Aujourd’hui nous fêtons l'Assomption qui n'est
devenue qu'en 1950 un dogme religieux officiel. Célébrée chaque 15 août par les
catholiques, l'Assomption
marque la fin de la vie terrestre et la montée au ciel «corps et âme» de Marie,
mère de Jésus. Regardons tout cela
de plus près.

Qu’est-il advenu de Marie, la mère de Jésus, après la Pentecôte, où les Actes des apôtres mentionnent sa
présence avec les disciples ? Aucun
écrit canonique ne le rapporte, cependant on peut penser qu’elle est restée
avec les frères (parmi eux le disciple que Jésus aimait, Jacques le frère du Seigneur), et sœurs de Jésus qui dirigeaient l’Église
de Jérusalem, tout en dirigeant le groupe
des femmes, essayant de garder la pureté originale de l’enseignement de Jésus face aux hellénistes et aux
communautés naissantes pauliniennes, et trouva sans doute la mort à Jérusalem
entre 43 et 48 subissant un enterrement normal (tombe creusée dans le roc, corps
conduit au tombeau entouré des enfants et des proches de la famille, puis enveloppé
dans les linges et couché sur un banc aménagé sur la pierre), et non à Éphèse
qui est un tradition tardive, mais à partir
des conciles d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451), on voit
naître en Orient comme en Occident toute une littérature dite «apocryphe» parlant du Transitus Mariae (= «transfert de Marie», c’est-à-dire son
sort final), en syriaque, arabe, copte, éthiopien,
latin, géorgien, arménien
… et grec. Les écrits présentés allant de la fin
du Ve siècle au début du VIIe suivent une même structure :
annonce de la dormition de Marie par
un ange – réunion des apôtres – Jésus emporte l’âme de sa mère – outrages des juifs et guérison d’un juif
lors de la sépulture – déposition du corps de Marie au tombeau et transfert au ciel — visite du paradis par les apôtres.

Ces documents
sont pleins d’intérêt, car ils précèdent les grandes homélies des VIIe et VIIIe
siècles d’origine liturgique (15 août) sur la dormition et l’assomption.
À partir du VIe siècle, parallèlement aux développements
théologiques. C’est à ce moment là que l’empereur
d’Orient Maurice impose la fête de l’Assomption, même si les évangiles canoniques ne parlent
nulle part de la mort de Marie. Dès
la fin du VIIe siècle, l’Église
de Rome a inscrit dans le calendrier
liturgique quatre fêtes mettant en avant la figure de Marie et parmi
elles sa Dormition (15 août), et prendra le nom d’Assomption un
siècle plus tard (le Concile de Mayence rend la fête obligatoire), car la
théologie latine tint pour
acquis que Marie avait connu le
passage par la mort, comme son fils,
et nul ne doutait que son âme fût alors montée au Ciel et élevée dans la gloire
divine – d’où le terme d’Assomption. Face aux contestations, on
imposa le dogme au XIIe siècle et l’Assomption, aura en
Occident la définition définitive de 1950 («Munificentissimus
Deus»).

Jour férié national au Portugal, l'Assomption
de la Vierge au ciel est célébrée chaque année le 15 août. La tradition catholique affirme
qu'au moment de sa mort, la Vierge Marie
a été transportée en corps et en âme au ciel pour participer à la gloire de son
fils, Jésus-Christ. Ce jour de l'Assomption
de la Vierge est un jour férié au Portugal et contrairement aux autres
fêtes religieuses qui ont pu être supprimées sous la Dictature de Salazar, celle-ci a toujours été
maintenue. En effet, la Vierge est
considérée comme la Reine du Portugal
et est liée aux principaux événements de l'histoire de l'indépendance du
Portugal. Ces fêtes étaient la Toussaint et la Fête-Dieu. Au
Portugal, le 15 août, des pèlerinages et des fêtes religieuses
sont célébrés dans diverses localités plutôt rurales, tandis que dans les
villes, c'est généralement un jour de congé sans une telle connotation
religieuse explicite. Il s'agit d'une fête importante dans l'Église. La messe
de ce jour fait particulièrement référence à la mère de tous les chrétiens, de l'homélie
aux prières dédiées à la Sainte Vierge.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Dominique Cerbelaud, Marie.
Un parcours dogmatique, Cerf, 2003, Simon Claude Mimouni, La
Tradition grecque de la Dormition et de l’Assomption de Marie, Cerf,
2003, Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz (dir.), Structures et
dynamiques religieuses dans les sociétés
de l’Occident latin (1179-1449), Presses universitaires de Rennes,
2010, https://ane.hypotheses.org/9301, https://publicholidays.pt/pt/assumption-day/, https://www.calendarr.com/portugal/assuncao-de-nossa-senhora/, et https://www.luisa-paixao.com/blogs/la-vie-au-portugal/quels-sont-les-jours-feries-au-portugal.
Merci et bonne fête de l’Assomption.
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