Figure mythique de la culture russe, la princesse Anastasia fascine toujours
autant. Une héroïne incarnée par Ingrid
Bergman dans le film Anastasia
diffusé le vendredi 27 décembre et le dimanche 29 décembre 2024 sur Arte, sorti bien avant le dessin animé
culte des années 90, et s’inspirant de l’histoire d’Anna Anderson.

Le 17 juillet 1918, les membres de la dernière famille impériale de
Russie disparaissaient, assassinés. La fin des Romanov a été un traumatisme. D’ailleurs, nous n’avons pas disposé
de toutes les informations tout de suite. Par exemple, on a su très tardivement
que Lénine, premier président de
l’URSS (fondée en décembre 1922), avait confirmé l’ordre d’exécution à Moscou
de la famille impériale par un
télégramme. À l’époque, la fin de la Première Guerre mondiale
représentait un bouleversement gigantesque et sans précédent. La mort de certain d’entre eux est à l’origine de nombreuses légendes, procès et
autres complots. Le défilé des imposteurs
commença avec un faux Alexis à Oms
en juin1919, un adolescent audacieux
qui croisa malheureusement la route de Pierre
Gilliard, l’ancien précepteur du tsarévitch,
lequel dénonça la supercherie, et la
même année, on signala une femme qui
se faisait passer pour la tsarine –
à laquelle, elle ressemblait étrangement – réfugiée dans un couvent au cœur de
la Russie, mais confondue, elle se fit jeter en prison. On signalera aussi
divers Nicolas II, en Crimée, à
Vladivostok et jusqu’au Japon. Quelques autres «Alexis» apparaitront, qui ne seront pas crus, dont le plus fameux
est Eugène Ivanoff, né en Pologne,
qui, au milieu des années 1920, à peu près au même moment qu' Anna Anderson, a annoncé qu'il était le
tsarévitch Alexis disparu, il a
suscité une attention considérable, et d’autres
grandes-duchesses sans plus de succès qui ont également affirmé être les
filles du tsar, Maria, Tatiana ou Olga. Une femme répondant au nom de Marga Boodts, installée en Italie, prétendit longtemps être la
fille aînée du tsar, Olga, sans convaincre les historiens qui a tout fait pour ruiner
la crédibilité d’Anderson, écrivant
un livre qui raconte
l’histoire de sa famille, mais il
n’a jamais été publié, elle mourut en 1976 dans une profonde solitude, refusant
de recevoir les journalistes, ou
encore Ceclava Czapska, prétendument
la Grande Duchesse Maria de Russie, prise
sous la protection de la Reine Marie de
Roumanie en 1919, elle a reconnu officiellement l’authenticité des prétendantes susmentionnées Anna Anderson
et Marga Boodts (elle connaissait
cette dernière en personne), elle est décédée en 1970 à Rome, et Maddess Aiort (décédée en 1982) qui était
une femme qui prétendait être la grande-duchesse
Tatiana Nikolaïevna de Russie à partir de 1937 qui ne fut jamais prise au
sérieux, cependant, une exception concerna la grande-duchesse Anastasia, même si Eleonora Krueger (1901-1954), a prétendue être la Grande-Duchesse dans un village bulgare,
où elle vivait avec George Zhudin
(?–1930), qui prétendait être Alexis,
ou encore Nadezhda Vasilyeva (?
-1971), une femme souffrant de troubles mentaux qui a passé des années dans des
établissements psychiatriques et des
prisons en URSS et s'est finalement
affamée à mort dans une prison hôpital
psychiatrique de l'île de Sviyazhsk, aujourd'hui Tatarstan, en Russie, la benjamine des quatre filles du tsar,
incarnée par Anna Anderson et qui
divisa les spécialistes.

En 1920, une jeune femme est repêchée dans un canal berlinois après avoir tenté
de mettre fin à ses jours, on l’interne dans un hôpital psychiatrique, après
s’être longtemps tue dit s’appeler Anna Anderson, et finit par révéler en 1922
qu’elle est la grande–duchesse Anastasia,
mais la plupart des proches et des parents d’Anastasia (notamment les quatre tantes d’Anastasia) n’hésitent
pas à crier à l’imposture en 1928, d’ailleurs elle ne parle pas le russe, qui
devrait être sa langue maternelle, seul la princesse
Xénia de Russie et le grand-duc
André soutienne qu’elle est Anastasia
avec ses premiers et principaux soutiens que sont Tatiana et Gleb Botkin,
les enfants du médecin personnel de la
famille impériale, assassiné par les communistes
aux côtés de la famille du tsar en
1918, les familiers sont partagés, mais
quelques uns doutent et
s’interrogent, et se demandent si elle n’est pas Anastasia, d’autant plus qu’elle persiste dans sa version des
faits, car certains devaient savoir
qu’il y avait de l’argent sur un compte en banque ouvert par le tsar en 1914 pour Anastasia Romanov, et bien que le frère de la tsarine, le grand-duc
de Hesse a fait établir par des détectives
qu’elle se nomme Franziska Schanzkowska,
une ouvrière polonaise aux lourds
antécédents psychiatrique suite à la mort de son fiancé au front lors de la première guerre mondiale et à un
accident dans l’usine de munitions
pour laquelle elle travaillait à l’époque, évitant une explosion et perdant la
mémoire, et qui s’est échappé d’un asile.
Il organise même une rencontre avec son frère Félix, qui la reconnaît mais il avait choisi de la laisser à sa
nouvelle vie, qui était bien plus confortable que toute autre alternative. Devenue
Anna Anderson après son exil aux États-Unis
entre 1928 et 1932, où elle a de nombreux soutiens et visite plusieurs sanatoriums et au moins un hôpital psychiatrique, du fait qu’elle
a fait des crises de colère violentes en public à plusieurs reprises, a tué sa
propre perruche et a couru nue sur les toits, elle reviendra après guerre
en Europe, cela ne l’empêche pas de faire un procès en Allemagne pour qu’on la
reconnaisse comme Anastasia en 1938
face à ceux
qui l’accusent d’être une ouvrière polonaise mythomane douée pour la comédie,
elle finit déboutée, elle fait appel, mais la guerre ne permet que ce
second procès qu’en 1957 à Hambourg, où elle ne réussit pas à faire mieux.
Les années
1940, voient aussi le prince Michael
Romanoff, restaurateur à succès de l’âge d’or d’Hollywood transformer
ses affirmations manifestement fausses en une «glorieuse fraude fastueuse», surnommé «le plus merveilleux menteur des États-Unis du 20e siècle»
par le magazine Life, mais a assez
de succès pour que dans les années 1950 et 1960, son restaurant le «Romanoff’s»
devienne le lieu à la mode. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un prince allemand aida Anna Anderson à s’échapper de la zone d’occupation soviétique et à
traverser sans encombre la France occupée, où elle séjourna dans une caserne militaire et devint une sorte
d’attraction touristique. Les amis des
tsars continuèrent à lui rendre visite, certains la reconnaissant comme Anastasia, d’autres la
dénonçant, notamment le précepteur
anglais des enfants impériaux qui
déclara qu’elle ne ressemble en rien à la véritable grande-duchesse Anastasia.

Au début des années 50, la légende était
vivace et troublante. En France, Marcelle
Maurette, auteur dramatique spécialiste des héroïnes historiques et
mythiques (Manon Lescaut, Marie Stuart, Mme Capet, la reine Christine), écrivit une "pièce-féérie", Anastasia,
en fait un drame piradellien inspiré de l'histoire d'Anna Anderson. Jouée d'abord à New York et à Londres, cette pièce
fut créée à Paris, au Théâtre Antoine,
le 8 novembre 1955, avec Juillette Greco
dans le rôle-titre et Lucienne Bogaert
dans celui de l'impératrice douairière.
Berlin, en 1937, trois exilés russes,
dont un certain Bounine (Jean Le Poulain), avaient créé une
société pour exploiter la crédulité des partisans
des Romanov et mettre la main sur l'héritage. Une inconnue amnésique, façonnée par eux, jouait le rôle d'Anastasia, se prenait au jeu,
convainquait de sa survie la vieille
impératrice, sa grand-mère.
Mais, réclamée comme sa compagne par un ouvrier
venu d'URSS, elle partait avec celui-ci, qui l'avait "reconnue sans hésiter." Pour autant, on ne savait pas
qui elle était. Anastasia
connut un succès triomphal dans le monde entier. Si les corps des époux impériaux et de leurs cinq enfants ont été depuis formellement identifiés, en 1956, le
mystère Anastasia demeure Sorti en
salles, le long métrage Anastasia
d’Anatole Litvak, est une œuvre hollywoodienne de grande classe, riche de
décors somptueux, Anastasia se
distingue par l'excellence de son interprétation puisqu’ aux côtés d'un Yul Brynner ténébreux et magnétique, la
Suédoise Ingrid Bergman touche au
cœur en incarnant une jeune femme tourmentée dans une prestation forte qui lui
a valu de décrocher l'Oscar de la
Meilleure actrice, alors qu'Alfred
Newman, pour sa superbe partition, était quant à lui nommé dans la catégorie Meilleure musique. En
1956, en Allemagne, Falke Harnack
avait tourné une Anastasia, la
dernière fille du tsar avec Lilli
Palmer et... Ivan Desny. Ce film
n'a pas été distribué en France. Dans
les années 1950, Anna Anderson
s'installe dans un petit village de
la Forêt-Noire en Allemagne et
devient recluse et accapareuse, vivant dans une maison délabrée avec 60 chats.

Beaucoup
plus tard, en 1957 après le film d’Arnold
Litvak, elle raconte son histoire
dans un ouvrage au titre sans ambigüité : Moi, Anastasia… Il faut dire que d’autres candidates sont
sur les rangs. Dans le récit Son
Altesse Impériale Anastasia Nikolaïevna de Russie, paru en 1963, son
auteure, Eugenia Smith, l'assure à
son tour. Elle raconte avoir été secourue après avoir perdu connaissance la
nuit des exécutions, avant de s'être réveillée dans la cave de la villa
Ipatiev. D'autres femmes, nommées Natalya
Bilikohdze, Eleonora Kruger, ou Nadezhda Vasilyev, ont aussi prétendu,
au cours du XXe siècle être la fille
Romanov, et cela, dans l'espoir d'approcher la fortune de la famille impériale. D’autres imposteurs Romanov viennent aussi comme Michael Goleniewski qui était un
officier polonais et un agent du contrespionnage
qui a coopéré avec le KGB à la fin
des années 1950 et a fait défection pour la CIA en 1961, a déclaré un peu plus tard être le tsarévitch Alexis, il a rencontré
l’impostrice Eugenia Smith,
prétendant qu’elle était sa sœur. Celle-ci lui a rendu la pareille,
reconnaissant Goleniewski comme son
petit frère. Cependant, les papiers de Goleniewski
prouvent qu’il est né en Pologne 18 ans après la naissance du tsarévitch Alexis. Goleniewski s’est battu jusqu’au bout pour
recouvrer sont soit disant «vrai»
nom. Il est décédé en 1993 sans y être parvenu. En 1965, la comédie musicale Anya, qui s'appuie sur la pièce
de théâtre de Maurette est lancée. En
1967, Kenneth MacMillan fait jouer
le ballet Anastasia, utilisant
l'autobiographie d'Anderson comme
base d'inspiration. Cette dernière fait un troisième procès toujours à Hambourg
en 1967 qui se solde aussi par un résultat négatif, et un dernier procès se
déroule à Karlsruhe en 1970 qui confirme qu’elle n’est pas Anastasia. En 1968, Suzanna
Catharina De Graaff déclare au Daily
Telegraph qu'elle est la fille secrète de Nicolas II et d'Alexandra.
Ses affirmations sont soutenues à la fois par Anna Anderson et Marga
Boodts. Émigrée aux États-Unis en 1968 grâce à son premier et fidèle
soutien, Gleb Botkin, qui lui vient
en aide, Anna Anderson s’est
remariée avec le professeur d’histoire Jack
Manahan, de vingt ans plus jeune, qui l’appelle «l’excentrique la plus appréciée de Charlottesville», et y demeure
jusqu’à sa mort le 12 février 1984 d’une suite d’une pneumonie, et malgré la
richesse de Jack Manahan, ils vivent
ensemble dans la misère, tandis qu’en 1977, Heino Tammet décède en Colombie-Britannique, au Canada et le nom d'Alexei Tammet-Romanov est inscrit sur
sa tombe, et en 1978, Royce Ryton
écrit I Am Who I Am sur Anna Anderson, la présentant comme une
personne digne mais victimisée par l'avarice et les peurs de son entourage. et elle
est de nouveau internée en 1983, ce dernier l'a fait sortir de l'asile et a conduit à travers la
pendant des jours jusqu'à ce qu'une alarme de la police de 13 États la ramène à l'établissement. Peu importe son identité, elle se fait tout de même
enterrer sous le titre de "Son
Altesse Impériale Anastasia de Russie". En 1986, Marvin J. Chomsky a réalisé pour la télévision Anastasia, the Mystery of Anna, avec Amy Irving, Olivia de
Havilland, et Omar Sharif. En
1988, un nouveau candidat pour Alexis
voit le jour en Vasily Filatov, dont
la revendication est venue d'Astrakhan, en Russie, peu de temps avant sa mort la
même année. Larissa Tudor n'a jamais
prétendu être Tatiana, la deuxième
fille de la famille Romanov, mais
des rumeurs sont apparues après sa mort, quand elle mourut en 1927, elle laissa
son mari Owen qu’elle épousa en 1923
avec un grand héritage; ses origines étaient inconnues, c’est Michael Occleshaw dans un livre en 1993
où il avança qu’elle était Tatiana
qui aurait échappé et comment elle aurait pu être connue sous le nom de Larissa, bien que sa théorie ait été
plus tard réfutée.

En
mai 1979, les restes de la famille
Romanov sont retrouvés par deux archéologues amateurs. Il faudra attendre
1989 pour que leur trouvaille soit publiquement révélée. En juillet 1991 sont
exhumés les corps de Nicolas II, de son épouse et de trois de leurs filles. Pour conduire des tests, on se sert de l’ADN
du prince Philippe, mari de la reine d’Angleterre, dont la grand-mère était la sœur de la tsarine.
L’authenticité des corps est prouvée. En 1994, on compare les prélèvements avec
un morceau d’intestin prélevé sur Anna
Anderson en 1971. Le résultat est négatif. À l’inverse, ceux conduits avec
le petit-fils de Gertrude Schanzkowska,
la sœur de Franziska Schanzkowska,
s’avèrent concluants. Anna Anderson
n’était pas la fille du dernier tsar de Russie, mais bien une ouvrière
polonaise. Cela n’empêcha pas en 2002, dans une vidéo diffusée de Natalya Petrovna Bilikhodze, âgée de 101 ans, de prétendre être Anastasia et qu'elle retournerait
bientôt en Russie depuis la Géorgie pour réclamer sa fortune, malheureusement,
au moment où la vidéo a été diffusée, elle était morte depuis deux ans, un
garçon russe, Anatoly Ionov (né en
1936) de prétendre être le fils d'Anastasia,
et en 2004, Mamie Alina, mystérieusement
arrivée en Afrique du Sud et qui aurait dit à sa famille là-bas qu'elle était
une princesse», d’amener son petit-fils à tenter de prouver cette affirmation
croyant qu’elle était Anastasia. Il
manque alors des traces du corps de son frère Alexis et de sa sœur Maria.
Ce qui permet en 1998, la publication de L'Évasion
d'Alexi, qui tente de prouver qu'un employé de l'aéroport de Leningrad
est le petit-fils du tsar, et Michael Gray (alias William Lloyd Lavery) dit dans le livre
Blood Relative qu’il a été adopté
lorsqu'il était enfant, il a ensuite «compris»
que ses vrais parents étaient évidemment Alexis
Romanov, qui avait échappé à l'exécution, et la princesse Marina, duchesse
de Kent, qu'il avait épousée en secret. Leurs ossements seront finalement
retrouvés lors de fouilles en juillet 2007, comme le confirmera un communiqué
en janvier 2008. Les tests ADN prouveront que Ceclava Czapska n’était pas la grande
duchesse Maria. On notera qu'une version animée de cette histoire a vu le
jour en 1998 : produit par les studios
Fox Animation et réalisé par Don
Bluth et Gary Goldman, Anastasia est porté, dans la version
originale, par les voix de Meg Ryan
et John Cusack qui reprend à peu
près la même intrigue que le film de 1956 pour ce dessin animé en Cinema-Scope
produit par Dreamworks, concurrent
des studios Disney mais l’histoire
apparaît astucieuse et captivante. On ne peut que savourer les décors
flamboyants, les scènes d’action échevelées, les séquences romantiques et la jolie
présence des personnages. Cette adaptation animée va inspirer une comédie
musicale Anastasia créée en
2012, jouée à Hartford en 2016 et à Broadway
en 2017. Enfin, le jeu vidéo Assassin's
Creed Chronicles en 2016, fait d’Anastasia
dernière survivante de la famille
Romanov, où après son émigration secrète en Allemagne, elle prend le nom d'Anna Anderson.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Pierre Bellemare, et Jean-François
Nahmias, La Terrible vérité,
Albin Michel, 2009, Frédéric Rouvillois,
Le Collectionneur d'impostures,
Flammarion, 2010, Jean-Christophe
Buisson, XV. Anastasia : une étrange affaire, Les énigmes de l'Histoire du monde sous la direction de
Jean-Christian Petitfils, Perrin, 2021, page 277 à 294, Bernard Lecomte, Les secrets du Kremlin (édition revue et enrichie) : 1917-2022,
Perrin, 2022, https://assassinscreed.fandom.com/fr/wiki/Anastasia_Nikola%C3%AFevna_de_Russie#Sauver_par_Orelov, https://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Anderson, https://qz.com/emails/quartz-obsession/1674908/romanov-impostors, https://telegrafi.com/en/almost-everyone-has-seen-the-movie-anastasia%2C-but-what-is-the-real-story-behind-the-deception-and-the-mysterious-disappearance-of-the-daughter-of-the-tsar-of-Russia/, https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=1000118095.html, https://www.geo.fr/histoire/quelle-est-la-veritable-histoire-de-la-grande-duchesse-anastasia-romanov-214773, https://www.mentalfloss.com/article/66273/6-people-who-claimed-have-been-romanovs, https://www.igorcarlfaberge.com/faux-romanov-quatre-personnes-qui-se-sont-dit-de-sang-royal/, https://www.messynessychic.com/2023/06/09/the-princess-pretenders/, https://www.nouvelobs.com/la-boite-a-bouquins/20220715.OBS60968/mike-romanoff-faux-grand-duc-de-russie-devenu-restaurateur-prefere-du-tout-hollywood.html, et https://www.reelclassics.com/Articles/Films/anastasia-article.htm.
Merci !
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