Le Vendredi saint fait partie de
la Semaine sainte. C’est le vendredi qui précède Pâques. Il
commémore la Passion du Christ,
c’est-à-dire les événements liés à sa mort : son arrestation, sa flagellation,
sa montée au calvaire puis sa crucifixion.

Durant la journée du 7 avril 30, Jésus se fait emmener devant Pilate par les autorités juives. Ce procès a sans doute lieu au petit matin, durant
lequel plusieurs délinquants
attendent le verdict du préfet. Il
est reçu en audience auprès du préfet de
Judée car l’ampleur de son crime justifiait une attention particulière. Pilate a sans doute mené une enquête
informelle pour la cognitio extra
ordinem. Jésus a le droit au
procès capitaux des pérégrins sans
jury et directement devant Pilate,
le préfet de Judée, il laisse
d’abord la parole aux délateurs, les
chefs juifs qui ne peuvent pas
entrer dans le palais à cause des boucliers en l’honneur de l’empereur et accusent Jésus de menace à l’ordre public ou de
prétentions messianiques, puis il donne la parole à Jésus qui ne cherche pas à l’émouvoir. Le procès de Jésus n’a probablement duré que quelques
minutes puisque Pilate demanda à
Jésus s’il se faisait appeler roi des Juifs et Jésus confirme avec un «C’est toi-même qui le dis.», sans doute
en ajoutant après que Pilate pousse
l’interrogatoire plus loin que sa royauté viendra bientôt et qu’elle s’engagera
dans le présent sur le monde sans utiliser la violence, puis se tait et ne
cherche pas à se défendre, ce qui fut sans doute vu comme une confirmation de
sa culpabilité par le préfet de Judée
vu que Jésus a confirmé sa royauté. Jésus ne se défend pas et l’ordre de mise
à mort a été exécuté immédiatement, car toute figure prophétique qui parlait d’un Royaume alternatif et amenait
des disciples dans la ville sainte à
la Pâque était susceptible d’être sur la liste de surveillance de Pilate. Le fait que Pilate n’ait exécuté que Jésus et n’ait fait aucun effort pour
rassembler et condamner ses disciples
montre plutôt une certaine retenue. Il est condamné avec deux extrémistes, appelés lêstai,
c'est-à-dire brigands, noms donnés
aux partisans de Judas de galiléen chez Flavius Josèphe, il libère Barabbas, capturé sans doute avec ces deux derniers qui passa en prison suite
à une émeute à laquelle il n’avait pas participé, mais il fut innocenté, les disciples de Jésus prirent cela pour une injustice et les auteurs des évangélistes le transformèrent en
un zélote violent.

Après avoir subit les coups de fouet (qui
pouvaient aller jusqu’à ce que ses os soient visibles) et la moquerie, avec les
deux autres hommes, il est exhibé,
enchaîné avec eux par les pieds et le cou, chacun portant la poutre
transversale dans
un sinistre spectacle public comme moyen de dissuasion supplémentaire pour
quiconque envisageait de commettre le même crime, allant du palais d'Hérode et sortait très vite de la
vieille ville, sans la traverser, pour aboutir au Golgotha, trop affaibli après
les coups qui l’ont laissé mortellement faible, déformé, enflé avec des marques
vicieuses sur les épaules et la poitrine, on réquisitionne un homme passant sur le chemin, Simon de Cyrène, puis il se fait crucifier
avec les deux brigands, un à sa
gauche et l’autre à sa droite, en dehors des murs de Jérusalem fixé à un arbre
avec un clou dans chaque talon sur chaque côté pour "l'empêcher de se tortiller" et ses bras attachés ou
cloués (dans les avant-bras) à la barre transversale avec l’inscription de son
crime pendue au cou ou au-dessus de sa tête (‘Le roi des Juifs’), luttant pour rendre son dernier souffle, dans
l’agonie, moqué par les soldats
alors que les passants regardent, le
jour où on immole l’agneau au Temple par la fête de la Pâque qui allait
commencer après le coucher du soleil. Il est déjà mort par asphyxie, suite à
l'épuisement des muscles de la poitrine, sans compter les hémorragies et la
déshydratation, quand vient le soir. Il avait environ 37 ans. Et les deux
autres condamnés, se virent de hâter la mort, avec le crurifragium, ou la fracture des jambes. Il ne reste que
les femmes disciples le voyant au
loin, parmi elles étaient Marie de
Magdala, Marie, mère de Jacques et
de Joses (la mère de Jésus), et Salomé. Les délégués du Sanhédrin juif
l'ont enterré (avec la permission de Rome) par l’intermédiaire de Joseph d’Arimathie et Nicomède, puisque le lendemain c'était Pâques
et qu'il ne pouvait y avoir de corps pendu dans la rue avant le sabbat
imminent. Jésus et les deux hommes crucifiés avec lui eurent
sans doute un enterrement digne comme le signale l’évangile de Jean, leurs dépouilles déposées dans des
tombeaux creusés dans le roc.

Le Vendredi Saint, où de
nombreuses villes et villages portugaises organisent des processions
religieuses dans les rues. Dans ces processions, il est courant de
voir des personnes vêtues de
vêtement sombre et tenant des bougies ou d'autres symboles religieux. C'est aussi
une tradition au Portugal de
visiter les tombes des proches
pendant la Semaine Sainte, notamment le Vendredi Saint. Les gens prennent des fleurs et prient pour
le défunt, dans un acte de respect
et de souvenir. Dans certains villages, les processions sont
accompagnées d'hommes cagoulés, qui
portent avec eux des croix, dans une représentation dramatique de la Passion
du Christ. Lors de la procession
de l'Enterrement du Seigneur, qui a lieu dans tout le centre du Portugal,
il est de tradition de décorer les rues avec des fleurs et des tapis de
pétales, créant une atmosphère véritablement solennelle et émotionnelle. Dans
la région de Lisbonne et de la Vallée du Tage, Pâques a lieu aussi la Procession
de l'Enterrement du Seigneur. Dans certains villages de la Serra da Estrela,
il est courant de préparer un «Queimado»
: une boisson chaude à base d'eau-de-vie, de sucre, de citron et de cannelle,
et servie dans de grandes carafes.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : François Bovon, Les
derniers jours de Jésus : textes et événements, Labor et Fides, 1974, Steven H. Rutledge, Imperial Inquisitions: Prosecutors and
Informants from Tiberius to Domitian, Routledge, 2002, John
P. Meier, Un certain juif, Jésus.
Les données de l'histoire, v.1, ch. 11 : La quinzième année... Une chronologie
de la vie de Jésus, Cerf, 2004, pp. 372-433, Raymond Brown, La mort du
Messie, Bayard, 2005, José
Antonio Pagola, Jesús. Approche
historique, Cerf, 2007, Jean
Zumstein, L'évangile selon saint
Jean (13-21), Volumes 13 à 21, Labor et Fides, 2007, Armand Puig i Tàrrech, Jésus, une biographie historique,
Desclée de Brouwer, 2016, Robert J.
Hutchinson, Enquête sur le Jésus
historique, Salvator, 2017, https://africame.factsanddetails.com/article/entry-813.html, https://hisstories.info/jesus-christ-death-crucifixion-archaeology/, https://soprasi.com/a-pascoa-em-portugal/, https://www.bartehrman.com/historical-jesus/, https://www.forbes.com/sites/kristinakillgrove/2019/12/23/heel-bone-from-italy-is-only-second-example-of-crucifixion-ever-found/, https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/archeologie-voici-visage-seul-homme-connu-crucifie-angleterre-il-y-2-000-ans-110967/, https://www.geo.fr/histoire/angleterre-decouverte-du-squelette-dun-esclave-crucifie-vieux-de-1-900-ans-207425, https://www.geo.fr/histoire/que-commemore-t-on-lors-du-jeudi-saint-et-du-vendredi-saint-219495, https://www.lefigaro.fr/culture/le-squelette-d-un-homme-crucifie-decouvert-en-angleterre-dans-l-ancienne-bretagne-romaine-20211210, https://www.livingtours.com/pt/blog/pascoa-portugal.html, et https://www.quora.com/Only-one-case-of-crucifixion-death-in-Roman-times-has-ever-been-discovered-Is-it-true-the-nails-proved-the-cross-was-x-shaped.
Merci et bon vendredi saint !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire