Dans le christianisme, le Jeudi saint célèbre l’institution de l’Eucharistie
par Jésus-Christ. Le Jeudi saint
est celui qui précède Pâques, marquant le début du Triduum pascal.

Le jeudi 6 avril 30, Jésus commença à préparer la Pâque.
Il envoya deux de ses disciples dans la ville pour préparer
une grande salle d’invités au deuxième étage où il pourrait se réunir en secret
et en toute sécurité avec son groupe intime. Il connaissait quelqu’un qui
disposait d’une telle salle et il avait pris des dispositions pour qu’elle soit
utilisée. Aujourd’hui, les pèlerins
chrétiens peuvent voir un site des Croisés
connu sous le nom de Cénacle ou «Chambre
Haute» sur la colline occidentale de Jérusalem que les Croisés ont appelé à
tort «Mont Sion». Jésus dit à ses deux disciples de «suivre un
homme portant une cruche d’eau», qui entrera dans la ville, puis entrera
dans une certaine maison. Cet
homme mystérieux aurait remonté la
pente du mont Sion et serait entré dans la ville, probablement par la porte des
Esséniens. La maison est
suffisamment grande pour avoir un étage supérieur et appartenait probablement à
un riche sympathisant de Jésus.

Au soir, à Jérusalem pour la fête de la Pâque
juive et sentant l’hostilité croissante des autorités du temple, Jésus précipite les choses et célèbre
un repas de fête le jeudi soir avec ses disciples,
au moment où les juifs commençaient
les préparatifs de la Pâque. En tant que chef de famille, Jésus se serait réuni avec sa mère, ses sœurs, ses frères, les femmes qui étaient venues avec lui de
Galilée, peut-être certains de ses proches
partisans à Jérusalem et son Conseil
des Douze. Pour ce repas, ils sont assis par terre sur des coussins, le
repas était servi sur des tables basses et les invités mangeaient assis par
terre sur des coussins et des tapis inclinés. La place de Jésus et de ses apôtres
obéissait elle aussi à une règle précise selon laquelle les convives les plus importants
s'asseyaient à la droite et à la gauche de l’invité principal. Les versets
de l'Évangile de Jean indiquent que Judas était tout près de Jésus,
probablement à sa gauche, et le disciple
que Jésus aimait à sa droite, sans doute le frère de Jésus, Jacques. Jésus dit à ses disciples lors de ce dernier repas : «Je désirais ardemment manger cette Pâque avec vous avant de souffrir,
mais je ne la mangerai pas jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de
Dieu» (Luc 22,14-16). Il
pense que la libération d’Israël viendra bientôt. Pendant le repas, il dit
ouvertement : «L’un de vous qui mange
avec moi me livrera» (Marc 14,18),
et pousse Judas à le livrer en trempant
le pain dans le plat et le lui donnant, suivant l’usage de partager en commun
vins et nourriture, répondant à la demande du disciple que Jésus aimait.

Lors de la Cène, auraient été
servis, en plus du pain sans levain et du vin, du tzir – une variante du garum,
sorte de sauce romaine à base de restes de poisson –, de l’agneau, du tcholent – un plat de ragoût de haricots
au four cuits à petit feu –, des olives, de l’hysope – espèce d’herbe à saveur
de menthe –, des herbes amères avec des pistaches et un harosset de dattes ainsi qu'une pâte de noix. Les herbes amères et
le harosset sont typiques de la Pâque
juive, ou le tcholent servi
pendant les fêtes, tandis que l'hysope se consommait aussi au quotidien.
Le pain rompu n'est pas la comparaison du corps mort et déchiré de Jésus, ni le vin une image de son sang
(la couleur rouge n'est jamais mentionnée); ils sont plutôt une image du
banquet et de la célébration du royaume de Dieu.
C’est le geste de Jésus donnant un
morceau de pain à chacun et faisant boire chacun à sa coupe qui signifie son
dévouement à sa mission. Par ce biais, Jésus donne une alternative neuve et
radicale au système du Temple. Le
message de la Dernière Cène est condensé dans l’action du lavement des
pieds des disciples. Celui qui va
mourir comme esclave accomplit la tâche réservée aux esclaves, faisant comprendre que le royaume de Dieu consiste à servir les autres.

Dans la nuit du 6 au 7 avril Jésus
est arrêté au jardin de Gethsémani, dans le mont des Oliviers, qui est le présage
dans Zacharie 14,4 du lieu où
le Messie lancerait sa mission au
moment où Yahvé y combattra les
nations païennes, il s’y est rendu car il abritait ceux qui ne savaient pas où
se loger, ce lieu était aussi vu comme le regroupement de conjurés, et où il
s’est rendu sans opposer de résistance militaire, livré par un disciple (Judas qui ne suicide pas après avoir livré Jésus) à la demande de Jésus
lors du repas, et abandonné par d'autres,
bien qu'un de ses disciples ait
tenté d’ arrêter la garde du Temple avec
une épée et ait coupé l'oreille de l'un des officiers qui l'arrêtaient.

Puis, Jésus est amené par les gardes pour subir un premier examen de la
part de certaines autorités juives mené
par le Grand-prêtre Caïphe dans sa demeure, il interroge Jésus pour savoir ce qu’il va en faire
ou le convaincre de renoncer à ses prétentions, mais en se proclamant Messie, il ne peut plus rien faire pour
lui, et il déchire ses vêtements en signe de déception, et après
l’interrogatoire, en donnant des coups à Jésus,
les autorités juives espéraient que
le préfet de Judée aurait pitié de
lui, puis le livrèrent le lendemain à Pilate,
sans que Jésus soit accusé par le Sanhédrin. Pierre qui a réussit à se faufiler grâce à un disciple connu du grand
prêtre qui pourrait être Jacques, le
frère du Seigneur, dans la demeure du Grand
prêtre est reconnu par un servante
à cause de son accent galiléen et nie connaître Jésus, et les Douze qui
se sont enfuis lors de l’arrestation de Jésus
Les processions des pas, représentant
les différentes étapes de la Passion du Christ.
Ces processions sont accompagnées de musique sacrée et de troupes de théâtre, créant un environnement de grande implication
émotionnelle. Au cœur animé du nord du Portugal, des villes comme Porto, Braga
et Guimarães prennent vie avec la tradition vénérée de la «Procissão dos Passos» à Pâques. Ce rituel très apprécié
voit les communautés descendre dans
les rues anciennes, portant des images sacrées du Christ et s'arrêtant pour des prières
et des hymnes dans diverses
églises, tissant une riche mosaïque de foi et de tradition. À Braga, la grande
fête a lieu le Jeudi Saint, avec la procession funéraire du seigneur, dont les protagonistes sont
les farricocos — des hommes pieds
nus, la tête couverte, avec des tuniques violettes serrées à la taille et qui
défilent, brandissant des torches, évoquant les pratiques de repentance des
pénitents publics, un rituel courant jusqu'au XVIe siècle. Dans l'Alentejo,
Pâques est célébrée avec des traditions qui incluent la Procession
des Passos, comme dans le nord du Portugal. À Madère, en plus de la Procession
du Senhor dos Passos — qui a lieu le Jeudi Saint — et du Folar pascal, on célèbre la préparation
d'un pain sucré connu sous le nom de Bolo
de Mel. Ce gâteau est composé de miel, de sucre, de farine et d'épices. Dans
la Beira Alta, le Jeudi Saint et le Vendredi Saint, les
traditions de Pâques recommandent aux femmes de ne pas se coiffer ni laver leurs vêtements.
Pour aller plus loin, je vous recommande
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : John P. Meier, Un certain
juif, Jésus. Les données de l'histoire, v.1, ch. 11 : La quinzième année... Une
chronologie de la vie de Jésus, Cerf, 2004, pp 372-433, José Antonio Pagola, Jesús. Approche historique, Cerf,
2007, Salomon Malka, Jésus rendu aux siens: Enquête en Terre
sainte sur une énigme de vingt siècles, Albin Michel, 2012, Marta Berogno, et Generoso Urciuoli, Gerusalemme:
ultima cena, Ananke, 2015, et https://fr.aleteia.org/2016/04/25/de-nouvelles-revelations-sur-le-menu-du-dernier-repas-du-christ, Armand Puig i Tàrrech, Jésus, une biographie historique,
Desclée de Brouwer, 2016, https://talkpal.ai/pt-pt/culture/tradicoes-da-pascoa-em-portugal-aprenda-portugues-europeu/, https://www.biblicalarchaeology.org/daily/people-cultures-in-the-bible/jesus-historical-jesus/the-last-days-of-jesus-a-final-messianic-meal/, https://www.geo.fr/histoire/que-commemore-t-on-lors-du-jeudi-saint-et-du-vendredi-saint-219495, et https://www.livingtours.com/pt/blog/pascoa-portugal.html.
Merci et bon jeudi saint !
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