
Le 3 octobre commémore la fondation de la première nation
coréenne, 'Gojoseon', ce qu’on
appelle le Gaecheonjeol. La fête était à
l’origine le troisième jour du dixième mois du calendrier lunaire et était donc
à une date différente chaque année (tout comme Chuseok). Après 1949, le gouvernement du pays a transformé cette
fête en une fête nationale annuelle. Des cérémonies ont lieu dans
différentes régions du pays : à l’autel Chamseongdan au sommet du mont Manisan
sur l'île de Ganghwa-do, au sanctuaire de Dangun à Gokseong, au mont
Taebaeksan, à Jeungpyeong et à Séoul (Baekakjeon), où des offrandes sont
présentées en l’honneur des anciens rois
coréens. Après la cérémonie, les villes s’animent avec des défilés
vibrants, de la musique traditionnelle
et des spectacles de danse qui
mettent en valeur le patrimoine artistique de la Corée. Comme de nombreuses fêtes dans le monde, la Journée nationale de la
fondation est célébrée par d’énormes feux d’artifice dans tout le pays. Cette
journée symbolise la fierté nationale, l’unité et le riche héritage culturel du
peuple coréen, tout en mettant en
lumière des héros de la société qui éveillent l’amour de l’humanité comme le montre l’idée de fondation
nationale du royaume Gojoseon.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui
m’ont beaucoup aidé : https://altselection.ouest-france.fr/3-octobre-gaecheonjeol-ou-journee-de-la-fondation-nationale-de-coree/,
https://french.visitkorea.or.kr/svc/contents/contentsView.do?vcontsId=140711,
https://french.korea.net/NewsFocus/Society/view?articleId=163976,
et https://www.agoda.com/fr-fr/travel-guides/south-korea/seoul/discovering-gaecheonjeol-a-guide-to-celebrating-foundation-day-in-seoul/.
La Corée fut l'un des derniers pays d'Asie à être visité par
les Occidentaux et ses frontières
sont restées largement inchangées depuis son unification au VIIe
siècle. Bien qu'elle soit l'un des États
les plus anciens et les plus homogènes ethniquement au monde, la Corée n'est
pas née de nulle part. Divers peuples
tribaux de la péninsule se sont unis pour former l'une des communautés les plus singulières au
monde. Géographiquement isolée, elle a subi une forte influence de la puissante
Chine et a souvent servi de passerelle vers le continent au Japon. Se
qualifiant de «crevette parmi les
baleines», les Coréens ont
emprunté des éléments de gouvernement, de culture et de religion tout en
luttant farouchement pour préserver leur indépendance face à leurs puissants voisins.

Les mythes et le folklore coréens puisent leurs racines dans
l'histoire ancienne d'une terre habitée depuis le Néolithique. Les
premières années sont sujettes à des mythes,
certaines mentions du royaume de
Gojoseon ayant été découvertes dans le nord de la Corée et dans la province
méridionale de la Chine vers 2333 av. J.-C. et il fait les beaux jours du roman
alternatif Make Gojoseon great again
(2021) et dy mythique Arthdal
Chronicles (2019) et sa suite Arthdal
Chronicles: The Sword of Aramoon (2023). Gojoseon, qui se trouvait dans une période de transition entre l'âge
du bronze et l'âge du fer, a connu de fréquentes guerres. Entre 1000
et 300 av. J.-C., émergent des dirigeants
assez puissants pour établir leur contrôle sur des populations, différentes
tribus nomades se réunirent alors pour fonder Gojoseon, ou des proto-royaumes,
centrés sur des fermes communautaires
du fait que l’armoise et l’ail sont prédominants, et cette période voit aussi
quelques similarités avec les dagues de bronzes que l’on retouve dans la
culture de la dague de bronze de Liaoning. Cette période est marquée par l’âge
du bronze, la métallurgie et l’édification
de très nombreux dolmens plus nombreux qu’en France. Dès le VIIIe
siècle avant J.-C. au moins, les Coréens
subissaient l'influence culturelle de leur puissant voisin, la Chine. La
riziculture, les outils en bronze et les armes empruntés aux Chinois les poussèrent vers
l'urbanisation et la création d'un État.
Au IVe siècle avant J.-C., de petites
entités apparurent dans toute la péninsule coréenne, chacune fondée sur une
ville fortifiée. Guerres et alliances entre les villes donnèrent naissance à des confédérations lâches sous la direction des dirigeants des villes
dominantes. Entre le IIIe et le IIe siècle va. J.-C., l'âge du fer
avait atteint sa maturité et Gojoseon
était devenu une nation développée. Les habitants
de Gojoseon vivaient principalement dans des villages défensifs clôturés et pratiquaient l'agriculture avec des souverains
aussi puissant que Gija et Wiman (194-161 avant J.-C.), qui
arrivèrent à défier l’empire Han au
IIe siècle avant J.-C. Gojoseon
a existé jusqu'en 108 avant J.-C., date à laquelle il a été vaincu lors d'une
guerre contre la dynastie Han et a
péri, et fut remplacé par l’empire Han
avec des commanderies Han qui ont
dirigé le pays après Gojoseon entre
108/7 avant J.-C et 313. Les Chinois
considéraient ces confédérations
comme une menace et, de 109 à 106 avant J.-C., la dynastie Han, puissante, conquit la majeure partie du nord et du centre
de la Corée. Cependant, il restait encore quelques régions de Corée non conquises. Les documents deviennent
plus fiables à partir du milieu du premier millénaire av. J.-C. : une phase
turbulente, entre affrontements tribaux et invasions, qui donnent naissance
à trois États : Mahan, Pyonhan et Chinhan qui devinrent les royaumes
de Silla, Kaya et Paekche issus du peuple Han dont les habitants
de Samhan célébraient des rites de sacrifice au ciel en mai et en octobre,
et à ces occasions, ils se réunissaient pour déguster de l'alcool, manger,
chanter et danser, et Goguryeo, en
revanche, est probablement issu de la confédération
Buyeo dont le premier fondateur légendaire vers 37 avant J.-C., Jumong, le «grand archer», en hommage à la dextérité de son peuple au tir à
l’arc, mais aussi Okjeo, et Dongye, qui ont émergé durant cette
période en Mandchourie et dans la péninsule coréenne avant et après la
fondation de Gojoseon, suite à la propagation de la culture de l'âge du
fer et au développement des compétences agricoles, avant une période
de 700 ans appelée «période des Trois
Royaumes».

La «période des
Trois Royaumes» nous est connue en Occident par grâce à des dramas historiques captivants
tels que Ballad of Seodong
(2005), Dae Jo Young (2006), Yeon Gaesomun (2006), Jumong (2006-2007), The legend (2007), The Kingdom of the Winds (2008), Kim So Roo (2010), Gye Baek (2011), Gwanggaeto, The Great Conqueror
(2011), Faith (2012), The King's Daughter, Soo Baek-hyang (2013), The Blade and the Petal (2013), Hwarang : The Poet Warrior Youth
(2016-2017), My Only Love Song
(2017), The King in Love
(2017), River Where the Moon Rises
(2021), et Queen Woo: A Tale of Power
(2024), et des films tels que Once
Upon a Time in a Battlefield (2003), et Battlefield heroes (2011), durant laquelle d'anciens royaumes se disputèrent la
suprématie au cours du premier millénaire de notre ère, et les nobles des États ennemis de cette période adoptèrent et adaptèrent le bouddhisme et le confucianisme au gré de leurs interactions avec les dynasties chinoises du haut Moyen
Âge et firent briller la Corée
au point d'exercer une forte influence culturelle jusqu'au Japon car beaucoup
d’aspects de cette culture migrèrent avec de nombreux artistes et intellectuels
coréens au Japon et eurent une incidence notable sur la formation de la culture du Soleil Levant. Les peintures
murales retrouvées dans les principaux centres de pouvoir japonais reflètent
par exemple une tradition largement consolidée sous Goguryeo; de la même manière, de nombreux témoignages de grande
valeur de l’art japonais reflètent cet art de «virtuosité non excessive» généralement attribué au Royaume de Baekje. Au milieu du VIIe
siècle, avec l'aide du puissant empire
chinois des Tang, l'État aristocratique hautement stratifié socialement
(traditionnellement daté de 57 av. J.-C. à 935) de Silla que le roi Naemul
(356-402) a établie en tant que monarchie
héréditaire au sud-est, dont Saroguk
changea le nom de son royaume en Silla
au début du VIe siècle, réforma son système politique et réorganisa les zones administratives, y compris la capitale, et le roi Beopheung stabilisa le système
dirigeant en un État centralisé en
promulguant un code de loi, en
établissant des règles sur les tenues officielles et en adoptant le bouddhisme comme religion d'État
officielle, il incorpora également 532 dans le but d'étendre son territoire la confédération de Gaya, qui avec Geumgwan Gaya comme principale cité-état
fondée par le roi Suro en 42 avant
J.-C. qui se maria avec Heo Hwang-ok, une princesse du pays indien d’Ayuta en 48 avant J.-C., et
cette confédération a développé une culture de l'âge du fer et exercé une
influence considérable sur les régions riveraines du Nakdonggang, qui a
commencé très tôt à cultiver le riz, contribuant ainsi à l'essor de leur culture agricole, commerçant également
activement avec Wa (Japon) et Lelang, profitant de l'abondance de fer
et de voies maritimes pratiques, tandis que le roi Jinheung (540-576), l'un des plus puissants rois de Silla, fut à l'origine de l'expansion
considérable du territoire de Silla,
s'emparant des terres le long du fleuve Hangang à Baekje, conquit Daegaya
à Goryeong, s'empara de zones le long du fleuve Nakdonggang et
étendit le territoire jusqu'à Hamheung,
le long de la côte est, incorporant Usanguk
(composé des îles actuelles d'Ulleungdo et de Dokdo) au territoire de Silla en 512, et réorganisa le Hwarangdo en une organisation nationale
(les Hwarang, des soldats d’élite
connus entre autres pour leur beauté, sont aujourd’hui analysés via des
poèmes/récits comme ayant eu des relations homosexuelles/homoérotiques) et
agrandit considérablement le territoire, dans lequel l'utilisation intensive de
l'or par les premiers rois, et
l'importance qu'ils accordaient aux attributs liés à la guerre (par
exemple, l'équitation), sont progressivement remplacés par l'utilisation de
l'or dans la création artistique
bouddhique et par la redéfinition de la royauté «par des chefs laïcs et religieux [qui soutenaient] des activités
bouddhistes, comme la construction de temples», et la structure des tombes
de Silla des Ve et VIe
siècles «se rattache en définitive aux
traditions des steppes», et ce lien entre le royaume coréen et l'Asie
centrale est également évident dans l'esthétique de Silla, qui devait faire face à de redoutables adversaires comme le royaume militariste de Goguryeo
(traditionnellement daté de 37 avant J.-C. à 668), au nord, qui vit la reine Woo devenir la reine du roi Gogukcheon en 180 mais en 191 en
raison d’un conflit avec sa famille son royal époux l’éloigna du pouvoir, à la
mort de ce dernier en 197, elle a placé le roi
Sansang sur le trône qui l'a fait à nouveau reine, défiant les traditions
dans un monde où la succession se faisit par les hommes, elle n’avait pas peur de faire des choix audacieux ce qui
la fit devenir la reine douairière
en 227, et au IIIe siècle voit le système monarchique changée en un système de sucession allant de père
en fils, au début du IVe
siècle, le roi Micheon chassa les factions fidèles à la dynastie Han de la
péninsule coréenne, et Goguryeo
absorba le royaume de Buyeo au Ve
siècle et et à l'époque du 19e roi, Gwanggaeto le Grand (391 à 413), son règne est connu grâce à la
stèle commémorative que lui a élevée son fils,
mise à jour en 1875, il était devenu une véritable puissance en Asie de l'Est chassant
les Khitan, les Sushen et les Dongbuyeo
et étendant son territoire jusqu'en Mandchourie,
il s'empara également de nombreuses forteresses de Baekje dans le sud et aida Silla
à surmonter une crise en repoussant les envahisseurs
Wako, puis, le roi Jangsu, fils
du roi Gwanggaeto, transféra la
capitale à Pyongyang en 427. Il
occupa Hanseong (aujourd'hui Séoul),
capitale de Baekje, et les régions
bordant le fleuve Hangang, étendant son territoire jusqu'aux actuels cols de
Jungnyeong (Danyang et Yeongju) et Namyang-myeon, dans le Gyeonggi-do, et grâce à cette expansion territoriale, Goguryeo établit un empire colossal en Mandchourie et dans la péninsule coréenne, dominant ainsi l'Asie du Nord-Est, et l'État
culturellement sophistiqué de Baekje
(traditionnellement daté de 18 av. J.-C. à 660 apr. J.-C.), qui au milieu du
IIIe siècle, sous le règne du roi
Goi, avait pris le contrôle total des régions
riveraines du fleuve Hangang et établi un système de gouvernance politique solide, puis Baekje transféra sa capitale à Ungjin (aujourd'hui Gongju) en 475, et
s'efforça de reconstruire sa puissance pour reconquérir le territoire perdu,
ensuite le roi Dongseong affronta Goguryeo en renforçant son alliance
avec Silla, le roi Muryeong renforça son contrôle local afin de poser les bases
solides de sa prospérité, et le roi
Seong, fils du roi Muryeong,
transféra la capitale de Baekje à Sabi (aujourd'hui Buyeo) s'efforça de réformer le système de gouvernement et reprit le contrôle des régions bordant le fleuve Hangang grâce à une alliance
avec Silla, et dont la zone
d'activité s'étendait de la mer de l'Ouest à la mer du Sud et jusqu'au Japon,
ce qui en faisait une puissance maritime
avec une puissance non inférieure à celle de Goguryeo, dont le roi le plus connu est le roi Geunchogo, à peu près à l'époque de l'ère viking en
Europe et en Scandinavie.

Le royaume de Silla
finit par unifier les Trois Royaumes
en profitant que des divisions entre Goguryeo
que la dynastie Sui qui attaqua en
612, et vit le général Eulji Mundeok
de Goguryeo noyer la plupart des envahisseurs chinois dans la rivière
Salsu (aujourd'hui Cheongcheongang), dans ce qui fut appelé la bataille de
Salsu, et la dynastie Sui subit
d'énormes dommages suite à l'échec de la campagne et tomba aux mains de la dynastie Tang en 618, puis la Chine Tang attaqua également Goguryeo à plusieurs reprises, mais
échoua à chaque tentative, et Baekje
qui attaquait fréquemment Silla qui
sollicita sans succès l'aide de Goguryeo,
puis envahit le pays en alliance avec la Chine
des Tang, et les troupes de Silla,
dirigées par Kim Yu-sin, vainquirent
une force d'élite de Baekje
commandée par Gyebaek à Hwangsanbeol
et marchèrent sur Sabi, la capitale
de Baekje, et les troupes de la Chine des Tang envahirent
Baekje par l'estuaire du fleuve
Geumgang, finalement, Baekje se
rendit aux forces Silla-Tang en 660,
et Goguryeo qui avait épuisé ses
ressources lors de deux guerres de grande envergure contre les deux dynasties chinoises et s’était
affaibli par une lutte interne pour le trône, tomba en 668 suite à la prise de
Pyongyang qui résista un an aux forces
da la dynastie Tang après qu’elles furent contraintes de se retirer en 661.
Après la conquête de Baekje et de Goguryeo grâce à son alliance avec Silla, la Chine de la dynastie Tang tenta d'exercer un contrôle sur l'ensemble de la péninsule coréenne, y
compris Silla. Ce dernier mena une
guerre contre les Tang et écrasa
leurs forces navales à Gibeolpo près
de l'estuaire du fleuve Geum. Le général
Kim aida alors le fils de son beau-frère, le 30e monarque le roi Munmu, en concluant l'unification
en 676 en expulsant les forces des Tang.
Cette dynastie a inspiré des dramas
comme Emperor of the Sea
(2004), Hae-sin (2004), Queen Seondeok (2009), The King of Legend (2010), et Dream of the Emperor (2012), et
des films tels que Legend of the Evil
Lake (2003). Le bouddhisme a
été le véhicule par lequel les aspects raffinés de la culture et de la technologie
chinoises, et de l’art de gouverner
confucéen sont entrés et ont transformé l’Asie du Nord-Est. Les caractéristiques de cette période sont
multiples commençant sous Sinmun de
Silla (681–692) : le pays est découpé en neuf provinces et la capitale est
à Kyongju, les relations politiques avec la Chine sont bonnes sous couvert d’une vassalité théorique, un
commerce maritime très actif se développe avec la Chine et des rapports s’établissent avec des négociants arabes dont les écrits
mentionnent au Xe siècle leurs relations avec un pays du nom de Al Sila, la société est très hiérarchisée, comprenant : la caste royale, les nobles,
les moines, les chefs de village, le peuple
et les parias, en 632 est fondé l’observatoire astronomique de Ch’omsong Dae,
et une université confucéenne est
ouverte dans la capitale en 682, grâce aux transferts de technologie chinoise. La
capitale, construite sur le modèle de la capitale
chinoise Chang'an, fut installée à Gyeongju au sud-est de la Corée, et
devint le centre d'une culture cosmopolite, inspirée par la Chine des Tang et par des cultures sibériennes. Les belles
couronnes d'or et de jade découvertes dans les tombes en témoignent, car les techniciens coréens font des prouesses,
ainsi la cloche du temple de Pongdok, fondue en 770, pèse 20 tonnes et mesure 3
mètres de haut, et ce sont également des Coréens
qui fondent le grand Bouddha du Todai-ji à Nara au Japon (14,84 mètres de haut),
et les architectes coréens, en
particulier ceux originaires du Baekje,
couvrent leur pays et le Japon de pagodes et de temples en bois (par exemple le
Horyu-ji à Nara). Enfin, les Coréens introduisent le bouddhisme au Japon en
538, et il se produit alors une importante immigration de Coréens cultivés vers ce pays où, en 815, un tiers de la noblesse était d’origine coréenne. Silla a eu aussi trois dirigeantes : Seondeok (632–647) qui avait établit des bonnes relations avec la dynastie Tang, Jindeok (647–654) qui œuvra activement pour promouvoir les
relations avec la Chine des Tang et,
par l'intermédiaire du grand général Kim
Yu-sin, consolida la puissance nationale, et Jinseong (887–897) qui vit son pays touché par des catastrophes naturelles, amenant pauvreté et famines, et le prolifération de bandits, bine
qu’elle tenta des réformes ce fut trop tard, car on ternit sa réputation comme
une reine perverse et elle démissionna, les seules de toute l’histoire de la
Corée. Mais, à partir de 784, une lente dégradation se produit à cause d’un affaiblissement
du pouvoir royal, de la montée des puissances locales et de nombreuses révoltes
paysannes qu contribuèrent à la fin de cet âge d'or, alors que s’établit Balhae (698-926) et sa culture au nord,
affirmant être le successeur culturel de l'ancien royaume de Goguryeo, qui entretenait des
relations, plus ou moins pacifiques, avec ses voisins, le royaume unifié de Silla en Corée et la Chine des Tang, grâce à la situation chaotique à la fin de Silla, avant de disparaître à son
tour, dépecé par les invasions
mandchoues et, dit-on, étouffé par une éruption particulièrement violente
du Paektu, cette période voit le général
Jang Bo-go dominer la mer Jaune au IXe siècle et les rois militaires sont morts ainsi que leurs proches dans une tentative de
contrôler la péninsule au IXe et au début du Xe siècle, beaucoup
d’entre eux ne cherchaient que du plaisir au détriment de la vie de la population, même lorsque la durabilité
du pays était remise en question en raison de troubles politiques.

Cependant, Silla
est conquis à son tour par Goryeo
(918-1392), fondée par Wang Geon,
qui inspira également des dramas comme Dawn
of the Empire (2002), Age of
Warriors (2003), Shin Don
(2005), Empress Cheonchu
(2009), The God of War (2012),
Empress Ki (2013), Shine or Go Crazy (2015), Moon Lovers: Scarlet Heart Rye
(2016), et La guerre Corée-Khitan
(2023), et des films comme A Frozen
Flower (2008), et Memories of
the Sword (2015). Le bouddhisme
a prospéré sous Wang et la période Goryeo et a produit de grands penseurs bouddhistes tels qu’Uicheon et Jinul et de nombreux beaux temples ont été construits. Wang a exprimé son antagonisme contre
les Khitan, qui ont détruit l'État nord-coréen de Balhae en 926,
successeur de Goguryeo. Wang réitéra sa politique anti-Khitan dans ses Dix Injonctions, lois et recommandations spéciales adressées
à ses successeurs après 938. Sous le
patronage de la cour royale, de l'aristocratie et de l'élite bouddhiste – dont le goût pour le
luxe et le raffinement était sans précédent dans l'histoire de la Corée –, des
réalisations spectaculaires furent accomplies dans tous les domaines artistiques durant cette
période. Durant ces années, le système
féodal hiérarchique se centralisa nettement, «le bouddhisme, le chamanisme, la géomancie et le taoïsme façonnant la
vie quotidienne et une culture». Goryeo
a fusionné diverses traditions
des dynasties précédentes, telles
que Balhae et Silla unifiée, et a créé une culture
ouverte et cosmopolite, tout en interagissant activement avec les pays voisins. Le port de Yeseong, où de
nombreux étrangers visitaient le pays, a contribué à la renommée mondiale du
nom de Corée. Goryeo fut ainsi le
premier pays indépendant, ouvert et créatif à unifier la péninsule coréenne. La liberté de religion y était respectée :
c'était la seule dynastie où le bouddhisme,
le taoïsme et le confucianisme coexistaient. L'argent
circulait également abondamment, principalement grâce au commerce dynamique
avec les dynasties Song et Yuan, le Japon et la Perse. De nombreuses réformes sont
promulguées à partir de 949 : abolition de l’esclavage, développement
agricole avec redistribution des terres à des propriétaires privés. Des réserves de nourriture appelées «greniers équitables» sont organisées
pour lutter contre les famines endémiques. Les provinces sont progressivement reprises en main et les fonctionnaires y sont recrutés par
concours, ce qui commença sous sous le règne du roi Seongjong (981-997). Le commerce extérieur est favorisé par le
tribut versé à la Chine ou celui reçu
des Barbares. Il se développe
surtout dans la capitale et porte sur les tissus, l’orfèvrerie, le papier, le soufre. Des céladons incrustés,
typiquement coréens, sont exportés vers le Japon.
Grâce à la xylographie, une
impression florissante de livres
fait entrer la connaissance dans un large public. En particulier, on note une
très célèbre Tripitaka bouddhiste
comprenant 5048 livres
répartis en 480 «boîtes». Naturellement,
la politique anti-Khitan a irrité la
dynastie Liao, qui a envahi Goryeo à trois reprises à l'aube du
deuxième millénaire, mais Goryeo a
submergé leur ennemi, les vainquant finalement et les a amenés à se rendre. Le
héros de guerre le plus remarquable de cette période est le général Gang Gam-chan qui, ordonne la
destruction d'un barrage de fortune afin de balayer les Khitans qui traversaient une rivière. Cependant entre 1146 et 1392,
c’est le déclin et la chute du royaume,
marqué par des troubles politiques, des querelles dynastiques du
fait que dans son système confucéen Goryeo favorisa ouvertement les bureaucrates civils par rapport aux responsables de l'armée dont les
plaintes humiliées finissent par éclater en 1170, et au cours des 60 années
suivantes, Choe et sa progéniture contrôlaient le pays sous quelques rois nominaux jusqu'en 1258,
lorsque la dictature militaire a
terminé après la mort du petit-petit-petit-fils de Choi, et, finalement, les invasions
mongoles de la Corée à trois reprises en 1231, 1235, et 1254 qui submergent
rapidement les dirigeants locaux, en
retour, Goryeo a dû endurer une
série de mesures humiliantes, y compris la dégradation des titres des monarques de Goryeo et le mariage forcé
des princes de Goryeo avec les princesses de la dynastie mongole de Yuan
à partir de 1259, en exigeant de la Corée
un tribut très élevé en or, chevaux, ginseng, artisans et jeunes filles,
alors qu’un influent parti de «collaborateurs» se développe à la Cour, et la plus dure épreuve durant
cette période est l’exigence mongole de participer aux deux invasions du
Japon en 1274 et 1281, en fournissant non seulement tous les navires, mais
aussi plus de 40 000 hommes. On sait
que ces expéditions ont été catastrophiques et la Corée en a beaucoup souffert, cependant Goryeo a réussi à survivre à cette période difficile et a retrouvé
sa souveraineté à mi-parcours du XIVe siècle, lorsque la dynastie Yuan s'est évanoui afin de
mener une série de politiques de réforme avec la tentative du roi Gongmin, mais il se trouve affaiblit,
et en 1392, le général Lee Seong-gye,
un héros de guerre vainqueur des pirates
japonais, se révolte contre le royaume et prend le pouvoir.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui
m’ont beaucoup aidé à faire ces 4 parties : Frédéric Boulesteix, La Corée, un Orient autrement extrême, dans Penser
et représenter l’Extrême-Orient, dans La
Revue de littérature comparée n° 297, janvier 2001, Pages 93 à 111, et https://shs.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-1?lang=fr,
Kim Seonghwan, et Lee Sun-hee, Histoire coréenne 1 - Préhistoire, Gojoseon, Goguryeo, Baekje,
Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, Open Children, Association
des bibliothèques scolaires de la province de Gyeonggi, 2009, et https://www.sakyejul.net/bbs/m/publishing_data_view.php?type=publishing&ep=ep993587793575e55ff04653&gp=all&item=B0874,
Michel Soutif, Chapitre 18. La Corée,
dans Fondements des civilisations de
l'Asie : Science et Culture, EDP Sciences, 2009, Pages 329 à 340,
et https://stm.cairn.info/fondements-des-civilisations-de-l-asie--9782759803378-page-329?lang=fr,
Ho-jeong, et Kim Byeong-ha, Garçon de
Gojoseon Ujigi, Protégez l'atelier de la forge (Journal historique 2), Association
des bibliothèques scolaires de Gyeonggi-do, 2010, et https://www.sakyejul.net/bbs/m/publishing_data_view.php?type=publishing&ep=ep993587793575e55ff04653&gp=all&item=B0926,
Soyoung Lee, Denise Patry Leidy, Juhyung
Rhi, Insook Lee, Ham Soon–seop, Yoon Sang–deok, Yoon Onshik,
et Her Hyeong Uk, Silla – Korea′s Golden, Yale
University Press, 2013, et https://buddhistartnews.wordpress.com/2014/01/04/book-review-silla-koreas-golden-kingdom/,
Keith Pratt, et Richard Rutt, Korea :
A Historical and Cultural Dictionary, Taylor & Francis, 2013, Andrea De Benedittis, Corée du Nord,
Corée du Sud : la guerre sans la guerre, L’Esprit du temps : Atlas
géopolitique des royaumes coréens, Outre-Terre
n° 39, février 2014, Pages 29 à 34, et https://shs.cairn.info/revue-outre-terre2-2014-2?lang=fr,
Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée. Des origines à nos
jours, Tallandier, 2019, et https://www.campus.uliege.be/cms/c_10068622/en/pascal-dayez-burgeon-histoire-de-la-coree-des-origines-a-nos-jours,
et La dynastie rouge, Perrin, 2016,
Exposition «Le grand Goryeo, son défi
splendide», Musée national de Corée, 4 décembre 2018 au 3 mars 2019, et
https://kccuk.org.uk/en/news/exhibitions-national-museum-korea-goryeo-glory-korea/,
Lee Hong-seok, Jeong Yun-hee, Song Yong-un,
Park Dong-myeong, Jeong Sang-min, M. Moon, Yoon Hyo-sik,
et Lee Woo-il, Première histoire coréenne de M. Yong 1 : Préhistoire ~ début
de la dynastie Joseon, Institut de recherche sur l'histoire de la
critique sociale, 2019, https://product.kyobobook.co.kr/detail/S000001815211,
Eugene Y. Park, Corée : une histoire, Stanford University Press, 2022, https://asianreviewofbooks.com/korea-a-history-by-eugene-y-park/,
et https://pacificaffairs.ubc.ca/book-reviews/korea-a-new-history-of-south-and-north-by-victor-d-cha-and-ramon-pacheco-pardo/,
J.K. Jackson (dir.), Korean Ancient Origins: Stories of People
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https://koreajoongangdaily.joins.com/news/2023-09-04/culture/foodTravel/Reviving-Goryeo-cuisine-in-all-its-decadent-splendor/1861482,
https://www.ancientpages.com/2023/08/22/silla-the-most-successful-of-three-korean-kingdoms/,
https://www.cernuschi.paris.fr/fr/collections/collections-coreennes
(Histoire de la Corée depuis le néolithique jusau’aux années 1980), https://www.focus.it/cultura/storia/storia-della-corea-del-nord-e-della-corea-del-sud,
https://www.koreatimes.co.kr/southkorea/society/20111228/koreas-first-united-kingdom-unified-silla,
https://www.koreatimes.co.kr/southkorea/society/20120404/goryeo-the-dynasty-that-offered-korea-its-name,
et https://www.viaggioincorea.it/2022/03/09/alle-origini-della-societa-coreana-le-trasformazioni-del-ruolo-della-donna-dallantichita-al-periodo-choson/.
Merci et bon Gaecheonjeol !
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