ou effrayants. Nombre d'entre eux se déguisent et se maquillent à outrance, souvent inspirés par les K-dramas, les films d'horreur ou les personnages tendance. Des lieux populaires comme Itaewon et Hongdae se transforment en gigantesques fêtes en plein air où chacun peut participer et prendre des photos. Pour la distribution des bonbons, la méthode est différente, on organise une grande rencontre au grand parc des enfants de Séoul. Un événement qui a réuni beaucoup de monde. Le même jour, au nord du fleuve Han, les enfants (et certains parents) arborent leur plus beau costume lors d’une chasse aux bonbons dans le parc des familles de Yongsan

 

Cependant, après l'écrasement tragique de la foule lors d'un festival en 2022 à Séoul, en Corée du Sud au moment où près de 100 000 personnes étaient réunies dans les rues de Séoul (Corée du Sud) pour fêter le premier Halloween d’après Covid, le samedi 29 octobre, les célébrations d'Halloween sont réduites. Les grands détaillants évitent les promotions d'Halloween, et la police encourage le public à faire preuve de prudence dans les zones bondées.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://gogohanguk.com/fr/blog/maisons-hantees-en-coree/, https://hellolacoree.com/automne-coree-du-sud, https://koreasowls.fr/parcours-halloween-seoul-coree/, https://lingopie.com/blog/halloween-in-korea/, https://rove.me/fr/to/seoul/halloween, https://world.kbs.co.kr/service/contents_view.htm?lang=f&board_seq=373649, https://www.capcoree.fr/voyage-coree/que-faire-a-halloween-en-coree-du-sud/, https://www.franceinfo.fr/monde/coree-du-sud/coree-du-sud-la-soiree-dhalloween-de-seoul-tourne-au-cauchemar-153-morts-dans-un-mouvement-de-foule_5448766.html, https://www.geo.fr/histoire/halloween-histoire-fete-paienne-pourquoi-celebrer-cette-fete-veille-toussaint-202561, et https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/ethnologie/rite-paien-druidisme-et-monde-des-morts-la-fete-de-samain-aux-sombres-origines-d-halloween_138636.  


 
Et ce 31 octobre débute aussi le festival international du kimchi qui est une fête consacré aux produits locaux qui se tient tous les ans à Gwangju, ville d'origine du kimchi. Il célèbre le patrimoine culinaire coréen, mettant en avant le plat le plus emblématique du pays et son importance culturelle. Lancé en 1996, ce festival attire des visiteurs nationaux et internationaux, venus déguster différentes variétés de kimchi et découvrir son histoire et sa préparation. On peut déguster du très bon kimchi bon pour la santé grâce à des ingrédients provenant des fermes de Gwangju partenaires du festival. De plus, on peut profiter de différentes activités liées au kimchi dont des concours, des cours de cuisine, des dégustations, une exposition liée au kimchi, des ateliers, une variété de spectacles culturels, notamment de la musique et de la danse traditionnelles coréennes, des démonstrations de taekwondo, et bien plus encore, un marché au kimchi, et un musée du kimchi. Les visiteurs du festival du kimchi pourront également visiter Gwangju, surnommée «la patrie des délices». Grâce à ses vastes plaines et à son accès facile aux eaux de Seohae (mer de l'Ouest) et de Namhae (mer du Sud), Gwangju continue de cultiver des produits abondants comme le riz et une variété de fruits de mer, qui sont les ingrédients de base des diverses spécialités de la région.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui l’ont beaucoup aidé : https://french.visitkorea.or.kr/svc/contents/contentsView.do?vcontsId=94453, https://www.korea.net/Events/Festivals/view?articleId=3175, https://tasteofasialv.com/f/the-gwangju-world-kimchi-culture-festival, et https://www.agoda.com/fr-fr/travel-guides/south-korea/gwangju/discover-gwangjus-kimchi-festival-a-flavorful-adventure/.

 

Merci bon Halloween et festival international du kimchi !

mercredi 29 octobre 2025

C’est juste effrayant !, ou comment rendre populaires les légendes urbaines et les histoires de fantômes coréennes

L'été en Corée, est celui des légendes urbaines et des histoires de fantômes. Au début des années 2000, des mini-bandes dessinées étaient très populaires. Appelées C'est juste effrayant !, elles ont rassemblé des légendes urbaines effrayantes de toute la Corée du Sud sur 16 volumes de 2002 à 2004. Les légendes urbaines en Corée reflètent souvent le stress d'une modernisation rapide, où le passé et le présent se heurtent de manière troublante. Les élèves achetaient un livre à la papeterie en face de l’école et s’asseyaient ensemble pour lire et essayer de se faire peur.

 

L'auteur, Lee Dong-gyu (59 ans), est le premier à transposer ces histoire de fantômes, qui circulait depuis les années 1980, dans une bande dessinée d'horreur pour enfants. Elle a fait sensation auprès des adolescents du pays entier, popularisant diverses histoires d'horreur comme le masque rouge que l'on retrouve également dans les légendes urbaines japonaises dans lequel une femme vous demandera si elle est belle, enlevant son masque rouge montrant sa bouche fendue, et peu importe ce que vous dites, elle vous attaquera, le fantôme de Jayu-Ro suite à des rumeurs se sont répandues concernant une femme apparue au milieu de la route tard dans la nuit, apparemment avec des lunettes de soleil, et un examen plus approfondi révèle des vides noirs à la place des yeux, mais ce ne serait qu'une illusion optique créée les nuits sombres et brumeuses dans une route où il y eu beaucoup d’accident à cause du brouillard, et le fantôme de la Vierge que l’on trouve dans les immeubles et qui peut s’accrocher à vous. 

 


On peut y ajouter la mamie de Hong Kong, une légende urbaine d’une mamie qui enlevait les enfants fit peur à de nombreux élèves du primaire entre les années 1980 et 1990, et certains enfants refusaient d'aller à l'école à cause de cette histoire, les enlèvements d'enfants et la traite des êtres humains étaient si fréquents en Corée à l'époque que des parents de la région de Gangnam ont inventé l'histoire, veillant à ce que les enfants rentrent directement à la maison après l'école, l’homme au sac, un viel homme qui met les enfants dans son sac et les enlèvent que les parents coréens utilisent parfois l'histoire pour faire obéir leurs enfants, et le fantôme dans le miroir de l’ascenseur dans lequel votre propre reflet peut vous tuer qui vient du fait qu’il y a généralement des miroirs des deux côtés de l’ascenseur ce qui crée un miroir à l’infini.

 

Mais aussi les nombreuses histoires sur les écoles hantées comme le fantôme de Kong Kong, une légende urbaine qui démarra lorsque des lycéens demeuraient tard dans leur établissement à propos d’une lycéenne qui s’est suicidé, les statues de l'école et les fantômes du portrait qui prennent vie à minuit et il ne vaut pas mieux s’y trouver, et les toilettes de l'école où un fantôme vous demande de choisir entre le papier toilette rouge ou bleu avec la mort à la clé dans les deux cas, à l’époque où les toilettes turques étaient très utilisés en Corée. On peut y ajouter le Bunshinsaba est le nom d'un sort utilisé lors de l'invocation d'esprits originaire du Japon, ce jeu est également largement répandu en Corée et il fut très populaire parmi les jeunes coréens pour invoquer les esprits face à face.

 

Aujourd'hui encore, elle est restée dans les mémoires comme une série d'horreur nostalgique, familière à tous ceux nés dans les années 1990. Le webtoon est de retour en 2021, avec les meilleurs épisodes, choisi par les lecteurs de l'époque. Actuellement, les réseaux sociaux amplifient encore davantage ces histoires. Des publications sur des rencontres étranges dans le quartier d'Itaewon à Séoul ou sur les plages de Busan deviennent souvent virales, suscitant des discussions et de nouvelles variantes de légendes. Cette interaction entre médias et folklore garantit aux légendes urbaines coréennes un dynamisme et une importance culturelle considérables.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://comic.naver.com/webtoon/list?titleId=778322&weekday=sun, https://creatrip.com/en/blog/10743, https://explorekoreanow.com/korean-urban-legends/, https://www.mhns.co.kr/news/articleView.html?idxno=510583, et https://www.chosun.com/kid/kid_literacy/kid_sisanews/2021/09/22/NO4MSUXGR3SE5IMUWNWXPS6TVE/.  

 

Merci !

mardi 28 octobre 2025

En Corée du Sud, on se fait peur en été


Contrairement à l'Occident, où les activités effrayantes comme Halloween sont concentrées dans les mois les plus sombres de l'année, visiter des maisons hantées dans des parcs d'attractions et regarder des films d'horreur sont un passe-temps d'été populaire en Corée du Sud, les gens croyant qu'une bonne frayeur les aidera à rester au frais. Et cela malgré l'absence d'Halloween et du Jour des Morts en Corée, la péninsule coréenne possède sa propre culture de l'horreur.

 

L'été est la saison de l'horreur en Corée du Sud, où l'on pense que des fantômes traditionnels appelés «gwishin» - les âmes des morts piégés sur terre - errent dans la campagne. Le village de Yongin, autrefois utilisé pour le tournage de drames historiques, organise des veillées aux fantômes pendant l'été, le seul événement de ce type dans le pays. Mais les passionnés d'esprits se rassemblent également pour visiter des maisons dites hantées. La plupart des figures fantômes coréennes sont des femmes, dites «fantômes vierges», aux cheveux longs et vêtues du sobok blanc, le vêtement de deuil traditionnel. Elles ont longtemps servi d'avertissement à la société, car mourir vierge – ce qui signifiait alors être célibataire – était une honte dans la société patriarcale coréenne. Les enfants s'amusent mutuellement avec les histoires d'un gwishin de salle de bain, qui vit dans des toilettes turques et demande aux gens s'ils préfèrent du papier toilette bleu ou rouge. Une légende urbaine raconte qu'un studio d'enregistrement est hanté par la silhouette fantomatique d'un chanteur ou par l'écho de chansons, mais voir un fantôme pendant un enregistrement est censé garantir un succès. Certains parents coréens utilisent des histoires de fantômes comme moyen de transmettre des leçons de morale. Mais le retour des morts a aussi une signification plus profonde en Corée, où l’industrialisation et l’urbanisation rapides ont permis au pays de passer de la pauvreté au statut de nation riche en une génération. Les traditions fantomatiques de la Corée ont été ravivées par la popularité des films d'horreur des années 1960 aux années 1980, mais leurs histoires remontent à des siècles, a déclaré Baek, qui a écrit un livre sur les fantômes féminins coréens dans les films d'horreur coréens. Les films d'horreur sont revenus à la popularité à la fin des années 1990, à une époque où les femmes «prodigues» étaient accusées d'être responsables de la crise financière asiatique de 1997. Et donc à chaque été, les salles de cinéma coréennes regorgent de films d'horreur et de thrillers psychologiques à la mode, donnant littéralement des frissons aux spectateurs. Nombreux sont les cinéphiles locaux qui se ruent dans les salles pendant l’été, espérant apaiser leur peur, car la croyance populaire veut que ces images sanglantes et pleines de suspense donnent des frissons. Les croyances fantomatiques et le folklore superstitieux imprègnent la culture coréenne depuis des millénaires.

 

La tradition sud-coréenne est remplie de fantômes et d'esprits frappeurs. Cela oriente plutôt les films vers l'illustration de croyances ancestrales, donc plutôt vers le fantastique que vers le réel ou la science-fiction. Cependant, à partir des années 2000, sous l'influence des séries américaines, le réel et la science-fiction font leur apparition pour varier les effets horrifiques. Le réel des séries c'est celui du «serial killer», tueur psychopathe, incarnation aisée du mal et de la folie. La Corée du Sud a aussi récemment opéré une récupération presque stricto-sensu du zombie tel qu’il a été développé par l’Occident. Le genre était auparavant quasi-inexistant sur la péninsule et seule une petite poignée de productions sans ambitions s’y sont essayées dans les années 2000. Mais en 2016, le Dernier Train pour Busan devient un succès national et international : l’aventure commence réellement. Depuis sa sortie, le motif du mort-vivant a été réutilisé à multiples reprises. On peut citer par exemple la première série de zombies coréenne Kingdom (2019), qui insère les monstres dans un sageuk (drame historique) politique. Mais surtout le traitement du genre s’est accéléré avec le Covid, et a permis des rapprochements intéressants sur les conséquences d’un virus d’ampleur mondiale, avec notamment #Alive (2020), Happiness (2021) et All of us are dead (2022). Les Coréens s’en servent pour raconter l’apocalypse, un contexte de basculement et d’urgence permettant de dévoiler les derniers souffles d’une société et de ses travers.

 

Tout comme l’image des femmes coréennes évolue vers une image plus proactive et positive, les images des fantômes dans la culture populaire évoluent également. La comédie dramatique romantique de la chaîne MBC «Arang and the Magistrate» est basée sur une vieille histoire de fantômes coréenne et met en scène une femme fantôme pétillante nommée Arang qui souffre d'amnésie après sa mort et tente de retrouver son meurtrier avec un magistrat qui peut voir les fantômes. Cette évolution allait avec la résurgence du genre d'horreur coréen à la fin des années 90 et au début des années 2000, où est apparue l'importance non seulement du fantôme féminin, mais plus particulièrement de la jeune fille, alors que les entreprises concentraient leurs efforts marketing sur la population adolescente. Les films de lycéennes envoûtées, démentes, possédées, ressuscitées, «fantomisées», etc. sont une importante partie de la bande-dessinée asiatique, le cinéma aussi lui fait une grande place. En effet, le public féminin à la recherche de sensations fortes est friand de films d'horreur. L'horreur comme substitut au désir sexuel, mélange de plaisir et de douleur, permet des variations infinies dans le sous-genre. Les femmes ont souvent le premier rôle : citons encore «Whispering Corridors», «Death Bell» ou «Tale of Two Sisters» de Kim Jee-woon. Le film de fantôme féminin est lié au film de teenagers comme «Ring Virus» remake sud-coréen essentiel du film nippon qui «fantômise» l'image d'une cassette vidéo en 1999.

 

Et durant l’été 2025, le cinéma coréen a offert un été glaçant avec une nouvelle vague de films d'horreur qui transforment les angoisses quotidiennes en expériences terrifiantes. Au-delà des fantômes et des monstres, ces films s'attaquent aux peurs réelles de la vie quotidienne en abordant tout, du bruit entre les étages des appartements (le type de logement le plus populaire en Corée) aux stations de métro, le moyen de transport pratique que des millions de personnes utilisent quotidiennement. L’un des thèmes les plus importants explorés dans ces films est le bruit entre les étages, un problème omniprésent dans les complexes d’appartements densément peuplés. Enfin, si les contes populaires basés sur les fantômes ne sont plus courants dans la société coréenne contemporaine, les croyances surnaturelles persistent. C'est pourquoi on ne verra probablement jamais un Coréen siffler la nuit, car cet acte est censé invoquer des esprits ou des fantômes. Il serait également difficile de voir un Coréen écrire un nom à l’encre rouge, trouver le bouton «4» sur un ascenseur ou rencontrer un Coréen qui dormirait volontiers avec un ventilateur allumé, car tout cela est censé porter malheur ou porter mort.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://culture.audencia.com/comprendre-lemergence-du-genre-cinematographique-du-zombie-en-coree-du-sud/, https://seoulbeats.com/2015/08/staying-cool-with-south-koreas-summer-horror-trend/, https://www.koreaherald.com/article/1007663, https://www.koreatimes.co.kr/entertainment/films/20250625/korean-horror-films-unleash-everyday-fears-this-summer, et https://www.reuters.com/article/business/spooky-nights-a-chilling-treat-in-south-korea-idUSLNE88401D/.

 

Merci !

samedi 25 octobre 2025

Le XXe siècle et le XXIe siècle, une Corée où les fantômes ont toujours leur place

En 1918, une étrange histoire parut dans un journal. On y racontait qu'une vieille femme errait dans la campagne le soir à la recherche d'enfants. S'approchant de ses jeunes victimes, elle leur assurait qu'elle était une diseuse de bonne aventure capable de prédire leur avenir en leur léchant les mains avec sa langue. Les enfants naïfs soumettaient leurs mains à sa langue ordurière et mouraient promptement. Les mères commencèrent à verrouiller leurs portes le soir pour empêcher les visites de cette femme, identifiée plus tard comme un renard à neuf queues. Dans les années 1960, les fantômes étaient souvent accusés d'être responsables de grossesses socialement inexplicables. Des mères célibataires affirmaient que des fantômes les violaient pendant leur sommeil. Les enfants étaient alors appelés «enfants fantômes». On leur imputait également le malheur du commun des mortels. Parfois, la personne hantée se donnait beaucoup de mal pour se débarrasser de son fantôme. Les gens se jetaient devant les voitures, évitant de justesse d'être percutés, persuadés que le véhicule percuterait le fantôme et l'emporterait. Il y a plusieurs années, une compagnie aérienne coréenne aurait été en proie à une série d'incidents fantomatiques suite au suicide d'un passager dans les toilettes de l'avion. Il n'y a pas si longtemps, des rumeurs circulaient selon lesquelles le bâtiment de l'Assemblée nationale était hanté par les esprits de femmes du palais enterrées sur place. Même un bâtiment de Yongsan, la grande base militaire américaine de Séoul, serait hanté par des fantômes japonais.

 

Les écoles abandonnées, les hôpitaux, forêts ou sources d'eau sont toujours de bonnes options, et quelques-uns des lieux de prédilection des fantômes. Parmi eux se trouvent l’hôpital psychiatrique de Gonijam, ce lieu a été nommé parmi les lieux les plus hantés de Corée du Sud et l'un des 10 plus beaux endroits hantés au monde. Une légende urbaine raconte que dix personnes y sont mortes et qu'elles apparaissent encore dans les couloirs sinistres de l'hôpital. Cependant, les archives officielles affirment que l'hôpital a simplement été fermé en raison de mauvaises conditions sanitaires. Le lieu a suscité un tel intérêt qu'un film d'horreur lui a même été consacré (Gonijam Haunted Asylum). L'hôpital n'est pas ouvert au public. On trouve également le Yongma Land, autre destination pour les amateurs de sensations fortes, il s'agit en réalité d'un parc d'attractions abandonné qui a fermé ses portes en 2011 en raison de pertes financières et de la concurrence croissante d'établissements plus prestigieux des environs. Des rumeurs ont également circulé concernant la mort d'une jeune fille dans des attractions défectueuses, ajoutant au mystère et à la possibilité d'observer un Gwishin. Le parc d'attractions est ouvert au public : vous pouvez vous y promener, vous imprégner du passé et prendre de superbes photos Instagram (éventuellement avec un Gwishin local ou une star de K-Pop). La Maison Yeongdeonk est  un lieu sinistre dans un cadre pittoresque. Selon les rumeurs, cette maison aurait été construite sur un charnier de soldats coréens de la guerre. La propriété passa de mains en mains, mais tous les propriétaires moururent mystérieusement, rendant la maison quelque peu hantée. Ce lieu a attiré de nombreux adeptes de l'occultisme et de chasseurs d'activités paranormales qui affirment que de nombreuses âmes y vivent. C'est un endroit effrayant où l'on peut potentiellement apercevoir des Gwishin, et peut-être même un équivalent masculin plus rare, compte tenu de la présence de nombreux soldats. Ces lieux sont désormais devenus des lieux de prédilection pour les occultistes, les cinéastes et les stars de la K-pop. Certains d'entre eux ne sont ni ouverts ni recommandés aux visiteurs. Ancien restaurant et lieu de réception de mariage, le Neulbom Garden est aujourd’hui réputé pour être hanté. Les visiteurs signalent souvent des observations paranormales et des bruits étranges lors de leurs visites nocturnes.

 

La Porte de l’Indépendance qui a été construite en 1894 à la fin de la guerre sino-japonaise. Elle est toujours présente et des flots de touristes continuent de visiter le monument lorsqu’ils sont en voyage en Corée du Sud. Bien que cela représente la valeur de la liberté dans le pays, il existe de nombreuses histoires sur la façon dont les gobelins résident ici et coupent les cheveux des gens lorsqu’ils franchissent les portes. La célèbre rivière Han, où les gens vont pique-niquer dans la journée et se promener le soir, n’est pas aussi paisible qu’il y paraît. Dans le passé, elle servait de route à de nombreux navires marchands entrant en Corée. Mais lorsque ces navires ont été détournés, les personnes à bord ont été tuées et jetées dans la rivière. Cela a abouti à la légende des mul gwishin, également connus sous le nom d’esprits de l’eau, qui continuent de se cacher dans la rivière. Ce folklore coréen légendaire a été dépeint dans un film coréen primé intitulé The Host, qui raconte l’histoire d’une petite fille qui a été kidnappée par un monstrueux esprit de l’eau. On pense que les fantômes vierges, connus sous le nom de cheonyeo gwishin, sont les âmes des femmes qui sont mortes vierges. On dit qu’ils sont originaires du village de Yongin et continuent de parcourir la terre. Les Cheonyeo gwishin sont généralement représentés avec de longs cheveux noirs et portent une tenue de deuil traditionnelle blanche connue sous le nom de sobok. Les parents parlent souvent aux jeunes enfants de cette légende et elle était couramment utilisée comme tactique effrayante pour encourager les femmes à se marier. Bien que la pratique ne soit pas si courante dans la société coréenne hautement urbanisée d’aujourd’hui, cette apparition effrayante reste populaire parmi les Coréens. Aujourd’hui, le village folklorique coréen de Yongin est devenu une attraction touristique. Il ressemble à un village coréen traditionnel, avec des artistes costumés et des reconstitutions historiques. Chaque été, ce lieu oblige ses acteurs à se déguiser en cheonyeo gwishin

 

La Corée a eu sa juste part de guerre, la guerre de Corée étant la plus récente. Non seulement la guerre a conduit à la division de la Corée du Nord et de la Corée du Sud, mais elle a également entraîné de lourdes pertes des deux côtés et la séparation permanente de nombreuses familles le long du 38e parallèle. L’île de Yeonpyeong est située près de la frontière séparant les deux Corées, et depuis le déclenchement de la guerre de Corée en 1950, cette zone a été soumise à d’innombrables bombardements et à des affrontements militaires occasionnels. Le plus récent a eu lieu en 2010, obligeant ses habitants à fuir temporairement l’île. Bien qu’il n’y ait aucune preuve concrète d’observations effrayantes, les habitants pensent que de nombreux esprits, vengeurs et perdus, résident ici. Compte tenu du grand nombre de soldats et de civils innocents qui ont perdu la vie sur l’île au fil des ans, ce n’est pas une surprise. L’île de Jeju est un paradis d’évasion entouré d’un magnifique littoral et de vastes champs verdoyants. Bien que ne pas connaître le passé tragique de cette île puisse rassurer, cela serait faire une injustice envers les victimes du massacre de Jeju, qui a eu lieu de 1948 à 1949. La guerre de Corée a été une période tumultueuse pour toute la péninsule coréenne, et même Jeju n’a pas été épargnée. Lorsque le gouvernement sud-coréen a tenté de réprimer le mouvement séparatiste sur l’île, il s’est livré à beaucoup de brutalité et a tué toute personne jugée sympathique à la cause communiste. Au total, 10% de la population de Jeju a été massacrés. De nombreux résidents locaux ont donc affirmé que l’île continue d’être hantée par ceux qui ont été tués. Des endroits tels que les grottes et les lieux de randonnée, qui servaient de cachettes, sont considérés comme particulièrement hantés. Une fosse commune remplie des corps des personnes massacrées a été découverte juste à côté de la piste de l’aéroport de Jeju. On peut qu’imaginer combien de ces esprits errent encore.


Visiter les maisons et les lieux hantés en Corée promet une aventure inoubliable. Mais attention à ne pas prendre trop au sérieux ces hantises qui la plupart du temps viennent de rumeurs, car à cause de celles-ci la simple suggestion qu'un lieu est hanté augmente le nombre de vécus ressentis comme étranges, le rôle des infrasons (inaudibles par l'homme) autour de la fréquence de 19 Hz joue aussi dans le déclenchement de sensations "bizarres", auquel peuvent s’ajouter la moins bonne qualité du sommeilune hallucination due à des moisissures toxiques présentes dans l'air renfermé de certains vieux bâtiments, un sentiment de peur et d'anxiété dans les enceintes confinées que sont généralement les maisons "hantées", ou des difficultés à faire le deuil.

 

Pour aller plus loin, je vous coneille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://10mag.com/korean-history-ghost-story/, https://altselection.ouest-france.fr/8-endroits-hantes-en-coree-du-sud/, https://gogohanguk.com/fr/blog/maisons-hantees-en-coree/, https://www.hallyutrail.com/blog/ghosts-in-south-korea, https://www.nouvelobs.com/sciences/20150402.OBS6258/ils-voient-des-fantomes-ont-ils-respire-trop-de-champignons.html, et https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/comment-peut-on-croire-aux-fantomes-1452.html#item=1.   

 

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jeudi 23 octobre 2025

La Corée comme une terre de démons et de fantômes pour les Occidentaux de la fin du XIXe siècle

Dans les années 1890, un missionnaire américain décrivait la Corée comme une terre de démons et de fantômes. On disait qu'ils étaient partout, hantant chaque arbre maléfique, chaque toit, remplissant les cheminées, les hangars, les cuisines et les salons. Ils maintenaient le Coréen moyen dans «un état perpétuel d'appréhension nerveuse» et faisaient dépendre «son bien-être d'une série continuelle d'actes de propitiation». Tout manquement à cette obligation s'exposait à un châtiment sévère et impitoyable, le «maintenant sous ce joug de la naissance à la mort». Horace Allen, premier médecin missionnaire à résider en Corée, a lui aussi vécu dans une maison hantée. Il considérait les rumeurs comme positives : elles ont fait baisser le prix de son achat. Non seulement sa maison était hantée, mais l'hôpital qu'il avait fondé en 1885 l'était aussi. On disait même que certains palais coréens étaient hantés et donc abandonnés. La reine Min refusa de séjourner dans l'un d'eux, affirmant qu'il lui était impossible d'y dormir la nuit à cause des gémissements lugubres de ses amis assassinés, qu'elle entendait continuellement crier. Un autre écrivain ancien a décrit le palais abandonné comme ayant été pris possession par des fantômes et que «des histoires effrayantes étaient racontées et crues à propos d’orgies nocturnes de démons au milieu de ces splendeurs lugubres». À cette époque, la famille royale coréenne n'était pas la seule à vivre dans une splendeur hantée. Nombre des premiers Occidentaux à Séoul vivaient dans les maisons de fonctionnaires coréens assassinés lors des troubles de l'incident d'Imo en 1882.

 

George Heber Jones, un missionnaire américain, nota que les actes horribles commis dans le palais de Gyeonghui en avaient fait un «véritable repaire d'infamie» et qu'il était «abandonné, hanté par des esprits maléfiques et inhabitable». Au milieu des années 1890, Isabella Bird Bishop, une exploratrice et écrivaine anglaise intrépide et âgée qui a passé beaucoup de temps en Corée, a écrit que les fantômes «prenant possession de la belle salle d'audience du palais Mulberry, ont rendu les bâtiments intenables, des histoires effrayantes étant racontées et crues d'orgies nocturnes de démons au milieu de ces splendeurs lugubres». En 1902, Jones notait que les quelques bâtiments abandonnés de l’ancien palais étaient entourés d’«histoires effrayantes [qui étaient] encore courantes parmi la population quant aux scènes qui s’y déroulaient chaque nuit». Plusieurs missionnaires ont rencontré des maisons hantées. En 1895, une famille coréenne a rapporté que sa maison était infestée d'esprits maléfiques. On disait que ces maisons étaient hantées par leurs anciens occupants et donc peu attrayantes, sauf pour les Occidentaux. Comme on pensait que ces maisons étaient recherchées, elles étaient relativement abordables. Aucun Occidental n'ayant vu de fantôme, ce sujet devint un sujet de conversation intéressant. 

 

À la fin de la période Joseon, l’Arche de l'Indépendance était le terrain de jeu de gobelins malicieux. Des fantômes erraient dans les rues près de la Porte Ouest, peut-être à la recherche de leurs têtes ou en quête de justice pour leurs vies injustement écourtées, les nombreux puits publics de la ville étaient également le terrain de chasse des fantômes aquatiques cherchant à apaiser leur solitude en saisissant les chevilles des imprudents et en les entraînant dans les profondeurs, et on disait également que des fantômes hantaient les rues de Séoul, en particulier dans le quartier de Jongno, où les criminels condamnés étaient promenés dans les rues en route vers leur exécution. Peut-être encore plus étranges que les fantômes des condamnés étaient les fantômes étrangers. Un fantôme aux cheveux blonds, aux yeux bleus et aux lèvres rouge foncé errait dans les rues en imitant les pleurs d'un enfant. Beaucoup pensaient que le fantôme recherchait les enfants coréens pour les tuer et s'emparer de leur jeune vie.

 

Pour aller plus loi, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://10mag.com/korean-history-ghost-story/, https://www.koreatimes.co.kr/opinion/20221030/ghost-hunting-in-joseon, et https://www.koreatimes.co.kr/southkorea/globalcommunity/20211026/joseon-images-the-haunting-of-gyeonghui-palace

 

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mardi 21 octobre 2025

Les fantômes et les créatures de Corée, entre tradition et modernité

Des légendes effrayantes se répandent dans les montagnes et les villages coréens depuis des siècles, mais peu de fantômes pèsent autant dans l'imaginaire collectif que les Gwisin coréens : des entités surnaturelles liées aux vivants par les plaies ouvertes d'une perte non guérie. S'appuyant sur une tradition séculaire, ces fantômes illustrent la relation ambivalente de la Corée à la mort, à la mémoire et aux tensions sociales. Le gwisin trouve son origine dans le chamanisme coréen traditionnel (muisme), religion du culte des esprits et des ancêtres défunts. Il repose sur la croyance que les morts doivent entreprendre un voyage digne vers le paradis, subir l'indignation et le traumatisme, et ainsi être envoyés comme des fantômes vengeurs. Le confucianisme, répandu sous la dynastie Joseon (1392-1897), a amplifié cette peur. Le rituel de deuil et le culte des ancêtres (jesa) sont devenus moralement nécessaires. Une mort brutale – par suicide, trahison ou brutalité – a osé créer un gwisin. Les guerres passées, comme les invasions japonaises (1592-1598) ou la guerre de Corée (1950-1953), ont agité de nombreuses âmes, donnant naissance à des récits de vengeance fantomatique.

 

Cheonyo Gwishin (Esprit Vierge) apparaissait sous la forme d'une femme vierge et prépubère, aux longs cheveux noirs et vêtue d'une robe blanche. L'invention de ce fantôme trouvait ses racines dans le confucianisme. On croyait que les femmes devaient servir leur mari ou leur père, et que si elles mouraient vierges, leur mission était inachevée et elles revenaient donc sur terre pour semer le trouble. Il existait peu de moyens de soulager ce fantôme perturbé, notamment la construction de sculptures phalliques ou l'union d'une femme Gwishin avec un homme contemporain lors d'un rituel chamanique. Cependant, les apparitions de fantômes masculins semblent nettement plus rares, laissant de nombreux fantômes solitaires et terrifiants errer dans les hôpitaux, les écoles et les bois abandonnés. Un autre fantôme courant, souvent aperçu sur l'île de Jeju, est le Mul Gwishin (fantôme de l'eau). Ce sont des fantômes aquatiques qui apparaissent dans les lacs, les mers, les rivières et même les baignoires. Ils sont caractérisés par des vêtements constamment mouillés et des bras excessivement longs. Il s'avère que les Mul Gwishin se sentent souvent seuls sous l'eau et recherchent la compagnie des nageurs insoupçonnés en les attrapant avec leurs bras étrangement longs et en les noyant. Une autre version de Gwishin apparaît sous la forme d'un fantôme de toilettes (Cheuksin). Cheuksin Gwishin, comme on le soupçonne, est aussi un fantôme féminin vierge qui vivait autrefois au plafond des toilettes coréennes et portait une longue chevelure noire. Ces fantômes étaient assez vicieux et étranglaient quiconque leur manquait de respect avec leurs cheveux depuis le plafond. Elle a fait son retour à l'époque moderne et est désormais surnommée avec glamour le fantôme des toilettes (Hojangsil Gwishin). Elle apparaît principalement en tirant la chasse d'eau au hasard et en jetant des morceaux de papier toilette. Ses responsabilités ont certainement diminué depuis l'époque des toilettes. Il existe d’autres fantômes coréens comme le wonham, un esprit vengeur qui garde rancune envers quelqu’un qu’on retrouve dans Hotel del Luna (2019), et Arang and the Magistrate (2012), qui s’inspire de la légende d'Arang qui est l'une des histoires les plus importantes concernant ces esprits en quête de justice par la vengeance, elle remonte à la dynastie Joseon, entre 1400 et 1900, et on dit qu'elle a vécu au milieu du XVIe siècle, les sasin ou jeosung saja, dont le rôle est d’amener l’âme dans l’endroit prévu par les déités que l’on voit également dans Arang and the Magistrate (2012), et ceux aux images saisissantes, tels que Palcheok-gwi (fantôme de deux mètres cinquante), Oedari-gwi (fantôme unijambiste) et Susal-gwi (fantôme noyé) que l’on retrouve dans The Haunted Palace (2025).

 

Afin de tenir les Gwisin à distance, les Coréens avaient recours à des rituels chamaniques (gut), au cours desquels les mudang (chamanes) servaient d'intermédiaires entre les mondes, offrant nourriture, musique et prières pour apaiser les esprits. Les chamanes pratiquent des rituels, comme le cheondojae, pour accompagner les esprits, et elles chassent les fantômes. Autrefois, la télévision associait le chamanisme à la peur et au mystère. Il apparaissait surtout dans des cadres ruraux, servant à raconter des histoires de fantômes inquiétants. Par exemple, dans la série «Hometown Legends» (1977-1989), les chamanes jouaient souvent des rôles secondaires, voire antagonistes. Des films à succès comme "Exhuma" (2024), un thriller dans lequel un groupe de chamanes affronte un esprit maléfique, ont ravivé l'intérêt du public pour le sujet. Depuis 2020, leur présence s’est généralisée dans les séries et films. Dans les maisons, elles pouvaient saupoudrer de sel sur les portes ou accrocher des talismans portant des sutras bouddhistes inscrits dessus. Les rituels Jesa, qui consistent à offrir des offrandes aux ancêtres, empêchent les morts de devenir Gwisin. Tout cela relève d'un état d'esprit culturel : vénérer le passé, sous peine de subir son châtiment fantomatique. Contrairement aux fantômes occidentaux, qui nuisent souvent sans raison aux vivants, les fantômes traditionnels coréens sont des êtres pleins de regrets qui cherchent à communiquer avec les vivants. C’est pourquoi les rituels chamaniques en Corée visent à apaiser et accompagner les esprits, plutôt qu’à les exorciser comme en Occident.

 

De nombreux récits de Cheonyeogwisin, ou fantômes vierges, ont jalonné l'histoire coréenne. Deux des fantômes vierges coréens les plus célèbres figurent dans le conte populaire coréen de l'époque Joseon, L'Histoire de Janghwa et Hongryeon. L'histoire de deux sœurs tuées par leur méchante belle-mère avant leur mariage. Elles reviennent sous forme de fantômes pour se venger et rétablir la vérité. Cette histoire a également été adaptée au cinéma en 2003, sous le titre «Le Conte de deux sœurs», réalisé par Kim Jee-woon. Dans un roman du XVe siècle de Seong Hyeon (1439-1504), une servante se suicide pour revenir sous la forme d'un fantôme et retrouver l'homme qu'elle a épousé en secret. Cho Su-sam (1762-1849), dans un poème écrit dans les années 1810, évoque «les fantômes inassouvis qui menacent la paix». En 1913, l'historien James Scarth Gale (1863-1937) publie une compilation en anglais de contes populaires coréens rédigés par les érudits Bang Im (né en 1640) et Ryuk Yi (milieu du XVe siècle). Quarante ans plus tard, l'écrivaine américaine Eleanore Myers Jewett (1890–1967) publie un autre recueil d'histoires de fantômes coréennes magnifiquement illustrées par l'artiste japonais Yashima Tarō (1908–1994). La littérature actuelle n'est pas en reste : les fantômes continuent de rôder quelque part dans de nombreux romans du XXIe siècle, comme L'Étoile du soir (Kaebapparagi pyōl) de Hwang Sok-yong (2008) ou Veuillez vous occuper de maman (Ommarŭl putakhe) de Shin Kyung-sook (2011), parmi tant d'autres.

 

Les Gwisin terrorisent désormais la télévision dans les k-dramas romantiques comme «Oh My Ghost Clients» (2020), où le chamanisme joue le rôle d’une métaphore sociale : écouter les histoires de travailleurs décédés, apaiser leurs ressentiments et chercher la vérité s’apparente à un rituel moderne qui remplace les exorcismes traditionnels, «Arang and the Magistrate» (2012), un mélange un suspense obscur avec des moments sincère, Bring It On, Ghost (2020), une série charmante et émotionnellement résonnante, et les deux personnages apportent beaucoup de profondeur à leurs rôles, et «The Haunted Palace» (2025), qui mêle romance, exorcisme, fantasy et intrigues de palais. Nous rencontrons un Cheonyeogwisin dans le véritable style d'histoire de fantômes, mais dans certains récits modernes du vieux mythe, ils ne sont pas toujours célibataires, et pas toujours vierges au sens strict. Et le cinéma coréen, faisant écho aux peurs contemporaines. A Tale of Two Sisters (2003) et Hotel del Luna (2019) réinterprètent les esprits comme des métaphores de traumatismes refoulés : le chagrin d'une mère, la trahison d'une fille. The Wailing (2016) relie les Gwisin au mécontentement social, mêlant folklore et horreur existentielle. Ces récits dénoncent également l'injustice historique. L'apparition de femmes gwisin témoigne de l'histoire patriarcale de la Corée, où la souffrance des femmes était occultée. En parlant au nom des fantômes, les récits modernes lèvent le voile sur le «han» social, qui signifie en coréen une profonde tristesse sociale.

 

Aux fantômes s’ajoute les créatures. Une créature de la mythologie coréenne qui a récemment gagné en popularité est le dokkaebi, généralement représenté comme un démon ou un gobelin, avec des cornes et des visages déformés. La première mention des gobelins coréens se trouve dans une histoire du royaume de Silla, en Corée centrale et méridionale, figurant dans les webcomic Lady Dohwa et Bachelor Bihyeong. Depuis leur première apparition dans le folklore, ils sont devenus un élément régulier des contes populaires de la mythologie coréenne, interagissant souvent avec les protagonistes humains de diverses manières. Les dokkaebi sont connus pour être des farceurs malicieux et friands de jeux. On les appelle aussi les Robin des Bois des monstres coréens, car ils volent les cupides et récompensent ceux qu'ils jugent dignes. Les dokkaebi ont récemment fait une apparition nettement améliorée dans le K-drama à succès de 2016 «Goblin : The Great and Lonely God». Une autre créature bien connue de la culture populaire est le gumiho (signifiant «renard à neuf queues»). Le concept de gumiho est issu de la mythologie chinoise et fait partie du folklore coréen depuis la période des Trois Royaumes (57 av. J.-C. à 668). Selon les mythes, un gumiho naît lorsqu'un renard vit mille ans. Le gumiho acquiert alors la capacité de se métamorphoser et prend souvent l'apparence d'une belle jeune femme. Il est également courant qu'il séduise les hommes et les dévore littéralement. S’ils vivent un véritable amour avec un homme humain pendant quelques mois, il peut devenir humain. Les gumiho sont des personnages populaires présents dans plusieurs webcomics, dont «The Fox Sisters» et «The God of High School», tous deux lancés en 2011, dans les médias coréens, avec des personnages comme Ahri du jeu en ligne League of Legends, Harah dans Gumiho (1994), la famille de Gumiho gajok (2006), Mi Ho dans My Girlfriend is a Gumiho (2010), Choi Kang Chi dans Gu Family Book (2013), San-daek dans Grudge: The Revolt of Gumiho (2020), Lee Yeon dans Tale of the Nine Tailed (2020) et Tale of the Nine Tailed 1938 (2023), et Shin Woo-Yeo dans My Roommate Is a Gumiho (2021), devenus des icônes de la culture pop en Corée et dans le monde entier.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://gwangjunewsgic.com/arts-culture/movie/korean-ghost-stories/, https://korelimited.com/blogs/korelimited/korean-ghosts-and-monsters-to-haunt-your-halloween, https://moonmausoleum.com/korean-virgin-ghost/, https://vocal.media/horror/gwisin-the-haunting-history-and-folklore-of-korea-s-restless-ghosts, https://www.geo.fr/geopolitique/en-coree-du-sud-avec-les-chamanes-qui-lisent-l-avenir-politique-du-pays-226840, https://www.hallyutrail.com/blog/ghosts-in-south-korea, https://www.koreatimes.co.kr/entertainment/shows-dramas/20250424/the-haunted-palace-brings-occult-and-romance-together-in-a-genre-bending-fantasy-hit, et https://www.planete-coree.com/reinterpreter-les-etres-surnaturels-coreens/

 

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Qu'allons nous voir ici ?

Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changeme...