
1938. Dans Action Comics 1, un nouveau personnage, vêtu d'un costume
coloré et d'une cape rouge, faisait son apparition dans les rayons des
épiceries et des kiosques. Superman
allait non seulement séduire toute une génération de lecteurs, mais il allait
également révolutionner les comics en
initiant un nouveau genre le "super-héros".
Série fondatrice, elle a bénéficié des talents de deux jeunes auteurs de
Cleveland, Jerry Siegel et Joe Shuster, âgés de 25 ans, servira au
lancement du magazine Action Comics,
à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le personnage de Superman n'est pas sorti de la tête de Siegel comme ça. C'est le fruit d'un
long cheminement. Il a d'abord été un vagabond, recueilli par un savant fou. Et
puis Superman est devenu un voyageur
dans le temps, jusqu'à ce que Siegel,
trouve l'idée : si Superman est si
fort, c'est parce qu'il vient d'une autre planète. Mais le personnage n'étant
pas encore totalement abouti, la mayonnaise ne prend pas chez les éditeurs. Et les retours de courrier
sont bien souvent violents. Il manquait au super héros, son pendant humain. Loïs était une fille du lycée dont Jerry Siegel était amoureux. Il s'en
inspirera pour en faire son héroïne. Janvier 1938, un éditeur à New York accroche. Pas de Superman sans Loïs et
vice-versa. Janvier 1938, un éditeur à New York accroche. Dans ses premières
aventures, le héros en costume bleu
ne se bat pas contre des super-méchants
qui menacent de détruire la terre. À la place, il arrête des trafiquants d’armes ou des patrons qui ne respectent pas les
consignes de sécurité. Superman
apparaît dans une période de crise économique après le krach de 1929, et
de crise internationale avec la montée du fascisme. Il représente un
idéal futuriste où l’homme est meilleur grâce à la science - son surnom, c’est "The Man of Tomorrow", l’homme
de demain. Le doux Clark Kent
travaille pour un journal de Metropolis, aime sa collègue Lois Lane et est secrètement un extraterrestre de la planète
Krypton qui se fait appeler Superman
, la plupart des ingrédients généralement associés au mythe seraient ajoutés au
cours des décennies suivantes. Le succès est immédiat. À tel point qu’un an
plus tard, en 1939, un magazine entièrement consacré à Superman est créé. Cité pour la première fois en 1939, son nom
extraterrestre, Kal-El, comporte
ainsi le suffixe «-el» signifiant «Dieu»
en hébreu, que l'on retrouve dans des patronymes bibliques comme Israel, Gabriel, Daniel. Malheureusement, n’ayant pas prévu ce succès spectaculaire,
les deux jeunes auteurs ont renoncé
à leurs droits d’auteur. Ils ont plus tard tenté de les récupérer mais sans
succès. En Belgique, il apparaît dès mars 1939 dans les pages du Journal de Spirou sous le nom de «Marc, l’Hercule moderne», puis
cinq jours plus tard en France, dans le n°
10 d’Aventures, sous
le curieux pseudonyme de Yordi. Ces
changements d’appellation s’expliquent sans doute par la difficulté de traduire
directement Superman en «surhomme», notion qui renvoie déjà au régime nazi et à son concept de race
aryenne prétendument supérieure.

1940. Superman est décidément la vedette parmi les justiciers multicolores qui se multiplient dans les comic-books, média en pleine expansion.
L'éditeur décide de lui accorder un
trimestriel éponyme, dont il occupe couvertures et aventures intérieures. Superman
1 sera un succès énorme et le véritable début du Golden Age, "l'âge d'or" des
publications, qui s'étend de l'avant-guerre aux années 50. Le
succès est immédiat et fulgurant. Alexei
Luthor apparaît et il est un scientifique fou dangereux qui affrontait Superman et complotait pour conquérir
le monde. L'éditeur Whitney Ellsworth,
embauché en 1940, a décrété que Superman
ne tue pas. La sexualité était interdite et des méchants colorés et extravagants tels qu'Ultra-Humanite en 1939 étaient favorisés par rapport aux gangsters, car ils étaient considérés
comme moins effrayants pour les jeunes
lecteurs. La judéité de Schuster
et Siegel se met en filigrane sur le
surhomme de Krypton sera vite
brocardée dans des publications
antisémites. En février 1940, alors que les États-Unis ne sont pas
encore en guerre, le tandem Siegel
et Shuster met en scène son héros en
train d'arrêter Adolf Hitler et Joseph Staline pour les faire juger
devant la Société des nations. Les
auteurs sont attaqués dans Das
Schwarze Korps, l'organe officiel des SS, dans un article qui demande à ses lecteurs d'ignorer «les fantaisies de Jerry Israel Siegel».
Mais Superman n'est pas seulement un
moyen pour deux jeunes Américains d'origine juive de prendre une revanche
symbolique sur le totalitarisme et
le racisme. Leur héros est aussi
l'expression d'une période, l'entre-deux-guerres, où l'on croyait encore
largement que le futur amènerait un monde meilleur. Un an après la création de Superman et dans la foulée de l'élan
impulsé par le New Deal de Franklin
D. Roosevelt, l'Exposition universelle de New York ambitionne de
montrer aux visiteurs le monde de
demain. Profitant de cette atmosphère optimiste qui voit également se tenir la
première Convention mondiale de science-fiction à Manhattan, l'éditeur de Superman publie un numéro
spécial consacré au héros de
Krypton rebaptisé pour l'occasion «l'homme
de demain». Un surnom qui ne le quittera plus. Venu d'une planète plus
avancée, Kal-El incarne en effet
pour Siegel et Shuster ce que sera l'être humain dans un futur lointain. Capables
de prouesses mentales et physiques hors du commun, pouvant voler et soulever
des voitures, nos descendants seront
également, espèrent-ils, dotés d'un sens inhérent de la justice et œuvreront
toujours pour le bien commun. En tant que patrie d'adoption de Superman, les États-Unis sont donc déjà
entrés dans le «monde de demain» et
ont le devoir de répandre ce futur radieux à l'ensemble de la planète. Dès
1940, les strips sont publiés
dans des dizaines de journaux
soutenus par des feuilletons radio
qui explosent les audiences Les personnages secondaires Perry White et Jimmy Olsen
ont tous deux été présentés dans l'émission
de radio en 1940. Même les sketches
«Plus rapide qu'une balle de fusil»
et «Regardez, regardez dans le ciel»
ont été créés avec l'émission de radio.
Les dessins animés des frères Fleischer à partir de 1941, déjà
célèbres grâce à Popeye, suivent, en
même temps que les comics... C’est
avec celle-ci que la capacité de voler, qui semble si essentielle au
personnage, n'est apparue que lorsque les studios
d'animation de Max Fleischer ont
commencé à travailler sur leurs
dessins animés Superman de
1941 et ont réalisé à quel point il semblait ridicule de voir le héros capable
de seulement «sauter d'un huitième de
mile» – sauter comme une sauterelle sur grand écran. La capacité de voler a
ensuite été transposée dans les bandes
dessinées. Trois ans après sa création par Siegel et Shuster, Superman échappe à ses créateurs. Les
aventures de Superman s’enrichissent
peu à peu. À partir du début des années 1940, les exploits de Superman s'écoulent à plus d'un million
d'exemplaires. À ses débuts, le super-héros
se contente de voler plus vite qu'une balle de fusil ou d'arrêter une
locomotive en tendant un bras. Ses pouvoirs s'accroissent au fil des numéros s’inspirant des dessins animés et de la série radiophonique. Superman voyage à travers l'espace et
le temps. Il change les planètes d'orbite. S'installe au milieu du Soleil.
Invulnérable, si ce n'est à la kryptonite - un matériau radioactif issu de sa
planète -, qui n'a fait ses débuts qu'en 1943, dans un épisode de l'émission de
radio The Adventures of Superman,
et n'a été intégrée aux comics qu'en 1949, onze ans après le premier numéro d'Action
Comics, il devient l'égal d'un dieu. Quand les États-Unis entrent en guerre en
décembre 1941, le journaliste Clark Kent
se voit fermer les portes de l'armée,
rétive devant cet homme à la constitution déficiente. En revanche, Superman, son alter ego, porte le fer
contre les nazis. En mars 1941, DC publie World's Best Comics #1, un titre crossover mettant en vedette leurs personnages les plus célèbres, Superman, Batman et Robin. Le
livre, rebaptisé World's Finest
après le premier numéro, établit que Superman
et Batman vivaient dans le même
monde et étaient de bons amis. Lorsque l'homme
d'acier détruit le mur de l'Atlantique et la ligne Siegfried bien avant le jour
J, le ministre nazi de la propagande, Joseph
Goebbels, s'écrie lors d'une réunion : "Superman
est juif !" Pendant la Seconde Guerre mondiale, il va combattre
des dictateurs nazis et japonais pour soutenir le moral des troupes. Alors que le nationalisme prenait de l’ampleur
pendant la Seconde Guerre mondiale, la phrase d’introduction de l’émission radiophonique fut
modifiée en 1942 pour devenir «la vérité,
la justice et le mode de vie américain». En février 1942, dans le numéro 45 d'Action Comics, Superman
soulève à bout de bras une réplique de l'arche de Noé après l'avoir remplie d'animaux. Peu à peu les méchants de Superman deviennent moins sérieux comme, le Prankster en 1942, Toyman
en 1943, Monsieur Mxyzptlk apparaît
en 1944. À partir de 1945, Superman
fait plus attention à la valeur de la vie humaine, il peut voler et il devient
invulnérable. Il est aussi le précurseur de ces super héros qui sont mis en scène dans le but de rassurer l’opinion américaine pendant les
périodes de tension (notamment pendant la guerre froide). Tous les
dix ans, Superman est réinventé pour
coller à l’actualité de l’époque. Des dizaines
de scénaristes et de dessinateurs
s’emploieront à bâtir le mythe. Chez DC,
ils se sont rendu compte que s’ils voulaient un personnage sans aucun problème,
il fallait qu’il soit plus conformiste que ce qu’il n’était dans les premières
histoires. En janvier 1945, DC
décide de commencer à publier les aventures d'enfance de Superman. Dans More Fun
Comics #101 est publiée la première histoire de Superboy où Jerry Siegel
et Joe Shuster racontent l'origine
de Superman, reprenant d'ailleurs sa
première apparition qui établit qu'il a commencé sa carrière publique après
avoir atteint l'âge adulte. Après More
Fun Comics #107, les aventures de Superboy
sont déplacées vers Adventure Comics
Vol 1, à partir d'Adventure
Comics #103 (avril 1946). Peu de temps après, Superboy Vol 1 commence sa publication en mars-avril 1949.
Les aventures de Superboy se
plongent dans le passé de Clark Kent
et de ses parents Jonathan et Martha Kent jusqu'en 1985 et présentent
Lana Lang, son premier amour. Les épisodes radiophoniques de 1946 «Clan of the Fiery Cross» sous le
titre Superman Smashes the Klan,
nous montre Superman s’impliquer pour
la première fois dans la lutte contre le KKK.

Cependant, il a été remodelé pour
incarner la morale publique. En
plein maccarthysme, «l'homme de demain» reste, le surhomme
le plus populaire des États-Unis. Superman
a toujours lutté contre l’injustice, comme l’illustrait une affiche des années
1950 sur laquelle il interpellait des élèves : «Souvenez-vous que votre école — comme notre pays — est composée
d’Américains d’origines, de races et de religions différentes… Si vous entendez
quelqu’un s’en prendre à un de vos camarades de classe ou à quelqu’un d’autre
en raison de sa religion, de sa race ou de son origine, n’hésitez pas :
dites-lui que ce type de propos est contraire à l’Amérique.» 1950
marquerait l'année où Superman
rencontra pour la première fois d'autres
survivants kryptoniens : Mala, Kizo et U-Ban, trois criminels kryptoniens. Et Superboy rejoint la Légion
des Super-héros en 1950 des héros
adolescents nommés Lightning Boy,
Saturn Girl et Cosmic Boy, membres d'un «club
de super-héros». Mort Weisinger,
rédacteur en chef des comics Superman
de 1941 à 1970, exigeait une approche plus disciplinée. Weisinger attribuait des idées d'histoire, et la logique des
pouvoirs de Superman, son origine,
les lieux et ses relations avec son casting
croissant de personnages secondaires étaient soigneusement planifiés. On
considère généralement que l'âge d'argent de Superman a commencé en mars 1955 avec la première apparition du
chien Krypto. Au cours de cette période,
les écrivains Otto Binder, Edmond Hamilton et plus tard Jerry Siegel, sous la direction de Mort Weisinger, ont introduit la
plupart des concepts pour lesquels Superman
est connu. Des éléments apparaissent entre 1958 et 1959 tels que Brainiac qui préserve les sociétés
mourantes en réduisant les villes en bouteilles qui récupère la ville de Kandor,
Bizarro, sa cousine Supergirl, et allait bientôt gagner son
propre casting de soutien : Zor-El, Allura In-Ze, Dick Malverne, Streaky, Fred Danvers, Edna Danvers...,
la Forteresse de Solitude en 1955, la Zone Fantôme en 1961, des variétés
alternatives de kryptonite, et des sosies
robotiques furent introduits à partir de 1959. Vient aussi Superman's Girl Friend Lois Lane qui
est un titre comics mettant en
vedette Lois Lane qui a été publié
de 1958 à 1974, centré sur ses aspirations amoureuses envers Superman, cela incluait souvent des
projets de mariage, presque toujours contrariés par des circonstances
extraordinaires. Parfois, ces histoires incluaient des cas où Superman aurait pu engendrer un enfant Lana
Lang apparaissait souvent comme une rivale, ainsi que Lori Lemaris et d'autres, et même Supergirl. L'univers complexe construit sous Weisinger était séduisant pour les lecteurs dévoués mais aliénant pour les lecteurs occasionnels. Weisinger
a également introduit des colonnes de lettres
en 1958 pour encourager les commentaires et créer une intimité avec les lecteurs. Cette période voit deux serials cinématographiques (Superman et Atom Man Vs. Superman)
de quinze épisodes de quinze minutes diffusées entre 1948 et 1950 avec Kirk Alyn dans le rôle titre, le personnage
apparaît en 1951 dans un long-métrage cinéma, Superman et les nains de l'enfer, sous les traits de George Reeves, qui va devenir une
véritable star dans la série télévisée Les
aventures de Superman, diffusée de 1952 à 1958, coïncidant avec la montée
du maccarthysme et du renouveau du nationalisme américain pendant
l’intensification de la guerre froide, viennent agrémenter le tout. Dans Adventure Comics #271 en 1960, Lex Luthor et Superman étaient autrefois amis, mais un accident de laboratoire
indirectement causé par Superman
(alors Superboy) a provoqué la chute
totale des cheveux de Lex. Cet
événement a fait craquer Luthor, qui
est devenu un dangereux criminel et un savant fou qui complotait pour détruire Superman. À un moment donné, Lex Luthor a collaboré avec Alexei Luthor de Terre-Deux et Ultraman de Terre-Trois. En 1961, Superman
était un personnage très différent de celui de 1938 en raison de son histoire
très différente et d'autres différences. Afin d'expliquer les différences entre
les personnages des années 40 et 60, Julius Schwartz a inventé le
concept du Multivers. En septembre 1961, sort The Flash #123 intitulé "The Flash of Two Worlds",
qui établit l'existence de la Terre-Un et de la Terre-Deux. Kal-L était le Superman original qui a fait ses débuts en 1938 et a travaillé dans
le Daily Star et Kal-El était le Superman qui existait depuis le milieu des années 50. Cependant en 1961, la série télévisée Les Aventures de
Superboy,
dont un seul a été tourné, le pilote, et
il n'a jamais été diffusé, a eu le droit à la publication en livre des 13
épisodes de la série. Le comics fut
très bien vu par les autorités
américaines, car Weisinger
préférait les histoires légères aux drames sérieux et évitait les sujets
sensibles tels que la guerre du Vietnam et le mouvement américain des
droits civiques parce qu'il craignait que ses opinions de droite n'aliènent
ses écrivains et lecteurs de gauche. En 1963, il part «En mission pour le président Kennedy»,
un numéro que JFK ne verra pas,
puisqu’il est assassiné avant sa publication. Ce sont aussi les soubresauts
de la société des années 1960 qui inspirent le développement de
nouvelles histoires de super-héros. Ainsi, c'est en réaction au mouvement des droits civiques de Martin Luther King qu'est créé par Marvel le premier super-héros noir : Th'challa, alias Black Panther, un nom qui fait écho directement à l'organisation
militante Black Panther Party. À la
même période chez DC Comics, le
personnage de Lois Lane devient
noire le temps d'un épisode de Superman,
et demande au héros s'il veut malgré tout toujours l'épouser. La réponse ne
manque pas de sel : "Tu me demandes
à moi, Superman? Venu de la Planète Krypton...Etranger Universel? Je n'ai même
pas de peau humaine". Superman
a aussi le droit à une comédie musicale
en 1966 intitulée It's a Bird... It's
a Plane... It's Superman. Weisinger
a pris sa retraite en 1970 et Julius
Schwartz a pris la relève. De son propre aveu, Weisinger avait perdu le contact avec les nouveaux lecteurs.

À partir de The Sandman Saga, Schwartz a mis à jour Superman en faisant de Clark
Kent un présentateur de télévision et il a retiré des éléments d'intrigue
surutilisés tels que la kryptonite et les sosies
robotiques. Linda Danvers a
obtenu son diplôme universitaire, a déménagé à San Francisco où elle a
travaillé comme photographe pour la station KSF-TV et a montré un nouveau costume. Schwartz a également réduit les pouvoirs de Superman à un niveau plus proche de la représentation de Siegel.
Ces changements seront finalement annulés par les auteurs ultérieurs. Schwartz
a autorisé des histoires avec un drame sérieux comme "For the Man Who Has Everything" (Superman Annual #11), dans
laquelle le méchant Mongul tourmente
Superman avec une illusion de vie de
famille heureuse sur un Krypton vivant. De 1973 à 1986, Superman sera même membre des séries animées Super Friends, une version enfantine de la JLA. Il était doublé par Danny Dark dans toutes les incarnations
des Super Friends. Les titres
dérivés de Superman furent victimes
de l'implosion de DC dans les années
70. Supergirl Vol 1, Superman's Girl Friend, Lois Lane Vol 1
et Superman's Pal, Jimmy Olsen Vol 1
furent annulés et remplacés par Superman
Family Vol 1 en mai 1974, une série d'anthologie de 100 pages publiée
de mai 1974 à septembre 1982. La séquence de numérotation commença avec le numéro 164, reprenant à partir de
"Superman's Pal, Jimmy
Olsen". Chaque numéro
de Superman Family contenait
plusieurs histoires mettant en vedette divers
personnages de l'univers de Superman,
dont Superboy, Supergirl, Lois Lane, Jimmy Olsen, Krypto, les aventures de Nightwing
et Flamebird à Kandor, la vie privée
de Clark Kent et les aventures des anciennes versions de Superman et Lois Lane sur Terre-Deux. La
série a commencé à être publiée selon un calendrier
bimestriel, mais est passée à un format
mensuel en 1981. En septembre 1982, Superman
Family a été annulé et seule Supergirl
a reçu une autre bande continue (avec une bande de sauvegarde de Lois Lane). En 1976, le titre de Superboy a également subi des changements.
La Légion des Super-Héros
avait été un membre régulier du casting de soutien depuis Superboy #197, mais après Superboy #221, le titre a été officiellement changé en Superboy and the Legion of Super-Heroes
Vol 1, et en octobre 1977, les aventures de Superboy ont été déplacées vers "Adventure
Comics". Pendant ce temps, la série Earth-Two n'a pas hésité à bousculer le statu quo. Dans All-Star Comics #58 (février
1976), Gerry Conway, Ric Estrada et Wally Wood ont révélé que le Superman
original avait une cousine appelée Power
Girl. Dans Showcase #99,
Superman s'est retiré de la Justice Society of America pour laisser
Kara Zor-L assumer sa position. Plus
tard, il a épousé Lois Lane et est
devenu le rédacteur en chef du Daily
Star. Néanmoins, son immense popularité lui a valu de rejoindre la JSA tandis que Power Girl est partie pour rejoindre Infinity, Inc. Kal-L a
été révélé comme étant un membre fondateur de la Justice Society de Terre-Deux dans l'histoire d'origine de
l'équipe dans DC Special #29. It's a Bird... It's a Plane... It's
Superman la comédie musciale est diffusée à la télévision en 1975. D’abord
associé à la ville ultramoderne, l’homme
à la cape devient ensuite, dans d’autres adaptations comme le film de 1978,
un enfant de l’Amérique rurale et
traditionnelle. Son statut d’extraterrestre arrivé de la planète Krypton
quand il était tout bébé évoque tantôt l’histoire des immigrés américains, tantôt celle de Moïse dans l’Ancien
Testament. Ce n’est pas forcément volontaire, mais il y a une imagerie
religieuse avec un personnage laïc. Tout le melting-pot américain peut s’y reconnaître. Chaque auteur va apporter sa touche au personnage. Pourtant, Superman porte toujours un regard très
critique sur la politique américaine dans les comics. En 1978, DC sort
un album où Superman s’allie à Mohamed Ali – qui s’est engagé contre la
guerre au Viêtnam et qui a milité aux côtés de Nation of Islam et de Malcom
X pour les droits civiques
– pour résister à une invasion d’aliens.
Quand Jerry Siegel apprend que le propriétaire
de Superman vient de décrocher la
timbale pour les droits du film, il écrit une lettre de deux pages au monde de
la BD. La suite est à
l'Américaine. Le milieu de la
bande-dessinée se lève comme un seul homme pour aider Siegel et Shuster. Ils
obtiendront leur nom sur chaque publication et une rente à vie... plus de 30
ans après leurs premières planches.

C’est en 1978 qu’il entre dans la
légende cinématographique avec Superman
de Richard Donner. Christopher Reeve y incarne le Superman le plus populaire de toute
l’Histoire du personnage, inconnu du
grand public, il engendre quelques murmures suspicieux, mais sa performance
double-face fera taire les médisants en mi-reporter gauche mi-super-héros
ténébreux, rôle qu’il reprendra à trois
reprises au cours d’une saga tourmentée par des dissensions internes et la
cession des droits à la firme Cannon.
Les producteurs veulent marquer les esprits en collectionnant les stars : Marlon Brando à l'ouverture dans le
second rôle étonnant du "papa savant" de Superman, Gene Hackman en boutefeu
mégalomaniaque, Mario Puzo (Le parrain) au scénario... Très
vite élevé au rang de film culte, ce long métrage, porté par la BO magistrale
de John Williams, mêle avec
virtuosité humour, romance, action et suspense. Le film de 1978 a généré 300,5
millions de dollars de revenus au box-office pour 50 millions de budget et de
bonnes critiques. Cependant, les producteurs
finirent par virer Richard Donner en
plein pendant le tournage de la suite, Superman
2, filmée en partie simultanément avec le premier opus, il est remplacé par Richard Lester qui allie humour et économie sur le budget pour
donner un film moins bon sorti en 1980, et une suite moins bonne encore
réalisée encore par Lester, Superman III en 1983, qui se veut
plus comique à cause de la présence de Richard
Pryor et fut très mal reçue par le public
à l’époque. Au début des années 1980, le Superman
de Terre-Deux a été encore remanié pour être un membre actif de l'Escadron All-Star pendant la Seconde
Guerre mondiale. En juillet 1978, DC
a commencé à publier un titre mettant en scène Superman en équipe, DC
Comics Presents Vol 1. Dans chaque numéro, Superman faisait équipe avec un héros différent ou le rencontrait.
Le titre a duré quatre-vingt-dix-sept
numéros jusqu'à son annulation en 1986. En 1980, New Adventures of Superboy et Legion of Super-Heroes Vol 2 ont commencé à être publiés, ce
dernier avec le numéro 259,
continuant la séquence de numérotation de «Superboy
and the Legion of Super-Heroes». Cette série a continué à être publiée
sous le titre Legion of Super-Heroes
jusqu'au numéro 313, où elle a
été renommée «Tales of the Legion of
Super-Heroes». Pendant ce temps, un deuxième titre Legion en cours, Legion
of Super-Heroes Vol 3 a commencé à être publié, en même temps que le volume 2. Avec le numéro 326, Tales of the Legion a commencé à réimprimer les numéros
initiaux de Legion (volume 3)
jusqu'à son annulation avec le numéro
354. Le volume 3 a
continué à être publié pour un total de 63
numéros, et a pris fin en 1987. Malheureusement, les ventes des titres Superman ont connu un déclin
alarmant au début des années 80. À cette époque, les créateurs affirmant que Superman
était freiné par l'existence d'autres
survivants kryptoniens et que le personnage avait besoin d'une refonte
complète ont fait entendre leur voix jusqu'à ce qu'ils soient écoutés par la
présidente de DC, Jenette Kahn. Au cours de la mini-série
Crisis on Infinite Earths de
1985, les différentes Terres parallèles ont été fusionnées en une seule,
éliminant rétroactivement la Terre-Deux. Supergirl est morte et son existence serait oubliée dans la réalité
survivante. Cependant, avant la réinitialisation de la réalité, Alan Moore et Curt Swan ont été autorisés à travailler ensemble sur Qu'est-il arrivé à l'homme de demain ?,
le chant du cygne de Superman
d'avant la crise et un adieu sincère à l'incarnation la plus réussie du
personnage.

Schwartz a pris sa
retraite de DC Comics en 1986 et a
été remplacé par Mike Carlin en tant
que rédacteur en chef des comics Superman. Sa retraite a coïncidé
avec la décision de DC Comics de
redémarrer l'univers DC avec
le scénario cross-over à
l'échelle de l'entreprise «Crisis on
Infinite Earths». Dans The Man
of Steel, le scénariste John
Byrne a réécrit le mythe de Superman,
réduisant à nouveau les pouvoirs de Superman,
que les scénaristes avaient lentement renforcés, et a révisé de nombreux
personnages secondaires et faire de Supergirl
un organisme artificiel métamorphe parce que DC voulait que Superman
soit le seul Kryptonien survivant. Au départ trafiquant d'armes, Lex Luthor personnage va devenir PDG
d'une multinationale dans les années 80, à l'heure du libéralisme triomphant porté par Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Superman se
retrouve à lutter contre un symbole du capitalisme
américain. Dans son célèbre Dark Knight Returns (1986),
l'auteur américain Frank Miller avait
dépeint un Batman dépressif face à
un Superman défendant sans états
d'âme un pouvoir politique fascisant.
L'homme le plus puissant de la planète ne peut pas soutenir un fasciste. Ce qui explique qu’il laisse Batman vivant à la fin du comics. C’est aussi l’époque où a lieu
la série télévisée Superboy
(1988-1990) réalisée avec des moyens faibles et dont le casting change durant
la deuxième saison, puis The Adventures of Superboy
(1990-1992), où l’atmosphère devient plus sombre et les histoires suivent le Batman de Tim Burton. Plus récemment, les créateurs de Superman ont adapté leurs récits. Une série animée Superman a lieu en 1988, s’inspirant
des comics des scénaristes John Byrne et Marv Wolfman. En 1987, Superman
reçoit les derniers outrages au cinéma avec Superman
IV réalisé par Sidney J. Furie,
dont le film est produit par Cannon
Films de Golan-Globus, en association avec Warner Bros., marque également la
dernière apparition de Reeve dans le
rôle de Superman, qui a accepté de
revenir en échange d'un salaire important et d'un certain contrôle créatif,
mais le film subit les ingérences de Cannon
en postproduction qui a ordonné que la version de 134 minutes du réalisateur Sidney J. Furie soit réduite à 90
minutes, dans un format lent et sans rythme qui n’a pas répondu aux attentes du
public. Après la guerre froide,
le monde occidental ne tourne plus
seulement autour des États-Unis. Paix
sur Terre, un album des années 1990, montre que Superman essaie de
résoudre des problèmes comme la faim en Afrique, mais échoue parce que des seigneurs de guerre s’emparent de la
nourriture par exemple. C’est un symbole de l’hyperpuissance américaine, qui prend conscience qu’elle ne peut pas
tout. Si les auteurs actuels
attaquent les problèmes sociaux moins frontalement, le potentiel est
toujours là. Après l'histoire de la chute de Metropolis, qui a conclu toutes
les intrigues en cours commencées par Man
of Steel, les titres ont commencé à perdre de la vigueur, et l'écrivain
s'est retrouvé gravement gêné par le veto éditorial contre l'introduction de
plus de personnages kryptoniens et
l'exploration de la tradition kryptonienne. L'histoire d'origine de John Byrne a également été modifiée
lors de l'événement Zero Hour du
milieu des années 90. Après la guerre du Vietnam puis après le 11
septembre 2001, l'homme de Krypton,
réinventé, tué (en 1992-1993 par exemple) puis ressuscité, incarne une Amérique
révolue, celle qui croyait encore à sa capacité messianique de répandre dans le
monde son modèle démocratique. Une série
live fait revenir Superman
sur le devant de la scène entre 1993 et 1997 : Loïs et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman mettant
en vedette Dean Cain dans le rôle de
Superman et Terry Hatcher dans celui de Lois
Lane. C’est aussi l’arrivée de l’excellente adaptation animée Superman, l'Ange de Metropolis
diffusée entre 1996 et 2000 avec des designs modernes, une intrigue plus mûre
et suivie dans sa narration et un récit plus adulte. Le personnage d'Electra, à l'instar d'Harley Quinn dans Batman, sera tout d'abord créé pour cette série avant d'être
enfin introduite dans la BD. C’est
aussi la période où Carlin a été
promu rédacteur en chef des livres de l'univers
DC en 1996, poste qu'il a occupé jusqu'en 2002. K.C. Carlson a pris sa place en tant que rédacteur en chef des bandes dessinées Superman. Kingdom
Come, la mini-série de Mark Waid
et Alex Ross en 1996, se déroulant
dans le futur où un Superman qui
s'est retiré doit revenir pour faire face à une nouvelle génération de héros belliqueux. L'évolution est
encore plus radicale au début des années 2000.

Après l'arrivée contestée de George W. Bush à la Maison Blanche, les scénaristes
imaginent un Lex Luthor élu
président, vingt ans avant l'accession au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis. Superman
est alors pris dans un dilemme. Le plus grand représentant de la nation est son
ennemi juré, il doit le respecter autant que le combattre. Journaliste dans le
civil, Superman-Clark Kent est également confronté à des interrogations éthiques.
Quand votre pire ennemi devient président, qu'est-ce que vous écrivez en tant
que journaliste?, souligne le commissaire.
Quel serait aujourd'hui le positionnement politique de Superman. Dans l’uchronie
Superman: Red Son (2003), la
capsule du Kal-El est tombée en URSS
et cela permet de conclure de manière ironique sur les liens entre Lex Luthor et Superman, tandis que dans Superman : Droit du sang (2003)
de Mark Waid et Leinil Francis Yu raconte les premières années de reporter de Clark Kent, puis son arrivée à
Metropolis face à son ancien ami Lex
Luthor qui veut profiter de la technologie de Krypton. L'événement Infinite Crisis de 2005-2006 a de
nouveau changé Superman,
rétablissant des parties de son passé pré-crise comme sa carrière de Superboy ou son statut de co-fondateur
de la JLA. Superman Volume 2 a été annulé et Adventures of Superman a été renommé Superman Vol 1. Supergirl
Vol 5 a continué sa publication. En 2009, Geoff Johns a écrit Superman:
Secret Origin Vol 1, une série limitée de six numéros afin de définir
la nouvelle origine de Superman, en
mélangeant des éléments du Superman
d'avant la crise et de son incarnation d'après la crise. En 2011, l'événement Flashpoint a à nouveau redémarré l'univers DC. En 2001, il a été
convenu que le strict respect de l'origine de John Byrne entravait l'évolution et le succès de Superman. Dans Superman (Volume 2) #166 (mars 2001), Jeph Loeb a commencé Superman:
Return to Krypton, un arc narratif qui visait à ramener l'origine de Superman à l'âge d'argent sans
écrire Man of Steel, ainsi
qu'à ramener Krypto. Return to Krypton n'a pas eu de
succès et a été rapidement ignoré, mais de nouvelles tentatives de réécriture
de l'origine de Superman ont suivi. C’est
aussi entre 2001 et 2011, que Tom
Welling interprète Superman dans
la série "Smallville",
qui explore ses origines. En 2003, Superman:
Birthright de Mark Waid a
été une refonte majeure du Superman
d'après-crise et de son origine. Waid
a été chargé de rationaliser l'origine de la bande dessinée et de la rendre similaire à "Superman Returns" ainsi qu'à Smallville (série télévisée). La même année, Many Happy Returns a prouvé que la
Kara Zor-El original était toujours
populaire, et Superman: The Man of
Steel Vol 1 a été annulé. En 2004, Superman
(Volume 2) #200 a définitivement abandonné l'origine de 1986, et Superman/Batman de Jeph Loeb : la Supergirl de Krypton a ramené Kara
Zor-El. En 2005, DC a lancé All-Star Superman Vol 1 #1, une
série limitée primée écrite par Grant
Morrison et dessinée par Frank
Quitely qui rendait hommage au Superman
d'avant la crise. La vision cinématographique allie alors projets fantasmés (Superman Lives de Tim Burton avec Nicolas Cage commencé en 1996 arrêté à cause du trop lourd budget
pour le film en 1998 et des problèmes avec le producteur John Peters avec ses demandes absurdes – Superman ne doit pas porter son costumer ni voler, et la présence
d’une araignée géante - après
plusieurs scénarios écrits et remaniés, puis viennent à la suite Brett Ratner qui dira avoir refusé de
prendre le relais, tout comme Michael
Bay ou encore Martin Campbell, le
projet mutera encore plusieurs fois, devenant Superman Flyby avec le réalisateur McG, lequel sera finalement abandonné pour Superman Returns de Bryan
Singer, ou encore Superman Legacy
de J.J. Abrams avec un Superman noir annoncé en 2021 toujours
en développement) et reboot
controversé (Superman Returns en
2006 de Bryan Singer avec Brandon Routh trop fidèle au film de Richard Donner qui se veut comme une
suite de Superman II), mais
aussi suite à la demande des fans, Richard
Donner a pu livrer sa version du 2e film Superman, Superman
II: The Richard Donner Cut (2006) plus sérieuse et sombre qui s’avère
bien meilleure que celle de Lester. Superman est aussi présent dans Batman Beyond (2000), et dans les
excellentes séries animées La Ligue
des justiciers (Justice League)
et La Nouvelle Ligue des justiciers
(entre 2000 et 2006), puis dans Static
Shock (2004), Krypto : The
Superdog (2005), La Légion des
super-héros (2006), Batman
(2007), Superman : L'Apocalypse
(2007), et dans Batman : L'Alliance
des héros (2008-2011). Tout aussi bons sont Superman/Batman : Ennemis publics (2009), Superman/Batman : Apocalypse
(2010), Superman/Shazam : Le Retour de
Black Adam (2010), Young
Justice (2010), et Superman
All-Star (2011).

En 2011, Superman a souhaité se défaire de sa nationalité américaine, se
sentant trahi par le gouvernement,
ou en juillet 2017, un mois après la tuerie de Charlottesville, il sauve
des travailleurs immigrés d’un suprémaciste blanc paupérisé, en écho
aux violences de l’extrême droite
américaine. Loin de la réappropriation du super-héros par l’un des porte-parole de la Maison Blanche qui, le 20 janvier, comparait le président Trump à… Superman. Cette période est l’ère Renaissance (2011-2016),
la réinvention de Superman a
impliqué des modifications radicales de son origine et de sa personnalité. Dans
la première série «Superman»
il est présenté comme un justicier débutant, portant un costume de travailleur
et agissant davantage en tant que champion des opprimés que comme un symbole mondial. Mais c’est loin d’être le
seul changement, par exemple, dès le premier tome de «Justice League» vous pourrez remarquer qu’il n’est ici plus
en couple avec Lois Lane mais avec Wonder Woman et son caractère a été
altéré, montrant parfois des tendances plus douteuses et des dilemmes moraux,
comme dans la série «Superman : L’Homme
de Demain», où il est confronté aux
conséquences imprévues de ses actions. Ces changements ont globalement
étés assez mal reçus car on a perdu une grande partie de l’essence du
personnage. Le Superman de Prime
Earth est mort et a été remplacé par son homologue de New Earth. Supergirl a commencé à opérer à National
City. Lois Lane et Lana Lang ont obtenu des pouvoirs. Un
nouveau Superman est arrivé sur
scène. C’est aussi durant cette période que sortent les films Man of Steel (2013), Batman v. Superman (2016) et Zack Snyder Justice League (2021)
de Zack Snyder avec Henry Cavill dans le rôle de Superman ont eux, reçu des critiques
bien plus mitigées alors que ces films abordent des sujets allant de la
surveillance gouvernementale au terrorisme, en passant par les tactiques
policières et le genre des super-héros
lui-même, tout en donnant une réinterprétation audacieuse du personnage et
visuellement spectaculaire qui interrogent sur le parcours personnel de Clark Kent depuis son introduction dans
Man of Steel faisant face à ses dilemmes moraux tout en utilisant la figure
christique du super-héros pour questionner notre besoin d'un messie et souligner la complexité
morale de la croyance en un extraterrestre
tout-puissant responsable du salut de l'humanité. Auprès du grand public,
l’image de boy-scout de Superman souffre de la comparaison avec
d’autres héros, plus ambigus ou plus légers. Pour le grand public, l’idéalisme
de Superman colle difficilement à l’époque.
Paradoxalement, c’est compliqué de faire un personnage optimiste en période de
crise. À cela s’ajoute les films d’animations La Ligue des justiciers : Doom (2012), Superman contre l'élite (2012), Batman : Le Retour du
Chevalier noir (2013), Superman : Unbound
(2013), Justice League : The
fashpoint Paradox (2013), JLA
Adventures: Trapped In Time (2014), Justice
League : War (2014), Justice
League : Le Trône De L'Atlantide (2015), Justice League vs. Teen Titans (2015). Cette période est
suivie par l’ère Rebirth (2016-2021), durant laquelle DC Comics a décidé de revenir à ses
racines tout en gardant les éléments populaires introduits durant l’ère
Renaissance. Ce qui est d’autant plus vrai pour le personnage de Superman qui est mort à la fin de
l’ère Renaissance et qui a été remplacé par celui que nous connaissions
avant «Flashpoint». Comme découvert dans «Superman
: Lois & Clark», ce Superman,
accompagné de sa femme Lois Lane et
de leur fils Jon Kent, a finalement
intégré l’univers principal après la mort de son homologue. Ce retour a ramené
certains éléments traditionnels du personnage, tels que sa relation avec Lois Lane et son statut d’icône
mondiale. De plus, les séries «Superman
Rebirth» et «Clark Kent : Superman»
ont exploré une dynamique plus familiale, mettant en avant sa vie en tant que
mari et père, tout en continuant à défendre la Terre contre les menaces extraterrestres et locales. Sur The CW, l’Arrowverse fait aussi sa place à Superman interprété par Tyler Hoechlin à partir de la saison 2 de Supergirl (2016), puis dans «Crisis on Infinite Earth», où Brandon Routh incarne une version plus âgée de Superman issue d'un univers parallèle, le même que celui déjà vu
des années plus tôt dans Superman
Returns, Hoechlin apparait
par la suite dans des épisodes de Supergirl,
Batwoman, The Flash, Legends
of Tomorrow, Arrow et Black Lightning, et il reprendra
son rôle dans une série dérivée intitulée Superman
et Lois (2021-2024). Des adaptations animées réussies voient aussi le
jour comme Justice League Action
(2017), La Mort de Superman et Le
Règne des Supermen (2019), Justice
League vs. the Fatal Five (2019), Superman :
Red Son (2020), Justice League
Dark : La Guerre d'Apokolips (2020), et Superman : L'Homme de demain (2020). Enfin, l’ère
Infinite (2021-2024) s’est avéré importante par la mise au premier plan du
personnage de Jon Kent qui est
bisexuel, prenant la place de son père sur Terre dans la série «Superman : Son Of Kal-El»
pendant que dans la série «Superman
Infinite» celui-ci était parti sur le Warworld pour tenter de faire
renaître l’espoir parmi les peuples réduits en esclavage par Mongul. La série «Batman Superman World’s Finest» réinventant le passé de Batman et Superman est assez intéressante car elle nous semble être un
excellent point d’entrée pour les nouveaux
lecteurs tant l’auteur arrive à
conjuguer générosité et simplicité. Et
les fans de comics ont, eux, sans doute les yeux tournés vers la sortie de Superman de James Gunn, le 9 juillet 2025 mettant en vedette David Corenswet, mais le personnage
semble revenir à l’âge d’argent, une période qui a fait beaucoup de mal
au super-héros. Le film divise déjà entre critiques positives et négatives, le
problème du film vient surtout du fait que le film ressemble à un hommage au Superman de Richard Donner, essayant de palier les manques du scénario avec le
style, le tout avec un trop plein de personnages,
et politiquement il ne dit rien de nouveau. Si l’homme de demain est impossible
à tuer, sa popularité pour les dix prochaines années pourrait bien se jouer au
cinéma.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Jerry Siegel, et Joe Shuster,
Archives Superman 1939-1940,
Semic, 2005, Paul Levitz, The Golden Age of DC Comics,
evergreen, 2013, et https://www.actuabd.com/L-Age-d-or-de-DC-Comics-1935-1956-dans-la-Biblioteca-Universalis-de-Taschen-une, William Blanc, Super-héros, une histoire politique, Libertalia, 2018, https://editionslibertalia.com/blog/entretien-avec-william-blanc-ouest-france-220130, https://leclaireur.fnac.com/article/102167-superman-batman-wonder-woman-les-super-heros-sont-ils-politiques/, https://lundi.am/Super-heros-Une-histoire-politique, https://www.blast-info.fr/articles/2022/pour-qui-votent-les-super-heros-X261GHgqSECZ2-DBZfZzjw, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-rayon-bd/pour-qui-votent-les-super-heros-9562160, et https://www.solidaire.org/articles/super-heros-politiques, et Superman,
«l'homme de demain» dans L’histoire
mensuel 448, juin 2018, https://usbeketrica.com/fr/article/superman-porte-un-regard-tres-critique-sur-la-politique-americaine, https://www.lemonde.fr/ete-2007/article/2006/08/01/superman-l-age-d-or-de-l-amerique_800127_781732.html, Superman, le
héros aux mille-et-une vies, dans l’exposition
du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, 30 janvier
au 10 mars 2025, https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/4135840-20250128-festival-angouleme-2025-85-ans-superman-endosse-encore-nouveaux-costumes, https://www.actuabd.com/Angouleme-2025-a-87-ans-Superman-est-plus-d-actualite-que-jamais, https://www.lexpress.fr/informations/a-angouleme-les-1001-vies-de-superman-au-dela-du-super-heros-patriote-D2MZDWJCPRHYDORKXTY2RVDSME/, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/blockbusters/superman-1536845, et https://www.sudouest.fr/culture/bd/c-est-le-premier-des-super-heros-superman-superstar-du-festival-international-de-la-bande-dessinee-d-angouleme-23015371.php, https://celiemathildetpe.wixsite.com/les-heros-2016/evolution-comics, https://en.wikipedia.org/wiki/Superman, https://fr.ulule.com/mad-movies-hs-superman/, https://fr.wikipedia.org/wiki/Superman, https://leguidecomics.fr/personnages/superman/, https://passerelles.essentiels.bnf.fr/fr/chronologie/article/bc10e140-728e-4b8d-8c56-e8aeea701545-naissance-personnage-superman, https://wildhunt.org/2021/03/column-superman-and-the-american-way.html, https://www.brut.media/fr/videos/culture-lifestyle/cinema/une-vie-superman, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1176982-superman-lives-le-film-fou-de-tim-burton-et-nicolas-cage-annule-au-dernier-moment, https://www.huffingtonpost.fr/actualites/article/les-super-heros-miroir-de-l-amerique_41374.html, https://www.humanite.fr/culture-et-savoir/series-dete/superman-lexile-interplanetaire-devenu-homme-de-demain-porteur-despoir, https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/06/01/superman-un-octogenaire-imperissable_5308282_4832693.html, https://www.linflux.com/monde-societe/histoire/super-heroines-et-super-heros-1-2/, http://www.planete-jeunesse.com/fiche-311-superman-1996-l-ange-de-metropolis.html, http://www.planete-jeunesse.com/fiche-3547-superboy-serie-live.html, http://www.planete-jeunesse.com/fiche-1403-superman-1988.html, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/bulles-de-bd/joe-shuster-la-veritable-histoire-de-superman-1448448, https://www.radiofrance.fr/franceinter/le-nouveau-superman-bisexuel-les-comics-sont-le-reflet-de-notre-societe-et-de-ses-enjeux-7717653, et https://www.rtl.fr/culture/cine-series/batman-v-superman-deux-super-heros-et-deux-conceptions-du-monde-qui-s-affrontent-7781668080.
Merci !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire