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vendredi 8 août 2025

Dominique de Guzmán, de la prédication aux célébrations portugaises

Aujourd’hui nous fêtons la saint Dominique. L'histoire de Dominique de Guzmán commence à Caleruega, une petite ville castillane de la vallée du Duero, appartenant au diocèse d'Osma, en 1170. Étudiant espagnol sérieux et plongé dans ses livres, Dominique remet un jour toute sa vie en question et vend tous ses biens pour venir en aide aux victimes de la famine qui ravage l'Espagne à l'époque. Il rentre ensuite au monastère chez les chanoines réguliers de la cathédrale d’Osma en 1199 et y vit de façon exemplaire, devenant prêtre d'Osma, dans le nord de l'Espagne en 1201, jusqu'au jour où il est appelé au Danemark pour une mission diplomatique par le roi de Castille avec l’évêque d’Osma Diego, il découvre en chemin l’hérésie cathare dans le midi de la France. Dominique de Guzmán accompagna ensuite son évêque, Diego, dans le sud de la France. L'objectif de la mission était d'évangéliser les Albigeois, qui avaient pris le contrôle de cette région. Exact contemporain de François d'Assise, il a, comme lui, choisi de vivre la pauvreté volontaire et l'itinérance. Comme lui, il a choisi de dialoguer avec tous ceux et toutes celles qu'il croisait sur sa route. C’est pour cela que sa prédication se transforma en écoute et en imitation du Christ, argument le plus convaincant pour ramener ces frères à l'Église catholique. En 1207, à la mort de Diego, Dominique se retrouva seul. 

 

Après des hésitations initiales, il choisit de poursuivre l'œuvre entreprise et rassembla autour de lui des femmes et des hommes prêts à suivre son exemple, et en réponse aux défis de son temps, il a aussi fondé en 1215 à Toulouse un ordre religieux qui a pris forme dans les premières décennies du XIIIe siècle : les Prêcheurs, plus tard appelés Dominicains, malgré le fait que les papes de l'époque ne voyaient pas d'un bon œil la prolifération des familles religieuses en raison des hérésies rampantes. Les Dominicains, rejoints entre-temps par des femmes, observent la règle de saint Augustin, partageant leur vie entre prêche, étude et contemplation. L'année 1217 marque la dispersion des frères et la dernière trace de la présence de Dominique en Languedoc. On le retrouve partout où il faut fonder et consolider l'ordre : Rome et Bologne, mais aussi l'Espagne, Paris, Milan. Silencieux sur lui-même – il ne nous reste que trois de ses lettres –, Dominique a laissé à d'autres le soin de parler de lui. Il meurt le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, d'épuisement. Mais l'énergie déployée n'a pas été vaine : moins d'un siècle après la fondation de Prouilhe, l'ordre dominicain compte 600 couvents et près de 10 000 frères.. Il sera canonisé dès 1234.

 

Fontelo accueille l'un des pèlerinages les plus importants et les plus populaires de la ville. Il a lieu chaque année les 3, 4 et 5 août. Cette tradition remonte au Moyen-Âge. Au fil des siècles, le pèlerinage a acquis une telle importance que la Mairie de Lamego a été «obligée» d'y participer, avec les vicaires de la Cathédrale, le clergé, les Franciscains du Couvent de Saint François et de nombreuses personnes de la ville et de ses environs. Il était de coutume d'offrir un dîner aux participants du cortège à la fin des cérémonies. La Feira Franca a lieu le 3 août et marque le début des festivités. Et le 4 août a lieu aussi le pèlerinage de Saint Dominique à Raiva – Castelo de Paiva, l'un des plus importants de la municipalité, se déroule sur l'un de ses sites les plus emblématiques : le mont São Domingos. Des milliers de pèlerins venus de diverses régions du pays s'y rassemblent, parcourant de longues distances à pied pour accomplir leurs vœux. Les cérémonies religieuses commencent à la chapelle de Notre-Dame d'Amoras, à Oliveira do Arda, suivies d'une procession jusqu'à la montagne jusqu'à la chapelle de São Domingos, où une messe est dite en l'honneur du saint. La procession est accompagnée par un groupe de musique et les chars sont portés sur le dos des fidèles en guise de paiement des promesses.

 

Pour allers plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Ennio Staid, San Domenico. Il fascino di un profeta attuale, San Paolo Edizioni, 2013, Nicole Bériou, et Bernard Hodel (dir.), Saint Dominique de l'ordre des frères prêcheurs - Témoignages écrits - Fin XIIe - XVe siècle, Les éditions du Cerf, 2019, https://folclore.pt/romarias-festas-populares-agosto/#gsc.tab=0, https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Dominique-de-Guzman-precheur-aux-semelles-de-vent-_NG_-2010-08-05-555240, et https://www.la-croix.com/Definitions/Figures-spirituelles/transmission-preche-saint-Dominique-Guzman-2018-04-23-1700933889

 

Merci et bonne Saint Dominique !

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