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dimanche 31 août 2025

Jack l’éventreur au Portugal : l’intérêt pour l’affaire et le phénomène culturel

La seconde moitié de l'année 1888 vit le déroulement d'une série d'événements liés à la célèbre affaire de «Jack l'Éventreur», surnom d'un énigmatique tueur en série du XIXe siècle dont les crimes furent commis à Londres. S'il n'était pas le premier tueur en série, «Jack l'Éventreur» fut cependant le premier à marquer l'histoire. Cette affaire horrible et macabre fut largement médiatisée, non seulement en Angleterre, mais aussi au Portugal. 

 

Le 31 août 1888, le mythe naissait dans une ruelle londonienne. Mary Ann Nichols qui après avoir porté cinq enfants, elle avait fini par renoncer à ce mariage en raison d'un mari qu'elle soupçonnait d'infidélité, et au crépuscule de sa vie, elle avait fait de l'alcool sa compagne et son poison, fut sa première victime. Cette dernière fut retrouvée morte, la gorge tranchée et le ventre ouvert, sur Buck's Row, à Whitechapel, dans l'East End londonien par Charles Cross. Whitechapel était un terreau fertile pour les mauvaises actions. Dans les années 1880, le quartier souffrait de surpopulation, de pauvreté, de toxicomanie, de gangsters, de mendiants, d'ivrognes et de plus d'un millier de prostituées souvent occasionnelles rien que dans ce quartier. Y cohabitent aussi des réfugiés russes, Juifs réchappés des pogroms d’Europe de l’Est, des immigrants irlandais et la classe ouvrière londonienne. Alcoolisme, vols, violence sont le quotidien de ce sous-prolétariat qui se révolte, notamment en novembre 1887. Les agressions contre les femmes, en particulier les travailleuses du sexe, étaient fréquentes. Le meurtre de prostituées était aussi assez courant dans la région, et le meurtre de Mary Ann Nichols n'a pas suscité beaucoup d'attention au départ. Les experts pensent que Martha Tabran, tuée trois semaines plus tôt, était également une victime de Jack. Début septembre 1888, la grande majorité des publications portugaises accordaient peu d'importance à cette nouvelle. Cependant, elles commencèrent progressivement à lui accorder une couverture médiatique de premier plan, accompagnée de reportages de plus en plus détaillés sur les crimes commis dans la capitale anglaise. Les sources d'information des journalistes portugais étaient, dans la plupart des cas, la presse britannique elle-même, l'agence Havas, et même des correspondants à Londres ou à Paris. C’est le meurtre d’Annie Chapman le 8 septembre 1888 qui va éveiller l’intérêt de la presse portugaise à partir du 10 septembre. La découverte du corps de cette dernière qui s'était octroyé une place de choix au sein de la classe ouvrière, mais son goût pour l'alcool et la perte de ses enfants ont détruit sa vie de famille et Annie a fini ses jours dans l'East End, et il a accru la panique à Londres, ses blessures faisant écho à la brutalité choquante du meurtre de Polly Nichols, survenu quelques jours plus tôt. Annie Chapman a été égorgée deux fois. Mais cette fois, l'assassin a sorti les intestins pour les étaler sur l'épaule gauche et il manque le vagin, l'utérus et la vessie de la victime, ce qui a renforcé la théorie que le tueur avait des connaissances médicales. Le matin même où Annie Chapman fut retrouvée morte, des voisins organisèrent des visites guidées à un sou pour observer la scène du crime depuis leurs fenêtres. Les enquêteurs ont compris que le même tueur avait dû commettre les deux crimes, et qu'il était toujours en liberté. Même l'idée saugrenue d'un photographe le 13 septembre a été prise au sérieux. Il a proposé de photographier les yeux d'Annie Chapman : il serait possible de reconnaître le tueur grâce à l'image gravée sur sa rétine. L’enquête, il est vrai, peine à progresser. Elle est d’abord confiée au détective Edmund Reid, responsable de la police municipale de Whitechapel. Mais il est vite secondé par des enquêteurs du Central Office de Scotland Yard, dirigés par Frederick Abberline, puis par Charles Warren. La couverture médiatique des meurtres de Whitechapel a atteint son paroxysme. Les journaux londoniens oscillaient entre faits et fiction, racontant avec enthousiasme chaque détail macabre des crimes et spéculant sans cesse sur l'identité du tueur. Ceux qui souffrirent le plus de la révolte furent les immigrants, considérés comme responsables de la dégradation des mœurs et de l'appauvrissement général. Une grande partie de la population croyait que de tels crimes horribles ne pouvaient être commis que par des fous ou des étrangers, voire les deux. Pauvres et nombreux à Whitechapel, les Juifs furent les premiers suspects. Plus encore le 4 septembre, lorsque les premiers articles de presse sur un homme nommé «Tablier de cuir» apparaissent. Après la mort d'Annie, les habitants organisèrent des manifestations, menaçant et insultant les Juifs, qui passèrent des journées entières avec leurs magasins fermés et évitant la rue. Le suspect habituel des enquêteurs était un médecin ou un barbier (des professionnels habiles au couteau) résidant à Whitechapel (capables de se faufiler dans les rues sombres sans se faire remarquer), célibataire et exerçant un emploi stable (la plupart des crimes se produisaient aux premières heures des vacances ou des week-ends). Si, en plus, il était étranger ou souffrait de troubles mentaux, les enquêteurs étaient déjà sur ses traces. Durant les mois de septembre et d’octobre 1888, les policiers sillonnent les bouges et les asiles de nuit de l’East End, distribuent des milliers de prospectus et d’appels à témoignage. Mais, ils ne sont pas aidés par Samuel Montagu qui offre le 10 septembre une récompense de 100 £ pour la capture du meurtrier. M. George Lusk, avec plusieurs autres hommes d'affaires locaux, fonde le aussi Mile End Vigilance Committee, dans l'espoir d'aider la police dans ses efforts pour attraper le meurtrier. Le Comité de vigilance de Whitechapel envoie une lettre au ministère de l'Intérieur le 16 septembre demandant qu'une récompense lui soit officiellement offerte. La demande est rejetée. L’intrusion de la presse est telle que le commissaire de police, Sir Charles Warren s’en plaint le 18 septembre.

 

On peut affirmer que durant la première quinzaine d'octobre, les quotidiens qui ont le plus couvert l'affaire, outre Novidades, étaient O Primeiro de Janeiro, Jornal de Notícias et O Século. C’est sans doute le double meurtre du 30 septembre qui a aidé cette augmentation. Ce fut d’abord Elizabeth Stride qui a vécu plusieurs vies avant de se marier et de devenir propriétaire d'un café, tuée en début de soirée. Une personne entendit ses cris mais s'enfuit, terrorisée. La présence de Louis Diemschutz surprit cependant le tueur, qui n'eut pas le temps d'achever son rituel de mutilation. Elizabeth ne subit qu'une coupure de dix centimètres à la gorge et mourut dans une mare de sang. Le crime interrompu n'a pas étanché la soif meurtrière de Jack. Quelques minutes après la mort d'Elizabeth, Catherine Eddowes, qui a passé la majorité de sa vie d'adulte avec un seul homme, le père de ses enfants, elle venait tout juste de rentrer à Londres après être allée récolter le houblon dans le Kent, un rituel estival populaire au sein de la classe ouvrière de Londres, elle a été retrouvée la gorge tranchée, le ventre et le visage mutilés, avec un rein, une oreille et des ovaires manquants. De plus, une petite note était accrochée sur un mur voisin : «Les Juifs ne sont coupables de rien.» Pour éviter une nouvelle attaque contre les Juifs, le message a été effacé avant l'arrivée des photographes. Cependant, le maire offre le 1er octobre une récompense de 500 £, et Sir Alfred Kirby offre une récompense de 100 £ et 50 miliciens pour aider à appréhender le criminel qui est refusée. Après le double homicide, un autre élément qui a contribué à semer la confusion chez la police et à semer la peur a été la publication dans la presse londonienne de lettres prétendument écrites par le criminel, signées «Jack l'Éventreur». Certaines de ces lettres mystérieuses, prétendument écrites par Jack, ont été envoyées à la Central News Agency, datée du 25 septembre 1888 et publiée dans O Primeiro de Janeiro le 7 octobre, nommée ‘Dear Boos’ ("Cher patron") écrite à l’encre rouge, elle est signée "Jack the Ripper" ("l’Éventreur"), mais on ne sait pas si c’est le tueur qui l’a écrite, et l'une d'elles était adressée à l'attention du président du Comité de vigilance de Whitechapel, M. Lusk, nommée «From Hell» accompagnée d’un foie qu’elle disait être de Catherine Eddowes, expliquant qu’il en a dévoré une partie. On peut y ajouter la carte postale "Saucy Jack" reçue par la Central News Agency. Une partie de la correspondance était présumée frauduleuse, la police connaissant apparemment l'origine des lettres, prétendument écrites par un journaliste dans le but d'augmenter les ventes du journal auquel il collaborait. Néanmoins, les lettres ont été traduites et publiées dans des journaux portugais. Les journaux de toute la ville ont adopté ce nom. On suppose également que les lettres auraient été fabriquées par la presse pour en vendre davantage. Environ 600 lettres et notes, prétendument signées de sa main, parvinrent aux journaux et aux commissariats de police au fur et à mesure de la tuerie. Le commissaire de police, Sir Charles Warren déclara le 10 octobre que les lettres "Saucy Jack" et "Dear Boss" n’étaient pas du tueur. Le 21 octobre 1888, Maria Coroner est accusée d'avoir fabriqué plusieurs «lettres de Jack l'Éventreur» affirmant que le meurtrier ferait sa prochaine victime à Bradford. 

 

Pendant le mois d'octobre 1888, les policiers fouillent les bistrots sordides, les dortoirs où s'entassent les miséreux, les bordels. Certains se déguisent même en prostituées pour servir d'appât. Ils distribuent des milliers de tracts et des appels à témoins. Ils interrogent plus de 2000 personnes et interpellent 76 bouchers. Mais aucune piste n'aboutit. Des chiens renifleurs ont été utilisés pour retrouver Jack grâce à l'odeur des victimes, malgré les avertissements des experts policiers quant à leur inefficacité. Des milliers de lettres arrivent par ailleurs à Scotland Yard ou dans les rédactions des principaux journaux. Certaines dénoncent un voisin, proposent les services d’un graphologue ou d’un médium, suggèrent un nouveau mode d’investigation. Cet investissement inédit témoigne de la vive émotion suscitée par les crimes, mais il dit aussi le désir croissant de participer aux affaires publiques. Le suffrage masculin est devenu général depuis la réforme électorale de 1884, et la démocratie progresse dans ce pays longtemps marqué par une très forte déférence sociale. Par la suite, le nombre d'articles sur le sujet a diminué, mais durant la seconde quinzaine de novembre, les trois derniers numéros cités ont renoué avec l'intérêt, au moment où la police a été attaquée de plus en plus dans la presse, ce qui a finalement conduit à la démission du chef de Scotland Yard, Sir Charles Warren, le 8 novembre, et  notamment après la mort de la cinquième victime, Mary Jeanette Kelly qui se disait originaire d'Irlande et du Pays de Galles avant son arrivée à Londres. Elle possédait un luxe que les autres n'avaient pas : une chambre avec un lit qui allait devenir la scène de son meurtre. La brutalité du crime, telle que les traits physiques de la victime étaient pratiquement méconnaissables, son corps et son visage sont tailladés de coups de couteau, le ventre est ouvert, ses organes ont été balancés dans la pièce, ses cuisses sont dépecées, ses seins et ses reins ont été déposés à côté d'elle, tandis que son cœur a été emporté, et le fait que le meurtre ait eu lieu au domicile de Mary Kelly, où elle est découverte par Thomas Boyer travaille pour le propriétaire d'un immeuble qui loue des chambres sordides, cela a fourni aux chroniqueurs de nouveaux éléments de publication. Le médecin légiste qui examine le corps de Mary Jane Kelly, la cinquième et dernière victime de Jack l'éventreur, se nomme Thomas Bond. C'est un homme d'expérience qui n'a jamais vu une chose pareille. Il va se lancer dans une description psychologique de Jack l'Éventreur. Sans le savoir, il invente ce jour-là la technique du profilage. Selon lui, Jack l'Éventreur est un homme ordinaire, un solitaire qui est pris de délires, de crises résultant de pulsions sexuelles incontrôlables. Il trouverait un plaisir sexuel dans ses agressions. Le 12 novembre, le Dr William Holt est libéré de la garde à vue, après avoir expliqué qu'il traquait le meurtrier en utilisant divers déguisements, et le 15 novembre, Wolf Levisohn est accosté par deux prostituées qui crient «Vous êtes Jack l'Éventreur !» après avoir refusé d'accepter leurs sollicitations. 

 

Qui était ce célèbre meurtrier de femmes ? On pourrait dire que le monde entier avait cette question sur les lèvres. Plusieurs suspects ont été envisagés pour cette affaire. La presse avait ses théories, et la reine Victoria elle-même s'est risquée à une hypothèse, soupçonnant que le tueur était un marin (Whitechapel se trouve près des docks de Londres). Des indices mal interprétés et un climat anti-immigré croissant ont même déclenché des actes antisémites de la part de personnes qui pensaient que le tueur était juif. Whitechapel était alors fortement peuplée d'immigrants juifs et russes. À l'époque, plus de deux mille personnes avaient été interrogées et 80 avaient été arrêtées, avant d'être relâchées faute de preuves parmi eux le réputé comédien Richard Mansfield est en vedette dans une pièce de théâtre inspirée de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, les Indiens du Wild Wild West Show, un jeune étudiant en médecine, John Saunders qui devint fou et mourut dans un asile, John Pizer que la police identifia à «Tablier de cuir», un cordonnier vivant à Mulberry Street, William Henry Piggott qui a attiré l'attention sur lui en exprimant bruyamment sa «haine des femmes» alors qu'il se trouvait à la taverne Pope's Head, à Gravesendun, le boucher du nom de Joseph Issenschmidt, un apothicaire atteint d'un trouble psychique Oswald Puckeridge,, le colporteur itinérant Edward McKenna, Charles Ludwig, un coiffeur, la théorie de «Jill l'Éventreur», suggérée par Lord Sidney Osborne avance pour la première fois dans le Times qu'une femme jalouse pourrait être responsable des meurtres, John Fitzgerald qui après plusieurs jours de forte consommation d'alcool, qui a avoué le meurtre d'Annie Chapman, John Langan accusé par E.W. Bonham, de Boulogne, qui le porte à l'attention du ministère de l'Intérieur, son innocence a été vérifiée par la police le 16 octobre , un homme nommé Antoni Pricha qui ressemblait à la description de Hutchinson accusé par Edward Knight Larkins à la police le 13 novembre, le philanthrope Thomas Barnardo, Michael Ostrog, décrit comme un «médecin russe» et un condamné, était souvent interné dans un asile d’aliénés, un voyageur suédois nommé Nikaner Benelius, un locataire canadien à la fois religieux et fanatique G. Wentworth Bell Smith, Francis Tumblety, un homme notoirement anti-femmes qui a eu de nombreux démêlés avec la justice, est arrêté à Londres pour "indécence grossière", il se livrait probablement à l'homosexualité, ce qui était un crime en Angleterre à l'époque, soupçonné aux États-Unis de complicité dans l'assassinat de Lincoln et le meurtre d'un patient à Boston, il est arrêté en lien avec les meurtres de Whitechapel, et après avoir échappé à la caution fuit en France, puis embarque sur un paquebot à destination de New York, Montague John Druitt, un avocat de 31 ans, est retrouvé flottant sur la Tamise avec un billet de train pour le 1er décembre dans sa poche, comme c'était seulement quelques semaines après le meurtre de Mary Jane Kelly, il est considéré comme le principal suspect de l'éventreur, et Aaron Kosminski, un barbier juif que la police de la ville avait surveillé jour et nuit connu pour nourrir une haine violente envers les femmes, en particulier les prostituées, jusqu'à ce qu'il soit incarcéré dans un hôpital psychiatrique en 1890. La difficulté de découvrir le(s) auteur(s) des crimes a donné lieu à de nombreuses conjectures dans la presse portugaise de l’époque non seulement sur le(s) éventuel(s) meurtrier(s), mais aussi sur les raisons qui le/la conduiraient à commettre de telles atrocités, notamment avec les corps des victimes, soulevant l'hypothèse, malheureusement si courante aujourd'hui, du trafic d'organes. Sans oublier, un mendiant plus audacieux développa une tactique risquée : se faisant passer pour l'un des suspects, il extorqua des boissons gratuites aux propriétaires de bars. Arrêté, l'homme fut condamné à sept jours de travaux forcés.

 

Cependant, l'importance accordée aux crimes londoniens a diminué jusqu'à la fin de l'année 1888, si bien que les mois d'octobre et novembre correspondent à la période de plus grande couverture médiatique des meurtres de «Jack l'Éventreur». Cette plus grande attention durant ces mois est due à la quantité d'informations reçues, la plupart des crimes ayant été commis à cette période, le plus brutal ayant eu lieu le 9 novembre 1888. Il convient de souligner que ces informations ont été obtenues grâce à l'intervention de la police londonienne, au travers d'enquêtes, rapportées ultérieurement par les journaux, afin de diffuser les événements de la manière la plus détaillée possible. Moins glorieux est un penny qui était demandé sur Whitechapel Avenue pour ceux qui voulaient voir les répliques de cire des victimes. La cruauté de ces morts est restée vivace dans la mémoire collective.  Il est toutefois important de souligner que, durant les quatre derniers mois de 1888, les nouvelles concernant «Jack l'Éventreur» étaient fréquemment publiées sous le titre «Les Meurtres de Londres». Ce fait est lié non seulement au caractère sensationnaliste donné à l'événement - «crimes» – mais aussi avec la stratégie (hier comme aujourd’hui) très en vogue, de capter rapidement l’attention du public lecteur. Ainsi, au cours des quatre mois de couverture médiatique de l'affaire «Jack l'Éventreur», une critique ironique et cinglante de la population britannique, symbolisée par son stéréotype par excellence, ainsi que des actions inefficaces, voire ridicules, de la police londonienne (jusqu'alors très) respectable, ont émergé simultanément. Les périodiques portugais ont ainsi tenté, à travers les nouvelles, de révéler le côté le plus sombre et le plus sinistre de la société victorienne, en particulier les conditions de vie misérables dans les quartiers pauvres de la ville, en particulier Whitechapel, le lieu des crimes, qui a été décrit comme le quartier le plus misérable de Londres. Un autre  objectif plus ou moins explicite était de critiquer une Grande-Bretagne qui, à l'époque, apparaissait de plus en plus comme une puissance rivale, ambitieuse et arrogante notamment pour l’expansion coloniale en Afrique. Les journaux londoniens s'en sont emparés. Toute femme tuée dans la région était traitée par la presse comme une victime de Jack. L'intense médiatisation de l'affaire a provoqué des réactions encore plus étranges : d'autres criminels ont commencé à imiter le mode opératoire du tueur de Whitechapel. Les archives de police attestent d'une vague de fausses attaques fin 1888 et Rose Mylett est étranglée par un de ses clients. Deux autres femmes, Alice McKenzie et Frances Coles qui ont la gorge tranchée et des mutilations abdominales, ont probablement été tuées par des imitateurs, parmi eux James Thomas Sadler, accusé du meurtre de Frances Coles, sur lequel on mena une enquête sérieuse vu qu’on le suspecta d’être Jack l’éventreur. L'arrêt des décès n'a pas interrompu l'enquête. L'autre perspective de cette horrible affaire était plus sociale et politique, car les morts sanglantes de 1888 ont contribué à horrifier les parlementaires anglais de l'époque et à prendre conscience de la situation vécue dans certains quartiers de Londres, comme celui de Whitechapel. Passé de main en main, le dossier de l’affaire finira par être classé en 1892. Cela n’empêche pas la presse de donner des coupables comme William Henry Bury en 1889 pendu pour le meurtre de sa femme Ellen, et est la dernière personne à être exécutée à Dundee, en Écosse, Frederick Bailey Deeming en 1891 qui assassina sa femme et ses quatre enfants à Rainhill dans le Lancashire en 1891 qui fut pendu à Melbourne en 1892, Thomas Neill Cream en 1892, un médecin qui empoisonnait ses victimes avec de la strychnine et fut pendu, Thomas Hayne Cutbush en 1894, un étudiant en médecine, est soigné à l'infirmerie de Lambeth en 1891 pour des troubles de délire qui tenta de poignarder deux femmes, probablement causés par la syphilis, ce qui oblige, quelques années après les meurtres en 1894, le chef du département d’enquêtes criminelles de Scotland Yard, Melville Macnaghten, dresse une liste de trois suspects (dont Aaron Kosminski et Michael Ostrog). Le premier d’entre eux : Montague John Druitt, un avocat souffrant de troubles psychiques, retrouvé mort dans la Tamise après le dernier meurtre. Mais hormis la date de sa mort qui coïncide avec la fin des crimes, peu d’indices l’accusent. Ces affaires ont mis la lumière sur les conditions de vie insalubres, dangereuses et déplorables de certains quartiers populaires de Londres, Whitechapel évidemment, mais l’East End (donc les quartiers Est) en général. Une grande politique de salubrité a été mise en place, avec démolition des dortoirs les plus insalubres jusqu’au début du XXe siècle.  

 

Par la suite au XXe et XXIe siècle, les hypothèses se basèrent sur la vision des Londoniens de la fin du XIXe siècle dans de nombreux livres qui ont leur traductions portugaises pour certains et représentent trois groupes de personnes qui représentaient une menace pour les habitants locaux : la royauté, le «médecin fou» (ou le gentleman professionnel dément); et l’immigrant, généralement doté de tendances anarchiques ou socialistes. Peu à peu, on fera successivement de Jack l'Eventreur un docteur comme Robert D'Onston Stephenson, William Withey Gull, l'un des médecins de la reine Victoria, ou Sir John Williams, l'obstétricien de Béatrice du Royaume-Uni, l'une des filles de la reine Victoria, un étrangleur, un magicien, un dément comme James Kelly, un policier comme Melville Macnaghten, le logeur de Mary Jane Kelly, John McCarthy, un étranger comme Carl Ferdinand Feigenbaum, exécuté le 27 avril 1896 à New York, le juif polonais Joseph Silver, à la fois commerçant et marin, George Chapman, alias Severin Klosowski, barbier polonais, pendu en 1903 après avoir été convaincu d'avoir empoisonné ses trois épouses successives, ou encore le marin norvégien «Fogelma», un mystérieux chohet, boucher rituel juif, une femme comme la meurtrière, comme Mary Pearcey, la meurtrière Constance Kent, Elizabeth Halliday, une femme à l'allure masculine atteinte d'un trouble psychique arrêtée à New York en 1893 qui assassina ses deux derniers maris (dont les corps ont aussi été mutilés), un beau-fils et deux femmes, et la théosophe Helena Blavatsky, un membre de la famille royale, le duc de Clarence, des proches des victimes comme Joseph Barnett, plus fantaisistes comme le négociant de coton, James Maybrick ou sa femme Florence, James Kenneth Stephen, poète et tuteur du prince Albert Victor, un certain Francis Spurzheim Craig, journaliste de 51 ans couvrant les faits divers et la justice, Lewis Carroll a été, lui aussi, suspecté un temps, ou le peintre Walter Sickert, Montague John Druitt, ou encore un barbier juif de Whitechapel (suspect idéal : Aaron Kosminski, qu'un Anglais richissime du nom de Russell Edwards a cru récemment confondre à l'aide de son ADN, ayant acheté pour une somme faramineuse un châle censément attribué à l'une de ses victimes) et la fumeuse conspiration royale. Jack l'Éventreur continue à susciter une fascination macabre dans l'imagination populaire. Des suspects plus intéressants ont été trouvés depuis comme Hyam Hyams, fabricant de cigares, épileptique et alcoolique, David Kasminski, un juif polonais interné à l'asile de Colney Hatch à l'époque du dernier meurtre de Whitechapel, Robert Mann pensionnaire de l'hospice de Whitechapel qui travaillait à la morgue de Whitechapel, le boucher Jacob Levy atteint de la syphilis, l’ouvrier George Hutchinson, Charles Allen Lechmere, un charretier et livreur de viande, et le Dr. Francis J. Tumblety, 56 ans, un «charlatan» américain, qui fut arrêté en novembre 1888 pour des délits d’outrage à la décence. 

 

L’affaire impacta le système culturel portugais, la presse, les traductions de récits de fictions, où elle croise la route de Sherlock Holmes dans le pastiche de Sherlock Holmes Jack El Destripador sorti peu de temps après les meurtres, L’Ultime défi de Sherlock Holmes (1978), Duel en Enfer, Black Aura (1974) de John T. Sladek et Sherlock Holmes and the Royal Flush (1998) de Barrie Roberts, et Sherlock Holmes - La BD dont vous êtes le héros, tome 5 : L'ombre de Jack l'éventreur (2018), ou encore en jeu vidéo dans Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur (2009), et de l'Homme-éléphant dans Zou no Miru Yume de Downman Sayman (2013), et de Fu Manchu dans le 100e numéro de la série Master of Kung Fu (1981) de Marvel Comics, mais aussi les romans The Lodger (1913) de Marie Belloc Lowndes, The Mystery of Jack the Ripper (1929) de Leonard Matters, Yours Truly, Jack the Ripper (1943) de Robert Bloch, Jack l'éventreur (1966) de Tom A. Cullen, Jack the Ripper : The Final Solution (1976) de Stephen Knight adapté dans le film Meurtre par décret (1978) de Bob Clark, La dernière victime (2002) de Emmanuel Ménard, Whitechapel. La véritable histoire de Jack l'Éventreur (2013) de Michel Moatti, et Les Damnées de Whitechapel (2011) de Peter Watson, en bande dessinée comme Gotham au XIXe siècle (1989) de DC Comics adaptée en film d'animation en 2018, From Hell d’Alan Moore adapté au cinéma par Allen et Albert Hugues (2001), le manga Black Butler (2006), Van Helsing contre Jack l'éventreur, tome 1 : Tu as vu le Diable (2012), et tome 2 : La belle de Crécy (2015) de Jacques Lamontagne et Sinisa Radovic, Jack l'Éventreur, tome 1 : Les liens du sang (2012) de François Debois et tome 2 : Le protocole Hypnos (2013) de Jean-Charles Poupard, L'Homme de l'année, tome 13 : 1888 - Le véritable Jack l'éventreur (2018) de Céka et Benjamin Blasco-Martinez, et Mary Jane (2020) de Frank Le Gall et Damien Cuvillier..., la production d'œuvres écrites à l'origine en portugais comme le roman de Gervásio Lovato, sous le pseudonyme James Middleton, qu’il publia, en collaboration avec Jayme Victor, «Jack l'Éventreur» (1889), en cinq volumes, dans lequel Jack l’éventreur est une femme, et cette œuvre était assurément novatrice, car il s'agissait de la première appropriation artistique et littéraire des crimes commis à Londres l'année précédente, dans les représentations théâtrales comme la pièce de théâtre Pandora (1904) de Frank Wedekind  , Drôle de drame (1937), Ripper (1973) et Jack the Ripper (1974), les shows (The Jack the Ripper Show, 1973), au cinéma avec le Loulou (1929) de Papst, et dans le remake Lulu (1980) de Walerian Borowczyk, The Lodger (1927) de Alfred Hitchcock, The Lodger (1932) de Maurice Elvey, et adapté plus librement dans Jack l’éventreur (1944) de John Brahm, auxquels s’ajoutent Man in the Attic (1953) et The Lodger (2009), Jack l’éventreur (1959) de Robert S. Baker et Monty Berman, Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur (1965) de James Hill, La Fille de Jack l’éventreur (1971) de Peter Sasdy, Dr. Jekyll et Syster Hyder (1971) de Roy Ward Baker, Jack l’éventreur (1976) de Jesus Franco, Jack l’éventreur (1988) de David Wickes, The Ripper (1997) de Samuel West, et Retour à Jack l'éventreur : Sur les traces du tueur (2016) de Sebastian Niemann, la série Ripper Street (2012-2016) de Richard Warlow , et même dans les jeux vidéo avec Jack the Ripper (1987), Jack l’éventreur (2004), Assassin's Creed Syndicate : Jack l'Éventreur (2015), et Murder Detective : Jack the Ripper (2019). 

 

Toute une industrie s'est alors créée autour de cette affaire, avec des livres, des expositions et des visites des rues de Whitechapel, où les femmes ont été tuées. En 2015, de nombreux habitants de l'East End ont très mal vécu l'érection d'un musée entièrement consacré à l'œuvre de Jack l'Eventreur - en l'occurrence le massacre, à l'automne 1888, de cinq prostituées et le vol de certains de leurs organes. Surtout qu'à l'origine, l'homme derrière le projet, Mark Palmer-Edgecumbe, ancien chef de la diversité chez Google, avait promis qu'on érigerait là «le premier musée dédié aux femmes» du Royaume-Uni - ce qui devait théoriquement inclure l'histoire des premières suffragettes. Enfin, en janvier 2025, Russell Edwards, un détective privé britannique appelle la justice à rouvrir une enquête sur Jack l’Éventreur afin que son identité soit enfin déterminée avec certitude. Il est soutenu dans sa démarche par plusieurs familles de victimes et par les descendants d’Aaron Kosminski.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Maria João Mendes de Brito, “Jack, o Estripador” na imprensa diária portuguesa (1888), dans Revista de Estudos Anglo-Portugueses, Nº 18, 2009, p. 149-181, et Jack, o Estripador em Portugal, Chiado Books, 2017, Kate Clarke, M.W. Oldridge, Neil R.A. Bell et Trevor Bond, The A-Z of Victorian Crime, Amberley Publishing, 2016, et https://darkside.blog.br/crimes-vitorianos-macabros-curiosidades-sobre-jack-o-estripador/, Claudia BarBieri Massera, A Pena e o tipo : Gervásio Lovato  e a impresa portuguesa, dans Via Atlântica, n°34, 61-79, décembre 2018, Hallie Rubenhold, The Five: The Untold Lives of the Women Killed by Jack the Ripper,  Doubleday, 2019, et https://www.nationalgeographic.fr/histoire/vous-connaissez-jack-eventreur-voici-histoire-des-femmes-qu-il-a-tuees-angleterre, https://aventurasnahistoria.com.br/noticias/reportagem/historia-serial-killer-jack-o-estripador.phtml, https://pt-br.martincid.com/tv-shows-pt-br/qui-etait-jack-leventreur-episode-1-de-les-enquetes-extraordinaires-docuserie-sur-netflix/, https://whitechapeljack.com/whitechapel-murders-timeline/, https://www.casebook.org/timeline.html, https://www.jack-the-ripper.org/timeline.htm, https://www.liberation.fr/planete/2016/08/19/jack-l-eventreur-visceralement-misogyne_1473479/, https://www.nationalgeographic.fr/histoire/culture-generale-litterature-faust-alchimiste-qui-vendit-son-ame-au-diable, https://www.nationalgeographic.pt/historia/esta-sao-historias-mulheres-que-jack-estripador-assassinou_4176, https://www.nationalgeographic.com/history/history-magazine/article/jack-the-ripper-murders-mystery-history, https://www.parismatch.com/actu/faits-divers/jack-leventreur-enfin-identifie-les-familles-de-victime-demandent-un-nouveau-proces-245807, https://www.publico.pt/2007/08/31/jornal/no-passado-31-de-agosto-de-1888-228003, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/retour-a-whitechapel-8369447, https://www.rtl.fr/culture/culture-generale/jack-l-eventreur-le-tueur-psychopathe-jamais-identifie-7900512804, et https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/jack-l-eventreur-a-revele-les-angoisses-de-l-ere-victorienne_125209.  

 

Merci !

samedi 30 août 2025

Les mangas de l’été (7)

Finissons les mangas de l’été avec KAMITSUBAKI City Under Construction, est un projet IP original développé par KAMITSUBAKI STUDIO depuis 2019. Il fait partie d’une série de projets narratifs dont l’univers est lié aux artistes vocaux du studio, les membres du groupe d'artistes virtuels V.W.P (Virtual Witch Phenomenon), KAF, RIM, Haruaruhi, Isekaijōcho et COKO qui sont les voix de ce projet, centrée sur un monde parallèle : Kamitsubaki City, l'histoire implique l'enquête sur des mystères cachés par des sorcières en rétablissant de l'ordre et de la paix en reconstruisant la ville virtuelle, et se compose de chansons provennant principalement de Musical Isotope et VWP, de vidéos à partir de 2021, un jeu de carte à colecionner qui a commencé ses opérations le 31 octobre 2024, ainsi que d'un jeu de table, basé sur un navigateur sorti le 29 avril 2023, où les joueurs deviennent des «co-créateurs» qui se voient confier une certaine mission et doivent s'attaquer au mystérieux phénomène «Q» qui sévit dans la ville de Kamitsubaki, et d'un visual novel intitulé Kamitsubaki City Regenerate sorti le 13 mars 2025 pour Windows et Nintendo Switch, qui inclut une version en réalité virtuelle, dans lequel des filles IA se réveillent dans un monde effondré et utilisent le mystérieux pouvoir de la chanson, appelé «magie», pour réparer le monde. Un jeu de rythme intitulé Kamitsubaki-shi Kyōsō-chū est sortie le 29 août 2024, et la série animée a débuté le 3 juillet 2025 en streaming sur la plateforme Crunchyroll et dénombre un total de 13 épisodes pour une adaptation dans laquelle l’équipe d’animation et les comédiens de doublages se sont investit à fond, et a le droit à un roman de Tsukishima Sōki et Fugajukuqui qui a été publié par MF Bunko J (Kadokawa) en mai 2025 qui est une préquelle de l'anime télévisé. Kamitsubaki Studio recense une communauté de plus de 20 000 exemplaires dans ce jeu RPG de réalité alternative. 

 

Puis voyons Turkey!, qui est un anime original sur le bowling et le voyage dans le temps, animée par Tatsunoko Production sous leur label Bakken Record et produite par Pony Canyon, se déroulant dans la ville de Chikuma, Nagano, et réalisé par Susumu Kudou, et écrite par Naomi Hiruta, avec Airi Takekawa comme conceptrice des personnages, Yuki Hayashi composant la musique et Pony Canyon produisant la musique. Il est diffusé depuis le 8 juillet 2025 sur le bloc de programmation AnichU de Nippon TV et sur d'autres chaînes, et est diffusée à l'international sur Crunchyroll. La production est excellente et les comédiennes de doublage se sont vraiment amusées. L'histoire décrit les expériences de jeunesse de cinq membres du club de bowling du lycée Ikkokan de la préfecture de Nagano qui se retrouvent soudainement transportés dans le temps à l'époque Sengoku, et les interactions qu'ils vivent avec les membres de la famille Tokura qu'ils y rencontrent. C'est une histoire touchante sur la fin de l'été, à la fois délicate, triste, palpitante et angoissante à travers ces jeunes filles d'une simplicité éclatante. De plus, dans la ville de Chikuma, préfecture de Nagano, où se déroule l'histoire, Shinshu Kanko Bus a exploité un bus décoré sur le thème de la série à partir du 8 mars 2025.


Ensuite voyons Necronomico no Cosmic Horror Show, qui est une série télévisée animée japonaise originale produite par Cygames et animée par Studio Gokumi. La série est diffusée depuis le 1er juillet 2025 sur Tokyo MX et d'autres chaînes. Elle est basée sur le mythe de Cthulhu. En décembre 2024, il a été annoncé que la série serait produite. En mars 2025, il a été annoncé que la série commencerait à être diffusée en juillet, et une projection en avant-première a eu lieu à Tokyo le 1er juin. Lors de la projection en avant-première, Riho Sugiyama, qui joue Miko Kurono, Nana Hazumi, qui joue Kanna Kagurazaka, Manaka Iwami, qui joue Maimuzaka Mayu, et Hiroki Yasumoto, qui joue le Game Master, sont apparus. Le même jour, le visuel clé et le PV principal ont été publiés, et des membres supplémentaires de la distribution ont été annoncés, y compris le thème d'ouverture de Midori Sen et le thème de fin de Vell. Il a également été annoncé que les dieux jumeaux maléfiques Tsar et Roygar, qui apparaissent dans l'œuvre, seront interprétés par Tsar et Roygar, les Vubers officiels du même nom pour cette œuvre. Tsar et Roygar ont fait leurs débuts de VTuber ce soir-là avec une diffusion en direct. L'histoire suit une streameuse en direct qui s'attaque à un jeu de mort organisé par des dieux maléfiques dans le monde des jeux VR. Elle y rencontre une variété de streamers uniques et s'attaque à des jeux mystérieux. C’est une production aussi amusante, le personnel s’est dévoué pour offrir un «spectacle» incroyablement pop, amusant et plein de folie virtuelle présentant les joies et le peines des streamers vidéo, ou livers, et le doublage est excellent tout cela avec une musique divertissante.

 

Enfin, voyons Utagoe wa Mille-Feuille, qui est un projet musical à thème capella créé par Pony Canyon et Takuya Yamanaka lancé en avril 2022. Il s'agit d'un drama audio qui dépeint l'histoire de six lycéennes confrontées à leurs propres complexes, les surmontant et grandissant, et d'un clip vidéo qui montre les doubleurs s'entraîner et progresser dans le chant a cappella. Il s'agit d'une œuvre originale conjointe de Pony Canyon, qui produit de nombreux doubleurs, et du créateur du jeu Takuya Yamanaka, et la conception des personnages est de Cheriko. Ayase Miku joue Komaki Ukika, Natsuyoshi Yuko joue Mayumori Yui, Sudo Kanoki joue Furushiro Airi, Matsuoka Misato joue Konoe Reon, Hanai Miharu joue Miyazaki Jun, et Aikawa Haruka joue Kumai Yako. On suit Komaki Ukika, lycéenne en première année, qui adore chanter, mais est extrêmement timide. Elle a tenté de rejoindre le club de musique légère, mais a hésité et n'a pas pu soumettre sa candidature. Son comportement suspect étant devenu un sujet de conversation parmi les élèves, elle a été invitée à rejoindre le club a cappella par Airi Furushiro, élève de deuxième année et capitaine du club. Avec ses amis uniques, elle passe sa jeunesse connectée par la voix, même si elle n'est pas des plus éblouissantes. Le projet a attiré l'attention pour ses performances a cappella exceptionnelles et son scénario de haute qualité. En avril 2022, un clip vidéo pour une reprise a cappella de «Garnet» (chanson originale : Hanako Oku) est sorti. Les quatre clips vidéo sortis au cours de l'année suivant le lancement du projet ont tous dépassé les 100 000 vues. Lors d'un événement organisé le 17 juin 2023, la production d'une animation et d'un deuxième single a été annoncée. Une adaptation animée produite par Jumondo est diffusée depuis le 17 juillet 2025 sur Tokyo MX et d’autres chaines, nous donne à voir une histoire humaine et profonde avec des personnages complexes

 

Merci !

jeudi 28 août 2025

Monique et Augustin, un duo entre mouvement et diffusion du christianisme

Hier nous fêtions Monique, et aujourd’hui nous fêtons son fils, Augustin d’Hippone.

 

Née dans une famille de la classe moyenne de Thagaste, modeste bourgade de Numidie, en 331, Monique aurait dû, à l'instar de ses contemporaines, sombrer dans l'oubli absolu de l'anonymat. Mariée très jeune à un notable païen de Thagaste, Patricius. Elle sera une épouse modèle pour ce mari infidèle et violent que sa douceur et son silence sous les reproches finiront par convertir. Elle a de lui trois enfants. Il n'en sera rien, parce que son troisième enfant, Augustin né en 354 à Thagaste, en Numidie, qui  reçoit une éducation classique en rhétorique à Carthage financé par sa mère devenue veuve en 370/371. Après une jeunesse dissipée et l'abandon du catholicisme maternel, pour le manichéisme, il eut une concubine, lui donna un fils, Adeodatus, vécut avec lui à Carthage, Thagaste, puis en Italie, avant de s'intéresser à la philosophie néoplatonicienne, sa quête de vérité le conduit d’abord à Rome en 383, puis à Milan, où sa mère le rejoint en 385, et il rencontre l'évêque Ambroise, dont les enseignements le rapprochent du christianisme, il revient à la foi et demande le baptême en 387 tout en la congédiant sa concubine et en gardant son fils auprès de lui, sa mère Monique mourut peu de temps après. Il attribuera toujours sa conversion aux prières, aux sacrifices et aux larmes de sa mère

 

Il se retire dans la solitude et se consacre à la philosophia afin de grandir dans la connaissance de l’Absolu. Ses premières œuvres ont un tel impact et le rendent si célèbre que le peuple le réclame comme prêtre : on l’oblige à sortir de sa retraite. Il devint prêtre ordonné par Valère, évêque d'Hippone, et évêque d'Hippone en succédant à ce dernier. Pasteur, théologien, métaphysicien, exégète, il est l'auteur d'une œuvre immense et multiforme, où se détachent - outre ses fameuses Confessions - La Cité de Dieu et La Trinité, ainsi que ses commentaires des Psaumes, de l'Évangile ou de l'Épître de saint Jean. Il combat vigoureusement les doctrines dissidentes comme celle des Manichéens, des Pélagiens et, influencé par sa lecture de Platon, cherche à réconcilier la foi et l'intelligence en mariant la culture païenne et l'esprit chrétien. Il élabore la doctrine controversée de la prédestination qui ne sera pas retenue par l'église catholique. Il meurt en 430, dans sa ville épiscopale, assiégée par les Vandales, au terme d'une existence vouée à la quête et à l'exaltation passionnée du Dieu-Vérité, du Dieu-Amour, du Dieu-Trinité. Toute fondée sur la Bible qu'il ne cesse d'interroger et d'expliquer, l'œuvre de saint Augustin constitue - avec celle de saint Thomas d'Aquin - l'une des manifestations les plus éclatantes de la culture chrétienne d'Occident.

 

Monique, la mère d’Augustin est célébrée le 27 août, ce jour là au Portugal, on récite des neuvaines en son honneur. Le diocèse de Leiria-Fátima célèbre la fête de saint Augustin le 28 août, l'un de ses principaux saints patrons, aux côtés de Notre-Dame de Fátima. L'Eucharistie est alors présidée par l'évêque diocésain, Mgr José Ornelas, en l'église Saint-Augustin. Comme patron secondaire du diocèse de Lamego, il est fêté aussi le 28 août.

 

Pour aller plus loin, je conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Bernard Sesé, Petite vie de saint Augustin, éditions Artège, 2017, Anne Bernet, Monique, mère de saint Augustin, éditions Artège, 2019, https://genevievemb.com/2019/02/04/la-concubine-de-saint-augustin-dans-lombre-de-la-lumiere-claude-pujade-renaud/, https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/62,  https://www.diocese-lamego.pt/santo-agostinho, https://www.lesbelleslettres.com/contributeur/augustin-saint, et https://www.leiria-fatima.pt/diocese-celebra-o-seu-co-padroeiro-santo-agostinho/

 

Merci et bonne saint Augustin !

dimanche 24 août 2025

Barthélémy, un apôtre érudit à l’origine de festivités portugaises

Nous fêtons aujourd’hui la Saint Barthélémy, qui a connu  l’épisode de l’effroyable tuerie du 24 août 1572 au cours de laquelle périrent entre 10 000 et 30 000 protestants qui furent égorgés, éventrés, éviscérés, démembrés, violés et noyés par des catholiques. Il n’y a pas eu un, mais des massacres de la Saint-Barthélemy. C’est un acte politique exécuté par des groupes très organisés, les ligues catholiques qui ont débordé la Couronne, non pas prémédité mais favorisé par des années de persécutions. Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, et les journées qui suivirent, Paris fut pris d’une rage meurtrière. C’est un "massacre de proximité", où les voisins, qui connaissaient les habitudes religieuses de chacun, se sont jetés sur leurs proches, souvent pour des motivations de "haine religieuse" mais aussi des "motivations parallèles" comme des règlements de comptes économiques ou personnels. Le mariage «mixte» controversé, le 18 août 1572, entre le huguenot Henri de Navarre, futur Henri IV, et Marguerite de Valois, la fameuse «Reine Margot», sœur du roi catholique Charles IX, l’attentat contre l’amiral Coligny, chef du parti protestant, et l’exécution d’une trentaine de nobles réformés commandités par la Couronne et les mauvaises récoltes, la hausse des prix et le luxe déployé à l’occasion du mariage princier alimentant la colère des Parisiens ont conduit à ce massacre.

 

Barthélemy, le «fils de Ptolémée», issu d’un milieu hellénisé est un des 12 si l’on s’en tient à la liste des synoptiques, où il est toujours mentionné avec Philippe (Matthieu 10,3, et Luc 6,16) ou Matthieu dans les Actes des Apôtres (1,13) et Marc 3,18. Même si son nom ne figure pas dans l’évangile de Jean, il pourrait être le Nathanaël («Don de Dieu») dans Jean 1,45 qui est apporté à Jésus par l’apôtre Philippe, c’est un notable et un docteur de la loi. Même s’il n’est pas présent à la mort de Jésus, car il a fuit au mont des Oliviers, il est témoin de la résurrection de Jésus, et lors de la Pentecôte, où la première communauté connaît ses premiers succès dans la prédication de son message, et quand Pierre est chargé de la mission, les apôtres prennent la direction avec Jacques, le frère du Seigneur (Actes 6,2).  L’historien de l’Église, Eusèbe dit qu’il apporta le christianisme en Inde, d’autre disent en Arménie, Mésopotamie, Perse, ou Égypte, mais une tradition semble plus probable, celle où il a évangélisé en Asie Mineure avec Philippe et Jean sans doute pour limiter l’influence des hellénistes et de Paul aux doctrines hétérodoxes, il fut aussi présent à l’Assemblée de Jérusalem entre 49 et 52 qui renonce à imposer la circoncision et les exigences multipliées de la loi de Moïse, il est sans doute mort soit à Cana soit à Jérusalem pendant la grande révolte juive entre 66 et 70, revenu après la mort de Jacques, le frère du Seigneur en 62. 

 

Chaque année au mois d'août, Baião organise ses fêtes en l'honneur de São Bartolomeu, avec plusieurs jours de festivités pleines de divertissements, de culture et de célébrations. Cette année, elles se déroulent du 18 au 24 août et promettent un divertissement pour tous les goûts et tous les âges. Le programme comprend des concerts d'artistes nationaux et de groupes locaux et régionaux, des courses de chevaux, des défilés, une exposition d'artisanat régional, des spectacles folkloriques et le très attendu feu d'artifice. À Viana do Castelo, la fête de São Bartolomeu : le 24 août de multiples défilés en costumes traditionnels vous sont proposés pour vous partager les traditions portugaises.

 

Le pèlerinage de São Bartolomeu, à Ponte da Barca, connu pour les raids traditionnels typiques qui ont lieu aux premières heures du 23 août, a lieu entre le 18 et le 24 août. Dans un cadre festif avec des arcades et des décorations végétales, la broderie des chemises en lin typiques que les dames et les filles portent fièrement pendant les nuits du pèlerinage se démarque. Pendant ces jours, il n’y a pas de pénurie de divertissement, entre les scènes réparties dans tout le centre historique et aussi une zone de tavernes. Il ne faut pas non plus manquer la traditionnelle foire du bétail et la course de chevaux. C’est l’une des 7 merveilles de la culture populaire au Portugal.  La fête de Saint Barthélemy de Cavez a lieu  aussi les 23 et 24 août. C'est un magnifique pèlerinage, toujours très fréquenté, car pour les habitants de Cavez, le 24 est un jour férié. La fête se déroule sur les rives du fleuve Tâmega et sur le pont qui relie les deux rives. Une fête résolument religieuse, authentique et unique qui attire de nombreux pèlerins dans la ville de Cavez, dans la municipalité de Cabeceiras de Basto.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Géza Vermes, Dictionnaire des contemporains de Jésus, Bayard, 2008, Els Rose, Ritual Memory : The Apocryphal Acts and Liturgical Commemoration in the Early Medieval West (c. 500-1215), Brill, 2009, Marie-Françoise Baslez, Jésus : Dictionnaire historique des évangiles, Editions Tallandier, 2020, https://orthodoxwiki.org/Apostle_Bartholomew, https://realnorte.pt/properties/info/254/fr/Les-fetes-traditionnelles-de-Viana-do-Castelo, https://www.franceinfo.fr/replay-radio/les-infox-de-l-histoire/episode-8-24-aout-1572-les-mysteres-d-un-crime-d-etat-le-massacre-de-la-saint-barthelemy_7332372.html, https://www.francetelevisions.fr/et-vous/notre-tele/les-programmes-a-ne-pas-rater/tuer-au-nom-de-dieu-enquete-sur-le-massacre-de-la-saint-barthelemy-46425, https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/08/22/tuer-au-nom-de-dieu-enquete-sur-le-massacre-de-la-saint-barthelemy-sur-france-2-retour-sur-une-rage-meurtriere-dans-le-royaume-de-france_6633510_3246.html, https://www.visitportugal.com/fr/node/501617, et https://www.visitportugal.com/fr/node/501575.

 

Merci et bonne Saint Barthélemy !

samedi 23 août 2025

Les mangas de l’été (6)

Continuons les mangas de l’été avec Tsuihōsha Shokudō e Yōkoso, le light novel, écrit par Yuki Kimikawa et illustré par Gaō, publié au Japon depuis juin 2019 par l’éditeur Overlap. L’histoire nous fait suivre Dennis, un chef expulsé du groupe le plus puissant, le Bataillon de l'Aile d'Argent qui a perfectionné ses compétences culinaires, ce qui lui permet d'être utilisé même dans les recoins les plus reculés du donjon, a ouvert son restaurant et Atelier une jeune fille noble, bannie de chez elle et vendue comme esclave, est recueillie par lui et devient la figure emblématique de son restaurant, dont les seules personnes qui frappent à sa porte sont des gens excentriques et à problèmes, mais Dennis, le bon vivant, comble ses clients de sa «cuisine suprême» et tente de résoudre leurs problèmes grâce à ses «talents culinaires exceptionnels» comme avec Henriette, une épéiste expulsée de son groupe du fait qu’elle est une femme, le sorcier Vivia et Bachel expulsée aussi de son groupe Noir. Inspiré du film «Rocky Balboa» (un film de boxe avec Sylvester Stallone), la profondeur de l'intrigue avec le concept de «représenter des gens réunis dans un restaurant», se base sur des parias (des bannis) qui se révoltent dans un restaurant et partent se battre et s’appuie sur le thème dit du «bannissement» très populaire actuellement dans les œuvres, et les plats appétissants qui apparaissent dans la série font également partie de ses atouts. Le light novel connait aussi une adaptation en manga par Tsumumi, prépublié depuis septembre 2019 dans le magazine Comic Gardo du même éditeur avec l’excellent travail du mangaka dans l’illustration de la nourriture et le scénario qui a eu le droit des pièces supplémentaires. Une adaptation d'une série télévisée animée produite par OLM est diffusée depuis le 3 juillet 2025 sur AT-X, Tokyo MX, CBC, et BS11 qui s’avère très fidèle car Yuki Kimikawa a pu superviser le scénario tout en laissant libre l’équipe d’animation qui a fournit un travail incroyable dans le son et le doublage.

 

Ensuite voyons Karaoke Iko! qui est une série de mangas japonais écrite et illustrée par Yama Wayama. La série suit un lieutenant yakuza qui cherche à apprendre le karaoké auprès du chef d'une chorale de lycée. Ce sont les personnages uniques qui rendent cette œuvre si attrayante, et l'humour est également un atout. Le dialecte d'Osaka ajoute de la couleur à la vision du monde de ce manga, et la manière astucieuse dont les personnages sont dépeints rend l'œuvre si divertissante. Elle a été initialement publiée sous forme de dōjinshi (manga auto-édité) en 2019 avant d'être publiée sous forme de livre par Kadokawa Future Publishing en 2020. Une suite one-shot (chapitre unique), Fami-res Iko a été publiée dans le numéro de novembre 2020 du magazine manga Comic Beam. Dans cette œuvre, une galerie de personnages très forte apparaît, dont un duo suspect d'hommes d'âge mûr, habitués du restaurant familial tard le soir, et un employé senior à temps partiel, un otaku de manga. L'attention est focalisée sur Satomi, désormais étudiant en première année d'université, commence à travailler à temps partiel dans un restaurant familial ouvert tard le soir tout en étudiant dur à Tokyo, où il rencontre de nouvelles personnes. En octobre 2021, il a été décidé d'adapter Karaoke Iko! en une pièce de théâtre-lecture, qui a eu lieu le 19 décembre de la même année au pavillon japonais, hall A, à Tokorozawa Sakura Town, dans la préfecture de Saitama. Un café-collaboratif a été organisé pour commémorer la représentation de la pièce-lecture au EJ Anime Theater Shinjuku 5F Cafe & Gallery à Tokyo, du 4 au 26 décembre de la même année. En 2023, des clips spéciaux pour Karaoke Iko! et Fami-res Iko ont été diffusés et sont en lien avec les mangas. Le casting a changé par rapport au drame de lecture Karaoke Iko!. Une adaptation cinématographique en live-action a été lancée au Japon en janvier 2024. Tout en respectant et en valorisant l'œuvre originale, ce film met également l'accent sur ses expressions uniques, telles que les scènes de chant, les dialogues entre Satomi et Kyoji, et la représentation de leurs sentiments. Une adaptation en série télévisée animée produite par Doga Kobo est diffusée depuis le 24 juillet 2025 sur AT-X, Tokyo MX, BS11, Nagoya TV, HBC, et TVQ et reprend parfaitement cette œuvre à l’humour surréaliste et géniale sur la vie quotidienne. En 2024, Fami-res Iko a été nominé pour les Manga Taisho Awards 2024

 

Puis voyons avec Busamen Gachi Fighter, le web-roman de Ryō Hiromatsu lancé sur le site web Shōsetsuka ni Narō en 2015 et a publié le dernier chapitre en octobre 2022. Kobunsha a publié un volume du roman en 2018. L’histoire nous fait suivre Shigeru Yoshioka, un chômeur de 34 ans, reclus et faussement accusé de harcèlement sexuel, croit vaguement à un «chemin vers un autre monde» repéré sur Internet et l'essaie. Soudain, un écran de statut digne d'un RPG apparaît sur son écran. Pour plaisanter, il règle son apparence à -255 (moche) et impose un certain nombre de restrictions sous forme de «notes spéciales» à son statut, ce qui lui permet de gagner plus d'un quadrillion de points bonus. Il se réincarne dans l'autre monde avec ce personnage et, en allouant mille milliards de points à tous les paramètres (initialement fixés à «5»), sa classe devient «dieu absolu». Dans son nouveau monde, Shigeru rencontre trois Japonais : Seiji, Seika et Lise. En raison d'une condition spéciale, s'il touche une femme, il subira de graves dommages. Même s'il comprend qu'il est nettement plus avantageux d'agir seul, il ne peut les abandonner et finit par former un groupe. Bien qu’il s’agisse d’une comédie torride, sensuelle et insolite, c’est aussi une histoire touchante et émouvante à laquelle s’ajoute de bons dialogues, l'intensité des combats et la profondeur des rebondissements. Kozuki Osamu a lancé la première adaptation manga dans Monthly Big Gangan en 2017, et la série s'est terminée en 2020 est plutôt inspirée qui reprend parfaitement le light novel. Square Enix a publié six volumes de livres compilés du manga. Lorsque le deuxième volume du manga est sorti le 25 octobre 2018, une vidéo promotionnelle présentant l'intrigue de l'histoire a été publiée. Une suite, Busamen Gachi Fighter SSS (SUGOI SIDE STORY), a été publiée en série dans le même magazine depuis le volume 1 en 2025 dans laquelle le groupe recueille des informations tout en aidant les gens, mais l'un de leurs amis, Reese, a un secret, et cela donne une suite à leur aventure des plus emballantes. Une adaptation en anime télévisé est diffusée sur Tokyo MX et d'autres stations depuis le 6 juillet 2025 nous permet de voir bon résultat avec un décor décalé et des éléments touchants. 

 

Après voyons Bad Girl, le manga de Nikumaru prépublié depuis mars 2021 dans les pages du magazine Manga Time Kirara Carat des éditions Bōbunsha. Au 25 juillet 2024, le manga compte quatre volumes. Il s'agit d'une comédie pour filles mettant en scène Yutani Yu, une lycéenne de première année qui souhaite impressionner son aînée, Mizutori Atori, et aspire à devenir une délinquante. C’est une comédie scolaire en quatre cases dépeignant les difficultés d'une délinquante autoproclamée et légèrement idiote qui s’avère être une bonne personne, et où est valorisée la vie quotidienne, tout cela dans une atmosphère chaleureuse détendue. En plus de la série principale, Kirara Base sur Nico Nico Seiga publie des mini-épisodes en bonus. La série animée produite par le studio Bridge, qui fait 12 épisodes, a débuté le 5 Juillet 2025 au Japon sur Tokyo MX, BS11, HTB, RCC, et AT-X, et s’avère très soigné dans les détails avec des gags très bien rythmés, permettant de rire tout en profitant de l’histoire et le jeu des comédiennes de doublage est excellent.

 

Après coup voyons Tsuyokute New Saga, le web-roman de Abe Masayuki qui a d'abord été publié sur le site d'autopublication Shōsetsuka ni Narō à partir de mai 2012. La publication en light novels au format papier illustrée par Fuse Ryuta débute en avril 2013 et prend fin en juillet 2018, AlphaPolis a édité 10 volumes au Japon. L’histoire est la suivante : Après un combat entre humains et démons, le héros Kyle triomphe du Roi Démon, mais est grièvement blessé et à l'article de la mort. Cependant, en touchant le joyau rouge gardé par le Roi Démon, il est transporté dans le monde quatre ans avant le début de l'invasion démoniaque. Ayant perdu sa ville natale et ses proches, Kyle est devenu plus fort et a soif de vengeance. Il tente désormais d'utiliser sa force et son savoir pour changer le cours de l'histoire. C’est une histoire émouvante où le personnage principal se concentre sur la quête de son objectif, traçant une nouvelle voie à partir de ses expériences passées, et sa relation les femmes qui l'entourent était également un élément essentiel, tout cela avec de très belles illustrations. Une adaptation en manga illustrée par Jun Miura est prépubliée de février 2014 à juillet 2023 sur le site d'AlphaPolis, avec 10 volumes disponibles au Japon était très attendue, et a réussit à rendre le tout captivant avec d’excellent dessin. L'adaptation du light novel éponyme commença sa diffusion à la télévision japonaise à partir du mois de juillet 2025 sur les chaînes Tokyo MX et Asahi Broadcasting Corporation a donné un excellent résultat avec une équipe d’animation et des comédiens de doublage qui ont pris beaucoup de plaisir à leur travail. En octobre 2022, le nombre total d'exemplaires de la série, version numérique comprise, dépassait les 800 000.


Par la suite voyons Mattaku Saikin no Tantei to Kitara, le manga original de Lasakuni Igarashi qui est prépublié depuis avril 2016 au sein du magazine Dengeki Maoh des éditions ASCII Media Works. L'histoire compte déjà 15 tomes disponibles au Japon depuis le 27 août 2024, mais reste encore inédite en France. Il était une fois Keiichiro Nagamo, un célèbre détective qui a conquis le monde. Il a résolu d'innombrables affaires. Mais aujourd'hui, il est un ancien détective célèbre. Il ne connaît que les méthodes traditionnelles et continue de travailler comme détective malgré l'usure de son corps due à l'âge. Puis, une lycéenne nommée Mashiro apparaît et lui demande de l'assister. Après une série d'événements, il finit par la prendre comme assistante, et une vie mouvementée commence. Ce manga donne à voir la combinaison miraculeuse que crée la différence d'âge entre une personne prenant de l’âge et une jeune aux expressions faciales hilarantes qui met beaucoup d’humour grâce à ses gags et ses illustrations. En avril 2021, les épisodes 1 et 3 ont été adaptés en comics pour commémorer la sortie du neuvième volume. Une adaptation en série télévisée animée produite par Liden Films est diffusée depuis le 1er juillet 2025 sur AT-X, Tokyo MX, BS11, SUN, et KBS Kyoto, et donne un résultat comique purement divertissant qui fait plaisir à voir. En août 2024, le nombre total d'exemplaires vendus a dépassé les 900 000.

 

À la suite voyons Kōjo Denka no Kateikyōshi, un web-roman initialement lancé sur le site Kakuyomu en octobre 2017 par Riku Nanano, l'œuvre a été acquise par Fujimi Shobo qui l'a sorti au format papier en light novels illustrés par Cura dès décembre 2018. Les light novels comptent 18 volumes sous le label Fujimi Fantasia Bunko au 18 janvier 2025. Né dans une famille pauvre, il a travaillé dur pour repousser les enfants d'aristocrates et a obtenu son diplôme de deuxième de sa promotion à l'Académie Royale. On s'attendait également à ce qu'il soit diplômé de la prochaine université avec d'excellentes notes. Tout le monde pensait qu'en continuant ainsi, il obtiendrait assurément une place parmi les magiciens royaux d'élite. Eh bien, il n'en a pas été ainsi. Quel dommage. Cependant, il souhaite retourner dans sa ville natale, mais n'a pas les moyens de payer le train. Pendant ce temps, le professeur lui présente un poste de précepteur pour la fille d'un duc. Il y a quelque chose de louche… C'est l'histoire d'un homme qui était censé mener une vie ordinaire, mais qui se retrouve pris de manière inattendue dans une conspiration entre une amie proche et une étudiante, et qui est contraint de s'élever au sommet. Le manga se déroule dans un monde magique, et la situation du protagoniste, est celui de «tuteur d’une princesse», dans lequel les filles progressent grâce à ses conseils apprennent le monde fantastique de la magie avec leur compétences innées et leurs problèmes, mais en même temps, le protagoniste leur apprend ce qu'elles doivent savoir pour devenir adultes sans vouloir les séduire. Une adaptation en manga, illustrée par Tamura Mutō, a vu le jour sur le site Shōnen Ace Plus des éditions Kadokawa Shoten. Le manga est prépublié depuis septembre 2019 et compte 4 volumes au 26 février 2024. C’est une très bonne adaptation qui garde le cœur du manga et le trait original des illustrations. Une adaptation en série télévisée animée produite par Studio Blank est diffusée depuis le 5 juillet 2025 sur Tokyo MX, BS11, AT-X, et HTB est vraiment bonne grâce à des comédiens de doublage concernés par leur rôle et par le réalisateur Nobuyoshi Nagayama qui a été très présent auprès des équipes. Il a remporté le Grand Prix dans la catégorie Otherworld Fantasy du 3e Concours de romans Web Kakuyomu. Il s'est également classé 5e dans la catégorie livre de poche de l'élection générale du nouveau roman léger 2019 (Book Walker) pour «This is the Next Hit!». En juillet 2024, le nombre total d'exemplaires de la série dans le monde, y compris les versions numériques, a dépassé les 850 000.

 

Enfin voyons Game Center Shōjo to Ibunka Kōryū, qui est un manga lancé par Yasuhara sur Twitter en 2019 avant qu'il ne reçoive une sérialisation sur le site Web Dra Dra Sharp# de Kadokawa en 2020. Kadokawa publiera le 10e volume de livre compilé du manga le 9 juillet. Le manga a reçu une vidéo promotionnelle pour son deuxième volume en juillet 2021. L'histoire est centrée sur Renji Kusakabe, qui travaille à temps partiel dans une salle d'arcade et rencontre une Britannique nommée Lily. Ils échangent leurs journaux intimes et commencent une amitié, ou peut-être quelque chose de plus. C’est une comédie romantique burlesque légère sur une fille britannique, un homme japonais et les gens qui les entourent, avec un peu d'échange culturel, et qui exprime «l'humour» qui naît des malentendus qui surviennent lors des échanges interculturels, tout en décrivant également divers échanges culturels au-delà de la langue avec de très jolis dessins. Nao Tōyama a prêté sa voix à Lily dans la vidéo. L'anime produit par Nomad est diffusé depuis le 6 juillet sur AT-X, avant d'être diffusé plus tard dans la soirée sur Tokyo MX, Sun TV, KBS Kyoto et BS Asahi est excellent bien aidé par l'enthousiasme du réalisateur, des producteurs, des comédiens de doublage. 

 

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changeme...