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samedi 8 février 2025

Saint Sébastien et Saint Vincent, des martyrs aux fêtes originales portugaises

Tout d’abord, je suis désolé de n’avoir pas pu donner de mes nouvelles, j’ai été coupé d’internet et du téléphone depuis le 20 janvier, et je n’ai pas pu avoir la fibre le 3 février, j’ai retrouvé le téléphone et internet hier, pour la fibre on attend. Maintenant, passons aux choses sérieuses et je mets les articles que je n’ai pas pu mettre.

 

Le lundi 20 janvier nous avons fêté Sébastien, un martyr chrétien, victime de la persécution de Dioclétien, dont la seule trace historique valable est celle la Depositio Martyrum de 354, le premier catalogue liturgique des martyrs romains, où on célébrait son anniversaire de martyr dans la crypte de son martyr avec celui du pape Fabien dans le cimetière de Callixte, le 20 janvier. La seconde donnée, qui constituerait l’unique attestation historiquement fiable de son existence, nous informe sur la date de sa mort (le 20 janvier 288) et sur le lieu de sa sépulture qui au début se trouvait dans une crypte souterraine in Catacumbas, près de la troisième borne milliaire sur la voie Appienne. C’est précisément à cette place où, vers l’an 400, est érigée la première basilique consacrée à Saint Sébastien. Ambroise de Milan  qui, avec quelque réticence, indique les origines de Saint Sébastien dans son commentaire au Psaume CXVIII : il était originaire de Milan, il partit pour Rome, où de violentes persécutions faisaient rage afin de défier les édits impériaux et aurait subi son martyre sous le règne de l’empereur Dioclétien. Ces mentions furent bientôt complétées par une Passio totalement fantaisiste d'un auteur anonyme du Ve siècle. La popularité de son culte grandit après la peste de 680, où beaucoup de Romains qui l'avaient invoqué furent sauvés. 

 

La Festa das Papas en l'honneur de S. Sebastião représente l'une des manifestations culturelles les plus pures et traditionnelles de Cabeceiras de Basto. Elle a toujours lieu le 20 janvier, une année dans la paroisse de Gondiães et l'année suivante à Samão. Depuis l'Antiquité, on prépare des papas en l'honneur de S. Sebastião, en cuisant la farine dans l'eau utilisée pour cuire le porc, un délice très apprécié lors de cette fête. La Festa das Fogaceiras a lieu un jour férié municipal, en accomplissement d'un vœu, initié en 1505, par la population au martyr S. Sebastião, afin de mettre fin à la peste qui sévissait sur ces terres. En échange de protection, le peuple promettait au saint l'offrande d'un pain sucré appelé Fogaça. La Festa das Fogaceiras a survécu jusqu'à nos jours avec la tenue de la messe solennelle, précédée de la bénédiction des Fogaças de la Procession et de la Procession Civique intégrant les Fogaceiras«enfants impubères», vêtus et chaussés de blanc, qui portent les fogaças. En plus du programme religieux, le festival propose un programme d'animations vaste et diversifié, qui implique la participation de la population. Il convient de noter l'exposition de fabrication de Fogaça da Feira, dans le château, promue par le groupe de producteurs Fogaça da Feira, dans le but de sensibiliser les producteurs à l'importance de maintenir la recette et le processus de fabrication originaux tout en respectant les normes de sécurité en vigueur. 

 

Chaque année, le 20 janvier, a lieu l'une des fêtes communautaires les plus importantes : la Mezinha de S. Sebastião. La mémoire populaire raconte que, lors des invasions françaises, les habitants de Vila Grande ont demandé protection à l'image de S. Sebastião, lorsqu'ils ont vu les soldats près des villages de Couto de Dornela, sachant qu'ils pillaient tout sur leur passage. Les troupes ne s'arrêtèrent pas et le peuple, reconnaissant, tint la promesse faite au saint de célébrer une fête en son honneur. La population organise chaque année un repas communautaire, confié aux majordomes (au départ, les neuf plus gros agriculteurs du village, selon un système de rotation). Ceux-ci, avec l'aide de la famille et des amis, préparent le repas des jours durant : pain, viande et riz. Le 20, après la messe, ils suivent en procession le saint jusqu'à la «Maison du Saint» – construite à cet effet – où le prêtre bénit les aliments. Des bancs en bois (table) sont placés dans la rue principale, recouverts de nappes en lin et tous ceux qui y viennent sont invités. Chaque personne apporte une assiette, des couverts et une boisson pour l'accompagner.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Artur Techmański,  Saint Sébastien : histoire d’une assimilation culturelle, dans Źródła Humanistyki Europejskiej = Studia ad Fontes Humanitatis Europeae Pertinentia, Volume 8, 2015, pages 57-73, https://folclore.pt/romarias-festas-populares-janeiro/, https://www.clio.fr/bibliotheque/pdf/pdf_les_catacombes_romaines.pdf, et https://www.ilmonocolo.com/post/il-martirio-di-san-sebastiano.

 

Le mercredi 22 janvier nous avons fêté aussi la Saint Vincent. Vincent, diacre de l'évêque Valère de Saragosse, martyrisé à Valence le 22 janvier 304 lors de la persécution de Maximien Hercule, auguste en Occident, compte assurément parmi les saints les plus populaires du Moyen-Âge. Dès la fin du IVe siècle, au temps de Théodose, sa Passion était écrite. Son culte se diffusa largement hors d'Espagne dès le Ve siècle, notamment par l'entremise des rois francs. Son martyre, attesté par Paulin de Nole, Prudence et Augustin, suscita tout au long du premier millénaire une activité hagiographique peu commune.

 

Le 21 et 22 janvier, a lieu le pèlerinage de Saint-Vincent à Braga. Il est fait en l'honneur de São Vicente, le saint patron de la paroisse, qui lui donne son nom, est célébré. Le pèlerinage traditionnel en l'honneur de Saint Vincent contient en lui-même des traditions telles que le feu de joie de São Vicente (21 janvier, à 21h30), le Pèlerinage des Enfants (22 janvier), les Moletinhos traditionnels de São Vicente, les Rebuçados do Senhor, et lire l'avenir de l'année agricole. Parmi les célébrations, se distingue l'animation de la nuit précédente, dans le cimetière de São Vicente, où se déroule un grand et vigoureux feu de joie qui attire des centaines de personnes de Braga et de l'extérieur à l'événement.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Louis de Lacger, Saint Vincent de Sarragosse, Revue d'histoire de l'Église de France, 60, 1927, pp. 307-358, Victor Saxer, Saint Vincent diacre et martyr. Culte et légendes avant l'An Mil, dans Subsidia hagiographica 83, Société des Bollandistes, 2002, https://folclore.pt/romarias-festas-populares-janeiro/.

 

Merci, et bonne Saint Sébastien et Saint Vincent !

1 commentaire:

  1. HELLO ... BONJOUR mon cher ALEXANDRE,
    en ce Dimanche mitigé, me voilà de passage avec mon message
    pour TE souhaiter une reposante et paisible journée.
    Bonne nouvelle Semaine ... agréable mois de Février.
    BON APPÉTIT ... CIAO @ + ... KISS ... AMITIÉS !

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