Aujourd’hui, nous fêtons Jean l’évangéliste dont le texte est
souvent tenu pour difficile. En réalité, ce saint est composite, car il mélange l’apôtre Jean, le disciple que
Jésus aimait, et le ou les rédacteurs des évangiles et des épîtres
selon Jean, et enfin de l’Apocalypse.
C’était la période où on faisait un un feu de joie et durer
la grosse buche mise durant Noël.

Commençons d’abord par l’apôtre
Jean, membre des Douze, fils de Zébédée et de Salomé, et frère de Jacques,
un autre des douze apôtres, qui
avait avec lui et son père une grande
entreprise familiale avec des employés (Marc
1,20), qui furent d’abord disciples de Jean-Baptiste
et furent appelés par le Christ
parmi les disciples de Jean, avec Pierre et André, à devenir ses disciples (Jean
1,35-42), puis il suivit Jésus
avec son frère Jacques et ont été
qualifiés de «fils de tonnerre» par (Marc 3,17), et il fait partie de
plus épisodes importants de la vie de Jésus
au sein de son entourage intérieur avec Pierre
et Jacques (Marc 1,19-20 ; 1,29-31;
et 5,37-43, où il présent avec
Pierre et Jacques à la résurrection de la fille de Jaïre; 9,2-9
où il est présent à la Transfiguration de Jésus avec Pierre et son frère, 9,38 où ils demandent avec Jacques à Jésus d’interdire
à homme de chasser les esprits au
nom de Jésus, un événement qui
montre la radicalité des deux frères
avec l’épisode où il s'est énervé face à l'hostilité d'un village samaritain (Luc 9,54); 10,35, où ils menacent sa position avec son frère sur les dix autres apôtres en cherchant une position privilégiée dans le
futur royaume, 13,3-4 où il
demande à Jésus sur les événements à
venir; et 14,33 où il est
présent jardin de Gethsémani avec Pierre
et Jacques), et après la
résurrection de Jésus et la
Pentecôte, fut considéré comme un apôtre de premier plan secondant Pierre (Actes 3,1-3, où il est avec Pierre à la guérison de l'homme boiteux, 4,11, où il été arrêté et mis à l'épreuve avec Pierre par les autorités du Temple; 6,13
où les Douze choisissent les sept
pour diriger le mouvement helléniste,
8,14- 25 où ils enquêtent sur
la réception par les Samaritains de
la Parole de Dieu par les Hellénistes) et un «pilier» de la congrégation
messianique de Jérusalem (Galates
2,9) considéré comme l’une des trois colonne avec Jacques et Pierre,
remplaçant sans doute son frère
exécuté entre 43 et 44, sans doute fut-il envoyé en mission en Asie mineure, où
il laissa une communauté à Éphèse
pour contrer les enseignement hétérodoxe de Paul et mourut sans doute à Jérusalem lors du siège de la ville par
les Romain entre 66 et 70.

Puis voyons ensuite, le disciple que Jésus aimait, mentionné à la
dernière Cène (Jean 13,23-26),
à la croix où il a reçu l'ordre d'emmener la mère de Jésus chez lui (19,26,
27), au tombeau vide (20,2-10),
et au lac de Tibériade où il a été le premier à reconnaître le Jésus ressuscité (21,7), et sa proximité avec Jésus semble montrer que c’est un membre de sa famille, sans doute Jacques, le frère du seigneur, dont se référaient les communautés chrétiennes d’Asie Mineure,
sans doute celle d’Éphèse où Paul séjourna
trois ans (52-54), et il y a envisagé l’évangélisation des provinces romaines
d’Asie, et dont les envoyés chrétiens de
la communauté de Jérusalem sous l’autorité de Jacques le frère du Seigneur après le départ de Paul réussirent à reprendre en main la communauté chrétienne d’Éphèse et
n’eurent pas les problèmes de Paul
avec la synagogue de la ville, et enfin, le rédacteur de l’évangile qui est en réalité le fruit de plusieurs auteurs successifs dans la
tradition de l’apôtre Jean qui
s'adressent à des communautés
chrétiennes en cours de constitution entre les années 60 et 90 en Asie, des
lettres qu’on prête pour Jean 2 et 3 à un ancien nommé
Jean vers 110 sans doute originaire
d’une communauté chrétienne d’Éphèse
qui sont adressée à une Église, et à
un certain Gaïus, et Jean 1 à un auteur anonyme postérieur entre 100 et 110 sans doute d’une communauté originaire d’Éphèse, et de l’Apocalypse écrite par un homme qui se nomme Jean à Patmos mais
qui ne se qualifie jamais d'apôtre entre
la mort de Néron et Domitien (68-96), dans laquelle à
travers un récit imagée on voit la survie de l’Église face aux persécutions romaines.

Saint
Jean l’évangéliste
a le droit à une fête en son honneur au Portugal, celle de la Festa dos
Moços, à Constantim. Elle se déroule entre le 27 et le 30 décembre, dédiée
à Saint Jean l'Évangéliste, la Bielha et le Carocho comme figures rituelles, faisant leur première apparition
publique lorsque le feu de joie est allumé. Le 27 décembre, après la célébration
dans l’église qui ne dure qu'une heure, le temps de l'Eucharistie, se déroule tout au long de la matinée le
rituel d'«invitation», c'est-à-dire
la collecte et la visite officielle à tous les habitants du territoire. Le jour
de la fête, deux hommes masqués, Carocho et Bielha, accompagnés de pauliteiros
(des hommes masqués) et des joueurs de cornemuse, sont guidés par
des majordomes à travers les rues du
village pour réaliser ce rituel : offrant des lupins (légumineuse comme
le soja, le pois ou la fève) et des châtaignes bouillies, ils vont de maison
en maison pour collecter l'aumône, en retour avec la danse lhaço demandée par les résidents.
Pour le Carocho, tous les
contretemps sont permis tout au long du parcours. La ronde de collecte se
termine en fin de matinée, après quoi une messe
est célébrée, au cours de laquelle les pauliteiros
dansent le «Señor Mio» et une fois la
procession terminée, ils dansent une bonne partie de leur répertoire dans le
sacré. La nuit se termine par un bal populaire et, le lendemain, le grand
repas communautaire a lieu pour les habitants
du pays où la viande fumée est reine,
après quoi les majordomes se
réunissent pour rendre les comptes et accomplir le rituel secret de la
transmission du témoignage de l'année suivante.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Marie-Françoise Baslez, Bible
et histoire : Judaïsme, hellénisme, christianisme, Gallimard,
1998, Jean-Marie Mayeur, Luce
Pietri, André Vauchez, et Marc Venard, Histoire du Christianisme 1 : Le nouveau peuple (des origines à
250), Desclée, 2000, Yves-Marie Blanchard, Saint Jean, Editions de
l'Atelier, 2007, Joseph Le Minh Thong,
Qui est le disciple que Jésus aimait,
éditions du cerf, 2019, Bernard Quilliet,
Jean l'évangéliste,
Tallandier, 2022, https://bibleinterp.arizona.edu/articles/2017/12/kok418025, https://lifecooler.com/artigo/atividades/festa-das-morcelas-ou-da-mocidade/420882, https://museudamascara.cm-braganca.pt/pages/121, https://www.cm-mdouro.pt/eventos/evento/em-tempos-de-solsticio-30, et https://www.universalis.fr/encyclopedie/ecrits-johanniques/.
Merci et bonne Saint Jean d’hiver !
Bonsoir
RépondreSupprimerJ'espère que tu vas bien
Je te souhaite une agréable fin d'année
bon week-end
Gros bisous Brigitte
PeTiTe-Fleur,
RépondreSupprimerJe vais bien, passe toi aussi une agréable journée, gros bisous.