
Aujourd’hui, nous fêtons la famille de Jésus. Une famille bien plus
élargie que l’on pourrait le croire, car Jésus
est le premier né de Marie et Joseph, et ses parents ont quatre fils
que sont Jacques, José, Simon, Jude, et deux filles, vivant dans le village rural
de Nazareth de 1600 à 2000 habitants, il n’ont sans doute pas fréquenté les
villes hellénisées de Galilée : Sepphoris et Tibériade, et cette famille n’est pas pauvre puisqu’elle a
pu cultiver des parcelles de terre, selon les traditions locales, et faisait sans doute partie des «artisans» (tekton) du bâtiment et du textile. Premier-né et sans doute objet
d’une attention particulière de la part de Joseph
dans l’initiation au métier et à la vie religieuse (avant sa vie publique),
comme le montre sans doute l’épisode de Jésus
retrouvé au Temple à l’âge de 12 ans. Joseph
est sans mort quand Jésus commence
sa vie publique ou après sa mort. Sa famille
le suivra comme le Messie attendant
l’avènement du Royaume de Dieu, qu’il
annonce pour très bientôt malgré quelques tensions avec sa famille (Marc 3,21;
et Jean 7,5) qui vient le
chercher à Capharnaüm alors qu’Hérode
Antipas cherche à l’arrêter et désire qu’il se déclare Messie lors de la Fête des Tabernacles de l’an 29 à Jérusalem sans pour autant l’éloigner
d’elle, puis après la mort et la résurrection de Jésus auquel elle aurait assisté, sa famille autour de Jacques
qui aurait été “disciple bien-aimé”, a longtemps dirigé, secondé par Pierre, la toute première communauté chrétienne fortement ancrée dans le judaïsme de son temps, et fidèle à la loi de Moïse permettant d’arrêter
les déviations des Hellénistes
autour d’Étienne entre 34 et 37 et
des communautés fondées par Paul
lors du concile de Jérusalem entre 49 et 52, et des parents de Jésus ont continué à jouer «un rôle des plus prédominants dans la direction des communautés
chrétiennes d’origine judéenne» de Jérusalem, après la mort violente de Jacques en 62 et après 70 sous l'autorité
de son «évêque» Siméon bar Clopas, qui a succédé à Jacques le Juste, non sans difficulté.

Au Portugal se fête aujourd’hui le Dia
da Sagrada Familia, le Jour de la Sainte famille de Nazareth, qui
est un jour spécial pour la plupart des familles
chrétiennes qui peut prendre un tournant original. Dans le diocèse de Leiria, elle a pris une
importance particulière en 2014, car le Département
de Pastorale Familiale du diocèse de Leiria-Fátima a envoyé une suggestion
aux paroisses pour qu'elles «donnent un caractère plus familier à
l'Eucharistie, en les invitant à participer plus activement à la célébration»,
et à cette fin, il avançait quelques propositions, dont l'implication des familles dans la liturgie. En 2020, pour
les familles de la paroisse de Seiça,
cette fête a inspiré la Pastorale
Familiale à inviter les 12 chorales
de la Sagrada Família de la paroisse pour un après-midi de convivialité,
commençant par un temps de prière, suivi de l'écoute d'un concert de Noël
du groupe Cantares das Fontaínhas et
une délicieuse collation offerte par les chœurs
de la Sagrada Familia. En 2023, à Fatima, dans toutes les messes du jour de la fête,
après l'homélie, est dite la
prière pour les familles, suivie
d'un chant.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : John P. Meier, Un certain
juif, Jésus. Les données de l'histoire : vol. 1, Les sources, les origines, les
dates, éditions du cerf, 2004, Pierre-Antoine
Bernheim, Jacques, frère de Jésus,
Albin Michel, 2003, Françoise Chandernagor,
Vie de Jude frère de Jésus, Albin
Michel, 2015, Simon Claude Mimouni, Jacques le Juste, frère de Jésus de
Nazareth, Bayard, 2015, https://www.fatima.pt/pt/news/o-natal-e-uma-oportunidade-de-encontro-com-deus-e-com-os-outros-no-silencio-e-na-oracao, https://www.leiria-fatima.pt/festa-da-sagrada-familia/, et https://www.leiria-fatima.pt/seica-encontro-das-familias-no-dia-da-sagrada-familia/.
On fête aussi le roi David (1040-970 av. J.-C.) dont prétend descendre la famille de Jésus. Il est devenu au fil
de trois millénaires le père du Messie
des juifs et le modèle de tout bon roi de la chrétienté, mais il faut nuancer ce portrait tardif.

Fils cadet, David quitte sa maison afin de trouver des ressources, et entre
d’abord au service de Saül, roi d’Israël, cependant
ambitieux, il tente de devenir roi au dépend de ce dernier puis devient le chef
d’une bande de mercenaires recherché
par Saül entrant au service des Philistins qui gouvernent la Palestine
pour les Égyptiens notamment un de
ses rois Akish de Gath qui lui donne
la cité de Ziqlag et il se retrouve impliqué dans la mort de Saül au mont Guilboa, puis il se taille
finalement un royaume à Juda, un État petit peu peuplé s’étendant sur les
hautes terres du Sud, gouvernant d’abord à Hébron et en organisant une
véritable campagne de terreur et d’assassinats dont les victimes seront Nabal afin d’obtenir Abigaïl, Abner, général d'Ishbaal,
et Ishbaal, le roi d’Israël qui
succéda à son père Saül, puis il
prend Jérusalem, aux Jébuséen et s’y
installe en faisant de ce gros bourg, ne couvrant que 3 à 4 hectares, et dont la
population totale ne dépasse pas une centaine d’habitants, sa capitale. Devenu
roi d’un État guerrier contrôlant les hautes terres de la région de Béthel au
nord à la région d'Hébron au sud, protégé par des sites fortifiés tels que
Khirbet Qeiyafa, Beth Shemesh, Tell en-Naṣbeh (Mizpah biblique), et Khirbet
ed-Dawwara, qui n'a pas nécessairement pris le contrôle d'autres territoires,
mais a peut-être imposé des tributs comme celui pour la confédération tribale édomite et des alliances, par la guerre et le
mariage, comme les rois tribaux ont
l'habitude de le faire tout en gardant en otage le roi d’Israël, Meribaal afin d’éviter une nouvelle
guerre contre le royaume d’Israël et
s’allia aux Philistins pour vaincre Hadadézer, roi de Tsoba, près de Damas,
c’est aussi un amateur de conquêtes féminines n’hésitant pas à tuer un de ses
hommes Urie pour posséder sa femme Bethsabée, qui ne recule devant rien,
pas même le meurtre, notamment en fin de règne pour garder son pouvoir en tuant
son propre fils Absalon, soutenu par
le royaume d’Israël, et Chéba, fils de Bikri, devenu tout aussi dangereux, mais dont le pouvoir finit
entre les mains de Salomon après un
coup d’État. Pourtant, ce n'est qu'en 1993 qu'une preuve de son existence a été
découverte, dans les débris d'une stèle en Israël.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Steven L. McKenzie, Le roi
David : le roman d'une vie, Labor et Fides, 2006, Christian Elleboode, Le
roi David dans la Bible revisitée, Le Lys Bleu Éditions, 2023, https://allisrael.com/biblical-kingdom-of-judah-expanded-earlier-than-original-thought-says-hebrew-university-archaeologist, https://www.geo.fr/histoire/bible-et-archeologie-ce-que-revelent-ou-non-les-vestiges-de-jerusalem-200015, https://www.haaretz.com/archaeology/2021-07-26/ty-article/was-king-david-a-nomad-new-theory-sparks-storm-in-archaeology/0000017f-f90d-d887-a7ff-f9edcc580000, et https://www.nationalgeographic.fr/histoire/david-et-goliath-la-bible-confrontee-a-larcheologie.
Merci, bonne fête de la sainte Famille et bonne Saint David !
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