
Ce 13 novembre, la Corée s’arrête pour
un seul examen. Le Suneung l'équivalent du baccalauréat,
où des dizaines de vols seront suspendus pendant des épreuves, ouvertures de la
Bourse et des banques retardées, mais aussi des entreprises pour permettre aux candidats
d’arriver sans encombre sur le site des examens, groupes de supporteurs devant les établissements: symbole de réussite, de
pression exercée sur les étudiants
dans le système éducatif ultra-compétitif de la Corée du Sud qui a été accusée
de favoriser la dépression et le suicide des adolescents, dont les taux sont parmi les plus élevés au monde, et d’espoir. 554174
personnes étaient inscrites à l'examen de cette année, soit 31 504 de plus que l'année passée. C’est
une cause nationale et rien n’est laissé au hasard. L’image des lycéens concentrés et nerveux et des parents émus et stressés devant les centres d’examen est universellement
partagée. Tout le monde, dans le pays, prend des cours de soutien, qui coûtent
très cher, pour les cinq épreuves qui sont concentrées sur une seule journée de
la mi-novembre. Ce sont des épreuves de coréen, d'anglais, de sciences et d'une
autre langue étrangère.

Mais en Corée du Sud, cette journée dépasse le cadre
scolaire. Dans ce pays obsédé par la réussite, les adolescents se préparent souvent pendant des années au «suneung», cet examen destiné à
leur ouvrir les portes des plus
prestigieux établissements du pays. C’est une journée décisive pour leur
carrière, leur niveau de revenu, voire leurs perspectives de mariage. La
concurrence pour l'admission dans les meilleures
universités devrait être féroce cette année du fait du nombre élevé de candidats et de l'annulation par le gouvernement de l'augmentation des
quotas d'inscriptions dans les facultés
de médecine. Cette année, l’admission à l’université est aussi conditionnée par le comportement des étudiants. Devant la hausse des cas de
harcèlement moral, devenu un problème social majeur en Corée du Sud, le gouvernement a décidé de rendre
obligatoire la prise en compte d’éventuels dossiers de violence, alors que ce
n’était auparavant qu’une recommandation.

Et les parents
ont envahi les lieux de culte jeudi, jour de l’examen annuel d’entrée à l’université auquel se présentent des centaines de milliers de lycéens, dans
l’espoir que leurs enfants
réussissent cette épreuve cruciale. Nombreux sont les parents anxieux qui passent la journée dans leur temple bouddhiste ou leur église chrétienne locale, serrant
contre eux des photos de leurs enfants
– les prières et les prosternations sont parfois programmées pour coïncider
avec le calendrier des examens.
Pour les familles qui ne pourraient
se rendre en personne dans un lieu de
culte, certaines prières sont diffusées sur YouTube. BTN, la plus grande
chaîne de télévision bouddhiste de Corée du Sud, a quant à elle retransmit des chants religieux.

Aujourd’hui, c’est dans l’Église catholique en Corée le jeudi de la 32e semaine
du temps ordinaire. Et les parents
catholiques peuvent prier pour la réussite de leurs enfantsSaint Brice, le
saint patron des juges, qui est fêté
aujourd’hui. Le Martyrologue romain
nous dit qu’à Tours, qu’on commémore saint
Brice, évêque, et disciple du bienheureux
évêque Martin. Dans ses révisions
de 2001 et 2004 le Martyrologue est plus loquace,
nous dit qu’à Tours en Gaule Lugdunaise, saint
Brice, qui, disciple de saint Martin
qui lui servit de père spirituel depuis l’enfance, succéda à son maître après
avoir revêtu successivement le diaconat et la prêtrise comme évêque de la ville
en 397 menant une vie chaste, et fut affligé à maintes reprises pendant 47 ans
par l'adversité par l’opposition de l’entourage
de Martin qui jalousait sa relation privilégiée avec lui, mais aussi du clergé gaulois qui n’aimait pas son
prédécesseur, puis il est chassé de son siège épiscopal après avoir été
faussement accusé d’être le père de l’enfant
qu’avait mis au monde la religieuse qui
faisait sa lessive en 430 qu’il regagne seulement en 437 après la Bagaude
de 435 en Armorique et appuyé sa cause à Rome auprès du pape Sixte III, il construisit aussi une basilique sur le tombeau
de son prédécesseur et mourut en 444
rejoignant son maître parmi les saints.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lecture qui
m’ont beaucoup aidé : Eugen Ewig,
Le culte de saint Martin à l'époque franque, dans Revue d'histoire de l'Église de France, 144, 1961, pp. 1-18,
Jean-Marie Mayeur, André Vauchez, Luce Pietri, et Marc Venard,
Histoire du christianisme
T.2 : Naissance d'une chrétienté
(250-430), Desclée, 1995, Chloé
Maillet, La filiation spirituelle face à l’illégitimité : Accusation
de paternité et transgenres altimédiévaux de la Légende dorée (XIIIe siècle),
dans Bâtards et bâtardises dans
l’Europe médiévale et moderne sous la direction de Carole Avignon, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 393-403,
https://www.20min.ch/fr/story/coree-du-sud-le-trafic-aerien-suspendu-pendant-les-epreuves-du-bac-103450144,
https://www.bbc.com/news/world-asia-46181240,
https://www.boston-catholic-journal.com/roman-martrylogy-in-english/roman-martyrology-november-in-english.htm#November_13th,
https://www.boston-catholic-journal.com/2004-roman-martyrology-complete-in-english/roman-martyrology-2004-in-english-complete-november.htm#D13,
https://www.franceinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/coree-du-sud-qu-est-ce-que-le-suneung-cet-examen-national-pendant-lequel-le-pays-se-met-a-l-arret-le-temps-des-epreuves_6244194.html,
https://www.instagram.com/reel/DQ-3biuimBh/,
et https://www.lapresse.ca/societe/2024-11-14/coree-du-sud/les-lieux-de-culte-pris-d-assaut-le-jour-du-suneung.php.
Merci et bonne Saint Brice !
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