Amis

vendredi 20 décembre 2024

Le Magicien d’Oz, une œuvre aux multiples facettes

Le premier ouvrage du Magicien d’Oz est publié en 1900, à une époque où les jeunes américains n’ont pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Le succès est énorme, immédiat. Le Magicien d'Oz est un cycle riche de 14 tomes. La route pavée de briques jaunes suivie, dans le premier, par Dorothy qui veut retourner au Texas après avoir été emmenée dans le pays d’Oz après un cyclone, offrait mille bifurcations, entraînait vers mille nouveaux territoires : Foxville, la forêt Bleue, le désert des Sables... Les singes n'étaient plus les seules créatures ailées de la contrée imaginaire où s'était aventurée la jeune héroïne, cette contrée où les rêves deviennent réalité, où les objets prennent vie, où l'héroïne rencontrera diverses créatures fantastiques qui deviendront ses compagnons de route: un Épouvantail, un Bûcheron en fer blanc, un Lion poltron, une Sorcière du Nord et une du Sud, des Arbres combattants, des Singes ailés, une Reine des souris, un Gardien des Portes ou encore des Muntchkinz, des Ouinkiz et des Kouadlingz. Finalement, au cœur de la Cité d'Émeraude, après avoir traversé le Pays de porcelaine, elle tombe sur le Grand Magicien d'Oz dans la Salle du Trône de son palais, mais celui-ci n'est qu'un homme ordinaire sans aucun pouvoir magique, un Charlatan. Chez L. Frank Baum (1856-1919), point de mièvrerie ni de pédagogie déguisée. Il ne voulait pas de l'arsenal classique des contes de fées, lutins, nains et autres gnomes, mais un univers fantasque, peuplé d'animaux parlants et de créatures hétéroclites. Cet admirateur des frères Grimm et d'Andersen ne s'était pas trompé lorsqu'il prétendait créer "un nouveau genre", en rupture avec le folklore, cela s’explique par le fait qu’il est  le modèle parfait du self-made-man et fait partie de ceux qui tentent tout, se moquent des échecs et persévèrent, jusqu’à réussir puisqu’il est né à Chittenago dans l'état de New-York en 1856, fils d'un magnat du pétrole, il a été successivement éleveur de volailles de luxe, vendeur de feux d'artifice, comédien et gestionnaire d’un opéra, courtier en pétrole, propriétaire d’un grand magasin et éditeur d’un journal avant de finalement se tourner vers l'écriture, et  il aime en raconter aux enfants jusqu’à ce que sa belle-mère l’incite à en écrire, il publie donc d’abord Mother Goose in Prose en 1897 sur des thèmes populaires, puis Father Goose, His Book en 1899, et ces deux livres trouvent un public, mais rien à voir avec Oz. The Wonderful Wizard of Oz ! est un roman fantastique, merveilleux et plein d’humour, destiné à la jeunesse et illustré par William Wallace Denslow, une histoire à propos de laquelle l’auteur a toujours reconnu avoir été inspiré par les contes de Grimm et d’Andersen, ainsi que par Lewis Caroll. Hélas, un peu plus tard, le roman sera attaqué par diverses catégories de la société américaine, lui reprochant de véhiculer des idéaux malsains et impies, à un point tel qu’il sera retiré des bibliothèques publiques américaines ! L’une des principales accusations à son encontre était de représenter "des personnages de femmes fortes dans des rôles de leader"… De nos jours, cet ouvrage est donc une ode à la féminité et à l’égalité des chances !

 

L. Frank Baum décline son livre à travers des représentations théâtrales, une comédie musicale est créée à Broadway en 1902 qui part en tournée dans tout le pays, et s’essaye même, sans succès, au cinéma produisant également des films. Raison pour laquelle il s’installe à Hollywood et monte la Oz Company en 1914. Dès 1908, l’histoire est adaptée au cinéma.  Mille lettres d’enfants le convainquent de donner une suite à son premier roman. Treize autres titres suivront : Le Merveilleux pays d'Oz (The Marvelous Land of Oz) en 1904, nous raconte l'histoire d'un jeune orphelin appelé Tip et de ses aventures, où Baum d‘après ses goûts aimait faire d’un personnage secondaire le héros de l’histoire suivante, mais ses lecteurs, mécontents, lui ont tellement écrit, que Dorothy est vite revenue dans Ozma, la princesse d'Oz (Ozma of Oz), en 1907, dans lequel Ozma d'Oz – ramène Dorothy et une poule nommée Billina, et des suppléments à la série et histoires courtes de personnages apparus dans les livres : Queer Visitors from the Marvelous Land of Oz (1905) qui  raconte les mésaventures de l'Épouvantail, du Bûcheron en fer-blanc, du Woggle-Bug, de Jack Pumpkinhead et du Sawhorse, alors que Gump les fait voler dans différentes villes des États-Unis, Dorothy and the Wizard in Oz (1908) dont le livre commence par un tremblement de terre en Californie. Dorothy et d'autres sont englouties par des fissures dans la terre, et tombent dans une caverne, où ils commencent leurs aventures, The Road to Oz (1909), Dorothy rencontre Shaggy Man et, alors qu'ils tentent de trouver la route de Butterfield, ils se perdent sur une route enchantée et vivent toutes sortes d'aventures en chemin, cependant, au cours de leur voyage, ils rencontrent la fille de l'arc-en-ciel, Polychrome, et un petit garçon, Button-Bright, The Emerald City of Oz (1910) raconte l'histoire de Dorothy Gale, de son oncle Henry et de sa tante Em qui viennent vivre à Oz de manière permanente, alors qu'ils sont en tournée dans le pays des Quadling, le roi des Nomes rassemble des alliés pour une invasion d'Oz, au moment. Baum avait l'intention de cesser d'écrire des histoires d'Oz avec ce livre, mais les pressions financières l'ont incité à écrire et à publier trois ans plus tard Little Wizard Stories of Oz (1913) qui sont six contes ont été publiés dans des petits livrets séparés, «Oz books in miniature», et The Patchwork Girl of Oz (1913), dans lequel Ojo Munchkin pousse son oncle à rendre visite à leur voisin, le magicien corrompu, cependant un malheureux accident transforme l'oncle d'Ojo et la femme du magicien en statues, et donne vie à la fille Patchwork, et le reste de l'histoire suit leur quête pour donner vie aux statues, le livre sera suivi sept autres livres d'Oz à suivre Tik-Tok of Oz (1914), où une petite fille nommée Betsy et son fidèle mulet de compagnie, Hank, sont échoués sur un pays de fées inconnu, on suit leurs aventures alors qu'ils font équipe avec l'homme Tik-Tok et une bande de renégats en mission pour conquérir d'autres terres, The Scarecrow of Oz (1915), dans lequel le capitaine Bill et Trot sont pris dans un tourbillon et atteignent les rives d'une partie sauvage et isolée d'Oz gouvernée par un roi maléfique, et alors qu'ils se lancent dans le voyage pour atteindre la Cité d'Émeraude, ils sont rejoints par un vieil ami et un nouveau et doivent arrêter une invasion, Rinkitink in Oz (1916) nous emmène sur l'île lointaine de Pingaree, où vit Inga, le prince, avec le roi Rinkitink de Gilgad, qui entreprend le dangereux voyage vers les îles de Regos et Coregos pour sauver ses parents captifs et libérer les esclaves de son royaume, The Lost Princess of Oz (1917) où nous visitons pour la première fois les terres de Thi et Herku, et rencontrons les ours du centre des ours alors que Dorothy et sa compagnie, qui comprend le Magicien d'Oz, la fille patchwork, le chevalet de scie et le lion peureux entre autres, se lancent dans leur voyage pour retrouver Ozma, la princesse d'Oz, The Tin Woodman of Oz (1918) dans lequel le bûcheron en fer-blanc décide d'aller au pays des Munchkin et de retrouver Nimmie Amee, son amour perdu depuis longtemps, The Magic of Oz (1919, ouvrage posthume) raconte la tentative infructueuse du garçon Munchkin Kiki Aru et de l'ancien roi du Nome Ruggedo de conquérir Oz, et le dernier livre de sa saga littéraire, Glinda d'Oz, est publié à titre posthume en 1920, et nous emmène sur la montagne des Flatheads et sur l'île des Skeezers, où leurs dirigeants, le Roi Su-dic et la Reine Coo-ee-oh, ont tyrannisé le peuple avec leur magie et leur cruauté. 

 

Baum a les thèmes et les obsessions de son temps. Par exemple celui de la Frontière, en particulier, cette ligne qui séparait les colons des indigènes. D’où ces royaumes, ces territoires, ces luttes de pouvoir. Derrière lesquels se cache ce que l’on pourrait appeler sa «philosophie». Il nuance le gothique européen de positivisme américain. Il croit au progrès, combine la magie et la technologie, invente même le téléphone portable. Les sortilèges du magicien relèvent de l’illusionnisme de fête foraine. Il y est même question de transsexualité, puisque Pip est en fait une fille, la princesse Ozma métamorphosée par la sorcière. Le garçon râle un peu, puis s’accommode avec plaisir de son changement d’identité…, il reprend alors son identité et son apparence, et devient enfin elle-même : Ozma, la souveraine d’Oz. Un changement de genre positif d’un personnage principal dans un roman pour enfants, en 1900, voilà qui n’est pas courant. Mais cela ne s’arrête pas là. Ozma, dans le troisième roman, fait la connaissance de Dorothy, l’héroïne du premier volet. Les deux jeunes filles se lient d’une amitié décrite comme très forte et fusionnelle. Elles s’échangent de nombreux baisers et tendresses, Dorothy est la seule personne autorisée à pénétrer dans la chambre royale sans autorisation, et finit par venir vivre avec la princesse. Une proximité clairement illustrée par le dessinateur John Neil, illustrateur officiel des romans. Baum est connu pour avoir milité en faveur du droit de vote des femmes, et défendu fermement le mouvement féministe. C'est probablement l'influence de sa belle-mère qui se retrouve dans ces prises de position assez inédites à son époque. Matilda Gage, la belle-mère, est morte avant la publication du Magicien. Il a créé ces personnages féminins forts à une époque où les femmes ne pouvaient pas voter, étaient considérées comme la propriété de leur mari et ne pouvaient pas occuper de postes universitaires. Les bibliothécaires américains, bannirent le livre aussi les nombreuses suites écrites par Baum et ses épigones de leurs rayonnages parce qu'ils y voyaient un sous-texte communiste. Durant les vingt dernières années de sa vie, bien que malade, Frank Baum publia une centaine de livres. Il meurt en 1919. Ayant fini par s’estomper, les critiques repartent de plus belle en 1957, lorsque le directeur des bibliothèques publiques de Détroit censure une nouvelle fois l’ouvrage qui n’aurait "aucune valeur pour les enfants d’aujourd’hui" tandis que l’histoire et les personnages encourageraient "la négativité et un esprit de lâcheté chez les enfants" ! Il y eu le texte – contesté – d'un prof de fac, Henry Littlefield, publié en 1964, faisait du vieux Wizard une métaphore du populisme. Le livre date de 1900, et la décennie qui précède avait été marquée par une crise économique (déjà) et la montée aux États-Unis d'un parti populiste empiétant sur les deux partis traditionnels. Pour Littlefield, l'épouvantail représentait clairement les fermiers (sans cervelle !), les plus durement touchés par la crise, qui avaient initié le mouvement populiste; l'homme en fer blanc, les ouvriers se joignant à eux; et le lion peureux, le candidat démocrate à l'élection de 1896, William Jennings Bryan, souvent caricaturé comme un fauve et qui avait finalement reçu le soutien des populistes. Nouveau rebondissement, Le Magicien d'Oz comme emblème d'affirmation homosexuelle. Un autre «scholar» américain, Richard Dyer, a publié un texte définitif intitulé Judy Garland and the gay men en 2002... et la fameuse réplique, «Toto, I feel we're not in Kansas anymore» a pu servir de mot de passe/cri de ralliement. 

 

Mais la série continue longtemps après sa mort et s’ ajoutent aux romans d’Oz les suites allographes par Ruth Plumly Thompson dès 1921 (21 suites officielles au roman) en compagnie de Neill qui perpétuera la série, accentuant les histoires vers le conte de fées, ses protagonistes étaient souvent des membres de la royauté, et elle inventait souvent de nouveaux royaumes au sein d'Oz et concentrait les histoires sur ses propres personnages originaux plutôt que sur le casting établi créé par Baum, a inclus plus d'intrigues secondaires romantiques dans ses livres, tandis que Baum a largement évité la romance, cependant, lorsqu'elle utilisait les personnages de Baum, elle en avait ses propres interprétations, par exemple la princesse Ozma devient plus vindicative que la pacifiste que Baum décrivait, allant jusqu'à faire exécuter ses ennemis. Certaines histoires montrent Oz colonisant d'autres pays sur le continent fantastique de Nonestica, alors que l'Oz de Baum était beaucoup plus isolationniste, et Thompson a ensuite écrit deux autres livres d'Oz, qui ne font pas partie des «Famous Forty»  (Cinquante célèbres) : Yankee in Oz (1972) et L'Île enchantée d'Oz (1976), puis John R. Neill, illustrateur dès le second volume, qui écrit trois romans de 1940 à 1942 à la demande de Reilly & Lee et a introduit un changement de ton avec de nouveaux personnages, Jack Snow, de 1946 à 1949 qui a délibérément tenté de revenir à l'inspiration de L. Frank Baum pour Oz, dans ses deux livres d’Oz, il a délibérément évité d'utiliser des personnages introduits par Ruth Plumly Thompson et John R. Neill, Rachel Cosgrove en 1951 et 1993 (avec les illustrations de Shanower) qui aime les chats, les rats et les sorcières, et elle en a rempli ses histoires d'Oz, Eloise Jarvis McGraw et Lauren Lynn McGraw en 1963 qui en raison de l'accueil positif de leur premier roman ont ensuite publié un autre excellent ouvrage, The Rundelstone of Oz en 2001, illustré par Eric Shanower et publié par Hungry Tiger Press, Dick Martin en 1972 et 1986 qui a livré une approche traditionnelle de toute représentation de ce pays légendaire et de ses habitants, et il a volontairement freiné ses impulsions les plus folles et sans perdre en esprit ni en émerveillement, Eric Shanower,  de 1989 à 1992 cinq romans graphiques se déroulant au pays d'Oz, et un roman complet sur Oz, The Giant Garden of Oz, et un recueil de nouvelles sur Oz, The Salt Sorcerer of Oz, et The Runaway in Oz en 1993, un roman posthume de John R. Neill en 1995, et les comics pour Marvel Comics entre 2009 et 2010, une adaptation des six premiers romans originaux d'Oz de L. Frank Baum,  plus tard, l’arrière-petit-fils de Baum, Roger S. Baum publie à son tour 11 volumes dans cet univers entre 1989 et 2006 qui tendent à se situer dans le domaine d'Oz alternatif et sont appelés les «Keepsake Adventures of Oz», et Sherwood Smith avec sa trilogie entre 2005 et 2013, qui racontent les aventures à Oz de Dori et Em, deux sœurs qui se croient les petites-nièces de Dorothy Gale de la série originale Oz de L. Frank Baum, et Wicked – La Véritable histoire de la méchante sorcière de l'Ouest, écrit en 1995 par Gregory Maguire, dont l'histoire suit Elphaba, la méchante sorcière de l'Ouest, tout au long de sa vie, il présente le portrait d'un personnage qui n'est pas méchant par nature, mais plutôt incompris par la société, ce roman explore les thèmes de l'identité, de la moralité et de la dichotomie du bien et du mal, présentant aux lecteurs un Oz plus complexe et stratifié qu'ils ne l'avaient jamais connu, il sera suivi de 3 romans, dans la suite, on suit Elphaba et Fiyero, Liir, dans plus de dix ans de sa vie, puis on va vers le Lion lâche, connu sous le nom de Brrr dans sa relecture, ensuite, on suit la petite-fille d'Elphaba, Rain, et enfin c’est la préquelle à propos d'Elphaba, fixée 30 ans avant les événements de Wicked. On peut aussi ajouter les mangas Oz no Mahô Tsukai de Tommy en 2013, les très sympathiques comics de Zenescope dans l’univers d’Oz avec la «trilogie d'Oz» de Grimm Fairy Tales, notamment : Grimm Fairy Tales presents Oz, Warlord of Oz et Oz: Reign of the Witch Queen entre 2013 et 2015, suivit par Oz : Heart of Magic en 2019, sorti lors de la publication du 2e volume de la série principale, car certains événements se déroulent dans ces numéros, et après avoir publié deux éditions annuelles qui continuent l'histoire, ils ont commencé à publier Oz : Return of the Wicked Witch en trois parties entre 2022 et 2023, l’histoire est dans un Oz alternatif qui raconte la mythologie classique avec un mélange de dark fantasy et d'aventure pleine d'action, auquel s’ajoute un petit côté sexy, le manhwa coréen Ozui Mabeopsa en 2022 de Lime Studio, et l’adaptation BD sous la douceur scénaristique de Maxe L’hermenier et la poésie graphique d’Hélène Canac en 2024.

 

Le Magicien d’Oz a inspiré des films muets sur Dorothy et ses amis déjà sortis en 1910 et 1925, un magnifique film de Victor Fleming (qui succède à Mervyn LeRoy, Richard Thorpe et George Cuckor) aidé par King Vidor en 1939 pour la MGM qui profite que Disney a perdu les droits du premier roman, marquant les esprits par son Technicolor flamboyant, Arnold Gillespie, employé de la Metro-Goldwyn-Mayer qui emploie d’excellente astuce pour les effets spécieux,  son montage excellent par Mervyn LeRoy et Blanche Sewell, et la célèbre chanson "Somewhere over the Rainbow" (Victor Fleming a dû se battre contre les responsables du studio pour maintenir la scène), interprétée par Judy Garland, qui pour le casting de Dorothy devait  faire face à la concurrence de Shirley Temple qui fit campagne pour avoir le rôle, alors que le tournage éreintant et tendu avec sa valse de réalisateur avait été un enfer puisque les comédiens principaux vivent ainsi le martyre sous leur maquillage (Margaret Hamilton qui a bien failli y laisser sa vie, Buddy Ebsen et Jack Haley), Bert Lahr  étouffe sous son costume de lion, et les cascadeurs interprétant les singes volants ne sont guère mieux lotis puisqu’ils se blessent, et Judy Garland a subi de nombreux abus pendant et avant le tournage, cependant, même si la critique est conquise, le film est un échec sur le plan financier, sa célébrité ne viendra que quand il bénéficiera de deux diffusions télévisées nationales très appréciées en 1956 et 1959, permettant ainsi de faire découvrir les personnages de Baum à cent millions de personnes, un projet est rapidement monté, du nom de Rainbow Road to Oz, mais il est vite rattrapé par son ambition démesurée, le film est prévu pour la télévision, puis le cinéma, avant d’être annulé à la fin de l’année 1957, une vraie suite, oubliée et presque enterrée par Disney, considérée par certains comme l’adaptation la plus fidèle des romans de Baum au ton plus sombre : l’étrange Return to Oz, sorti en 1985 après une production rocambolesque suite à un changement de direction aux studios Walt Disney et une hausse du budget du film, les retards du réalisateur du film Walter Murch et son rappel après le soutien de grands réalisateurs comme Coppola et Lucas, et d’infinies gloses comme des comédies musicales avec The Wiz crée en 1975 au Majestic Theatre de Broadway mis en musique (23 chansons) par Charlie Smalls et récompensée par huit Tony Awards, une comédie musicale française Dothy et le Magicien d'Oz en 2009 avec Sophie Delmas dans le rôle la Méchante sorcière de l'Ouest, Le Magicien d'Oz inspiré du film de 1939 adapté par Andrew Lloyd Webber et Jeremy Sams en 2011, et Wicked qui est une comédie musicale créée en 2003 par le compositeur Stephen Schwartz révélant des actrices désormais emblématique des planches et du cinéma (Idina Menzel et Kristin Chenoweth), l'une des plus jouées de l'histoire du genre, qui fait sensation grâce à sa mise en scène poussée, son émotion authentique et ses chansons désormais cultes comme Popular, Dancing Through Life, Defying Gravity ou encore For Good, et qui nous amène à considérer le point de vue de la "méchante" sorcière de l’Ouest, des dessins animés comme en 1972 Le Retour du Magicien d'Oz, un film musical d'animation qui présente une distribution vocale impressionnante, dont Liza Minnelli et Ethel, le film d’animation japonais Le Magicien d’Oz de Fumihiko Takayama en 1982, très fidèle au roman, où seule la fin a été raccourcie, des parcs d’attractions comme The Land Of Oz ouvert en 1970, The Disney-MGM Studios (Devenu Disney Hollywood Studios) en 1989 avec son ‘The Great Movie Ride’, le MGM Grand à Las Vegas en 1993 et dans le Warner Bros. Movie World en Australie en 2024, des déguisements pour Halloween, et l’excellente série TV d’animation japonaise Oz no Mahoutsukai diffusée entre 1986 et 1987 basée sur quatre des livres originaux du début du XXe siècle de L. Frank Baum qui expliquent d'autres parties des histoires d'Oz, y compris les événements survenus après le retour de Dorothy à la maison, la série TV Emerald City en 2017 de NBC en conte épique, sombre et guerrier dans un monde plein de magie où se joue une terrible guerre des sorcières, les films dérivés comme le film de Sidney Lumet adaptant au cinéma The Wiz en 1978, film produit par la Motown, avec une distribution exclusivement noire, notamment Diana Ross et Michael Jackson dans les rôles principaux et une modernisation extrêmement poussée puisque l’histoire se passe à Emerald City figurée par New York, ses gratte-ciels, ses ponts, son métro, mais qui sera un retentissant échec à sa sortie, Le Magicien d’Oz des Muppets en 2005, dans lequel la chanteuse R&B Ashanti campe le rôle de Dorothy, et dans cette version modernisée de l’histoire, les Muppets l’aident à rencontrer le magicien non pas pour rentrer chez elle, mais pour qu’il exauce son souhait de devenir une chanteuse célèbre, une suite du Magicien d’Oz avait été ébauchée en 2002 à partir d'un scénario de Zach Helm, et annonçait Drew Barrymore dans le rôle principal, elle y incarnerait l'arrière-petite-fille de Dorothy, qui découvre que la méchante sorcière tuée par son aïeule n'est en fait pas morte, et qu'elle réapparaît dans le monde d'aujourd'hui après s'être échappée du pénitencier d'Oz, un moment Drew Barrymore fut même approché pour le réaliser en 2010, mais cette suite n’a jamais vu le jour, Tom et Jerry et le Magicien d'Oz en 2011, inspiré du film de 1939, les scènes de l’animé se calquent sur celles du film original, avec une ambiance légèrement rétro et une bonne qualité d’animation, la comédie fantastique Les Sorcières d'Oz en 2012, dont une version plus longue du film a été initialement diffusée sous forme de mini-série télévisée en 2011 intitulée aussi Les Sorcières d'Oz, et Le Monde fantastique d'Oz de Sam Raimi en 2013, un préquelle où voit comment le magicien arrive à Oz, et rencontre trois sorcières : Theodora, Evanora et Glinda, est alors enrôlé pour rétablir l'ordre à Oz, tout en s'efforçant de résoudre les conflits avec les sorcières et lui-même, qui traduit assez bien l’univers et les influences de Baum, malgré des critiques mitigées, le film a été un succès au box-office, rapportant plus de 493 millions de dollars de recettes dans le monde. Enfin, il serait temps de traduire en français l'essai que Salman Rushdie a consacré au film de 1939. Ou comment Le Magicien d'Oz parle à un enfant de Bombay en 2002...

 

Finalement le succès du monde d’Oz semble ne pas prendre fin puisque Wicked: Partie 1, réalisé par Jon M. Chu, sorti le 4 décembre 2024, mettant en scène Cynthia Erivo et Ariana Grande dans l’amitié naissante entre les deux sorcières du cultissime Magicien d’Oz, Elphaba et Glinda, est la nouvelle sensation cinématographique qui écrase tout sur son passage puisque le premier volet totalise presque 600 millions de dollars de recettes dans le monde à ce jour, il s’agit actuellement de l’adaptation de Broadway la plus rentable de l’histoire du box-office américain, devant Grease (1978), et elle martèle la fin d’une innocence par l’éveil d’une conscience politique, du regard engagé et appelle à la libération des couloirs oppressants de la Cité d’Emeraude qui symbolisent l’Amérique actuelle et le magicien d’Oz ne serait qu’une allitération des populistes forçant la haine contre les minorités ici représentés par Elphaba, comme on peut le voir le cycle d’Oz est l’objet d’un culte dans les pays anglo-saxons. L’accueil excellent du premier volet promet pour le deuxième opus prévu pour novembre 2025 qui se nomme Wicked : For Good. Enfin, le réalisateur Kenya Barris prépare un remake du classique du cinéma sorti en 1939. En parallèle, Nicole Kassell travaille elle aussi depuis 2021 sur une autre version revisitée de ce long-métrage.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Wizard of Oz The Complete Collection by L. Frank Baum 5 Omnibus Books Box Set, ‎ Classic Editions ltd, 2023, https://actualitte.com/article/46725/presse/un-biopic-sur-l-039-auteur-du-magicien-d-039-oz-l-frank-baum, https://fantasy.bnf.fr/fr/comprendre/le-magicien-doz-un-succes-haut-en-couleur/, https://ozmuseum.com/blogs/news/thirty-years-plus-an-imperial-illustrator-remembering-dick-martin, https://républiquedeslettres.fr/baum.php, https://républiquedeslettres.fr/baum-magicien-oz.php, https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Creator/RuthPlumlyThompson, https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/4123141-20241125-wicked-pourquoi-comedie-musicale-phenomene, https://www.bfmtv.com/people/cinema/une-nouvelle-adaptation-du-film-le-magicien-d-oz-en-preparation_AN-202208160401.html, https://www.broadwaycollection.com/fr/news-features/the-evolution-of-wicked-from-novel-to-broadway-sensation, https://www.capturemag.net/les-martyres-doz/, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/magicien-doz-suite-maudite-disney-george-lucas, https://www.lamontagne.fr/paris-75000/loisirs/le-cycle-d-oz-quatorze-volumes-de-pure-magie_1470590/,  https://www.lemonde.fr/livres/article/2013/03/07/la-route-du-pays-d-oz-est-ouverte_1844133_3260.html, https://www.letemps.ch/culture/oz-un-monde-magique-quil-reste-decouvrir, https://www.on-mag.fr/index.php/video-hd/blu-ray-dvd/24510-the-wiz, https://www.pathe.fr/actualites/wicked-la-comedie-musicale-evenement-de-l-annee, https://www.programme-tv.net/news/cinema/9335-drew-barrymore-veut-realiser-la-suite-du-magicien-d-oz/, https://www.pickx.be/fr/2160876/tour-dhorizon-des-versions-du-film-culte-le-magicien-doz, https://www.premiere.fr/Series/Emerald-City-la-nouvelle-version-du-Magicien-d-Oz-flinguee-par-la-presse-US, https://www.rtbf.be/article/avant-le-film-un-livre-le-magicien-d-oz-10750330, https://www.rtbf.be/article/le-magicien-d-oz-un-livre-lgbtqia-avant-l-heure-11474244, https://www.telerama.fr/cinema/quelques-interpretations-farfelues-ou-non-du-magicien-d-oz,47679.php, et https://www.townandcountrymag.com/leisure/arts-and-culture/g62940141/wicked-books-in-order-explained/

 

Merci !

4 commentaires:

  1. bjr merci d etre passer chez moi cela ma fait tres plaisir , j espere te revoir bientot !!!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. cibeline49,

      Merci et passe une bonne journée, je reviendrai sur ton blog qui est magnifique, bisous.

      Supprimer
  2. COUCOU ... BONJOUR mon cher ALEXANDRE,
    je TE souhaite un agréable 4ème Dimanche de l'AVENT,
    la 4ème Bougie scintille ... Noël est tout proche maintenant.
    Excellente et paisible journée ... CIAO @ + ... KISS ... AMITIÉS !

    RépondreSupprimer
  3. jema-lou,

    Passe toi aussi une bonne 4e semaine de l'avent qui va être courte, excellente journée à toi aussi, bisous.

    RépondreSupprimer

Qu'allons nous voir ici ?

Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changeme...