
Le premier ouvrage du Magicien d’Oz est publié en 1900,
à une époque où les jeunes américains
n’ont pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Le succès est énorme,
immédiat. Le Magicien d'Oz est
un cycle riche de 14 tomes. La route pavée de briques jaunes suivie, dans le
premier, par Dorothy qui veut
retourner au Texas après avoir été emmenée dans le pays d’Oz après un cyclone,
offrait mille bifurcations, entraînait vers mille nouveaux territoires :
Foxville, la forêt Bleue, le désert des Sables... Les singes n'étaient plus les seules créatures ailées de la contrée
imaginaire où s'était aventurée la jeune héroïne, cette contrée où les rêves
deviennent réalité, où les objets prennent vie, où l'héroïne rencontrera
diverses créatures fantastiques qui deviendront ses compagnons de route: un Épouvantail, un Bûcheron en fer blanc, un Lion
poltron, une Sorcière du Nord et
une du Sud, des Arbres combattants, des Singes
ailés, une Reine des souris, un Gardien des Portes ou encore des Muntchkinz, des Ouinkiz et des Kouadlingz.
Finalement, au cœur de la Cité d'Émeraude, après avoir traversé le Pays de
porcelaine, elle tombe sur le Grand
Magicien d'Oz dans la Salle du Trône de son palais, mais celui-ci n'est
qu'un homme ordinaire sans aucun pouvoir magique, un Charlatan. Chez L. Frank Baum (1856-1919), point de
mièvrerie ni de pédagogie déguisée. Il ne voulait pas de l'arsenal classique
des contes de fées, lutins, nains et autres gnomes,
mais un univers fantasque, peuplé d'animaux
parlants et de créatures
hétéroclites. Cet admirateur des frères
Grimm et d'Andersen ne s'était
pas trompé lorsqu'il prétendait créer "un
nouveau genre", en rupture avec le folklore, cela s’explique par le
fait qu’il est le modèle parfait du self-made-man et fait partie de ceux
qui tentent tout, se moquent des échecs et persévèrent, jusqu’à réussir
puisqu’il est né à Chittenago dans l'état de New-York en 1856, fils d'un magnat du pétrole, il a été
successivement éleveur de volailles de luxe, vendeur de feux d'artifice,
comédien et gestionnaire d’un opéra, courtier en pétrole, propriétaire d’un
grand magasin et éditeur d’un journal avant de finalement se tourner vers
l'écriture, et il aime en raconter aux enfants jusqu’à ce que sa belle-mère l’incite à en écrire, il
publie donc d’abord Mother Goose in
Prose en 1897 sur des thèmes populaires, puis Father Goose, His Book en 1899, et ces deux livres trouvent
un public, mais rien à voir avec Oz. The Wonderful Wizard of Oz ! est un roman fantastique,
merveilleux et plein d’humour, destiné à la jeunesse et illustré par William
Wallace Denslow, une histoire à propos de laquelle l’auteur a toujours
reconnu avoir été inspiré par les contes
de Grimm et d’Andersen, ainsi
que par Lewis Caroll. Hélas, un peu
plus tard, le roman sera attaqué par diverses catégories de la société
américaine, lui reprochant de véhiculer des idéaux malsains et impies, à un
point tel qu’il sera retiré des bibliothèques
publiques américaines ! L’une des principales accusations à son encontre
était de représenter "des
personnages de femmes fortes dans des rôles de leader"… De nos jours,
cet ouvrage est donc une ode à la féminité
et à l’égalité des chances !

L.
Frank Baum
décline son livre à travers des représentations théâtrales, une comédie
musicale est créée à Broadway en
1902 qui part en tournée dans tout le pays, et s’essaye même, sans succès, au
cinéma produisant également des films. Raison pour laquelle il s’installe à Hollywood et monte la Oz Company en 1914. Dès 1908,
l’histoire est adaptée au cinéma. Mille lettres d’enfants le
convainquent de donner une suite à son premier roman. Treize autres titres suivront : Le Merveilleux pays d'Oz (The Marvelous Land of Oz) en 1904, nous raconte l'histoire
d'un jeune orphelin appelé Tip et de
ses aventures, où Baum d‘après ses
goûts aimait faire d’un personnage
secondaire le héros de l’histoire suivante, mais ses lecteurs, mécontents, lui ont tellement écrit, que Dorothy est vite
revenue dans Ozma, la princesse d'Oz
(Ozma of Oz), en 1907, dans
lequel Ozma d'Oz – ramène Dorothy et une poule nommée Billina, et des suppléments à la série
et histoires courtes de personnages apparus dans les livres : Queer Visitors from the Marvelous Land of
Oz (1905) qui raconte les mésaventures de l'Épouvantail, du Bûcheron en fer-blanc, du Woggle-Bug,
de Jack Pumpkinhead et du Sawhorse, alors que Gump les fait voler dans différentes
villes des États-Unis, Dorothy and the
Wizard in Oz (1908) dont le livre commence par un tremblement de terre
en Californie. Dorothy et d'autres
sont englouties par des fissures dans la terre, et tombent dans une caverne, où
ils commencent leurs aventures, The
Road to Oz (1909), où Dorothy rencontre Shaggy Man et, alors qu'ils tentent de trouver la route de
Butterfield, ils se perdent sur une route enchantée et vivent toutes sortes
d'aventures en chemin, cependant, au cours de leur voyage, ils rencontrent la
fille de l'arc-en-ciel, Polychrome, et un petit garçon, Button-Bright, The Emerald City of Oz (1910) raconte l'histoire de Dorothy Gale, de son oncle Henry et de sa tante Em qui viennent vivre à Oz de manière
permanente, alors qu'ils sont en tournée dans le pays des Quadling, le roi des Nomes
rassemble des alliés pour une invasion d'Oz, au moment. Baum avait l'intention
de cesser d'écrire des histoires d'Oz
avec ce livre, mais les pressions financières l'ont incité à écrire et à
publier trois ans plus tard Little
Wizard Stories of Oz (1913) qui sont six contes ont été publiés dans
des petits livrets séparés, «Oz books
in miniature», et The
Patchwork Girl of Oz (1913), dans lequel Ojo Munchkin pousse son oncle à rendre visite à leur voisin, le magicien corrompu, cependant un
malheureux accident transforme l'oncle d'Ojo
et la femme du magicien en statues, et donne vie à la fille Patchwork, et le reste de l'histoire suit leur quête pour
donner vie aux statues, le livre sera suivi sept
autres livres d'Oz à suivre Tik-Tok of Oz (1914), où une petite fille
nommée Betsy et son fidèle mulet de
compagnie, Hank, sont échoués sur un
pays de fées inconnu, on suit leurs aventures alors qu'ils font équipe avec l'homme Tik-Tok et une bande de renégats en mission pour
conquérir d'autres terres, The
Scarecrow of Oz (1915), dans lequel le capitaine Bill et Trot
sont pris dans un tourbillon et atteignent les rives d'une partie sauvage et
isolée d'Oz gouvernée par un roi
maléfique, et alors qu'ils se lancent dans le voyage pour atteindre la Cité
d'Émeraude, ils sont rejoints par un vieil
ami et un nouveau et doivent
arrêter une invasion, Rinkitink in Oz
(1916) nous emmène sur l'île lointaine de Pingaree, où vit Inga, le prince, avec le roi
Rinkitink de Gilgad, qui entreprend le dangereux voyage vers les îles de
Regos et Coregos pour sauver ses parents
captifs et libérer les esclaves
de son royaume, The Lost Princess of
Oz (1917) où nous visitons pour la première fois les terres de Thi et
Herku, et rencontrons les ours du centre des ours alors que Dorothy et sa compagnie, qui comprend
le Magicien d'Oz, la fille patchwork, le chevalet de scie et le lion peureux entre autres, se lancent
dans leur voyage pour retrouver Ozma,
la princesse d'Oz, The Tin Woodman of
Oz (1918) dans lequel le bûcheron
en fer-blanc décide d'aller au pays des Munchkin et de retrouver Nimmie
Amee, son amour perdu depuis longtemps, The
Magic of Oz (1919, ouvrage posthume) raconte la tentative infructueuse
du garçon Munchkin Kiki Aru et de
l'ancien roi du Nome Ruggedo de
conquérir Oz, et le dernier livre de sa
saga littéraire, Glinda d'Oz,
est publié à titre posthume en 1920, et nous emmène sur la montagne des
Flatheads et sur l'île des Skeezers,
où leurs dirigeants, le Roi Su-dic
et la Reine Coo-ee-oh, ont tyrannisé
le peuple avec leur magie et leur cruauté.

Baum a les thèmes et les obsessions de son temps. Par
exemple celui de la Frontière,
en particulier, cette ligne qui séparait les colons des indigènes.
D’où ces royaumes, ces territoires, ces luttes de pouvoir. Derrière lesquels se cache ce que l’on
pourrait appeler sa «philosophie». Il
nuance le gothique européen de
positivisme américain. Il croit au progrès, combine la magie et la technologie, invente même le téléphone portable. Les sortilèges
du magicien relèvent de l’illusionnisme de fête foraine.
Il y est
même question de transsexualité,
puisque Pip est en fait une fille,
la princesse Ozma métamorphosée par
la sorcière. Le garçon râle un peu, puis s’accommode avec plaisir de son changement
d’identité…, il reprend alors son identité et son apparence, et devient enfin
elle-même : Ozma, la souveraine
d’Oz. Un changement de genre positif d’un personnage principal dans un roman pour enfants, en 1900,
voilà qui n’est pas courant. Mais cela ne s’arrête pas là. Ozma, dans le troisième
roman, fait la connaissance de Dorothy,
l’héroïne du premier volet. Les deux
jeunes filles se lient d’une amitié décrite comme très forte et
fusionnelle. Elles s’échangent de nombreux baisers et tendresses, Dorothy est la seule personne autorisée
à pénétrer dans la chambre royale sans autorisation, et finit par venir vivre
avec la princesse. Une proximité
clairement illustrée par le dessinateur John
Neil, illustrateur officiel des romans. Baum est connu pour
avoir milité en faveur du droit de
vote des femmes, et défendu fermement le mouvement féministe. C'est probablement l'influence de sa belle-mère qui se retrouve dans ces
prises de position assez inédites à son époque. Matilda Gage, la belle-mère, est morte avant la publication du Magicien. Il
a créé ces personnages féminins forts
à une époque où les femmes ne
pouvaient pas voter, étaient considérées comme la propriété de leur mari et ne pouvaient pas occuper de postes universitaires. Les bibliothécaires américains, bannirent
le livre aussi les nombreuses suites
écrites par Baum et ses épigones de leurs rayonnages parce
qu'ils y voyaient un sous-texte
communiste. Durant les vingt dernières années de sa vie, bien que
malade, Frank Baum publia une
centaine de livres. Il meurt en 1919. Ayant fini par s’estomper, les critiques repartent de plus belle
en 1957, lorsque le directeur des
bibliothèques publiques de Détroit censure une nouvelle fois l’ouvrage qui
n’aurait "aucune valeur pour les
enfants d’aujourd’hui" tandis que l’histoire
et les personnages encourageraient "la négativité et un esprit de lâcheté
chez les enfants" ! Il y eu le texte – contesté – d'un prof de fac, Henry Littlefield, publié en 1964,
faisait du vieux Wizard une
métaphore du populisme. Le livre
date de 1900, et la décennie qui précède avait été marquée par une crise
économique (déjà) et la montée aux États-Unis d'un parti populiste empiétant sur les deux partis traditionnels. Pour Littlefield, l'épouvantail
représentait clairement les fermiers
(sans cervelle !), les plus durement touchés par la crise, qui avaient
initié le mouvement populiste; l'homme en fer blanc, les ouvriers se joignant à eux; et le lion
peureux, le candidat démocrate à
l'élection de 1896, William Jennings
Bryan, souvent caricaturé comme un fauve et qui avait finalement reçu le
soutien des populistes. Nouveau
rebondissement, Le Magicien d'Oz
comme emblème d'affirmation homosexuelle.
Un autre «scholar» américain, Richard Dyer, a publié un texte
définitif intitulé Judy Garland and
the gay men en 2002... et la fameuse réplique, «Toto, I feel we're not in Kansas anymore» a pu servir de mot de
passe/cri de ralliement.

Mais la série continue longtemps après
sa mort et s’ ajoutent aux romans d’Oz
les suites allographes par Ruth Plumly Thompson dès 1921 (21 suites officielles au roman) en
compagnie de Neill qui perpétuera la
série, accentuant les histoires vers le
conte de fées, ses protagonistes
étaient souvent des membres de la
royauté, et elle inventait souvent de nouveaux
royaumes au sein d'Oz et concentrait les histoires sur ses propres personnages originaux plutôt que sur le casting établi créé par Baum, a inclus plus d'intrigues secondaires romantiques dans ses livres, tandis que Baum a largement évité la romance, cependant, lorsqu'elle
utilisait les personnages de Baum, elle en avait ses propres
interprétations, par exemple la princesse
Ozma devient plus vindicative que la pacifiste
que Baum décrivait, allant jusqu'à
faire exécuter ses ennemis. Certaines histoires montrent Oz colonisant d'autres
pays sur le continent fantastique de Nonestica, alors que l'Oz de Baum était beaucoup plus isolationniste,
et Thompson a ensuite écrit deux autres livres d'Oz, qui ne
font pas partie des «Famous Forty»
(Cinquante
célèbres) : Yankee in Oz
(1972) et L'Île enchantée d'Oz
(1976), puis John R. Neill,
illustrateur dès le second volume,
qui écrit trois romans de 1940
à 1942 à
la demande de Reilly & Lee et a introduit
un changement de ton avec de nouveaux
personnages, Jack Snow, de 1946
à 1949 qui
a délibérément tenté de revenir à l'inspiration de L. Frank Baum pour Oz, dans ses deux
livres d’Oz, il a délibérément évité d'utiliser des personnages introduits par Ruth Plumly Thompson et John R. Neill, Rachel Cosgrove en 1951 et 1993 (avec les illustrations de Shanower) qui aime les chats, les rats et les sorcières,
et elle en a rempli ses histoires d'Oz,
Eloise Jarvis McGraw et Lauren Lynn McGraw en 1963 qui en
raison de l'accueil positif de leur premier
roman ont ensuite publié un autre excellent ouvrage, The Rundelstone of Oz en 2001,
illustré par Eric Shanower et publié
par Hungry Tiger Press, Dick Martin en 1972 et 1986 qui a livré
une approche traditionnelle de toute représentation de ce pays légendaire et de
ses habitants, et il a
volontairement freiné ses impulsions les plus folles et sans perdre en esprit
ni en émerveillement, Eric Shanower,
de 1989 à 1992 cinq romans
graphiques se déroulant au pays d'Oz, et un roman complet sur Oz, The Giant Garden of Oz, et un
recueil de nouvelles sur Oz, The Salt
Sorcerer of Oz, et The Runaway
in Oz en 1993, un roman posthume de John R. Neill en 1995, et les comics
pour Marvel Comics entre 2009 et
2010, une adaptation des six premiers
romans originaux d'Oz de L.
Frank Baum, plus tard,
l’arrière-petit-fils de Baum, Roger S. Baum publie à son tour 11 volumes dans cet univers entre
1989 et 2006 qui
tendent à se situer dans le domaine d'Oz alternatif et sont appelés les «Keepsake Adventures of Oz», et Sherwood Smith avec sa trilogie entre 2005 et 2013, qui racontent
les aventures à Oz de Dori et Em, deux sœurs qui se croient les
petites-nièces de Dorothy Gale de la
série originale Oz de L. Frank Baum, et Wicked – La Véritable histoire de la méchante sorcière de l'Ouest,
écrit en 1995 par Gregory Maguire,
dont l'histoire suit Elphaba, la
méchante sorcière de l'Ouest, tout au long de sa vie, il présente le portrait
d'un personnage qui n'est pas méchant par nature, mais plutôt incompris par la
société, ce roman explore les thèmes de l'identité, de la moralité et de la
dichotomie du bien et du mal, présentant aux lecteurs un Oz plus complexe et stratifié qu'ils ne l'avaient
jamais connu, il sera suivi de 3
romans, dans la suite, on suit Elphaba
et Fiyero, Liir, dans plus de dix ans de sa vie, puis on va vers le Lion lâche, connu sous le nom de Brrr dans sa relecture, ensuite, on
suit la petite-fille d'Elphaba, Rain, et enfin c’est la préquelle à propos d'Elphaba, fixée 30 ans avant les
événements de Wicked. On peut
aussi ajouter les mangas Oz no Mahô
Tsukai de Tommy en 2013, les
très sympathiques comics de Zenescope dans l’univers d’Oz avec la «trilogie d'Oz» de Grimm
Fairy Tales, notamment : Grimm
Fairy Tales presents Oz, Warlord
of Oz et Oz: Reign of the Witch
Queen entre 2013 et 2015, suivit par Oz : Heart of Magic en 2019, sorti lors de la publication du
2e volume de la série
principale, car certains événements se déroulent dans ces numéros, et après
avoir publié deux éditions annuelles qui continuent l'histoire, ils ont
commencé à publier Oz : Return of the
Wicked Witch en trois parties entre 2022 et 2023, l’histoire est dans
un Oz alternatif qui raconte la mythologie classique avec un mélange de dark
fantasy et d'aventure pleine d'action, auquel s’ajoute un petit côté sexy, le manhwa coréen Ozui Mabeopsa en 2022 de Lime Studio, et l’adaptation BD
sous la douceur scénaristique de Maxe
L’hermenier et la poésie graphique d’Hélène
Canac en 2024.

Le
Magicien d’Oz
a inspiré des films muets sur Dorothy
et ses amis déjà sortis en 1910 et
1925, un magnifique film de Victor
Fleming (qui succède à Mervyn LeRoy,
Richard Thorpe et George Cuckor) aidé par King Vidor en 1939 pour la MGM qui profite que Disney a perdu les droits
du premier roman, marquant les esprits par son Technicolor flamboyant, Arnold
Gillespie, employé de la Metro-Goldwyn-Mayer
qui emploie d’excellente astuce pour les effets spécieux, son montage excellent par Mervyn LeRoy et Blanche
Sewell, et la célèbre chanson "Somewhere
over the Rainbow" (Victor
Fleming a dû se battre contre les responsables
du studio pour maintenir la scène), interprétée par Judy Garland, qui pour le casting de Dorothy devait faire face à
la concurrence de Shirley Temple qui
fit campagne pour avoir le rôle, alors que le tournage éreintant et tendu avec
sa valse de réalisateur avait été un enfer puisque les comédiens principaux vivent ainsi le martyre sous leur maquillage (Margaret Hamilton qui a bien failli y
laisser sa vie, Buddy Ebsen et Jack Haley), Bert Lahr étouffe sous son
costume de lion, et les cascadeurs
interprétant les singes volants ne
sont guère mieux lotis puisqu’ils se blessent, et Judy Garland a subi de nombreux abus pendant et avant le tournage, cependant,
même si la critique est conquise, le
film est un échec sur le plan financier, sa célébrité ne viendra que quand il bénéficiera
de deux diffusions télévisées
nationales très appréciées en 1956 et 1959, permettant ainsi de faire
découvrir les personnages de Baum à cent millions de personnes, un projet est rapidement monté, du nom
de Rainbow Road to Oz, mais il
est vite rattrapé par son ambition démesurée, le film est prévu pour la
télévision, puis le cinéma, avant d’être annulé à la fin de l’année 1957, une vraie
suite, oubliée et presque enterrée par Disney,
considérée par certains comme l’adaptation la plus fidèle des romans de Baum au ton plus sombre : l’étrange Return to Oz, sorti en 1985 après
une production rocambolesque suite à un changement de direction aux studios Walt Disney et une hausse du
budget du film, les retards du réalisateur du film Walter Murch et son rappel après le soutien de grands réalisateurs
comme Coppola et Lucas, et d’infinies gloses comme des comédies musicales avec The
Wiz crée en 1975 au Majestic
Theatre de Broadway mis
en musique (23 chansons) par Charlie
Smalls et récompensée par huit
Tony Awards, une comédie musicale française Dothy et le Magicien d'Oz en 2009 avec Sophie Delmas dans le rôle la Méchante
sorcière de l'Ouest, Le Magicien
d'Oz inspiré du film de 1939 adapté par Andrew Lloyd Webber et Jeremy
Sams en 2011, et Wicked qui est une comédie musicale créée en 2003 par le
compositeur Stephen Schwartz révélant
des actrices désormais emblématique des planches et du cinéma (Idina Menzel et Kristin Chenoweth), l'une des plus jouées de
l'histoire du genre, qui fait sensation grâce à sa mise en scène poussée, son
émotion authentique et ses chansons désormais cultes comme Popular, Dancing
Through Life, Defying Gravity
ou encore For Good, et qui
nous amène à considérer le point de vue de la "méchante" sorcière
de l’Ouest, des dessins animés
comme en 1972 Le Retour du Magicien
d'Oz, un film musical d'animation qui présente une distribution vocale
impressionnante, dont Liza Minnelli
et Ethel, le film d’animation
japonais Le Magicien d’Oz de Fumihiko Takayama en 1982, très fidèle
au roman, où seule la fin a
été raccourcie, des parcs d’attractions comme The Land Of Oz ouvert en 1970, The Disney-MGM Studios (Devenu Disney Hollywood Studios) en 1989 avec son ‘The Great Movie Ride’, le MGM Grand à Las Vegas en 1993 et
dans le Warner Bros. Movie World
en Australie en 2024, des déguisements pour Halloween, et l’excellente
série TV d’animation japonaise Oz no
Mahoutsukai diffusée entre 1986 et 1987 basée sur quatre des livres
originaux du début du XXe siècle de L. Frank Baum qui expliquent d'autres
parties des histoires d'Oz, y compris les événements survenus après le
retour de Dorothy à la maison, la
série TV Emerald City en 2017
de NBC en conte épique, sombre et
guerrier dans un monde plein de magie où se joue une terrible guerre des sorcières, les films dérivés comme le
film de Sidney Lumet adaptant au
cinéma The Wiz en 1978, film
produit par la Motown, avec une
distribution exclusivement noire, notamment Diana Ross et Michael
Jackson dans les rôles principaux et une modernisation extrêmement poussée puisque
l’histoire se passe à Emerald City figurée par New York, ses gratte-ciels, ses
ponts, son métro, mais qui sera un retentissant échec à sa sortie, Le Magicien d’Oz des Muppets en 2005, dans lequel la
chanteuse R&B Ashanti campe le rôle de Dorothy, et dans cette version modernisée de l’histoire,
les Muppets l’aident à rencontrer le
magicien non pas pour rentrer chez elle, mais pour qu’il exauce son souhait de
devenir une chanteuse célèbre, une suite du Magicien
d’Oz avait été ébauchée en 2002 à partir d'un scénario de Zach Helm, et annonçait Drew Barrymore dans le rôle principal, elle
y incarnerait l'arrière-petite-fille de Dorothy,
qui découvre que la méchante sorcière
tuée par son aïeule n'est en fait pas morte, et qu'elle réapparaît dans le
monde d'aujourd'hui après s'être échappée du pénitencier d'Oz, un moment Drew Barrymore fut même approché pour
le réaliser en 2010, mais cette suite n’a jamais vu le jour, Tom et Jerry et le Magicien d'Oz en
2011, inspiré du film de 1939,
les scènes de l’animé se calquent sur celles du film original, avec une ambiance
légèrement rétro et une bonne qualité d’animation, la comédie fantastique Les Sorcières d'Oz en 2012, dont
une version
plus longue du film a été initialement diffusée sous forme de mini-série télévisée en 2011
intitulée aussi Les Sorcières d'Oz,
et Le Monde fantastique d'Oz
de Sam Raimi en 2013, un préquelle
où voit comment le magicien arrive à
Oz, et rencontre trois sorcières : Theodora,
Evanora et Glinda, est alors enrôlé pour rétablir l'ordre à Oz, tout en
s'efforçant de résoudre les conflits avec les sorcières et lui-même, qui traduit assez bien l’univers et les
influences de Baum, malgré des
critiques mitigées, le film a été un succès au box-office, rapportant plus de
493 millions de dollars de recettes dans le monde. Enfin, il serait temps de
traduire en français l'essai que Salman
Rushdie a consacré au film de 1939. Ou
comment Le Magicien d'Oz parle à un enfant de Bombay en 2002...

Finalement le succès du monde d’Oz semble ne pas prendre
fin puisque Wicked: Partie 1,
réalisé par Jon M. Chu, sorti le 4
décembre 2024, mettant en scène Cynthia
Erivo et
Ariana Grande dans l’amitié
naissante entre les deux sorcières
du cultissime Magicien d’Oz, Elphaba et Glinda, est la nouvelle sensation cinématographique qui écrase tout
sur son passage puisque le premier volet totalise presque 600 millions de
dollars de recettes dans le monde à ce jour, il s’agit actuellement de
l’adaptation de Broadway la plus
rentable de l’histoire du box-office américain, devant Grease (1978), et elle martèle la fin d’une innocence par
l’éveil d’une conscience politique, du regard engagé et appelle à la libération
des couloirs oppressants de la Cité d’Emeraude qui symbolisent l’Amérique
actuelle et le magicien d’Oz ne
serait qu’une allitération des populistes
forçant la haine contre les minorités
ici représentés par Elphaba, comme
on peut le voir le cycle d’Oz
est l’objet d’un culte dans les pays
anglo-saxons. L’accueil excellent du premier
volet promet pour le deuxième
opus prévu pour novembre 2025 qui se nomme Wicked : For Good. Enfin, le réalisateur Kenya Barris prépare un remake du classique du cinéma sorti en 1939. En parallèle, Nicole Kassell travaille elle aussi
depuis 2021 sur une autre version
revisitée de ce long-métrage.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Wizard
of Oz The Complete Collection by L. Frank Baum 5 Omnibus Books Box Set,
Classic Editions ltd, 2023, https://actualitte.com/article/46725/presse/un-biopic-sur-l-039-auteur-du-magicien-d-039-oz-l-frank-baum, https://fantasy.bnf.fr/fr/comprendre/le-magicien-doz-un-succes-haut-en-couleur/, https://ozmuseum.com/blogs/news/thirty-years-plus-an-imperial-illustrator-remembering-dick-martin, https://républiquedeslettres.fr/baum.php, https://républiquedeslettres.fr/baum-magicien-oz.php, https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Creator/RuthPlumlyThompson, https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/4123141-20241125-wicked-pourquoi-comedie-musicale-phenomene, https://www.bfmtv.com/people/cinema/une-nouvelle-adaptation-du-film-le-magicien-d-oz-en-preparation_AN-202208160401.html, https://www.broadwaycollection.com/fr/news-features/the-evolution-of-wicked-from-novel-to-broadway-sensation, https://www.capturemag.net/les-martyres-doz/, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/magicien-doz-suite-maudite-disney-george-lucas, https://www.lamontagne.fr/paris-75000/loisirs/le-cycle-d-oz-quatorze-volumes-de-pure-magie_1470590/, https://www.lemonde.fr/livres/article/2013/03/07/la-route-du-pays-d-oz-est-ouverte_1844133_3260.html, https://www.letemps.ch/culture/oz-un-monde-magique-quil-reste-decouvrir, https://www.on-mag.fr/index.php/video-hd/blu-ray-dvd/24510-the-wiz, https://www.pathe.fr/actualites/wicked-la-comedie-musicale-evenement-de-l-annee, https://www.programme-tv.net/news/cinema/9335-drew-barrymore-veut-realiser-la-suite-du-magicien-d-oz/, https://www.pickx.be/fr/2160876/tour-dhorizon-des-versions-du-film-culte-le-magicien-doz, https://www.premiere.fr/Series/Emerald-City-la-nouvelle-version-du-Magicien-d-Oz-flinguee-par-la-presse-US, https://www.rtbf.be/article/avant-le-film-un-livre-le-magicien-d-oz-10750330, https://www.rtbf.be/article/le-magicien-d-oz-un-livre-lgbtqia-avant-l-heure-11474244, https://www.telerama.fr/cinema/quelques-interpretations-farfelues-ou-non-du-magicien-d-oz,47679.php, et https://www.townandcountrymag.com/leisure/arts-and-culture/g62940141/wicked-books-in-order-explained/.
Merci !
bjr merci d etre passer chez moi cela ma fait tres plaisir , j espere te revoir bientot !!!!!!
RépondreSupprimercibeline49,
SupprimerMerci et passe une bonne journée, je reviendrai sur ton blog qui est magnifique, bisous.
COUCOU ... BONJOUR mon cher ALEXANDRE,
RépondreSupprimerje TE souhaite un agréable 4ème Dimanche de l'AVENT,
la 4ème Bougie scintille ... Noël est tout proche maintenant.
Excellente et paisible journée ... CIAO @ + ... KISS ... AMITIÉS !
jema-lou,
RépondreSupprimerPasse toi aussi une bonne 4e semaine de l'avent qui va être courte, excellente journée à toi aussi, bisous.