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mercredi 2 juillet 2025

Les Ovnis, derrière le mythe une réalité bien humaine

Aujourd’hui nous somme la journée mondiale des Ovnis. Depuis leur première apparition médiatisée en 1947, ces objets volants non identifiés continuent de captiver l'imagination du public et d'intriguer la communauté scientifique. Cette journée fait référence au 2 juillet 1947, un ovni aurait explosé en plein vol et se serait écrasé près de Roswell, au cœur du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Cette affaire, qui a été très médiatisée, constitue l’un des événements les plus controversés de l’histoire. Elle a donné naissance à de nombreux livres, films et d’extravagantes thèses conspirationnistes. En réalité, l’US Army a lancé dans l’après-guerre la fabrication de cibles radars, dites Mogul, capables de détecter l’explosion d’une bombe A à une très grande distance. C’est l’un de ces prototypes (remplacé à la dernière minute par les débris d’un ballon météo) qui est tombé dans le champ de Brazel.

 

1947 : dans l’État de Washington, un aviateur américain, Kenneth Arnold, observe un essaim de neuf objets volants qu’il ne parvient pas à identifier. En quelques jours, toute la presse américaine s’intéresse à son histoire. De 1947 aux années 1970, on les observe sans jamais vraiment enquêter, mais entre 1947 et 1948, des incidents impliquant des pilotes d’avion et un autre ayant eu lieu à Roswell, au Nouveau-Mexique, incitent les Forces aériennes des États-Unis à lancer le projet Sign (1948-1949), et le projet Grudge (1949-1952) lui succède. Son rapport écarte l’hypothèse de véhicules d’origine extraterrestre, une conclusion qui ne convainc pas tous les chercheurs. Selon ceux qui doutent d’une présence extraterrestre, les témoins auraient plutôt vu une planète, un phénomène naturel explicable, un objet d’origine terrestre, comme les ballons sonde utilisés en météorologie, ou un appareil mis au point secrètement par une des superpuissances, alors en pleine guerre froide. Le nombre persistant d’apparitions d’ovnis, un acronyme apparu dans les années 1950, mais il faut quelques années pour que les premiers livres soient publiés en 1950 aux États-Unis, et soient traduis un an après en 1951. Dans les années 1950, en Argentine (1952), Corée (1952), France (1954), au Madagascar (1954), au Royaume-Uni (1957), et aux USA, où l’intérêt pour ceux-ci, que l’on surnomme aussi soucoupes volantes, atteint un sommet en juillet et août 1952 alors que plusieurs apparitions sont relevées au-dessus de Washington, c’est alors un tsunami d'observations, une période au cours de laquelle se multiplient des cas de rencontres avec ce qu'on nomme 'des petits hommes', décrits comme des scaphandriers, mais le premier cas médiatisé fut celui de George Adamski, qui affirma avoir rencontré en 1952 un Vénusien, mais c’est un canular, ou celle du monstre de Flatwoods en 1952 et celle  plus terrifiante de la Rencontre de Kelly-Hopkinsville en 1955, où une famille a été terrifié par des créatures durant la nuit sur lesquelles elles firent feu, sans doute des rapaces nocturnes. En plus d'observer des soi-disant soucoupes dans le ciel, certains témoignages racontent qu'elles pouvaient se poser; on pouvait voir débarquer des créatures, alors que d’autre disent qu’ils ont été emmené à bord d’un vaisseau pour copuler avec une extraterrestre comme le dit le Brésilien Antonio Villas Boas en 1957. Et des histoires des années 1950 affirment que les Men In Black apparaissent immédiatement après qu'une personne ait été témoin d'un Ovni pour la faire taire et la menacer, en réalité c’était des agents gouvernementaux qui ont nourri des ufologues crédules de mensonges et de demi-vérités, sachant que leur imagination fertile ferait le reste, alertant l'armée lorsque quelqu'un s'approchait trop de leur technologie top secrète. Et si les Soviétiques pensaient que les États-Unis communiquaient réellement avec des extraterrestres, ce qui était une bonne chose. Aux États-Unis, si cela reste longtemps considéré comme du folklore, on constat une espèce d'évolution du phénomène au fil du temps et les Ovnis pénètrent progressivement dans la culture symbolisée par l'apparition dans le langage courant de l'expression 'Petits hommes verts' ("Little green Men") popularisé par les romans The Green Man (1946) d'Harold Sherman ou encore The Third Little Green Man (1947) de Damon Knight, qui nourrit autant le mystère que les moqueries. Cependant, dès le début des vols d'essais et d'entraînement en juillet 1955, la haute altitude du U-2 a rapidement mené à un effet secondaire inattendu : l'augmentation phénoménale des signalements d'objets volants non-identifiés (Ovnis), et a alimenté les mythes sur la zone 51, la une base ultrasecrète servant pour ces essais. L’intérêt pour les Ovnis est tel que ceux-ci font leur apparition dans la culture populaire (cinéma, littérature, etc.). La Chose d’un autre monde et Jour où la Terre s’arrêta en 1951, La Guerre des mondes en 1953,  Les soucoupes volantes attaquent en 1953, L’Invasion des profanateurs de sépultures en 1956, Danger planétaire en 1958 avec son blob, et J’ai épousé un monstre en 1958 montraient la crainte de l’invasion avec des extraterrestres hostiles et armés, alors qu’en 1950, les films 24 heures chez les Martiens et Destination… Lune ! mettent en avant un voyage spatial habité respectant la culture des peuples qu’ils visitent, ces films sont pleinement dans le climat de crainte d’intrusion ennemie sur le territoire une atmosphère teintée de paranoïa perpétrée par le maccarthysme et la «chasse aux sorcières» (1947-1957), la «chasse» aux communistes, touchant le territoire et ses institutions. Les témoignages d’observation d’Ovnis ont eux-mêmes été influencés par ces œuvres de fiction, articles de journaux et témoignages précédents alliés à la paranoïa ambiante. 

 

Les enlèvements d’humains par des objets volants non identifiés vont devenir des témoignages de plus en plus importants en ufologie à partir des années 1960. Les premiers cas recensés, en 1961, sont ceux de Betty et Barney Hill qui affirmèrent s’être fait enlever par des Extraterrestres de petite taille et de couleur grise : première mention de cette race extraterrestre, qui sera par la suite appelée «les Gris» (Greys) ou «Petits Gris» (Short Greys). Les témoignages de personnes enlevées par les Extraterrestres vont s’accumuler au fil du temps comme l’enlèvement de Pascagoula en 1973, de Travis Walton en 1975, l'enlèvement d'Allagash en 1976, et celui d’un un homme à Emilcin en Pologne en 1978. En réalité ces cas ne viendraient que d’une paralysie du sommeil. Aux USA, les scientifiques ne commencent à prendre le sujet à bras le corps qu'à partir des années 1960-1970, notamment entre 1952 et 1969 avec le projet «Blue Book», dans lequel l’US Air Force recense douze mille incidents impliquant des objets volants non identifiés (OVNI). Seuls 3 % des cas restent inexpliqués. Mais les Américains ne sont pas tous convaincus. Les observations se multiplient comme en Albanie (1963), au Royaume–Uni (1964,1987 et 1990), Indonésie (1964), en France à Valensole (1965), à Cussac, dans le Cantal (1967), et trans-en-Provence (1981), en Australie (1966), au Canada (1967), en Finlande (1969), aux îles Canaries (1976), l’incident de Téhéran en Iran (1976), Brésil (1977, 1986, et 1996), Nouvelle-Zélande (1978), le cas Valentich en Australie (1978), au Pérou (1980), au Portugal (1982), en Union Soviétique (1990) et au Zimbabwe (1994), se popularisent et commencent à être prises au sérieux avec la multiplication des témoignages provenant des militaires eux-mêmes, qui prennent très au sérieux le sujet en s'interrogeant sur la possible origine interplanétaire des soucoupes volantes. Dans les années 1970, c’est un regain d'intérêt déterminant pour l'étude des Ovnis  marqué plus spécifiquement par la création en 1977 de la GEIPAN en France. Sa naissance fait suite à tout un climat propice à une plus grande compréhension scientifique et publique quant à ces sujets. Le phénomène extraterrestre s’enrichit d’un nouvel aspect, celui des mutilations de bétail. On retrouve, à plusieurs reprises et en différents endroits ‒ mais principalement aux États-Unis ‒ du bétail mutilé, parfois vidé de son sang. Le FBI est mandaté pour enquêter et assure en 1975, dans un rapport déclassifié et consulté par l'AFP, que ces actes sont "le fait d'autres animaux, en particulier des renards aux dents acérés qui rappellent des coups de ciseaux". L'enquête est close en 1980 et conclut que les quelque 10 000 bêtes concernées depuis 5 ans sont en majorité victimes de "prédation naturelle". Et à la fin des années 1970, Les «crop circles», ces motifs complexes sculptés dans les champs, ont créé un buzz mondial bien avant Internet, mais ils furent l’œuvre de deux fermiers anglais, ce qui explique que lee phénomène uniquement en Angleterre, dans les années 80-90, avant d’être reproduit dans de nombreux pays, en Allemagne, en France, en Hongrie à partir de 1993. Au cinéma, ce sont les extraterrestres inquiétant qui ont le devant de la scène avec L'invasion des soucoupes volantes (1977), Alien - Le 8ème Passager (1979), cependant Spielberg met en avant des extraterrestres plus ouverts dans Rencontres du troisième type (1977). Mais Le phénomène ovni prend une nouvelle tournure dans les années 1980, principalement aux États-Unis, avec la publication des livres de Whitley Strieber (Communion) et de Jacques Vallée (Passeport pour Magonia). En 1985, le président Ronald Reagan se dit même prêt à collaborer avec le bloc soviétique en cas d’invasion. Le cinéma est prolifique dans les années 1980 avec The Thing et E.T. L’extraterrestre (1982), Les Envahisseurs sont parmi nous (1983), Starman (1984), Lifeforce - L'Étoile du mal (1985), L'invasion vient de Mars (1986), Predator (1987), Hidden (1987), Invasion Los Angeles (1988), J’ai épousé une extraterrestre (1988), et Dark Angel (1990), entre extraterrestre menaçants et pacifiques, sans oublier la satire sociale.  Plus tard les ovnis changeront encore de forme, par exemple, les Belges verront des ovnis triangulaires lors de la vague de 1989… C’est comme si ces insaisissables objets volants non identifiés s’adaptaient à chaque époque où ils apparaissent. Plus tard, les ovnis deviendront les acteurs de séries populaires comme les Envahisseurs ou X-Files, diffusée pour la première fois en 1993. La décennie 1990-2000 a été aussi très prolifique en films inspirés par la culture ovni et les extraterrestres, dont Independence Day de Roland Emmerich en 1996 (reprenant aussi le thème de la Zone 51), Mars Attacks (1996) de Tim Burton, Contact de Robert Zemeckis en 1997, Signes de M. Night Shyamalan en 2002 (reprenant quant à lui le thème des agroglyphes) et Men in Black en 1997, 2002 et 2012 de Barry Sonnenfeld (reprenant le thème des hommes en noir).

 

L’intérêt pour la question s’était quelque peu émoussé au tournant des années 2000-2010, malgré des observations au Royaume-Uni (2000, 2 en 2007, et 2008), Mexique (2004 et 2012), au canada (2010), en Chine (2010), et plusieurs aux États-Unis (2 en 2004, 2006, et 2014), même si en 2016, probablement par électoralisme plus que par conviction, Mme Hillary Clinton avait promis de faire toute la lumière sur les ovnis une fois élue. Super 8 (J.J. Abrams, 2011), Midnight Special (Jeff Nichols, 2016), Independence Day: Resurgence (Roland Emmerich, 2016), ou Premier Contact (2016), le film de Denis Villeneuve relancent le retour des Ovnis au cinéma. Aujourd'hui, aux États-Unis, on rouvre des dossiers, dont un rapport notamment qui admet l'existence de 144 cas inexpliqués entre 2019 et 2021. Dont un phénomène en particulier qui remonte à très loin, mais qui depuis 2017, a fait beaucoup parler de lui depuis que le Pentagone a mis en place une cellule spéciale pour en savoir plus quant au mystère de l'Incident du Nimitz en 2004 dont l’observation pourraient être un avion ou un drone. Actuellement, des phénomènes extraordinaires sont régulièrement aperçus dans le ciel du monde entier, parfois même filmés. Dans l'immense majorité des cas, il s'agit de phénomènes explicables par la science : illusion d'optique, ballon météo, nuage, avion, reflet lumineux, etc., comme on a pu le voir vers 2020 avec l'homme au jetpack de Los Angeles, aux États-Unis, qui serait plutôt d'un ballon ou d'un mannequin attaché à un drone, avec la liste des événements d'objets de haute altitude de 2023 avec les États-Unis, Canada, Colombie, Costa Rica et Venezuela qui sont des ballons météorologiques ou d'espionnage, avec les incursions de drones sur des bases aériennes américaines au Royaume-Uni en 2024, et les observations de drones aux États-Unis en 2024. Mais l'esprit humain préfère se laisser aller à son imagination plutôt que de se confronter à une vérité scientifique moins séduisante. Celle, que depuis des décennies, le gouvernement américain aurait orchestré une vaste opération de manipulation autour des objets volants non identifiés (ovnis). Des responsables de la Défense ont, à plusieurs reprises, diffusé de fausses informations sur des soucoupes volantes. Le Pentagone a donc semé de faux indices avec un seul but, entretenir le mythe autour de l'existence des extraterrestres pour mieux masquer d'autres activités militaires. Dans certains cas, les autorités ont délibérément laissé circuler des rumeurs d'interférence extraterrestre afin de masquer les réelles vulnérabilités des systèmes de défense. De plus, avec le Yankee Blue, on fit croire aux nouveaux commandants des programmes les plus classifiés de l'armée qu'ils faisaient partie d'un programme secret indicible, sauf que tout était faux, il ne s'agissait que d'une mise en scène pour tester leur fiabilité et protéger des secrets bien réels comme des avions de reconnaissance, des chasseurs furtifs ainsi que des armes expérimentales. Le mythe des ovnis est né d'une campagne de désinformation. Cette diversion aura fait naître une industrie entière autour des petits hommes verts. Beaucoup de ces rumeurs ont été alimentées par l'État lui-même pour couvrir ses projets classifiés. La leçon est simple, mais amère : quand on ment pendant quarante ans, même quand on dit la vérité, plus personne ne nous croit. Les secrets des ovnis ont protégé d'importants programmes militaires, mais ils ont aussi créé un monstre fait de suspicions, de théories du complot et de paranoïa institutionnelle que personne ne sait désormais contrôler.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Damien Karbovnik, Théorie du complot et ovnis, dans Les théories du complot aujourd’hui, dans Diogène n° 249-250, 2015/1, Presses Universitaires de France, pages 240 à 251, Jérémy Marino, Une invasion contagieuse et épidémique : l’extraterrestre dans le cinéma américain de science-fiction des années 1950, dans Contagion en scène et à l’écran, 20 | 2023, p. 29-40, https://fr.futuroprossimo.it/2025/06/ufo-la-storia-segreta-come-laeronautica-ha-creato-il-mito-alieno/, https://fr.wikipedia.org/wiki/Objet_volant_non_identifi%C3%A9, https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/1624, https://www.bibliomonde.fr/lalmanach/journee-mondiale-des-ovnis-wufodo, https://www.france24.com/fr/20130817-etats-unis-cia-ecorne-le-mythe-ovnis-zone-51-ovni-nevada-roswell-legende-u2-avion-guerre-froide, https://www.lemonde.fr/videos/video/2017/12/28/les-ovnis-une-obsession-du-gouvernement-americain-depuis-70-ans_5235410_1669088.html, https://www.monde-diplomatique.fr/2023/12/PINSOLLE/66399, https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2021-08-18/comment-les-ovnis-se-sont-incrustes-dans-notre-imaginaire-collectif-a8e6ca9c-9f75-4e78-9cbb-dc04f6a2c150, https://www.radiofrance.fr/franceculture/les-ovnis-ca-existe-5499727, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-savanturiers/les-ovnis-entre-recits-populaires-et-recherches-scientifiques-8424441, https://www.rtbf.be/article/ovnis-existent-ils-depuis-le-debut-de-l-humanite-10536858, https://www.rtl.fr/actu/international/ovni-l-armee-americaine-avoue-avoir-menti-pour-masquer-des-activites-militaires-7900513764, https://www.slate.fr/monde/pentagone-ovnis-mythe-developpement-armes-secretes-extraterrestre-mensonge-etats-unis, et https://www.the-sun.com/news/8453540/men-in-black-bizarre-conspiracy-hit-movie-today/

 

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