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mardi 2 décembre 2025

Napoléon 1er, une ambition menant à la chute

Samedi 29 novembre 2025, des milliers d’hommes et de femmes en uniformes du XIXe siècle, à cheval ou à pied, ont livré bataille dans un champ en République tchèque pour rejouer la victoire de l’empereur Napoléon sur la Russie et l’Autriche, survenue il y a 220 ans près de Slavkov, en République tchèque. La reconstitution à grande échelle mettait en scène cavalerie, infanterie et coups de canon, attirant des dizaines de milliers de spectateurs sur le champ de bataille. Cette reconstitution de 90 minutes a rejoué les moments clés de la bataille, qui avait duré plus de dix heures à l’époque. Mark Schneider, un Américain qui incarne Napoléon depuis deux décennies, a participé pour la dernière fois cette année. Cette reconstitution me permet de parler de Napoléon 1er dont sa personne et l’impact de son règne font débat. Mais tous s’accordent pour dire que la marque qu’il a laissée sur son époque et sur les générations futures est prégnante. Napoléon est sans aucun doute l’archétype du grand homme ayant bouleversé le monde.

 

Né en Corse en 1769, il est le 2ème fils de Carlo Maria Buonoparte et de Letizia Ramolino. Le jeune Napoléon Bonaparte reçoit une formation militaire puisqu’il est admis au collège militaire de Brienne en 1779 qu’il quitte en 1784 pour l'école royale militaire de Paris, il voit sa famille contrainte de quitter la Corse et partir s'installer à Marseille (1793), car elle était engagé contre l’indépendance de l’île, puis nommé chef d'artillerie, il s’illustre lors du siège de Toulon (1793), après ces événements, il se lie d’amitié avec Augustin Robespierre, le frère de Maximilien Robespierre, ce dernier va lui proposer, selon certaines sources, de prendre le commandement de la garde nationale de la capitale, mais il refuse, et il est ensuite désigné général de brigade par le Comité de Salut public en 1794, mais à la chute de Robespierre en 1794 il est mis en prison pendant quelques mois. Isolé dans son appartement parisien, il peut cependant compter sur le soutien de sa famille ainsi que du président du Directoire Paul Barras. C’est en réprimant l’insurrection royaliste à Paris (1795), que le jeune général est remarqué des dirigeants politiques, il s'éprend follement de la veuve d'un vicomte guillotiné, Joséphine de Beauharnais et l'épouse dans la foulée, et prend alors la tête de l’armée d’Italie pour combattre les Autrichiens durant la campagne d’Italie (1796) qui vint à point pour servir son prestige, il y remporte victoire sur victoire, son audace militaire au pont d’Arcole, va asseoir sa renommée, et, surtout, le fait savoir dans la presse, et il réussit à faire plier l’Autriche à Campo-Formio (1797), puis se lance dans la campagne d’Égypte (1798) pour contrer l’Angleterre qui a développé un commerce florissant. Cette campagne guerrière est également une expédition scientifique et culturelle. Les victoires du jeune général Bonaparte et son immense prestige en France poussèrent le Directoire à l’éloigner pour freiner ses éventuelles ambitions politiques. Les troupes françaises remportent la bataille des Pyramides, près du Caire, le 21 juillet. Mais le 1er août, le redoutable amiral anglais Nelson bloque la flotte française dans la baie d’Aboukir. La quasi-totalité des bateaux français sont coulés. Il tente de faire oublier sa défaite par l’expédition scientifique. De retour à Paris en 1799, il prend le pouvoir lors du coup d’État du 18 brumaire, qui a failli tourner court en raison de l’opposition des députés, et à trente ans, le militaire se double alors d’un politique raflant la mise en s'emparant du Consulat avant de confisquer le pouvoir comme Premier consul. Dans cette "dictature de salut public à la romaine" les ambitions personnelles de Napoléon s’aiguisent. Car loin des régimes totalitaires de l’époque, la gestion consulaire, qui exclut presque totalement violence et brutalité, suscite l’adhésion d’une grande partie du peuple. Bourreau de travail, Napoléon parachève l'État moderne, centralisé, avec notamment avec la mise en place d’institutions : les «masses de granit», beaucoup d’institutions aujourd’hui familières (le Code civil promulgué en 1804, son chef-d’œuvre reprenant le travail de la Révolution, qui lui a survécu, le Concordat en 1801 pour la paix religieuse, la Légion d’honneur, les préfets, les lycées…). La conservation du pouvoir acquis le pousse à utiliser l’arme de la dictature, et progressivement, Napoléon installe un régime autoritaire où lui seul décide puisqu’il contrôle l’armée, les libertés, les lois et les élections, car la centralisation administrative du pays prend appui sur la surveillance policière et la censure, la démocratie est confisquée dans les mains d’un pouvoir exécutif omnipotent, et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen disparaît, incompatible avec le pouvoir des propriétaires et l’ordre social promu par le régime, tandis que la présence de complots notamment l’attentat de la rue Saint-Nicaise à Paris le 24 décembre 1800 qui débouche l’exécution du Duc d’Enghien; la guerre sera le moyen de le rendre indispensable, car  le Consulat est marqué par la construction d’une hégémonie autoritaire sur les peuples européens puisque le Premier Consul confie à Moreau le sort de l’Armée du Rhin et se charge de celle d’Italie à la tête de laquelle il remporte la très difficile victoire de Marengo dont l’exploitation politique fut brillante, et par une réaction coloniale sanglante et le rétablissement de l’esclavage en 1802, tandis que l’Autriche, puis l’Angleterre signent la paix. Convaincu qu’il est le seul capable de gouverner cette France-là, soucieux de protéger les institutions de la République et profitant du moment de grâce dans lequel il se trouve Napoléon Bonaparte se fait élire consul à vie en 1802. Une manière selon lui de légitimer son pouvoir et de voir les choses sur le long terme. Cela permet au despote d’amplifier le culte de la personnalité à son encontre. Tandis qu’à l’extérieur, si l’Angleterre ne respecte pas toutes les conditions du traité de paix, la France de son côté étend son influence sur l’Allemagne au détriment de l’Autriche. Dès lors la guerre est inévitable, mais la prise du Hanovre en 1803 n’efface pas les désastres coloniaux.

 

C’est finalement une autre tentative éventée de conjuration royaliste, celle attribuée à Cadoudal et Pichegru visant à assassiner le chef de l’État, qui poussera les pouvoirs constitués de l’époque à décréter l’hérédité et l’Empire, et débouchera sur l’exil de Moreau. Puis, il se sacre Empereur en 1804 en grande pompe, à Notre-Dame. Le rétablissement de la monarchie, impériale celle-là, donne un terme définitif à la Révolution. En même temps, on assiste aux dérives autoritaires du nouveau pouvoir, qui se lance dans de nouvelles entreprises guerrières. Inquiets de son ambition et des réformes qu’il mène, les Anglais, Russes et Autrichiens déclarent la guerre à la France. Le projet de débarquement en Angleterre permet de forger le formidable outil militaire qu’est la grande Armée. Le désastre naval de Trafalgar ne modifie guère les plans de l’Empereur. 1805 marque une de ses campagnes les plus achevées voyant la victoire d’Ulm lui permettant de marcher sur Vienne, qui le mène à Austerlitz, où l’épais brouillard matinal du 2 constitue un auspice pour Napoléon, et malgré l’infériorité numérique, car il a conduit les ennemis à se placer dans la position désirée où se trouvait une partie de ses troupes cachées dans le brouillard. Il étend l'influence de la France sur une large partie du continent, il  inaugure une nouvelle dynastie qu’il ambitionne de faire régner sur l’Europe. Il place ses frères et sœurs sur le trône de plusieurs pays entre 1805 et 1809, cependant aucun n'a les mains libres pour gouverner, ce qui nourrit des rancœurs et des trahisons au sein de la famille, dès lors le Grand Empire se met en place. Au-delà des limites de l’Empire lui même, la création de la Confédération du Rhin permet de mettre sous influence les princes allemands en récompensant les fidèles alliés (Bavière, Wurtemberg). Tandis qu’au Sud, le royaume de Naples est confié à Joseph (1806), c’est dès lors toute l’Italie qui passe sous influence française. Seule la Sicile, protégée par la flotte britannique, échappe à cette domination. Les victoires militaires changent la situation. C’est désormais un Empire multinational rayonnant sur toute l’Europe qui se met en place. Mais ce faisant, il s’éloigne de plus en plus de son héritage révolutionnaire. Les victoires militaires, écrasantes sur la Prusse (1806), battue à Iéna à cause du manque de préparation de ses armées dont les lignes ont été percées par l’artillerie et la cavalerie, et Auerstedt où la tactique d’enveloppement de Davout mit en déroute l’armée prussienne, plus difficiles sur la Russie (1807), à Eylau sous un froid hivernal qui voit l’armée française gagner grâce à son artillerie et à sa cavalerie, et Friedland où malgré la résistance russe, cette dernière est repoussée et les Russes sont anéantis sous le feu des canons, consacrent la suprématie de la France napoléonienne. Le redécoupage territorial de l’Europe au profit du Grand Empire se poursuit. Tandis que pour vaincre l’Angleterre, le blocus continental (1806) apparaît être l’outil adéquat. Mais Grisé, Napoléon ne sait pas lever le pied au traité de Tilsit (1807), qui laisse entendre que France et Russie vont désormais cogérer les affaires européennes, il mène à la campagne d'Espagne pour installer son frère Joseph sur un nouveau trône marque le début de la fin (1808-1809) et entraîna les Français dans un conflit d’un genre nouveau, mêlant lutte contre la guérilla et opérations militaires classiques contre l’armée anglo-portugaise, loin de l’Empereur, le système se dérègle, Joseph est incapable de se faire obéir par des maréchaux qui ne songent qu’à leur carrière, après le soulèvement du peuple de Madrid le 2 mai et la répression terrible du mai 1808, immortalisés par Goya, qui enflamment toute l'Espagne, Napoléon décide d’intervenir personnellement de novembre 1808 à janvier 1809, même s’il remporte des victoires, entre dans Madrid, il ne gagne pas la guerre d'Espagne, qui perdure jusqu'en 1814. Il manque à Napoléon la capacité de se projeter en temps de paix et de stabiliser ce qu'il a créé. Il ne prend plus que de mauvaises décisions. Autour de lui, on s'alarme. "L'Empereur est fou, tout à fait fou et tout cela finira par une épouvantable catastrophe", prédit dès 1809 un ministre. Napoléon a mis la France au pas et instauré un État policier mais a parfois la main qui tremble, comme avec Fouché et Talleyrand, qui complotent. "Tu humilies trop et ne punis pas assez", l'avait averti Joséphine avant sa répudiation en 1809. Cependant, le pouvoir de l'Empereur repose d'abord sur sa popularité, savamment mise en scène, confortée par le prestige de la Grande Armée et les nombreuses victoires militaires que celle-ci remporte dans toute l'Europe. Même si l'Empereur réduit l'opposition par la surveillance policière, la censure et les prisons d'État, le mécontentement en France et dans les États vassaux renaît à la suite des privations, de l'augmentation des impôts et de la crise économique liée au Blocus continental. Alors que l’Autriche croît pouvoir saisir l’occasion pour se rétablir en attaquant au printemps 1809, profitant du fait que Napoléon intervient en Espagne. La campagne d’Allemagne voit à nouveau la France l’emporter, mais plus difficilement. Avant de triompher à Wagram, l’empereur échoue à Essling, même s’il a connu des victoires à Eckmühl, et Ratisbonne. De plus l’alliance russe ne porte pas ses fruits, l’armée du tsar s’est tenue en retrait tout au long des opérations. À Wagram, il fait diversion, car le terrain de la bataille est à son désavantage, où le choix est porté pour un pilonnage mené par les français avec leurs batteries de canons, l’archiduc d’Autriche est contraint de s’enfuir et d’être défait. Le moral des soldats de sa Grande Armée est affaibli, et la Cinquième Coalition prend fin avec la signature du traité de Schönbrunn le 14 octobre. Napoléon est reconnu roi d’Espagne, et l’Autriche est contrainte de trahir le Royaume-Uni en s’alliant à la France; l’empereur d’Autriche offre sa fille Marie-Louise en mariage à Napoléon. L’Europe semble soumise mais celui qui prétend diffuser les idées de la Révolution nie la volonté des peuples. Partout fut introduit le Code civil. Des principes juridiques nouveaux (égalité sociale, liberté civile) se substituèrent à la vieille organisation féodale, mais avec des nuances. Sur le plan intérieur, la France napoléonienne s’agrandit encore avec l’annexion de la Hollande (1806), de l'Étrurie (1807), et des États du pape (1808-1809) suite à la résistance du pape Pie VII qui l'excommunie et Napoléon le fait arrêter en 1809, puis le ramène à Fontainebleau, et il tente de conquérir le Portugal à trois reprises mais échoue face aux armées anglo-portugaises (1807-1813) et à cause de la résistance de la population. Mais ainsi, l’Europe devient encore plus hétérogène, les nouveaux sujets n’apprécient guère cet état de fait. La dynamique impériale implique la fondation d’une dynastie

 

Empâté, il mène une vie bourgeoise aux Tuileries avec sa seconde épouse Marie-Louise qu’il a épousée en 1810, et elle lui a donné l'héritier tant attendu en 1811. Napoléon, qui a depuis longtemps supprimé en France les libertés démocratiques, a désormais renoué avec le cérémonial monarchique, créant en particulier une nouvelle noblesse. Mais c'est un colosse aux pieds d'argile, à son apogée, il porte la France à son extension maximale, avec 88 millions d'âmes en 1811, la machine se dérègle, car en France la situation économique se dégrade, l’opinion gronde, il faut ainsi mettre en œuvre des mesures d’assistance tandis que la crise avec la papauté s’aggrave, tandis qu’avec le blocus continental les partenaires commerciaux traditionnels de l’Angleterre souffrent alors que le système des licences dérogatoires profite surtout aux Français, et ses ambitions le mènent à de cuisantes défaites, dont la campagne de Russie en 1812 qui a lieu du fait que du côté russe on admet de moins en moins la domination française sur l’Europe qui se fait au détriment des intérêts du pays d’Alexandre, qui se solde par des dizaines de milliers de morts après la bataille de la Moskowa le 7 décembre, et le refus de combattre de Koutouzov qui oblige Napoléon à battre en retraite en octobre 1812, en plein hiver, c'est un désastre, et celle-ci laisse le pays et ses finances exsangues, tandis que la conspiration de Malet révèle les faiblesses de l’idée dynastique. Dès lors, les Britanniques, Russes, Prussiens, Allemands et Autrichiens forment des alliances militaires pour faire reculer Napoléon. L'Europe coalisée l'étrangle. Le système napoléonien s’effondre alors, l’Empire doit alors faire face à la montée d’adversaires de plus en plus nombreux que l’intransigeance de Napoléon pousse à aller jusqu’au bout. Malgré les succès tactiques remportés en 1813 en Allemagne qui n’évitent pas sa défaite à Leipzig après des victoires qui l'oblige à se replier sur le Rhin, permettant le soulèvement de la Belgique et la Hollande tandis que les Autrichiens, avec le soutien des roi et reine de Naples Joachim et Caroline Murat (beau-frère et sœur de Napoléon), reprennent le trône en Italie, alors que l’Espagne est également perdue, et 1814 en France même si la campagne est jalonnée de victoires (Brienne, Montereau, Château-Thierry, Champaubert, Montmirail), la bataille d’Arcis-sur-Aube, les 20-21 mars, marque le début de la fin de Napoléon, et le 31 mars 1814, les Alliés entrent dans Paris, l’Empereur se réfugie au château de Fontainebleau, et les choses se terminent logiquement par son abdication le 6 avril 1814 le conduisant à l'île d'Elbe, mais aussi par une restauration monarchique, où son trône, occupé par Louis XVIII, et Joseph Bonaparte est expulsé en mai 1814 d'Espagne. Pour son ultime retour en France, les Cent-Jours en 1815 après un débarquement surprise à Golfe-Juan et une remontée expresse du pays à cheval, le voilà revenu au pouvoir, sans coup férir, le 20 mars 1815 alors que Louis XVIII se réfugie en Belgique la veille, pour prendre de court tout le monde, il envahit la Belgique avec une armée qui compte plus de 130 000 hommes, mais il sera vaincu lors d’une ultime bataille à Waterloo le 18 juin 1815 alors que armées napoléoniennes ne font plus le poids et après que les Alliés ont repris les armes, et terminera ses jours exilé sur l’île isolée de Sainte-Hélène en 1821, où Las Cases rédige "Le Mémorial", bréviaire du bonapartisme, laissant derrière lui une légende impérissable. Il a demandé à reposer sur les bords de Seine. Dernières volontés exaucées 20 ans après, aux Invalides, lors de funérailles grandioses. Son parcours continue d'incarner à la fois la grandeur et les dérives du pouvoir absolu.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Reynald Secher, Guy Lehideux, et Charlie Kiefer, Napoléon Ier : empereur des Français 1769-1804, 1814-1815-1821, Reynald Secher Edition, 2010 (BD), Jean-Philippe Rey, Histoire du Consulat et du Premier Empire, Editions Perrin, 2017, et https://clio-cr.clionautes.org/histoire-du-consulat-et-du-premier-empire.html, Fabrice Erre, et Sylvain Savoia, Napoléon, empereur et stratège, éd. Dupuis, 2019 (BD), et https://clio-cr.clionautes.org/le-fil-de-lhistoire-raconte-par-ariane-et-nino-napoleon-empereur-et-stratege.html, Atsuo Sugaya, Tatsuyoshi Kobayashi, et Masahiro Komiya, Napoléon, Nobi Nobi, 2020 (manga), Marc Belissa, et Yannick Bosc, Le Consulat de Bonaparte : La fabrique de l'État et la société propriétaire : 1799-1804, éditions La fabrique, 2021, Napoléon Bonaparte - Quelle Histoire, TV5 Monde et Quelle Histoire, 2021 (documentaire sur Youtube), Christine Hochet, Napoléon : L'ascension d'un empire, Le Lys Bleu, 2025, Vanessa Pontet, Huitième saisonde La Guerre des trônes : La Véritable Histoire de l'Europe : Le clan Bonaparte : Episode 1 : Napoléon, l'ascension (1793-1797), Episode 2 : Lucien, le rebelle (1798-1799), Episode 3 : Joseph, l'héritier ? (1799-1803), Episode 4 : Caroline, l'ambitieuse (1804-1807), Episode 5 : Un héritier à tout prix (1807-1812), et Episode 6 : Le bal des traîtres (1812-1815), Pernel Media, 2024-2025 (documentaire), https://carnet-dhistoire.fr/anecdotes/guerres-napoleoniennes/, https://fr.euronews.com/video/2025/11/30/des-milliers-en-tchequie-rejouent-la-victoire-dausterlitz-de-napoleon-contre-russie-et-aut, https://histoire-image.org/mots-cles/guerres-napoleoniennes, https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/463072/napoleon-bonaparte-empereur-france-europe, https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Napol%C3%A9on_I_er/134747, https://www.lexpress.fr/societe/napoleon-le-petit-corse-devenu-empereur-homme-adule-ou-honni_2149960.html, https://www.rtbf.be/article/bicentenaire-de-la-mort-de-napoleon-entre-ombre-et-lumiere-les-multiples-visages-de-bonaparte-10754980, https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20211217-les-dates-cl%C3%A9-de-la-vie-de-napol%C3%A9on-bonaparte, et https://www.universalis.fr/encyclopedie/premier-empire-en-bref/.

 

Merci !

lundi 1 décembre 2025

Le premier lundi de l’Avent et la saint Éloi, les catholiques coréens débutent aussi les célébrations menant à Noël

Aujourd'hui, c'est le premier lundi de l'Avent, en Corée il est demandé aux paroissiens de préparer la venue du Seigneur et d’ouvrir leurs cœurs à une rencontre d'amour avec lui, de ne pas exiger l'intervention du Seigneur par des moyens extérieurs, et d’être plus fidèles au Seigneur par sa foi. 

 

En Corée, on fête aussi la Saint Éloi, mais c’est une mémoire facultative. L'ancien martyrologe romain, dans sa liste du 1er décembre, mentionne saint Éloi de Noyon comme un évêque dont la vie fut marquée par de nombreux miracles. Le Martyrologe romain, révisé et publié en 2001, puis corrigé et ajouté en 2004, mentionne dans la même liste que saint Éloi, fils d’une famille riche du Limousin, orfèvre talentueux formé à Limoges et devenu monétaire et conseiller du roi Clotaire II, puis celui de Dagobert Ier en Neustrie (aujourd'hui en France) en 629 dont il fut aussi le trésorier et l’orfèvre, fonda deux monastères, l'un près de Limoges (à Solignac) en 632 ou 638, l'autre à Paris en 635, et fit ériger de magnifiques tombeaux en l'honneur des saints. En 639, Dagobert meurt et, en 640, Éloi quitte finalement la cour pour être ordonné prêtre. Il fut élu évêque du diocèse de Noyon et Tournai en 641, où il se consacra avec zèle à l'œuvre apostolique, ainsi voient le jour à Noyon les monastères de Saint-Loup (rebaptisé Saint-Eloi en 661) et de Godeberte, tandis qu'à Ourscamp Éloi fonde un oratoire. Il continua également à servir le fils de Dagobert, Clovis II, roi de Neustrie, sous la régence de la reine Nantilde, et malgré son éloignement, Éloi demeura conseiller de cette dernière. Après sa mort en 660, Éloi fut vénéré dans plusieurs villes de Flandre et de Frise. Au Moyen-Âge, ses reliques furent déplacées à plusieurs reprises, faisant l'objet d'une vénération particulière, mais aujourd'hui, la plupart sont conservées dans la cathédrale Notre-Dame de Noyon. Il est le saint patron des orfèvres, des forgerons et de tous les métallurgistes, ainsi que des chauffeurs de taxi.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://m.cafe.daum.net/bokdae-bokter/KVYC/2329, https://maria.catholic.or.kr/sa_ho/list/view.asp?menugubun=saint&ctxtSaintID=1946, https://www.amisaintcolomban.org/attachments/File/Patrimoine_colombanien/saints/41_Eloi.pdf, et https://www.leparisien.fr/oise-60/le-grand-saint-eloi-revient-a-noyon-15-09-2002-2003403868.php.  

 

Merci et bonne Saint Éloi !

dimanche 30 novembre 2025

L’Avent en Corée, une tradition chrétienne qui a su trouver sa place festive

L’avent débute aujourd’hui. Les grandes villes coréennes comme Séoul et Busan abritent des marchés animés où vous pouvez trouver de tout, de l’artisanat artisanal aux délicieuses friandises de saison. Le marché de Noël de Séoul, qui se tient au cœur de la ville, est une visite incontournable. On peut siroter un chocolat chaud tout en parcourant les étals remplis de cadeaux uniques et de décorations festives. On ne doit pas manquer de goûter aux châtaignes grillées et aux hotteok (crêpes sucrées) en vous promenant dans le marché. Celui de Busan, offre une vue imprenable sur l’océan, ainsi que des spectacles et des divertissements qui rendent l’expérience encore plus magique. Comme en France, il y a un marché de Noël à Séoul dans le quartier français plus précisément dans les parcs de Yeouido et Ginkgo. La plupart des stands proposent des produits «made in France» comme le fameux vin chaud, saumon fumé, charcuteries, chocolats, pâtisseries…, ainsi que des idées cadeaux originales et artisanales. Il y a aussi des jeux, des tombolas et bien évidemment le Père Noël ! Un certain nombre de marchés de Noël sont déjà implantés depuis plusieurs années dans les grands centres commerciaux et dans l'espace public de Séoul parmi les plus connus comme le marché de Noël du lycée international Xavier, le The Hyundai's H village à Yeouido, un marché à l’ambiance européenne dont il faut un ticket pour y accéder, et le Square Market à Gwanghwamun à l'accès gratuit qui propose nourriture et petits stands divers et variés. 


On peut aussi profiter des nombreuses patinoires temporaires installées dans la capitale, comme celles du Seoul Plaza Ice Skating Rink. Le patinage sur glace est une activité très populaire pendant l'hiver en Corée, et les installations sont souvent décorées de guirlandes lumineuses, créant une ambiance magique. Pour les amateurs de sensations fortes, les parcs d'attractions tels que Lotte World et Everland offrent des événements spéciaux pour Noël. Ces lieux emblématiques se transforment en véritables univers de Noël, avec des spectacles en plein air, des attractions festives et des décorations magnifiques qui raviront petits et grands. Les visiteurs peuvent également profiter des parades de Noël, avec des personnages féeriques et des danseurs, ajoutant encore plus de magie à l’atmosphère. Les Sud-Coréens ont aussi l'habitude d'assister à des pièces de théâtre à l'occasion de Noël pour vivre la magie de la saison. On peut se laisser surprendre par ces productions qui, année après année, font revivre certains des contes classiques de la littérature mondiale. L'une des pièces les plus populaires que vous pourrez voir à Séoul est Casse-Noisette. Il s'agit d'une adaptation du conte de fées de l'écrivain russe Ernst Theodor Hoffmann, interprétée par le Ballet national coréen. Pour assister à ces spectacles, vous devez vous rendre dans les principaux théâtres de la ville.

 

En Corée, la coutume d'installer un sapin de Noël aurait été introduite par des missionnaires protestants américains à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Celle du calendrier de l’avent est plutôt récente. À l'approche de l'hiver, le mot «calendrier de l'Avent» enflamme les réseaux sociaux en Corée. Il s'agit d'un produit qui consiste à perforer 24 cases dans une boîte en carton et à en ouvrir une par jour, du 1er décembre à la veille de Noël. Ces boîtes renferment une grande variété de produits, allant des parfums de luxe aux chocolats, en passant par les puzzles et même les Legos. Autrefois consommés uniquement à l'étranger, notamment en Europe, les calendriers de l'Avent sont récemment devenus une nouvelle tradition de Noël en Corée. Les jeunes sont particulièrement curieux de savoir quelles marques proposent des calendriers de l'Avent, quels thèmes ils abordent et avec qui ils collaborent. C'est pourquoi les grandes marques de luxe internationales comme Hermès, Chanel et Dior, ainsi que les enseignes physiques telles que Daiso et les supérettes, rivalisent d'ingéniosité pour proposer leurs propres calendriers de l'Avent. Quant à la tradition de la couronne de l'Avent qui est profondément ancrée dans la culture chrétienne depuis que le pasteur protestant allemand Johann Hinrich Wichern a allumé la première bougie à Lauehaus (un orphelinat), elle est peu connue en Corée. C’est l’Église méthodiste en Corée qui a réactivée cette tradition en 2008 pour dans le but de promouvoir le partage, la modération, la joie et la paix.

 

Les églises coréennes, tout comme les autres lieux de culte, se parent de décorations lumineuses et de crèches, l'autel est aussi orné d'une couronne et de bougies, créant une atmosphère chaleureuse et spirituelle pendant la période des fêtes. Chez les catholiques coréens, durant l'Avent, afin de souligner l'importance du repentir, les ornements fastueux autour de l'autel sont évités, et le Gloria n'est pas chanté. Les instruments, y compris l'orgue, sont réservés à l'accompagnement des hymnes et ne sont pas utilisés en soliste. Les prêtres portent des vêtements liturgiques violets, symbole de repentir et d'expiation. Les bougies de l'Avent sont disposées sur un sapin d'avril, quatre bougies étant ajoutées chaque semaine pour annoncer la naissance imminente du Sauveur. Le sapin symbolise la vie nouvelle qui sera offerte à l'humanité, et les quatre bougies représentent les quatre mille ans de l'Ancien Testament. Le temps de l'Avent met particulièrement en lumière le lien entre la Vierge Marie et le mystère du salut. Marie est le modèle pour tous les chrétiens qui se préparent à recevoir le Sauveur. C'est pourquoi l'Église reconnaît la fête de l'Immaculée Conception, célébrée pendant l'Avent, comme une fête qui incarne une partie du mystère du salut. En Corée du Sud, durant les célébrations de Noël, les paroisses locales insistent souvent sur les questions sociales et environnementales. Ainsi, en 2022, l’archidiocèse de Séoul a installé un sapin de Noël en utilisant des branches et des bûches calcinées après un incendie de forêt survenu à Gangwon-do, une province autonome spéciale de Corée du Sud. L’objectif était d’alerter sur la crise climatique, alors que plusieurs régions d’Asie sont particulièrement exposées. En 2023, plusieurs paroisses catholiques de Séoul, la capitale sud-coréenne, ont imaginé des crèches de Noël uniques, sur fond de scènes de guerre ou de manuscrits bibliques rédigés à la main, afin de sensibiliser sur des thèmes comme la souffrance et la charité durant les temps de l’Avent et de Noël.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://adextra-mission.com/a-seoul-une-paroisse-coreenne-realise-une-creche-de-noel-sur-le-theme-guerre-et-paix-vie-et-mort/, https://www.hankyung.com/article/2022122370357, https://jejuskin.fr/blogs/infos/decorations-et-traditions-de-noel-en-coree-plongez-dans-lesprit-festif, https://lepetitjournal.com/seoul/seoul-les-marches-de-noel-visiter-pour-profiter-des-fetes-de-fin-dannee-373463, https://magazine.hankyung.com/business/article/202511120387b, https://routedelacoree.com/2023/08/31/noel-en-coree/, https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/marche-noel-strasbourg-s-exporte-seoul-1379705.html, https://www.agoda.com/fr-fr/travel-guides/south-korea/discover-christmas-in-south-korea-tradition-meets-trend/, https://www.catholictimes.org/article/201208140250423, https://www.hellotickets.fr/coree-du-sud/seoul/seoul-a-noel/sc-177-4806, et https://www.igoodnews.net/news/articleView.html?idxno=36854

 

Aujourd’hui on célèbre aussi la Saint André, c’est une Mémoire «obligatoire» en Corée. Elle n’est pas un jour férié comme en Écosse, et elle n’a pas de traditions comme en Europe centrale et orientale, notamment en Roumanie, en Russie, en Autriche, en Allemagne et en Pologne, où c'est le jour où les jeunes femmes célibataires consultent l'astrologie pour connaître leur avenir matrimonial. Comme l'Église commence la nouvelle année avec l'Avent, la fête de saint André l'Apôtre est aussi la première des fêtes des saints de l'année. Elle vise peut-être à nous rappeler que la mission de l'Église, son service et son accueil doivent être au cœur de sa vie. Ce jour là lors des messes, on félicite et bénit tous ceux qui portent le nom de baptême André, on demande également aux fidèles de suivre avec joie le chemin de l'apôtre André, qui a répondu à l'appel du Seigneur. Les messes pour les défunts, à l'exception des messes de funérailles, sont interdites. On met en avant la liturgie des Heures de la fête.

 

L'ancien martyrologe romain, pour le 30 novembre, reprend la légende selon laquelle que saint André, l'apôtre qui prêcha l'Évangile en Thrace (région du sud-est de la péninsule balkanique) et en Scythie, sur les rives occidentales de la mer Noire, fut martyrisé à Patras, en Achaïe, suite à l’arrestation par le gouverneur Égée, où il fut emprisonné, sévèrement flagellé et crucifié. Elles proviennent de récits tardifs de deux ou quatre siècles après sa mort comme celui d’Eusèbe de Césarée, qui dans son Histoire ecclésiastique 3.1 (IVe siècle), cite Origène (185 –253) qui rapporte qu'André prêcha en Scythie, et selon Hippolyte de Rome au IIIe siècle, André prêcha en Thrace, et sa présence à Byzance est mentionnée dans les Actes apocryphes d'André du IVe siècle, mais ces récits servaient à obtenir un patron glorieux pour les Église de tradition grecque en Occident et ne sont pas à prendre pour argent comptant. Le Martyrologe romain, révisé et publié en 2001 puis complété en 2004, mentionne saint André, pêcheur de Bethsaïde et frère de Simon Pierre, comme le premier disciple de saint Jean-Baptiste à répondre à l'appel de Jésus sur les rives du Jourdain, à y demeurer et à amener son frère Pierre à Jésus. Avec Philippe, il contribue à la multiplication des pains et présente «quelques Grecs» à Jésus. Il est toujours présent dans les listes d’apôtres. Il est proche de Jean et de Philippe. Son portrait est celui d’un familier de Jésus, du frère de Pierre, un adhérent vibrant au mystère du messianisme de Jésus. Dans l'évangile selon Marc, on entend André demander à Jésus, avec Pierre, Jacques et Jean quand arrivera la destruction du Temple. Il abandonna Jésus à son sort pendant son arrestation, et de retour en Galilée vit Jésus ressuscité. Avec les 12, il gérait la communauté naissante et participa à la Pentecôte, où la celle-ci connut son premier succès dans la prédication. Après la stabilisation de la communauté chrétienne entre 33 et 39, il se rendit selon les récits hagiographiques qui s’amplifièrent au Moyen-âge en Achaïe, en Grèce, pour y prêcher l'Évangile et fut crucifié à Patras vers 60, où il subit le martyre. Il est également reconnu comme le saint patron suprême de l'Église de Constantinople. En réalité, la dispersion des apôtres commença à partir des années 36 pour contrer les Hellénistes, puis à partir de 45-49 Paul de Tarse, ce qui peut expliquer sa présence en Asie mineure, mais il est peu probable qu’il soit allé en Grèce et il fut sans doute présent au concile de Jérusalem entre 49 et 51. Sa mort, il la trouva sans doute soit en Galilée ou en Judée lors de la guerre judéo-romaine (66-70), soit tué par les zélotes, soit crucifié par les Romains. Le culte de cet apôtre connut son apogée au XVe siècle.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Charlotte Denoël, Saint André : culte et iconographie en France, Ve-XVe siècles, Ecole des chartes, 2004, Marc Agostino, Saint-André, une cathédrale et son apôtre, dans la Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde 25, 2019, pp. 21-27, https://www.boston-catholic-journal.com/roman-martrylogy-in-english/roman-martyrology-november-in-english.htm#November_30th, https://www.boston-catholic-journal.com/2004-roman-martyrology-complete-in-english/roman-martyrology-2004-in-english-complete-november.htm#D30, https://home.catholic.or.kr/pdsm/bbs_view.asp?num=871&id=194436&Page=44&menu=4828, https://home.catholic.or.kr/pdsm/bbs_view.asp?num=392&id=199882&Page=20&menu=4828, https://maria.catholic.or.kr/mobile/sa_ho/board/board_view.asp?intLINEPERPAGE=5&menugubun=saint&ctxtOrgNum=&ctxtOtherMenu=&ctxtOtherID=&ctxtSubMenu=pds&infogubun=info&orggubun=101&bbsgubun=pds&infoid=1583&bbscount=10&maingroup=&gubun=&seq=&group_id=&sub_id=&page=1&id=45652&table=gnattboard&user_auth=&RecHostcle=&getID=&getSeq=&Mode=&keyfield=&key=&ctxtHigh=&ctxtLow=, https://maria.catholic.or.kr/mobile/sa_ho/list/view.asp?menugubun=saint&ctxtSaintId=1583, https://maria.catholic.or.kr/sungga/bbs/bbs_view.asp?id=166430&ref=460&menu=4828, et http://viamedia.or.kr/2014/12/01/2179

 

Merci et bon début de l’Avent !

samedi 29 novembre 2025

La 34e semaine de la Sainte Vierge Marie et la Saint Saturnin, l’Église coréenne qui se dirige vers l’Avent

Le Samedi 29 novembre est le samedi de la 34e semaine du Temps Ordinaire, ou de la Sainte Vierge Marie, durant lequel a lieu le matin, une messe du samedi ou messe commémorative, pendant laquelle a lieu la liturgie des Heures du samedi. Le Temps Ordinaire se termine juste avant les Vêpres du dimanche. À la messe du soir : Toutes les autres messes, y compris les messes de funérailles, sont interdites. Les samedis du temps ordinaire où il n'y a pas de mémoire obligatoire, une mémoire facultative de la Bienheureuse Vierge Marie est autorisée comme c’est le cas en Corée. Cette commémoration remonte à l'époque carolingienne (IXe siècle), mais les raisons du choix du samedi pour sa célébration demeurent inconnues. Cette commémoration met aujourd'hui à juste titre l'accent sur certaines valeurs auxquelles la spiritualité contemporaine est plus sensible. Elle commémore l'exemple maternel et le dévouement de la Vierge Marie qui, fortifiée par la foi et l'espérance, en ce «grand samedi» où le Seigneur reposait dans le tombeau, fut la seule parmi les disciples à veiller dans l'attente de sa résurrection. Elle préfigure et introduit la célébration du dimanche, mémorial hebdomadaire de la Résurrection du Christ. Elle témoigne de la présence et de l'action constante de la Vierge Marie dans la vie de l'Église.

 

Ce jour on fête aussi la saint Saturnin. C’est une mémoire «officielle» en Corée. Mais, il n’y a pas comme à Toulouse, les 28 et 29 novembre un temps fort de mémoire et de tradition, autour de la figure de Saint Saturnin, le premier évêque de Toulouse, et où les célébrations sont marquées par la musique grégorienne, les processions et l’ouverture du Tombeau, offrant à chacun un moment de recueillement et de contemplation. Le Martyrologe romain antique rapporte que, sous le règne de l'empereur Dèce, dont l'édit imposait à tous les habitants de l'Empire de sacrifier selon la tradition, Saturnin fut emprisonné vers 250 par des païens dans le plus haut édifice de la ville, puis précipité dans le rez-de-chaussée. Sa tête fut fracassée, son corps mutilé, et il offrit son âme au Seigneur. Au milieu du IIIe siècle, le christianisme est suffisamment implanté à Toulouse pour que la communauté chrétienne ait à sa tête un évêque. Le nom de celui-ci, quoique fort courant à l’époque, peut indiquer une origine africaine. Selon la Passio Sancti Saturnini, rédigée au début du Ve siècle, le saint n’est pas mort suite à une décision des autorités mais est victime d’un mouvement de foule. Il se rendait vers le lieu de culte des chrétiens, peut-être situé dans la zone de la rue Sainte-Anne, en bordure du rempart romain, dans le secteur de l’actuelle cathédrale Saint-Étienne. Il a été mis à mort sur les marches du temple de la triade capitoline traîné par le taureau prévu pour le sacrifice. Le Martyrologe romain, révisé et publié en 2001, puis complété en 2004, relate également ce récit. Son culte est organisé officiellement depuis le Ve siècle à Toulouse. Du Ve au VIIIe siècle, à la suite de la translation du corps saint à l’emplacement définitif de sa sépulture, le culte de Saturnin va connaître une large diffusion.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Anne-Véronique Gilles, Recherche sur l'origine et la diffusion du culte de saint Saturnin de Toulouse (des origines au Concile de Trente), Thèse diplôme d'archiviste-paléographe : Sciences historiques : Paris, ENC : 1981, Jean-Marie Pailler, 250. Saturnin, évêque, martyr et saint, Éditions midi-pyrénéennes, 2018, https://basilique-saint-sernin.fr/wp-content/uploads/2023/04/FR_Saint-Saturnin_WEB.pdf, https://universalis.com/20240727/today.htm, https://www.gaepo.org/event/%EC%97%B0%EC%A4%91-%EC%A0%9C34%EC%A3%BC%EA%B0%84-%ED%86%A0%EC%9A%94%EC%9D%BC/, https://www.instagram.com/p/DRkq6dHiPt9/, et https://www.mariasarang.net/saint/bbs_view.asp?index=bbs_saint&no=1210&month=11&day=29

 

Merci et bonne Saint Saturnin !

jeudi 27 novembre 2025

Thanksgiving se fête aussi en Corée

Ce 4e jeudi de novembre, les Américains se réunissent en famille pour Thanksgiving, célébrant les Pères pèlerins et le repas qu'ils auraient partagé en 1621 avec les Wampanoags. Et c’est ce jeudi 27 novembre qu’elle a lieu  cette année. Cette fête a été fixée le 4e jeudi de novembre par le Président Franklin Delano Roosevelt en 1941. Le repas traditionnel de Thanksgiving comprend généralement de la dinde farcie, des pommes de terre, du pain à la farine de maïs, des canneberges et une tarte à la citrouille. Cette célèbre fête, aujourd'hui laïque, a pourtant un profond ancrage religieux. Elle a dessiné la mentalité américaine. Et le lendemain, c’est l’occasion pour les marques de faire plaisir à leurs clients en leur offrant de nombreuses remises en cette journée baptisée «Black Friday», qu’on peut considérer comme une journée de soldes exceptionnelles. Mais l’histoire est moins belle, lorsque les pèlerins débarquèrent à Plymouth en 1620, le sachem (chef) Ousamequin leur proposa une entente en mars 1621, alors que la survie de Plymouth était menacée, principalement pour protéger les Wampanoags de leurs rivaux, les Narragansetts. Plus tard cet automne-là, les Anglais récoltèrent leurs premières récoltes abondantes, dissipant ainsi la menace de famine. Ousamequin et 90 de ses hommes se rendirent alors à Plymouth pour le «Premier Thanksgiving». Pendant cinquante ans, cette alliance fut mise à l'épreuve par l'expansion territoriale des colonies, la propagation des maladies et l'exploitation des ressources des terres wampanoags. Finalement, les tensions dégénérèrent en guerre. Connue sous le nom de guerre du roi Philip (ou grande guerre des Narragansett) en 1675, cette guerre a dévasté les Wampanoags et a bouleversé à jamais l'équilibre des forces en faveur des Européens. Aujourd'hui encore, les Wampanoags commémorent l'arrivée des Pèlerins sur leurs terres comme un jour de deuil profond, et non comme un moment de gratitude. Chez les pèlerins du XVIIe siècle, «Thanksgiving» était en fait une période de jeûne et de prière, pas de bombance.

 

Concernant l'introduction de Thanksgiving dans l'Église coréenne, on trouve un discours prononcé par frère Seo Gyeong-jo lors de la 4e réunion tenue au Gurigae Jejungwon de Séoul le 13 septembre 1904. Il y déclarait : «Si l'Église de notre pays prospère aujourd'hui, c'est grâce à la grâce de Dieu le Père. Il est donc juste de consacrer un jour par an à l'action de grâce.» Les archives de l'Église presbytérienne de Corée indiquent : «Le pasteur Moore suggéra de l'appliquer dès cette année (1904), mais le pasteur Hunt proposa de fixer la même date après en avoir discuté pendant un an avec d'autres missions au sein d'un comité de cinq membres, ce qui fut adopté. Les cinq membres étaient Hunt, Underwood, Bang Gi-chang, Sim Chu-myeong et Yang Jeon-baek. Après discussion, le président, le pasteur Hunt, fit rapport. Il fut d'abord décidé que «le jour de Thanksgiving  de cette année serait le 11 novembre du calendrier solaire; l'ancien Jeong Ik-no approuva et décida de l'adopter.» En Corée, le 2e presbytère de l'Église presbytérienne de Corée a désigné le dernier jeudi de novembre comme «jour de Thanksgiving» en 1908, et la 1re assemblée générale de l'Église presbytérienne de Corée l'a désigné comme le 4e jour du 10e mois lunaire en 1912. Par la suite, le troisième mercredi de novembre 1914 fut choisi par la 3e Assemblée générale de 1914, comme compromis entre le quatrième jeudi de novembre observé aux États-Unis et l'anniversaire de l'arrivée du premier missionnaire, le Dr Allen, en Corée (26 octobre), et en 1921, le Conseil mixte presbytérien et méthodiste a décidé de la commémorer le mercredi suivant le deuxième dimanche de novembre de chaque année.

 

Ainsi, le jour de Thanksgiving de l'Église coréenne adopta celui des États-Unis, mais il ne s'agissait pas d'une mesure unilatérale. Cette journée commémorait fortement les débuts et le renouveau du protestantisme coréen. Le pasteur Seo Kyung-jo, qui avait proposé cette célébration pour honorer les missionnaires ayant apporté l'Évangile à l'Église coréenne primitive et exprimer sa gratitude pour sa prospérité, et le pasteur Han Seok-jin, connu pour sa fermeté envers les missionnaires, ne s'opposèrent pas à ce que Thanksgiving soit célébré en novembre. Cependant, certains estiment que Thanksgiving devrait être célébré aux alentours de Chuseok, la fête coréenne. Actuellement, certaines assemblées générales de l'Église presbytérienne de Corée (PCK) organisent des services de Thanksgiving le dernier dimanche d'octobre, tandis que la plupart des autres célèbrent Thanksgiving le troisième dimanche de novembre. Le jour de Thanksgiving que l'Église coréenne observe chaque année ne se limite pas à rendre grâce pour les récoltes. Il ne faut pas oublier que cet événement a débuté comme un temps de gratitude et de célébration pour la diffusion de l'Évangile et le renouveau spirituel qui s'en est suivi au sein de l'Église coréenne.

 

Je vous mets les lectures qui m’ont beaucoup aidé : David Silverman, This Land Is Their Land : The Wampanoag Indians, Plymouth Colony, and the Troubled History of Thanksgiving, Bloomsbury Publishing 2019, https://www.christiantoday.co.kr/news/358064, https://www.goodnews1.com/news/articleView.html?idxno=84184, https://www.elle.fr/index/Thanksgiving, https://www.lefigaro.fr/international/quelle-est-l-origine-de-thanksgiving-cette-fete-celebree-le-quatrieme-jeudi-de-novembre-aux-etats-unis-20241126, et https://www.nationalgeographic.fr/histoire/culture-generale-comment-les-moines-ont-contribue-a-invention-de-la-langue-des-signes.   

 

Merci et bonne Thanksgiving !

mardi 25 novembre 2025

Catherine d’Alexandre, une martyre inventée à partir de personnes réelles et à prendre comme exemple en Corée

En Corée, la Sainte Catherine d’Alexandrie est une mémoire «facultative». L’Église catholique insiste sur son modèle, dans sa préparation à accueillir Jésus, permettant aux prêtres d’insister sur sa virginité, plus particulièrement sur le célibat, et son don à Dieu afin de mettre son service et son sacrifice pour l’Église. On ne célèbre pas les jeunes femmes célibataires comme dans l'Est et le Nord de la France. Les jeunes femmes de plus de 25 ans portaient chaque année le 25 novembre, un chapeau vert et jaune. Étant ainsi identifiées comme plus «bonnes à marier» et considérées comme des «vieilles filles», elles étaient affublées du surnom de «catherinettes». Heureusement, les féministes ont mis fin à cette tradition. Si ces festivités sont peu à peu tombées dans l'oubli, une règle étonnante concernant les chèques-cadeaux ou bons d'achat perdure au sein des entreprises pour les jeunes femmes qui ne sont pas mariées.

 

La date du 25 novembre est donnée dans le Martyrologue romain comme l'anniversaire de Catherine, qui serait vraisemblablement née dans une famille noble, en Égypte, est une vierge et martyre, qui sous le règne de l'empereur Maximin 1er le Thrace (235-238). Pour avoir confessé la foi chrétienne, elle fut emprisonnée à Alexandrie, puis subit de longs supplices, notamment des flagellations avec des fouets garnis de métal, et finalement, elle mourut martyre par décapitation. Son corps fut miraculeusement transporté par des anges au mont Sinaï, où il est vénéré par une grande foule de chrétiens. Il convient de souligner la persécution Maximin 1er le Thrace n’a pas visé l'ensemble de la population chrétienne, mais les chefs religieux, notamment les évêques, donc il est peu possible qu’une vierge d’Alexandrie ait prise pour cible. Dans ses révisions en 2001 et 2004, on nous dit que Sainte Catherine, que l'on dit (ce qui montre un doute des autorités religieuses actuelles) avoir été une vierge d'Alexandrie et une martyre, était dotée d'une intelligence et d'une sagesse remarquables pour son âge et son sexe, ainsi que d'une grande force d'âme. Son corps est vénéré avec une pieuse dévotion dans le célèbre monastère du mont Sinaï. Les martyrologues évitent de donner la raison de son martyr, le refus de se donner à l'empereur Maximin 1er le Thrace en arguant s'être déjà donnée au Christ, tout en évitant de parler de la légende que son corps fut miraculeusement transporté par des anges au mont Sinaï.

 

L’histoire de Catherine s’inspire d’Eusèbe, qui en son Histoire ecclésiastique (VIII,14), fait mention d'une dame d'Alexandrie dont Maximin Daïa aurait voulu abuser et qu'il aurait exilée, parce qu'elle résistait à sa passion. On transforma ce récit, en changeant la peine d'exil en peine de mort et le refus de se livrer en refus d'abjurer; et l'identité du corps fut ainsi établie sur le témoignage fort métamorphosé d'Eusèbe. Cet historien n'avait pas indiqué le nom de la femme qui avait eu à souffrir de Maximin. On l'appela Kathariné, c’est-à-dire la pure. Pour former Sainte Catherine, on s’inspira d’Hypathie, fille du philosophe païen Théon, qui par son talent dépassait les philosophes de son époque, admise à l’école de Platon, philosophe, savante, elle est la seule femme à avoir l'oreille du préfet d'Alexandrie, elle tenta d’apaiser les tensions religieuses qui régnaient alors dans sa cité, mais elle fut accusée de sorcellerie par l’évêque Cyrille d’Alexandrie, et massacrée par les chrétiens d'Alexandrie en 415 lors d’un conflit politique, puis on mit Catherine d’Alexandrie en lien avec la période où le monastère du Sinaï était en plein prestige à partir des années 630 qui avait besoin d’une sainte prestigieuse pour le patronner, et le fit postérieurement à cette période à partir du IXe siècle. 

 

En 1969, le pape Paul VI procède à une réforme de son calendrier général romain et retire plus de 40 saints, dont Catherine d’Alexandrie, car «on ne pouvait établir avec certitude les fondements historiques de leur culte». Cependant, Catherine et les autres saints bannis du calendrier avaient conservé le «statut» de saint. Ils étaient toujours inscrits dans le recueil des noms des martyrs – le Martyrologe romain –, et des messes pouvaient être célébrées en leur honneur. En 2002, elle est restaurée au calendrier des saints, mais en tant que mémorial facultatif, c’est-à-dire que les catholiques peuvent la célébrer, mais n’y sont pas tenus. La désignation au mémorial facultatif est le rang le plus bas pour un jour saint. Le 3 octobre, l'Église orthodoxe coréenne commémore avec une Divine Liturgie et une communion de la majorité des paroisses de Corée et au monastère, les 24 saints patrons de Corée, "Protecteurs de la Corée", parmi eux se trouvent Sainte Catherine d'Alexandrie.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, Numéro 83, École française d'Athènes, École française de Rome, 1988, https://cosmovisions.com/SainteCatherine.htm, https://gcatholic.org/calendar/2025/KR-en, https://l-express.ca/la-tire-sainte-catherine-un-periple-dalexandrie-a-ville-marie/, https://maria.catholic.or.kr/mi_pr/sungmu/sungmu.asp?menu=sungmu&sunseo=1&gomonth=2016-04-29&stype=re, https://missa.cbck.or.kr/DailyMissa/20221121, https://thepocketscroll.wordpress.com/tag/maximinus-thrax/, https://www.boston-catholic-journal.com/roman-martrylogy-in-english/roman-martyrology-november-in-english.htm#November_25th, https://www.boston-catholic-journal.com/2004-roman-martyrology-complete-in-english/roman-martyrology-2004-in-english-complete-november.htm#D25, https://www.capital.fr/votre-argent/cest-quoi-ce-cheque-sainte-catherine-pour-les-femmes-de-plus-de-25-ans-non-mariees-1506101, et https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2016/11/25/37002-20161125ARTFIG00107-savez-vous-ce-qu-est-une-catherinette.php

 

Merci et bonne Sainte Catherine !

dimanche 23 novembre 2025

La fête du Christ-Roi, une fête contre les totalitarismes et la Semaine de la Bible en Corée

Aujourd'hui, c'est la fête du Christ-Roi qui est aussi célébrée en Corée. Cette fête a été instituée par le pape Pie XI le 11 décembre 1925. D’un point de vue théologique, le pape Pie XI entend remettre la dévotion au Christ au cœur de la vie des chrétiens en instituant cette fête, comme une arme spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde, qu'il identifiait avec la montée de l'athéisme et de la sécularisation. C’est une christologie politique à la montée des nationalismes et au développement des totalitarismes dans cette période. La figure du Christ, roi humilié dans sa passion et dans sa mort, interpelle l’usage du pouvoir par les puissants de son temps. Un Christ affirmant sa royauté dans l’humiliation, homme pour les autres, solidaire des petits et des pauvres, livrant sa vie pour eux, pardonnant à ses bourreaux, traçant le chemin de la vérité : telle est la figure du Christ Roi qui devient une référence dans la lutte contre le fascisme, le nazisme et le communisme après 1937 et dans la période postérieure à la mort du pape Pie XI, une fois la guerre déclarée.

 

La fête fut d'abord célébrée le dernier dimanche d'octobre. Plus récemment, elle fut déplacée au dernier dimanche de l'année liturgique. L'année 1925 était aussi le seizième centenaire du premier concile œcuménique de Nicée, qui avait proclamé l'égalité et l'unité du Père et du Fils, et par là même la souveraineté du Christ. Elle ne célèbre pas un événement particulier de la vie de Jésus-Christ, comme Noël ou la Résurrection. Elle a plutôt été instaurée comme un enseignement spirituel visant à affirmer la souveraineté du Christ sur l'humanité et les institutions, dans un contexte d'athéisme et de sécularisation généralisés. La fête du Christ-Roi n'est pas, liturgiquement, un jour commémorant un événement particulier de la vie de Jésus-Christ, comme Noël ou Pâques. Le Christ est le Sauveur qui dévoile concrètement le Royaume de Dieu dans le monde humain, et le Roi qui appelle toute l'humanité à lui pour le salut. Le but de la fête du Christ-Roi est de réaffirmer que Jésus appelle toute l'humanité au salut. En célébrant la fête du Christ-Roi, les croyants se réjouissent de participer au règne du Christ et prient pour le renouveau du monde humain par son règne. Depuis 1985, l'Église catholique en Corée désigne la dernière semaine du Temps Ordinaire (cette année, du 1er au 29 novembre) comme la «Semaine de la Bible», encourageant les fidèles à approfondir leur relation avec la Bible, à la lire fréquemment et à la méditer au quotidien. Car la Parole de Dieu est la lumière de la vie chrétienne.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Marie-Thérèse Desouche, Pie XI, le Christ Roi et les totalitarismes, Nouvelle Revue Théologique 130-4, 2008, p. 740-758, https://missa.cbck.or.kr/DailyMissa/20251123, https://www.catholictimes.org/195349, https://www.catholictimes.org/article/202011170258811, https://www.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Christ-Roi/Histoire-de-la-fete-du-Christ-Roi, et https://www.la-croix.com/Religion/pie-xi#category-text

 

Merci et bonne fête du Christ-Roi !

Qu'allons nous voir ici ?

Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changeme...