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samedi 20 septembre 2025

Le grand rite du Sajik Daeje, une tradition culturelle importante, et la fête des saints martyrs de Corée, ou comment célébrer les grands protecteurs de l’Église coréenne

Sajik Daeje, est l'une des traditions culturelles les plus importantes de Corée. La cérémonie, inscrite au patrimoine culturel immatériel important n° 111, remonte à l'époque des Trois Royaumes et témoignerait du respect et de la gratitude du peuple coréen envers la nature. L'autel Sajikdan, où se déroule le rituel depuis la fin du XIVe siècle, a été construit à son emplacement actuel par Yi Seong-gye (le roi Taejo), fondateur de la dynastie Joseon, et le site a été classé site historique n° 121 en 1963. Des centaines de participants se rendent au sanctuaire de Jongmyo qui abrite les tablettes des ancêtres royaux décédés, est situé à gauche de Gyeongbokgung, le principal palais royal de Joseon, tandis que l'autel Sajikdan se trouve à droite du palais, pour y déposer leurs offrandes au son d'une musique orchestrée par la royauté. Le Sajik Daeje et le Sajik Jeryeak, la musique et les danses qui l'accompagnaient, ont été abolis en 1908 pendant la période coloniale japonaise, ce qui a entraîné une interruption de 80 ans jusqu'à ce que le rite soit restauré en 1988, lorsque l'Association de la famille royale de Jeonju Lee a rétabli la pratique du Sajik Daeje. Les membres de l'association sont des descendants de la famille royale coréenne et préside le rituel à ce jour.

 

Le Sajik Jeryeak n'a été pleinement relancé que récemment. Cette renaissance est intervenue en 2024 une décennie après que l'organisme d'État eut présenté pour la première fois ses efforts de restauration basés sur le «Sajikseo Uigwe» (1783), un livre détaillant les rituels de l'autel Sajikdan, et des documents musicaux du Département royal de musique pendant l'occupation japonaise. La cérémonie a lieu une fois par an et environ six cents membres du clan, vêtus de hanboks noirs, blancs, rouges, bleus et jaunes, tous coiffés de magnifiques coiffes, font leurs offrandes d'encens et de récoltes au son d'une musique royale. Elle commence par une marche cérémonielle de 40 minutes depuis le palais Deoksugung, traversant Sejongno et Gwanghwamun pour finalement arriver à l'autel de Sajikdan. Ce service a conservé les procédures d'origine datant de plus de 600 ans, en offrant des offrandes sacrificielles de nourriture et de boissons dans une vaisselle rituelle authentique.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://asiasociety.org/korea/unesco-world-heritage-series-part-7-jongmyo-shrine, https://londonkoreanlinks.net/2013/09/15/mmlg32-sajik-daeje/, et https://www.koreaherald.com/article/3432924, https://www.timeout.com/seoul/attractions/jongmyo-shrine.

 

La fête liturgique des martyrs de Corée est célébrée aussi le 20 septembre, en mémoire des 103 martyrs victimes de persécutions religieuses à l’encontre de l’Église au XIXe siècle. L’Église de Corée a été fondée, au début du XVIIe siècle, non pas par des prêtres ou des évêques, mais par des Laïcs missionnaires. Cette Église va connaître de terribles persécutions, à trois reprises en 1839, 1846 et 1866 au cours desquelles 8000 à 10000 chrétiens ont été exécutés, pour nombre d’entre eux sur un même promontoire près du fleuve Han, connu depuis lors comme le «mont des décapitations». Parmi tous ces morts anonymes, 103 martyrs à l’identité reconnue, Parmi ces nombreux martyrs se trouvaient un prêtre nommé André Kim et un autre apôtre Laïc du nom de Paul Hasang. Si la plus grande partie de ces 103 martyrs étaient des coréens, il y avait aussi 10 français, membres de la Société des Missions Étrangères de Paris que sont Laurent Imbert, Siméon Berneux, Pierre Maubert, Louis Beaulieu, Jacques Chastan, Pierre Aumaitre, Pierre Dorie, Nicolas Daveloy et Just de Bretonnières, ont été canonisés le 6 mai 1984 lors de la visite de Jean-Paul II à Séoul. Si elle est presque invisible en Corée du Nord où toute liberté religieuse est niée, l’Élise catholique connaît un essor constant en Corée du Sud. Ainsi, entre les années 1960 et aujourd’hui, la proportion de catholiques dans la population est passée de 2% à 10%. Il y avait 250 prêtres sud-coréens en 1960, on en compte aujourd’hui 5000.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : https://www.terralto.com/blog/infos-destinations/en-coree-la-route-des-martyrs/, https://www.cath.ch/newsf/les-coreens-invites-par-le-pape-a-renforcer-leur-foi-et-leur-engagement-pour-l-evangelisation/, et https://www.lejourduseigneur.com/saint/saints-martyrs-de-coree

 

Merci, et bon Saejik Daeje et bonne fête des saints martyrs de Corée !

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