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dimanche 29 décembre 2024

La sainte famille, plus élargie qu’on pourrait le croire, et son ancêtre royal sans scrupule

Aujourd’hui, nous fêtons la famille de Jésus. Une famille bien plus élargie que l’on pourrait le croire, car Jésus est le premier né de Marie et Joseph, et ses parents ont quatre fils que sont Jacques, José, Simon, Jude, et deux filles, vivant dans le village rural de Nazareth de 1600 à 2000 habitants, il n’ont sans doute pas fréquenté les villes hellénisées de Galilée : Sepphoris et Tibériade, et cette famille n’est pas pauvre puisqu’elle a pu cultiver des parcelles de terre, selon les traditions locales, et faisait sans doute partie des «artisans» (tekton) du bâtiment et du textile. Premier-né et sans doute objet d’une attention particulière de la part de Joseph dans l’initiation au métier et à la vie religieuse (avant sa vie publique), comme le montre sans doute l’épisode de Jésus retrouvé au Temple à l’âge de 12 ans. Joseph est sans mort quand Jésus commence sa vie publique ou après sa mort. Sa famille le suivra comme le Messie attendant l’avènement du Royaume de Dieu, qu’il annonce pour très bientôt malgré quelques tensions avec sa famille (Marc 3,21; et Jean 7,5) qui vient le chercher à Capharnaüm alors qu’Hérode Antipas cherche à l’arrêter et désire qu’il se déclare Messie lors de la Fête des Tabernacles de l’an 29  à Jérusalem sans pour autant l’éloigner d’elle, puis après la mort et la résurrection de Jésus auquel elle aurait assisté, sa famille autour de Jacques qui aurait été “disciple bien-aimé”, a longtemps dirigé, secondé par Pierre, la toute première communauté chrétienne fortement ancrée dans le judaïsme de son temps, et fidèle à la loi de Moïse permettant d’arrêter les déviations des Hellénistes autour d’Étienne entre 34 et 37 et des communautés fondées par Paul lors du concile de Jérusalem entre 49 et 52, et des parents de Jésus ont continué à jouer «un rôle des plus prédominants dans la direction des communautés chrétiennes d’origine judéenne» de Jérusalem, après la mort violente de Jacques en 62 et après 70 sous l'autorité de son «évêque» Siméon bar Clopas, qui a succédé à Jacques le Juste, non sans difficulté.

 

Au Portugal se fête aujourd’hui le Dia da Sagrada Familia, le Jour de la Sainte famille de Nazareth, qui est un jour spécial pour la plupart des familles chrétiennes qui peut prendre un tournant original. Dans le diocèse de Leiria, elle a pris une importance particulière en 2014, car le Département de Pastorale Familiale du diocèse de Leiria-Fátima a envoyé une suggestion aux paroisses pour qu'elles «donnent un caractère plus familier à l'Eucharistie, en les invitant à participer plus activement à la célébration», et à cette fin, il avançait quelques propositions, dont l'implication des familles dans la liturgie. En 2020,  pour les familles de la paroisse de Seiça, cette fête a inspiré la Pastorale Familiale à inviter les 12 chorales de la Sagrada Família de la paroisse pour un après-midi de convivialité, commençant par un temps de prière, suivi de l'écoute d'un concert de Noël du groupe Cantares das Fontaínhas et une délicieuse collation offerte par les chœurs de la Sagrada Familia. En 2023, à Fatima, dans toutes les messes du jour de la fête, après l'homélie, est dite la prière pour les familles, suivie d'un chant.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : John P. Meier, Un certain juif, Jésus. Les données de l'histoire : vol. 1, Les sources, les origines, les dates, éditions du cerf, 2004, Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Albin Michel, 2003, Françoise Chandernagor, Vie de Jude frère de Jésus, Albin Michel, 2015, Simon Claude Mimouni, Jacques le Juste, frère de Jésus de Nazareth, Bayard, 2015, https://www.fatima.pt/pt/news/o-natal-e-uma-oportunidade-de-encontro-com-deus-e-com-os-outros-no-silencio-e-na-oracao, https://www.leiria-fatima.pt/festa-da-sagrada-familia/, et https://www.leiria-fatima.pt/seica-encontro-das-familias-no-dia-da-sagrada-familia/

 

On fête aussi le roi David (1040-970 av. J.-C.) dont prétend descendre la famille de Jésus. Il est devenu au fil de trois millénaires le père du Messie des juifs et le modèle de tout bon roi de la chrétienté, mais il faut nuancer ce portrait tardif. 

 

Fils cadet, David quitte sa maison afin de trouver des ressources, et entre d’abord au service  de Saül, roi d’Israël, cependant ambitieux, il tente de devenir roi au dépend de ce dernier puis devient le chef d’une bande de mercenaires recherché par Saül entrant au service des Philistins qui gouvernent la Palestine pour les Égyptiens notamment un de ses rois Akish de Gath qui lui donne la cité de Ziqlag et il se retrouve impliqué dans la mort de Saül au mont Guilboa, puis il se taille finalement un royaume à Juda, un État petit peu peuplé s’étendant sur les hautes terres du Sud, gouvernant d’abord à Hébron et en organisant une véritable campagne de terreur et d’assassinats dont les victimes seront Nabal afin d’obtenir Abigaïl, Abner, général d'Ishbaal, et Ishbaal, le roi d’Israël qui succéda à son père Saül, puis il prend Jérusalem, aux Jébuséen et s’y installe en faisant de ce gros bourg, ne couvrant que 3 à 4 hectares, et dont la population totale ne dépasse pas une centaine d’habitants, sa capitale. Devenu roi d’un État guerrier contrôlant les hautes terres de la région de Béthel au nord à la région d'Hébron au sud, protégé par des sites fortifiés tels que Khirbet Qeiyafa, Beth Shemesh, Tell en-Naṣbeh (Mizpah biblique), et Khirbet ed-Dawwara, qui n'a pas nécessairement pris le contrôle d'autres territoires, mais a peut-être imposé des tributs comme celui pour la confédération tribale édomite et des alliances, par la guerre et le mariage, comme les rois tribaux ont l'habitude de le faire tout en gardant en otage le roi d’Israël, Meribaal afin d’éviter une nouvelle guerre contre le royaume d’Israël et s’allia aux Philistins pour vaincre Hadadézer, roi de Tsoba, près de Damas, c’est aussi un amateur de conquêtes féminines n’hésitant pas à tuer un de ses hommes Urie pour posséder sa femme Bethsabée, qui ne recule devant rien, pas même le meurtre, notamment en fin de règne pour garder son pouvoir en tuant son propre fils Absalon, soutenu par le royaume d’Israël, et Chéba, fils de Bikri, devenu tout aussi dangereux, mais dont le pouvoir finit entre les mains de Salomon après un coup d’État. Pourtant, ce n'est qu'en 1993 qu'une preuve de son existence a été découverte, dans les débris d'une stèle en Israël.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Steven L. McKenzie, Le roi David : le roman d'une vie, Labor et Fides, 2006, Christian Elleboode, Le roi David dans la Bible revisitée, Le Lys Bleu Éditions, 2023, https://allisrael.com/biblical-kingdom-of-judah-expanded-earlier-than-original-thought-says-hebrew-university-archaeologist, https://www.geo.fr/histoire/bible-et-archeologie-ce-que-revelent-ou-non-les-vestiges-de-jerusalem-200015, https://www.haaretz.com/archaeology/2021-07-26/ty-article/was-king-david-a-nomad-new-theory-sparks-storm-in-archaeology/0000017f-f90d-d887-a7ff-f9edcc580000, et https://www.nationalgeographic.fr/histoire/david-et-goliath-la-bible-confrontee-a-larcheologie.

 

Merci, bonne fête de la sainte Famille et bonne Saint David !

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