Ce jeudi 29 mai, les catholiques, les protestants et les orthodoxes
fêtent l’Ascension. La fête religieuse, commune à toutes ces Églises, est célébrée quarante jours
après Pâques. Elle commémore une étape décisive dans le calendrier liturgique : la montée
de Jésus au ciel, vers Dieu.

La résurrection de Jésus a changé la donne : entre l’an 30 et 33, Jésus est perçu comme vivant au ciel, assis auprès de Dieu, et dirigeant la communauté de ses fidèles en inspirant Pierre et ses disciples, et sa famille.
Cependant, il continue de se faire voir selon ce que semble dire Paul dans 1 Corinthiens 15, 5-8 puisqu’il est apparu à ensuite à plus
de 500 frères à la fois et à tous
les Apôtres, dont le dernier sera Paul sans doute vers 37. L’évangile de Matthieu ignore l’Ascension,
et livre l’envoie des disciples en
mission sur une montagne en Galilée, alors que Luc la place à Jérusalem, qui voit les disciples rassemblés par Jésus
douter et à qui il confie un ordre missionnaire universel. Mais contrairement à
l’évangile de Mathieu, celui
de Luc, Jésus est élevé dans la gloire, créant l’Ascension, avec Jésus «emporté» dans le Ciel, car ce dernier est un nouvel Élie, ce prophète a été aussi enlevé dans le Ciel. Mais Jésus a pu aussi partir en
clandestinité. La tradition synoptique ne connaît pas d’Ascension devant
témoins, pas plus les épîtres pauliennes qui parlent
d’une élévation (Colossiens 3,9
et Éphésiens 1,19, 2,5, et 4,8-10),
l’entrée de Jésus dans sa gloire (Luc 24,26), qui est invisible
dans 1 Timothée 3,16, dans 1 Pierre 1,20, 3,18 et 3,21
et Hébreux 1,3, 2,9 et 12,2 cette élévation est séparée de la résurrection.
Même la littérature patristique
ignore une ascension visible de Jésus.
Ce ne sera qu’au IVe siècle que la croyance sera définitivement
adoptée avec la fête de l’Ascension.

Le jeudi de l’Ascension est férie au
Portugal. On fête ce jour là, le Jour de l’épi (Dia da espiga), dans
certaines municipalités du Portugal. Exemples : Alenquer, Arraiolos, Beja,
Golegã, Mafra et Vila Franca de Xira. Autrefois, cette journée était une fête
nationale jusqu’en 1952. Selon la tradition
chrétienne, encore présente dans de nombreuses régions du Portugal, les
gens placent des branches derrière
la porte principale de la maison pour que rien ne manque. Cette branche n'est
remplacée par une autre que l'année suivante. Les branches sont constituées
principalement d'épis de blé (car le blé représente le pain, qui est un aliment
essentiel) et contiennent également du romarin et quelques fleurs et brins
d'olivier et de vigne.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Jean-Daniel Dubois, La figure d'Élie dans la perspective lucanienne,
dans Revue d'Histoire et de
Philosophie religieuses 53-2, 1973, pp. 155-176, François Bovon, L'Évangile selon saint Luc: 19,28-24,53,
Labor et Fides, 1991, et Luc le
théologien, Labor et Fides, 2006, Roselyne
Dupont-Roc, Saint Luc, Editions
de l'Atelier, 2010, https://shs.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2017-1-page-31?lang=fr, https://www.calendarr.com/portugal/dia-da-espiga/, et https://www.ofportugal.com/dia-da-espiga-a-sua-origem-historia-e-significados/.
Merci et bonne fête de l’Ascension !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire