Nous fêtons aujourd’hui la naissance de Jésus. C’est vers 330 que Noël a
commencé à être fêté à Rome le 25 décembre. Dès le VIe siècle, l’habitude
s’est prise de célébrer trois messes
à Noël. Au
Moyen-Âge, Noël devint une fête centrale dans le calendrier chrétien européen,
marquée par des célébrations
religieuses et des coutumes
populaires. Dès l’an mille, les autorités
religieuses s’appuyèrent sur l’importance de cette fête pour imposer une
période de paix forcée en temps de guerre. La diffusion de la fête de Noël
en Europe s’est opérée progressivement à travers les siècles, intégrant et
transformant diverses traditions
locales.

C’est sans doute vers la fin du règne d’Hérode le Grand (sans doute en 7 avant
J.C.) qu’est né un juif nommé Yešhua,
sans doute le premier né de sa famille, sa mère se nommait Myriam, et son père Yošef,
vraisemblablement à Nazareth en Galilée, fondée les Nazôréens, qui prétendaient descendre du roi David et ont fondé, au deuxième siècle avant notre ère, la
ville de Nazareth qui en hébreu, "le
rejeton" ou "le
surgeon", tel celui annoncé comme le Messie par le prophète Isaïe
(Isaïe 11,1), c’est une petite
ville juive du royaume d’Hérode très pratiquante, distincte de sa voisine plus
cosmopolite (et condamnée) de Sepphoris au nord, dans la maison familiale
qu’identifie Ken Dark sous le
couvent des Sœurs de Nazareth, où il n’y a pas assez de place au niveau
supérieur de la maison pour accueillir un accouchement imminent, et ce fut très
probablement dans la pièce principale de la maison, à l’étage inférieur, où sa mère
à sa naissance l’emmaillote et le dépose dans une mangeoire; sa naissance à
Bethléem est peut-être un théologoumène pour symboliser son statut de Messie royal davidique, et il n’y eut pas de recensement à l’époque pouvant
y justifier sa naissance et il n’impliquaient pas de déplacement familial, le
chef de famille devant déclarer ses biens à son lieu de résidence, et il devait
être considéré durant sa vie comme un descendant
de David.
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Le récit de sa naissance est placé dans
son contexte car dans l’évangile de
Luc, son auteur s’oppose à l’adoption dans les cités grecques d’Asie
Mineure de la date de naissance d’Auguste
le 23 septembre à partir de 20 avant J.-C., comme premier jour de l’année,
désignant l’empereur comme «sauveur du monde», signale le
recensement de Quirinius à des
fins fiscales qu’à connu Jésus à
l’âge de 12 ans a dû aussi marquer l’imagination de l’auteur de l’évangile de Luc, car il
déclencha une campagne de refus de l’impôt de Judas le Galiléen, le fondateur du mouvement zélote et ultranationaliste qui connaîtra son apogée avec
la révolte juive contre Rome, réprimé dans le sang, avec la
destruction du Temple en l’an 70 de notre ère commencé par sa
radicalisation dans les années 50, et la présence de bergers s’inspire aussi de l’épisode d’Athrongés, un berger, qui se proclama roi à la mort d’Hérode le Grand en 4 avant J.-C. et
tint conseil, entouré de ses partisans
armés, avant de mourir deux ans plus tard après avoir été exécuté par Rome.
Le récit de Luc est
l’opposition entre le Règne de Rome et celui de Dieu. Tous deux promettent la paix, mais l'un est par la voie
de la victoire (violence) et la mise en place de collaborateurs, et l'autre par la justice (non-violence) à l’image de Judas le Galiléen contrairement aux autres prétendants messianiques (Athrongès, Simon, Judas fils d’Ezéchias) qui utilisèrent
aussi la violence. En tant que tel, c’est aussi l’histoire des attentes
messianiques – la croyance qu’un fils de
David apparaîtrait un jour et la naissance de Jésus qui marque le début des temps nouveaux n’a pas eu lieu à Rome.

La nuit de Noël, il existe une
autre tradition appelée «Janeiras»
(qui signifie janvier), un peu
similaire aux chants de Noël.
Il s'agit de groupes de personnes se
promenant dans les villages, allant de porte en porte, chantant à leurs voisins
pour célébrer la naissance du Christ.
Cette tradition dure pendant le mois de janvier. Le 25 décembre, jour de Noël, la tradition consistant à
asseoir tous les membres de la famille
à table pour manger et socialiser se poursuit. Le dîner au Portugal varie selon les régions. L'un des protagonistes de la cuisine
portugaise de Noël est le célèbre Bacalhau
(morue). Il est servi avec du pois chiche, du chou portugais, un œuf et
des pommes de terre bouillies, arrosé
d'huile d'olive. C'est le repas le plus répandu dans toutes les
régions du pays. Cependant, dans la
région du Minho, du Douro et du Trás-os-Montes, la pieuvre fait également partie de la consonne. À Porto, on mange du Farrapo Velho (sans oublier le cumin), suivi d'un poulpe rôti. Le régime sucré qui a duré jusqu'aux rois comprenait
les rabanadas traditionnelles, les gâteaux bolina, la génoise, le Bolo rei, les
vermicelles, pasteis de nata, entre autres. Il accompagne souvent la morue, accompagnée de légumes. À Beira-Alta et Baixa, outre la
morue, la chèvre rôtie ou la dinde
farcie cuite au four font également partie de la table du dîner de Noël. En Algarve, la présence d’agneau est également courante.

Il est important de mentionner les
traditionnelles «Festas dos Rapazes»
réalisées encore aujourd'hui par les Caretos
de Varge et d’Ousilhão, dans les terres froides de Bragança pour célébrer le
solstice d'hiver et ils constituent une expérience presque spirituelle.
Entre le 25 et le 26 décembre, des dizaines
de garçons , appelés caretos, vêtus
de costumes colorés, de masques en bois et de hochets suspendus à la taille
(très semblable à la tradition
carnavalesque des caretos de
Podence) menés par des majordomes et
des joueurs de cornemuse, sautent,
crient et rient au son de leurs hochets et de la cornemuse accompagnés d'une
grosse caisse et d'une caisse claire, et dansent sur le roi des étoiles qui commence à se renforcer précisément à partir du
25, après la messe de Noël, semant le désordre absolu dans le village de
Varge, secouant les femmes, cet acte
symbolisant le retour à la terre fertile. La
Festa de Santo Estêvão/Festa dos Caretos a lieu dans la ville de Torre
de Dona Chama les 25 et 26 décembre. Le 25, on pratique le "Mettez les jeux sur la place", un rituel de critique sociale avec attribution
de surnoms, un feu de joie est allumé et les garçons volent les ânes.

Les Festas do Chocalheiro ou de
l'Ancien a aussi lieu le 25 décembre, un homme (le diable)
habillé d'un fait de singe rustique,
portant un masque rouge décoré de cornes, un serpent (symbole de fertilité) et une salamandre (associé à la mythologie dont il est à l'abri du feu),
avec des flasques au village. Dans les poches, il apporte du gris qu'il tire
sur ceux qu'il trouve. Les genres collectés sont ensuite mis aux enchères après
la messe et le résultat est pour l’Église,
qui a porté à plusieurs reprises la peau du hochet. À Mogadouro, la fête des
Anciens est également faite, à Bruça, le 25 décembre, et le Careto de
Valverde, également à la même date. Un homme
habillé en mangion (graisse noire de burel), le corps flanqué d'un serpent, porte un masque de bois
imposant, noir, enrichi d'éléments tels que le serpent, la salamandre et les
cornes, où deux oranges sont skadées, et le menton sous la forme d'un testicule. Pour représenter le rôle de cette figure
imposante, qui fait peur, il est nécessaire de gagner «les mandas», c’est-à-dire une vente aux enchères. Le râteau va
dans la rue de Bemposta, Mogadouro, pour « compter les aumônes, mais il fait
peur à ceux qui le trouvent.
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Raymond E. Brown, Birth of
the Messiah, Yale University
Press, 1998, et https://www.mystereetvie.com/Brown_enf3.html, John P. Meier, Un certain juif, Jésus. Les données de l'histoire : vol. 1, Les
sources, les origines, les dates, éditions du cerf, 2004, Marcus J. Borg, et John Dominic Crossan, The
First Christmas: What the Gospels Really Teach About Jesus’ Birth,
Harper Collins, 2007, Daniel Marguerat,
Révolutionnaires : Jésus, un insurgé millénariste ?, dans Choisir n° 685, pp. 10-14,
septembre 2017, Ken Dark, Roman-period and Byzantine Nazareth and
Its Hinterland, Routledge, 2021, https://africame.factsanddetails.com/article/entry-807.html, https://www.draft-worldmagazine.com/post/raizes-culturais-do-natal-em-portugal, https://www.evasoes.pt/roteiros/a-descoberta-das-festas-de-inverno-com-a-mascara-iberica/1050912/, https://www.excelente.pt/pt/as-principais-tradicoes-de-natal-em-portugal/, https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Pourquoi-Noel-est-il-fete-le-25-decembre-_NG_-2010-12-26-560953, https://www.lejdd.fr/Societe/pourquoi-dit-on-jesus-de-nazareth-alors-que-le-christ-serait-ne-a-bethleem-4014534, https://www.nacionalidadeportuguesa.com.br/natal-em-portugal-conheca-as-tradicoes/, et https://www.touteleurope.eu/societe/les-origines-de-noel/.
Merci et joyeux Noël !
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