Nous allons rendre hommage aujourd’hui à Robert Redford, oscarisé pour sa
première mise en scène (Des gens comme
les autres), il avait incarné des héros
positifs et libertaires durant près de 60 ans.

Né à Santa Monica en Californie en 1936, Robert Redford grandit avec un père très conservateur et une mère plus progressiste. Après, un
passage à l'université du Colorado, il
s'inscrit à l'Institut Pratt de Brooklyn
pour devenir décorateur, avant de se tourner vers le théâtre, il a commencé sa
carrière à la fin des années 1950, tout en se mariant en 1958 à Lola Van Wagenen, de laquelle il a eu
quatre enfants : Scott (décédé
en 1959 à l’âge de cinq mois), Shauna
(1960), David James (1962-2020) et Amy (1970), d’abord au théâtre, puis
dans des séries télévisées au
début des années 1960, son rôle dans The
Iceman Cometh (1960), téléfilm réalisé par Sidney Lumet, attire sur lui l'attention des critiques et des
producteurs. En 1961, il fait ses premiers pas au cinéma dans La Guerre est aussi une chasse
resté inédit en France, et la même année, Robert
Redford retourne à New York et y joue au théâtre Pieds nus dans le parc (un rôle qu'il reprendra au cinéma en
1966), avant d’obtenir, en 1965, son premier grand rôle dans une grosse production hollywoodienne avec Daisy Clover de Robert Mulligan. Il obtient le
Golden Globe de la révélation masculine de l’année. Ce rôle lui ouvre les
portes du cinéma et il enchaîne plusieurs longs-métrages tels que La Poursuite impitoyable (1966, Arthur Penn), avec Jane Fonda, incarnant deux amoureux victimes de la haine, qui se
retrouvent dans Pieds nus dans le Parc
(Gene Saks,1967), mais son côté «golden-boy» gêne son talent comme
lorsque le «Lauréat» lui
échappe en 1966, le réalisateur Mike
Nichols argua qu'il n'aurait jamais été crédible dans la peau d'un étudiant éconduit, avant d’exploser à
l’écran au côté de Paul Newman, dans
Butch Cassidy et le Kid, en
1969. Quatre ans plus tard, ils sont de nouveau associés dans l'Arnaque
(George Roy Hill, 1973), deux escros dans le Chicago des années
1930. Redford incarne
remarquablement bien le rôle de Johnny
Hooker, qui lui vaut la seule nomination de sa carrière pour l'Oscar du
meilleur acteur.

La décennie 1970, l'une des plus riches du cinéma américain,
métamorphose le comédien prometteur en monument national. C'est par le biais de
sa société Wildwood Enterprises que
le comédien s'investit dans la production de deux films de Michael Ritchie : La Descente
infernale (1969) et Votez Mc
Kay (The Candidate) de
Michael Ritchie (1972) où il crève
l'écran en campant un candidat démocrate lors d'élections sénatoriales, puis
dans un grand film d'apprentissage : Jeremiah
Johnson de Sydney Pollack
(1972). Sa rencontre avec le réalisateur est déterminante. Redford demeure
fidèle à Pollack tout au long de sa
carrière, jouant le playboy apolitique aux côtés de Barbra Streisand dans Nos
plus belles années (1973) ou bien l'agent secret dans Les Trois Jours du Condor (1975).
Autres films marquants de ces années 70 : l’adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald, Gatsby, le magnifique (1974), où
il interprète le héros éponyme du roman de Francis Scott Fitzgerald, Gatsby avec Mia Farrow, qui rencontre un franc succès et Les Hommes du président (Alan J. Pakula, 1976), sur ces deux journalistes qui ont révélé le
scandale du Watergate et provoqué la démission de Nixon. Dans Le
Cavalier électrique (Sydney
Pollack, 1979), western
modernisé, Redford partage l'affiche
avec Jane Fonda son binôme de
toujours, et la retouve cinquante ans plus tard, Nos Âmes dans la nuit (Ritesh
Batra, 2017). Une histoire d'amour entre deux séniors qui cristallise leurs
dernières retrouvailles au cinéma. Il choisit de se «réfugier toujours plus loin dans la nature» : il se «bâtit une maison et une vie dans les
montagnes de l'Utah» dans un endroit qu'il baptise «Sundance», en hommage au «Sundance Kid», son premier grand
personnage qu'il doit à son ami Paul
Newman. «Je ne voulais pas de la
célébrité. Elle m'est tombée dessus et j'ai été forcé de l'accepter»,
confiait-il en 2013 à Télérama. «Certains font une analyse. Moi, j'ai
l'Utah».

Quelques années plus tard, il passe de l’autre côté de la
caméra et réalise en 1980 Des gens
comme les autres et délaisse peu à peu l’acting pour la réalisation, et
divorce de Lola Van Wagenen en 1985.
En tout, il réalise neuf long-métrages dont le splendide Et au milieu
coule une rivière (1992), qui offre son premier grand rôle à un autre
blond au large sourire : Brad Pitt,
le réalisateur évoque ses deux principales préoccupations : la famille et
l'environnement, "Quiz Show"
(1994), où il questionne les sirènes de l'argent, "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux"
(1998), offrant ainsi à Scarlett
Johannsson un de ses premiers grands rôles et où il fait du charme à Kristin Scott Thomas, La Légende de Bagger Vance (2001)
avec Will Smith et Matt Damon, et en 2007, il a dirigé Meryl Streep et Tom Cruise dans le thriller politique Lions et Agneaux, où il questionne le pouvoir, puis a
signé La Conspiration (2012) sur le procès de l'assassin d'Abraham Lincoln, où il dirige James McAvoy, mais le film n'est pas
parvenu à trouver son public en salle. Si certains l'attendent en politique, il
choisit plutôt de s'investir auprès d'associations
de protection de l'environnement. Également très attaché au cinéma
indépendant, il concrétise en 1981 son plus grand projet, le Sundance Institute. Il a créé le "Sundance Film Festival"
en 1985, devenu ensuite la référence internationale du film indépendant. C'est
là que naissent Quentin Tarantino, Robert Rodriguez, David O. Russell, Steven
Soderbergh ou encore Jim Jarmusch. Robert Redford a reçu de nombreuses
récompenses mais n'a jamais obtenu d'Oscar pour un rôle en particulier. Il
reçoit en revanche une statuette pour sa réalisation du film Des gens comme les autres en
1981. Robert Redford continue sa
carrière d'acteur en tournant avec parcimonie avec le "progressiste" Brubaker
(1980), où il dénonce l'univers carcéral américain, sous la direction de Sydney Pollack, à qui il doit deux de
ses plus gros succès : Out of Africa
(1985), où son rôle face à Meryl Streep
assoit définitivement sa place parmi les plus grands, et Havana (1990). Malgré son âge avancé, il joue les éternels
séducteurs en faisant une Proposition
indécente à Demi Moore en
1993.

Très pris par ses activités liées au Festival du film indépendant de Sundance, dont il est le
fondateur, il accepte toutefois de jouer les agents de la CIA dans Spy game
(2002), un officier militaire emprisonné dans Le Dernier château (2002), un homme d'affaires kidnappé dans
L'Enlèvement (2004) ainsi qu'un
fermier à la retraite endurci par la mort de son fils dans Une vie inachevée (2005). Malheureusement, le succès
critique n'est pas toujours au rendez-vous. Pourtant, il a également été
distingué par un Oscar d'honneur en 2002. En décembre 2005, Robert Redford reçoit les honneurs du Kennedy Center pour sa participation à
la culture américaine. En 2009, il
s’est remarié à Hambourg avec l’artiste peintre Sybille Szaggars, sa compagne depuis 1996. Acteur désormais
discret, Redford privilégie la
production de documentaires (Grand
canyon, fleuve en péril,
Buck) et la mise en scène,
puisqu'il dirige Shia LaBeouf dans le thriller Sous surveillance (2013). Dans ce dernier, il tient
également un rôle principal. Pour conclure l'année 2013, le Californien
délaisse enfin la caméra pour retourner à son premier amour : le jeu d'acteur.
Seul devant l'objectif de J. C. Chandor,
il campe un marin à la dérive à bord de son bâteau endommagé dans All Is Lost. Pour un nouveau
public, il devient dès l'année suivante Alexander
Pierce, l'agent du S.H.I.E.L.D.
(et bien plus) de Captain America: le
soldat de l'hiver (2014), rôle qu'il reprend dans Avengers: Endgame (2019). Il continue d'apparaître
ponctuellement à l'écran durant les années 2010, notamment pour Truth (2015) avec Cate Blanchett et The Old Man & the Gun (2018) de David Lowery.

En novembre 2016, Barack
Obama lui avait décerné la
médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute récompense civile
aux États-Unis. Avant la première élection de Trump, il enjoignait ses concitoyens à voter contre lui et «sa monarchie déguisée». «Réemployons-nous à voter pour la vérité, la
personnalité et l'intégrité chez nos élus (quel que soit leur camp).
Recommençons à être tout simplement... Américains.» En 2018, il annonce
prendre sa retraite d’acteur après son dernier film «The Old Man and the Gun». «Il ne faut jamais dire jamais, mais je suis arrivé à la conclusion que
jouer la comédie, c’est fini pour moi.» En 2019, il reçoit un César
d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. En 2019 il décidera de s'effacer
peu à peu de la direction du festival de
Sundance. Une notoriété qu’il a utilisée pour mettre en lumière la cause
environnementale, les droits des Amérindiens ou encore les droits des personnes LGBT +. Il s’est notamment opposé au projet
d’oléoduc Keystone entre le
Canada et les États-Unis. En mars 2025, l'acteur a tout de même fait une
apparition surprise sur grand écran. On a effectivement aperçu Robert Redford dans un épisode de
la série policière Dark Winds, diffusée aux États-Unis depuis
2022, et dont il était le co-producteur. Une apparition éclaire,
puisqu'elle ne durait que 30 petites secondes ! Son œuvre, son charme
et son engagement sont à jamais inscrits dans l'histoire du cinéma. L'agente de
l'acteur américain Robert Redford a
annoncé sa mort ce mardi, à l'âge de 89 ans. Avec ses cheveux blonds et sa
mâchoire carrée, il est devenu une figure incontournable du cinéma américain.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui
m’ont beaucoup aidé : https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18701721.html,
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250916-l-acteur-am%C3%A9ricain-robert-redford-est-mort-%C3%A0-89-ans-new-york-times,
https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/l-acteur-americain-robert-redford-est-mort-5067404,
https://www.franceinfo.fr/culture/cinema/robert-redford-legende-du-cinema-americain-est-mort-a-l-age-de-89-ans_3927501.html,
https://www.ladepeche.fr/2025/09/16/lacteur-et-realisateur-americain-robert-redford-est-mort-a-lage-de-89-ans-12933736.php,
https://www.lorientlejour.com/article/1477557/robert-redford-lideal-americain-portrait.html,
et https://www.ouest-france.fr/cinema/lacteur-et-realisateur-americain-robert-redford-est-mort-a-lage-de-89-ans-5f868d70-92f6-11f0-ba23-92c6f4a2bc09.
Merci !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire