Ce dimanche 8 juin, les chrétiens célèbrent la Pentecôte.
Une fête qui s’étire jusqu’au lundi, jour férié, mais travaillé par ceux qui
participent à la Journée de la solidarité.

Ce qui est sûr, c’est que plusieurs
chaînes de témoins, à commencer par Pierre
et par Jacques, un «frère» de Jésus, assurent avoir vu Jésus
vivant, alors qu’il avait été crucifié et enterré. À partir de là, tout va très
vite. Jésus après les avoir assurés
de la grande restauration eschatologique (Actes
3,20) et surtout la restauration politique d’Israël (Actes 1,20) part en clandestinité.
Elle viendra bientôt, car la mort en 33 d’Hérode
Philippe, tétrarque de Batanée, de Trachônitide et d’Auranitide est, et le
fait qu’Hérode Antipas scandalisa la
population juive en épousant sa
belle-sœur Hérodiade en 33 après
avoir divorcé de la fille d’Arétas IV de Nabatène, ce qui ce qui
non seulement le rendait coupable d’inceste aux yeux des Juifs pieux, mais provoqua aussi une guerre avec Arétas IV. La chute des Hérodiens, collaborateur des Romains et bâtisseurs de villes
hellénisés, semblait promise et le retour de Jésus possible dans un futur proche.

Les premiers
compagnons de Galilée constituent alors un noyau initial des Églises chrétiennes. Jacques, le frère de Jésus,
prend la direction des communautés de
Jérusalem dans les environs de 32-33 et d'autres frères de Jésus (avec sa mère Marie),
auxquels s’ajoute les femmes qui ont
suivie Jésus, sur la base du message
et de l'expérience de Jésus,
entament une réforme interne du judaïsme,
dans le sens d'une plus grande fidélité à la loi, se basant sur la convivialité, comme programme de la bonne nouvelle, à travers un
accueil ne tenant compte ni des origines ni des appartenances, et Pierre, chef d’une entreprise de pêche
en Galilée et l’un des premiers disciples de Jésus, qu’il a accueilli dans sa maison, devient une figure de
proue de la mission, avec sa femme,
qui se chargera avec les disciples de
transmettre les paroles de Jésus auprès
des juifs de la diaspora, des Galiléens, et des Iduméens lors de la Pentecôte
à Jérusalem, une des trois grandes fêtes de pèlerinage attirent spécialement
les foules au Temple, avec une
prédication réussie annonçant que Jésus
le prétendant messianique crucifié était ressuscité et que Dieu l’avait choisi comme Messie
tout en appelant au baptême de conversion, mobilisant ainsi pour la diffusion
du message de Jésus. Leur situation
apparemment impossible les transcende dans un état spirituel profond dans
lequel ils n'ont plus peur de la mort. L’annonce marcha puisque certains juifs hellénistiques (et plus
tard Paul) ont rejoint le mouvement et commencé à partir de 34
une interprétation universelle du message et de la vie de Jésus, soulignant son caractère messianique (divin) et comprenant
la mort de Jésus comme salvatrice.

La fête de la Pentecôte au
Portugal est célébrée dans la joie, avec la célébration de messes spéciales en l'honneur de Jésus-Christ et du Saint-Esprit.
Cette fête catholique est considérée comme l’une des plus importantes de
l’année, dépassée seulement par Pâques et Noël. Sur le continent,
les Fêtes d'Alenquer, du Penedo à Sintra et, croit-on, la Fête
des Tabuleiros à Tomar, trouvent leurs racines dans toute cette période qui
était le temps de la Pentecôte et donc le temps du Saint-Esprit. Dans la tradition
populaire portugaise, on retrouve les Fêtes du Saint-Esprit. Le
principe est toujours le même : le culte du partage et de l'humilité : «Il se manifeste par la charité fraternelle,
l'abattage du bœuf et la viande en quantité suffisante pour tous, le pain donné
à tous, les soupes du Saint-Esprit aux Açores. Cela est lié à la tradition
juive d'action de grâce pour la récolte. Ce que nous recevons comme don de Dieu
est partagé entre tous par l'action de l'Esprit, qui est amour.»
Pour aller plus loin, je vous conseille
ces lectures qui m’ont beaucoup aidé : Maurice Sartre, Nouvelle
Histoire de l’Antiquité 9 : le Haut-Empire romain : les provinces
méditerranéennes orientales d’Auguste aux Sévères - 31 av. J.-C.- 325 apr.
J.-C., Éditions du seuil, 1997, et D’Alexandre
à Zénobie : Histoire du levant antique – IVe siècle av.
J-C.-IIIe siècle apr. J.-C., Fayard, 2001, Jean-Daniel Dubois, La figure d'Élie
dans la perspective lucanienne, dans Revue
d'Histoire et de Philosophie religieuses 53-2, 1973, pp. 155-176, Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval (dir.), Le christianisme des origines à
Constantin, Presses Universitaires de France, 2015, Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien et les origines du
christianisme, Bayard, 2017, https://rr.pt/informacao_detalhe.aspx?fid=1&did=63814, https://theconversation.com/les-quatre-crises-qui-ont-faconne-le-marche-des-dieux-190480, https://www.religiondigital.org/el_blog_de_x-_pikaza/Historia-expone-vida-Jesus_7_1405729421.html, et https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/05/28/pentecote-ce-que-l-on-sait-sur-les-tout-premiers-chretiens_6175176_6038514.html.
Merci et bonne fête de la Pentecôte !
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